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Registre de flageolet

Registre de flageolet

Registre de fla­geo­let… C’est ain­si qu’on appelle le registre de la voix le plus haut, plus haut que la voix de faus­set. On l’appelle aus­si voix de sif­flet, ou petit registre. 

Pen­dant ce temps… En Mon­go­lie ou ailleurs…

Pen­dant ce temps… En Mon­go­lie ou ailleurs…

Nous avons per­du le sens des réa­li­tés, le sens de l’hu­ma­ni­té. Nous avons per­du le sens de la bien­veillance et de l’autre. Je ne sais pas com­ment on a pu en arri­ver là. Il faut conti­nuer les lec­tures et l’a­ven­ture des mots coule dans mes veines, que ce soit un poi­son ou une ambroi­sie. Ce fut une année de peu de lec­tures, un peu courte et chao­tique, où quelques livres ont trou­vé grâce à mes yeux fatigués.

Indo­né­sie sonore #2 Des monstres avec une fleur à l’oreille

Indo­né­sie sonore #2 Des monstres avec une fleur à l’oreille

L'Île des Dieux. C'est ainsi que Bali se définit. La religion y est partout présente et nulle part ailleurs au monde on ne ressent si fort la présence des forces divines au travers de la nature. Bénie entre toute, la petite île à la végétation luxuriante bénéficie...

SG‑3, le puits qui vou­lait per­cer la Terre

Il y a dans le Grand Nord russe un endroit oĂą l’on a ten­tĂ© de com­mettre un geste insen­sĂ© : creu­ser la Terre non pas pour en extraire du pĂ©trole ou des dia­mants, mais sim­ple­ment pour voir jusqu’oĂą elle consen­ti­rait Ă  se lais­ser trans­per­cer. L’endroit s’appelle la pĂ©nin­sule de Kola, une Ă©ten­due dĂ©so­lĂ©e balayĂ©e par des vents qui sentent l’ocĂ©an et l’infini, avec ses forĂŞts maigres et ses sols qui craquent sous le gel.

Wadi al-Salam, la citĂ© des morts

Il est des lieux où la vie et la mort cessent de s’opposer et se prennent par la main pour mar­cher ensemble, presque pai­si­ble­ment. À Najaf, au sud de l’Irak, s’étend Wadi al-Salam, la « val­lée de la paix » — le plus vaste cime­tière du monde. Ses dimen­sions donnent le ver­tige : plu­sieurs kilo­mètres car­rés de tombes, de mau­so­lées et de gale­ries sou­ter­raines, comme une ville qui n’aurait jamais ces­sé de croître, mais dont les habi­tants ne parlent plus.

Komo­re­bi : juste le soleil au tra­vers du feuillage

Il existe des mots qui ne devraient jamais ĂŞtre tra­duits. Le japo­nais a ce talent d’enfiler des perles lin­guis­tiques pour dire l’indicible. Komo­re­bi en fait par­tie : la lumière du soleil qui filtre Ă  tra­vers les feuilles. Trois syl­labes pour sai­sir ce moment fugace oĂą le vent, en bou­geant les branches, joue au pro­jec­tion­niste avec le ciel.

Mille ans entre les murs : la Badia Fio­ren­ti­na en silence

Il faut par­fois pous­ser une porte entrou­verte pour entrer dans le cœur secret d’une ville. À Flo­rence, der­rière un porche dis­cret de la Via del Pro­con­so­lo, se tient depuis plus d’un mil­lé­naire la Badia Fio­ren­ti­na. Fon­dée en 978 par Willa, mar­quise de Tos­cane, cette abbaye est l’un de ces lieux où l’Histoire s’accumule comme des couches de pein­ture, chaque époque y ajou­tant sa touche sans jamais effa­cer com­plè­te­ment la précédente.

Vapeurs sur le Bosphore

On dit sou­vent qu’Istanbul est une ville de ponts. C’est vrai, mais rĂ©duc­teur. Avant que le bĂ©ton ne se tende d’une rive Ă  l’autre, il y avait dĂ©jĂ , sur l’eau, des sil­houettes blanches striĂ©es d’orange qui fai­saient le lien : les vapur. Ces fer­ries grin­çants, cra­cho­tant de la vapeur comme des loco­mo­tives Ă  moi­tiĂ© marines, ont long­temps Ă©tĂ© l’unique manière de relier l’Europe Ă  l’Asie sans se mouiller les pieds.

Eli­za­beth Sid­dal, le vam­pire de Highgate

Dans le Londres bru­meux du XIXe siècle, une étoile rousse allait enflam­mer l’i­ma­gi­na­tion des plus grands artistes de son époque. Eli­za­beth Sid­dal naquit le 25 juillet 1829, des­ti­née à deve­nir bien plus qu’un simple visage immor­ta­li­sé sur toile. Sa pas­sion pour la poé­sie s’é­veilla de la façon la plus roman­tique qui soit : en décou­vrant par hasard des vers de Ten­ny­son sur un vul­gaire bout de papier jour­nal enve­lop­pant une motte de beurre. Cette ren­contre for­tuite avec la beau­té cachée dans le banal devien­drait la par­faite méta­phore de sa propre existence.

Café du matin #13

Saint-Denis. Un air de revenez‑y. Je n’ai pas mis les pieds ici depuis une éter­ni­té, cer­tai­ne­ment depuis que je fai­sais mes études à l’u­ni­ver­si­té. J’a­vais oublié à quel point la sta­tion de métro Basi­lique était étri­quée et le quai peu large. L’embouteillage pour sor­tir, tout le monde se diri­geant vers l’es­ca­la­tor qui a du mal à absor­ber le flux. Un avant-goût de ce joyeux bor­del qui m’at­tend dehors. A peine sor­ti de la sta­tion du métro, je suis assailli par une dizaine de ven­deurs de ciga­rettes de contre­fa­çon qui tentent d’é­clu­ser leur car­gai­son en toute impunité…

Chro­nique du neu­vième mois

Ceci n’est pas une his­toire comme une autre. C’est l’histoire d’une expé­rience nou­velle pour moi, un nou­veau para­digme, une plon­gĂ©e Ă  moi­tiĂ© immer­sive dans quelque chose que je connais dĂ©jĂ  et dont je ne n’ai jamais eu l’expĂ©rience intime. Neu­vième mois du calen­drier de l’hĂ©gire, Rama­dan (رَمَضَان) est le mois sacrĂ© par excel­lence pour tous les Musul­mans du monde.

Café du matin #12

Le cafĂ© a un goĂ»t amer. Je n’ai jamais vrai­ment aimĂ© les pre­miers jours de l’annĂ©e, et encore moins les pre­miers jours de reprise du tra­vail, et cer­tai­ne­ment encore moins le jour de la ren­trĂ©e, une fois que les fĂŞtes sont pas­sĂ©es, que la lumière s’est Ă©teinte et qu’on retrouve les Ă©clai­rages crus et imper­son­nels des chambres d’hĂ´pital que sont nos bureaux, quand on n’en prend pas rĂ©el­le­ment soin.

N’at­tends pas la nuit pour dire que le jour a Ă©tĂ© beau

Prendre son temps. Prendre le temps pour soi comme s’il n’existait per­sonne d’autre au monde. His­toire de se recen­trer, d’évaluer pour­quoi on est lĂ , pour­quoi on est au monde, se sen­tir un peu utile Ă  l’ordre des choses et ne pas se dire qu’on ne fait que subir ce qui se passe. Après tout, nos actes ne sont-ils pas une part infime, mais rĂ©elle, de tout ce qui se pro­duit chaque jour dans le monde ?