Feb 24, 2018 | Pipes d'opium |
Première pipe d’opium. On devrait tous lire — ou relire — Saint Augustin d’Hippone, le célèbre auteur des Confessions.
Il est des choses qui ne sont pas des choses et d’autres qui sont aussi des signes […] Parmi ces signes, certains sont seulement des signaux, d’autres sont des marques ou des attributs, d’autres encore sont des symboles.
Vittore Carpaccio dans la chapelle San Giorgio degli Schiavoni, Venise — Saint Augustin
Dans les premières années du XVIè siècle, les anciens de la guilde de San Giorgio degli Schiavoni, commandèrent à l’artiste Vittore Carpaccio une série de scènes illustrant la vie de saint Jérôme, ce grand érudit et lecteur du IVè siècle. Le dernier tableau, peint en haut et à droite quand on entre dans la petite salle obscure, ne représente pas saint Jérôme mais saint Augustin, son contemporain. Une tradition répandue au Moyen Âge raconte que, saint Augustin s’étant assis devant son bureau pour écrire à saint Jérôme afin de lui demander son opinion sur la question de la béatitude éternelle, la pièce fut emplie de lumière et Augustin entendit une voix qui lui annonçait que l’âme de Jérôme était montée au ciel.
Alberto Manguel, in L’ordinateur de saint Augustin
traduit de l’anglais par Christine Le Bœuf, Actes Sud, 1997
Deuxième pipe d’opium. Naftule Brandwein. Les amateurs de klezmer connaissent forcément Naftule, Yom lui-même y fait souvent référence comme était le maître de la clarinette klezmer. L’homme reste peu connu, peu de documents attestent de sa vie, et le peu qu’on sait de lui c’est qu’il fut un musicien très demandé notamment dans les mariages juifs. Après une courte carrière discographique, il finit sa vie dans une misère et un anonymat parfait, entouré des brumes de l’alcool qu’il consommait en plus grande quantité que le musique. On sait aussi de lui qu’il ne connaissait rien à la musique écrite et qu’il ne parlait que yiddish, mais également que cela ne lui posait pas de problème d’éthique de jouer pour des concerts privés pour Murder Inc., la célèbre mafia de la Yiddish Corporation.
https://www.youtube.com/watch?v=yiBLDT4TTmA
Troisième pipe d’opium. Antonio Corradini, l’orfèvre du marbre. C’est un artiste qu’on connaît peu mais qui réalisa nombre d’œuvres sculpturales à l’aspect très aérien, affublés de voiles, dans une des pierres les plus dures qui soit, le marbre. Comme un point d’orgue à sa carrière, Corradini sculpte à la fin de sa vie, en 1751, une statue, œuvre allégorique représentant la Pudicité, pour le tombeau de Cécilia Gaetani à l’intérieur de la chapelle Sansevero de Naples. Évidemment, la technique de Corradini consistant à rendre présente l’extrême légèreté d’un tissu transparent posé sur la peau, il faut pour cela que le marbre soit poli avec une certaine patience pour arriver à ce résultat si fin. Le résultat est époustouflant de beauté, mais le sujet censé représenter la pudicité, est pour le coup tout sauf pudique. La femme a les yeux mi-clos sous son voile qui laisse deviner la forme avantageuse de sa poitrine qu’elle porte fièrement bombée en avant. On aurait voulu torturer un peu plus l’âme chagrine d’un croyant que le sculpteur n’aura pas pu s’y prendre autrement, et c’est certainement en cela que réside le génie de Corradini.
Antonio Corradini — la pudicité (Pudicizia Velata) 1751 — Chapelle Sansevero — Naples
Quatrième pipe d’opium. Le christianisme, religion de l’oubli. Le christianisme ne sait même pas d’où il vient, il s’imagine être né à Rome et ne raconter qu’une vague histoire d’hommes crucifiés sur une colline dans un monde lointain, alors qu’il est est né dans le désert, bien loin des marbres de Rome.
Le christianisme est depuis longtemps associé à la Méditerranée et à l’Europe occidentale. Cela résulte en partie de l’emplacement du gouvernement de l’Église, les principales figures des Églises catholiques, anglicanes et orthodoxes se trouvant respectivement à Rome, Canterbury et Constantinople (la moderne Istambul). Or en réalité, dans tous ses aspect, la première chrétienté fut asiatique. Son point focal géographique était bien sûr Jérusalem, ainsi que les autres sites liés à la naissance, à la vie et à la crucifixion de Jésus ; sa langue originelle était l’araméen, l’une des langues sémitiques originaires du Proche-Orient ; son arrière-plan théologique et sa trame spirituelle étaient fournis par le judaïsme, formé en Israël puis durant les exils égyptien et babylonien ; ses histoires étaient modelées par des déserts, des crues, des sécheresses et des famines méconnues de l’Europe.
Peter Frankopan, Les routes de la soie, traduit de l’anglais par Guillaume Villeneuve
Editions Nevicata, 2015
Cinquième pipe d’opium. 萨顶顶. Sa Dingding. Elle est belle comme tout, elle est Chinoise, née en Mongolie et de culture han et mongole et chante en tibétain ou en sanskrit. A l’heure où la Chine fait du Tibet une forteresse acculturée, on peut dire qu’elle a un sacré culot.
https://www.youtube.com/watch?v=l8Z8gpoF4x8
Sixième pipe d’opium. Mettre un peu d’ordre dans ses affaires, et dans sa vie par la même occasion. Ce n’est pas grand-chose, juste quelques lignes à bouger. Faire le vide, reprendre les quelques outils habituels avec lesquels on fait les choses d’ordinaires, du papier et des stylos, jeter ce qui ne sert à rien. Si on ne touche pas à un objet pendant plus d’un mois, c’est qu’il ne sert à rien, autant ne pas le garder, se déposséder de tout ce qui encombre. Fermer les yeux et se concentrer sur un souvenir qu’on a tout fait pour fixer comme étant hors du temps pour revivre des sensations agréables. Évacuer les souvenirs douloureux. Imaginer toutes les vies qu’on n’a pas pu vivre est une forme de souffrance à ne surtout pas garder niché au creux de soi, un poison à faire sortir. Il n’y aura peut-être plus de pipes d’opium pour s’endormir dans les rêves de dragons, dans les volutes de cette fumée blanche qui n’est qu’un écran masquant les vrais souffrances qu’il suffit de chercher à éviter, et puis on finira bien par se réveiller un matin, les yeux un peu gonflés, les muscles engourdis et l’haleine pâteuse, pour se rendre compte qu’on a marché trop longtemps et qu’on aurait mieux fait de s’arrêter pour prendre un peu le temps.
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Apr 11, 2015 | Arts, Livres et carnets |
Les petites histoires font parfois les grandes et lorsqu’elles arrivent jusqu’à nos oreilles chastes et crédules, elles prennent parfois la couleur des légendes. Niccolò Niccoli, un érudit florentin qu’on peut dire humaniste, est connu pour avoir fondé une des plus grandes collections de livres sous forme de bibliothèque publique qui a alimenté la très célèbre Bibliothèque Laurentienne de Florence mais également pour être à l’origine de l’écriture cursive réputée sous le nom d’« italique de la Cancellaresca » ou « italique de la Chancellerie ». On trouve dans un livre édité en 1859 à Florence (Vite de uomini illustri del secolo XV, Fiorentino Vespasiano da Bisticci) un épisode qui revêt une coloration toute particulière, illustrant la transmission du patrimoine à travers les âges.
Replaçons tout ceci dans le contexte. Rome, au début de la Renaissance, n’est encore qu’une petite ville provinciale mal famée. Comptant 1 200 000 habitants en 260 après J.-C., on ne trouve plus que 30 000 habitants au VIIIè siècle. Sa grandeur passée n’est plus qu’un songe, qui ne se reflète plus que dans les ruines à demi-enterrées d’une ville fantôme. Les rares habitations sont faites à partir de pierres de remploi, de celles qui jadis faisaient la majesté de ses rues pavées et de ses maisons cossues. Des bustes antiques affleurent sous quelques centimètres de terre, des chapiteaux de colonnes et des rinceaux gisent au milieu des métopes et des tympans brisés ; toute une ville attend qu’on la découvre et les gamins jouent dans un vaste terrain vague, autrefois capitale d’un empire s’étendant de l’Écosse aux cataractes du Nil et des contreforts du Portugal au Golfe Persique…
Ami du grand humaniste Le Pogge qui fut à l’origine de la redécouverte du long poème de Lucrèce, de rerum natura, Niccolò Niccoli est décrit en pleine chasse au trésor bien involontaire :
« Un jour, alors que Niccolò sortait de chez lui, il vit un garçon qui portait autour du cou une calcédoine dans laquelle était gravé un portrait de la main de Polyclète. Une œuvre remarquable. Il s’enquit du nom du père du garçon et, l’ayant appris, envoya quelqu’un lui demander s’il accepterait de lui vendre la pierre : le père y consentit volontiers, comme s’il ne savait pas ce que c’était et n’y était pas attaché. Niccolò lui fit porter cinq florins en échange, et le bonhomme estima qu’il en avait retiré le double de sa valeur. » Dans ce cas, au moins, la dépense se révéla un très bon investissement. « Du temps du pape Eugène vivait à Florence un certain Maestro Luigi le Patriarche, qui s’intéressait beaucoup à ce genre d’objet, et il demanda à Niccolò la permission de voir la calcédoine. Ce dernier la lui fit parvenir, et elle lui plut tant qu’il la garda, et envoya à Niccolò deux cents ducats d’or. Il insista tellement que Niccolò, n’étant pas un homme riche, la lui céda. Après la mort de ce patriarche, la pierre passa au pape Paul, puis à Laurent de Médicis. »
Stephen Greenblatt, Quattrocento
Flammarion, 2013
Note pp.345–346
Et voilà comme une petite pièce réussit à traverser les âges, grâce au bon goût d’un petit garçon et de son père, qui, un peu ignorant, ne se doutait pas qu’il était assis sur un bon tas d’or…
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Apr 12, 2014 | Arts, Livres et carnets, Sur les portulans |
Deux femmes de haut-rang — Pakistan — Art du Gandhara — Los Angeles County Museum of Art
On doit au Musée Guimet d’avoir, il y a quelques années de cela, popularisé la connaissance que nous avons aujourd’hui en France de l’art du Gandhara. Cette antique région fait figure d’accident artistique inscrit dans une épopée historique dont on ne connait souvent que le nom et peu les faits ; la conquête de l’Asie centrale par Alexandre le Grand. Située sur les contreforts de la passe de Khyber et au pied de la ville aujourd’hui pakistanaise de Peshawar et de Mardan, cette civilisation s’est répandue dans une aire relativement restreinte. Entre le premier siècle avant notre ère et le IXème siècle, le Gandhara s’est bâti sur les fondations de l’empire kouchan, lui-même né d’un peuple trouvant ses origines dans les plaines chinoises et c’est du contact avec les troupes d’Alexandre le Grand venu jusque là pour soumettre le monde à son désir qu’est né un art qu’on qualifie de gréco-bouddhique.
Peshawar d’aujourd’hui. Vendeur de thé dans le bazar de Peshawar. Photo © Zerega
Amenant avec lui les influences grecques de sa Macédoine natale, c’est tout naturellement que les deux mouvances artistiques se sont mêlées pour générer une statuaire, notamment, à l’expression tout à fait étrange. On trouve ainsi des bouddhas ou des bodhisattvas moustachus drapés de toges manifestement grecques. C’est ici un raccourci de circonstances puisque la synthèse des arts est plus profonde et plus complexe que cela. Les influences de cet art aux contours peu précis sont aussi bien hellénistiques que romaines ou perses et l’iconographie ou l’art architectural contient un programme strictement bouddhique avec une forte connotation indienne. Ceux qui auront un jour l’occasion de venir à Paris voir les fantastiques collections du Musée Guimet seront troublés par toute une série de sculptures provenant de cette région, mais aussi d’Afghanistan, dans lequel on est saisi par la ressemblance entre le programme iconographique racontant les heures de Bouddha avec une statuaire que j’oserais presque qualifier de paléochrétienne tant on a l’impression que ces vestiges pourraient provenir des murs d’un antique église orientale. Cet art est troublant pour toutes ces raisons, car il témoigne d’une improbable synthèse fantastique qui s’est répandue jusqu’aux portes de la Chine à une époque où les voyages de Marco Polo n’était qu’une hypothèse futuriste, et qui, en secret, flatte nos égos d’Européens en nous susurrant à l’oreille que tout ceci est plus de notre culture que de l’Asie…
Ce qui est surprenant, c’est que cet art a survécu à la Grèce longtemps après que celle-ci fut enfoui sous les décombres de l’histoire et de voir à quel point l’architecture particulière a frappé les esprits qui se sont aventurés jusque dans ces confins.
C’est à cette période de l’histoire que l’on doit également les superbes découvertes éphémères d’Aurel Stein dont j’ai déjà rapporté ici la description qu’en a faite Colin Thubron.
Bodhisattva debout — monastère de Shahbaz-Garhi, (Gandhara). Musée Guimet, Paris
C’était une vision extraordinaire. Il y avait là, parfaitement préservées au milieu de nulle part, à des kilomètres de la grande route la plus proche, les ruines d’un beau monastère dont l’architecture n’aurait pas déparé Athènes, Rome ou Constantinople ; les portiques et les frontons de la façade étaient soutenus par des colonnes à chapiteaux corinthiens. Les grandes salles, la chapelle, les stupa —tout était construit dans un style grec classique immédiatement identifiable. Cependant, il s’agissait de bâtiments bouddhistes, situés à quelques kilomètres de la frontière afghane, et qui dataient des premiers siècles de l’ère chrétienne, longtemps après la fin de la civilisation antique. Je me tenais en haut du plus grand stupa. Un croissant de lune venait de se lever, bien qu’il ne fit pas encore noir, et les cigales chantaient. Des fumées de feux de brousse montaient des villages, dans la vallée. Je parcourais le paysage des yeux, stupéfait par ce que je voyais ; ce ne fut que plus tard, dans les bibliothèques de mon pays, que je pus en saisir toute la signification. Il semble que l’origine de ces extraordinaires bâtiments remonte à l’été 327 av. J.-C., quand Alexandre le Grand pénétra dans les hautes terres du Swat, à la tête de son armée macédonienne victorieuse. Dans l’intention de conquérir même les provinces les plus lointaines de l’ancien empire perse, Alexandre était venu jusque dans l’Hindu Kush ; et là, sur les hauteurs du plateau afghan, il avaient entendu parler, pour la première fois, des richesses légendaires du sous-continent indien — de son or, que l’on disait enterré par de gigantesques fourmis et gardé par des griffons ; de ses hommes qui vivaient deux cents ans, et de ses femmes qui faisaient l’amour au vu de tous ; des sciapodes, qui aimaient s’abriter à l’ombre de leur unique et énorme pied ; des parfums et de la soie qui, disaient les Afghans aux Grecs, poussaient sur les arbres et même dans les carrés de choux de l’Inde ; des licornes et des Pygmées ; des éléphants et des faucons ; des pierres précieuses qui parsemaient le sol comme des gravillons ; et d’un genre d’acier unique qui pouvait détourner l’orage. […] Le Gandhara a survécu durant mille ans, longtemps après que la civilisation grecque eut disparu en Europe ; et quand, au VIIè siècle, ce royaume fut détruit par une autre vague d’envahisseurs venus d’Asie Centrale, il laissa derrière lui des monastères d’une fort belle architecture — dans les plaines autour de Peshawar. Fa-Xian, un voyageur chinois du début du Vè siècle, n’en compta pas moins de deux mille quatre cents —et un semis de cités classiques, des acropoli, des stupa, et de superbes sculptures. La plupart s’inspirent des écritures bouddhistes, mais pour ce faire, utilisent les motifs et les techniques de l’art gréco-romain, avec ses volutes de plantes et ses chérubins, ses tritons et ses centaures. Les ruines de la civilisation qui émergea de cet extraordinaire choc des cultures qui jonchent encore la plus grande partie du nord du Pakistan.
William Dalrymple, L’âge de Kali
A la rencontre du sous-continent indien
Libretto, 1998
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Oct 14, 2012 | Arts |
Sur la célèbre chaire du non moins célèbre baptistère de Pise (Battistero di San Giovanni) se trouve un panneau en particulier dont l’existence est un véritable palier dans l’histoire de la sculpture et de l’art en général. A trois bons mètres du sol sur cet édifice hexagonal posé sur sept colonnes chacune terminée par une des vertus théologales (sauf la colonne centrale) se trouve une scène condensée où l’on peut voir regroupées sur le même panneau la nativité du Christ à Bethléem et l’annonce faite aux bergers. La nativité est concentrée sur le bas du panneau, où deux femmes sont en train de laver l’enfant tandis que Joseph, l’homme sans descendance, regarde attentivement l’enfant avec dans les yeux la tendresse d’un père aimant. Remarquez le mouvement dynamique des deux femmes entourant la vasque, elles sont comme figée dans un mouvement très réaliste. Sur le haut du tableau, on voit la cohorte des anges allant de gauche à droite pour annoncer aux bergers endormis la nouvelle de la naissance. Selon la légende, le Sauveur de l’humanité est né dans une grotte, ce qui est bien représenté par la forme convexe au-dessus de Marie. Pendant ce temps, les bergers arrivent là où se trouvent l’enfant avec sa mère, soit… dans une étable, raison pour laquelle on voit un âne et un bœuf émerger du fond de la scène. Marie, personnage central est représentée dans une position identique à celle d’une déesse antique ; l’inspiration en est clairement grecque ou romaine. Elle est d’ailleurs vêtue dans un robe à revers et d’un foulard bordé, des attributs qui ne sont pas les siens d’ordinaire. La composition est d’une intelligence exemplaire, prenant une forme d’arbre dont le tronc prendrait son essor entre le dos de la servante et les moutons qui pour le coup sont dos à dos et dont la forme entière est soutenue par l’arche de la grotte. Le drapé de Marie est d’une finesse et d’une délicatesse qui portent l’ensemble avec grâce et en font une œuvre magnifique.
La grande originalité de ce panneau, c’est qu’il est d’une nouveauté totale pour l’époque où il a été exécuté, car il a été réalisé entre 1302 et 1311, époque à laquelle le seule modèle utilisé est le modèle byzantin. Ici, clairement, l’inspiration n’est plus byzantine, mais française, on est ici en présence de l’art statuaire et sculptural des cathédrales françaises et de celui qu’on trouve également sur les parois des sarcophages romains. Voici certainement le premier ouvrage strictement renaissant en matière de sculpture.
Note de bas de page : pour contrecarrer toutes les bêtises que j’ai pu lire sur internet, ce panneau n’a pas été sculpté par Nicola Pisano, mais par Giovanni, son fils. La père, lui, a sculpté les autres panneaux.
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Mar 31, 2012 | Histoires de gens, Sur les portulans |
Ruines des grottes aux mille Bouddhas de Bezeklik
Aurel Stein est un personnage tout à fait fascinant, qui n’aura eu de cesse d’arpenter le monde sur les traces de Marco Polo et de la Route de la soie ; il n’y a qu’à lire son étonnant parcours pour voir à quel point cela restait chez lui une idée fixe. Archéologue hongrois de naissance, naturalisé britannique, il part en 1900 sur les routes de sables et obtiendra au soir de sa vie le sésame dont il avait toujours rêvé : avoir enfin l’autorisation de se rendre en Afghanistan, le bout de la route et surtout l’extrémité orientale de l’empire d’Alexandre le Grand. Passé Peshawar puis arrivé à Kaboul, il s’éteint brusquement une semaine plus tard.
Arrivé à l’oasis de Hotan (ou Khotan) en 1901, dans cette petite oasis chinoise ouïghoure (petite oasis de 116 000 habitants tout de même) bordant le sud du désert du Taklamakan, il découvre de bien étranges statues dans un pays sans pierre. C’est ce que nous raconte Colin Thubron dans L’ombre de la route de la soie avec une certaine émotion. (more…)
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