Petit répertoire des rêves d’un long été
J’ai toujours aimé les journées chaudes, brûlantes, pendant lesquelles je m’esquinte la peau au soleil brûlant, toujours avec excès, jamais avec modération, jusqu’à la nausée, aux tremblements fébriles. Une journée passe et je suis à nouveau sur pied. J’ai des souvenirs de journées torrides, cloîtré derrière les stores baissés, dans une semi-obscurité d’où on ne voit percer que quelques fins rayons de soleil sur le tapis.
Moka au bar au Bar Bamboo Metropole
L’Indochine n’existe pas. Elle n’existe plus que dans les manuels d’histoire et dans les romans de Marguerite Duras, dans les récits de François Bizot et les mémoires de guerre de Jon Swain. L’idée de l’Indochine, c’est une image surannée de teintes pastelles, empruntes de colonialisme et d’une certaine nostalgie.
Moka au bar au cà phê hòa tan
Une odeur de lait chaud me cueille au petit matin, surpris comme un vieux chat qui aurait loupé une marche, une odeur de lait chaud qui me fait instantanément penser au salon d’un hôtel de Londres, non loin de la gare dont le nom est associé à l’ours. Paddington. Odeur de café brûlant… de tartines grillées… de confiture… odeur de bacon grillé et de scrambled eggs…
Je suis toujours dans la pièce d’à‑côté
Quelle journée étrange, quelle journée étrange…
Après avoir hiberné en plein été pendant plus d’une semaine parce que je me suis fait rattrapé par un sale virus qui court pas mal ces derniers temps, j’ai vécu une étrange journée.
On n’en a pas fini avec Byzance, ni avec Constantinople d’ailleurs…
Bir varmış, bir yokmuş. Voilà. Nous y sommes. Les lubies d’une collègue qui revient de voyage, un guide touristique datant de 2007 et qui contient quelques informations fausses (il existerait une synagogue toute en bois à Fener qu’on pourrait visiter, elle n’existe plus depuis 1937 et était construite en pierre), la lecture de mes carnets de voyages sur mon blog (…)
Sale gosse
Je suis un petit con, du haut de mon âge avançant, de mes cheveux poivre et sel et de ma vue qui baisse, un petit con qui fait n’importe quoi, qui agit et réfléchit après, mais ce n’est pas grave, ça se finit toujours bien. Même mal, tout se passe.
Une semaine sur terre. Journal du confinement III
Nuit difficile, des rêves qui n’en finissent pas, des rêves qui pourrissent mes matins et qui jouent avec mes peurs. Je suis un grand trouillard, j’ai des phobies, et je me demande si la plus grande n’est pas celle des profondeurs océaniques. Comme je le dis à ceux qui me disent que pour un fils de Breton, c’est quand-même pas de bol, je réponds que dans ma famille, personne n’est marin-pêcheur, ni même marin tout court, et nous nageons tous comme des enclumes.
Une semaine sur terre. Journal du confinement II
Hey mais en fait ça passe super vite !! Sans rire, ma matinée d’hier a filé à une vitesse incroyable… Même pas eu le temps de soupirer d’ennui ou de me donner l’illusion que la journée était trop longue…
Une semaine sur terre. Journal du confinement I
Pendant toute la durée de cette période exceptionnelle, une petite chronique de trois jours en temps de guerre, bien au chaud chez moi.
De bois. Éloge de l’insistance
Non, c’est décidé, je n’irai pas voter. Je pourrais mais je n’irai pas. La raison est tellement simple que je ne sais même pas comment j’ai envisagé un seul instant ne pas m’affranchir de me plier au plus élémentaire des devoirs.
Après la tempête
Chaque nuit me fait peur. Je ne sais jamais ce que je vais trouver au petit matin, si je suis toujours en vie, je ne sais jamais si je vais trouver le monde tel qu’il était la veille, si un événement ne serait pas en train de changer radicalement l’ordre du monde établi.
Rase campagne
Cris d’extase… Quelle campagne ! Avec ses plaines emblavées et ses chemins boueux où la pierre affleure. Voici la campagne la moins ennuyeuse qui soit. Celle qui ne bouge pas et qui ne promet pas grand chose, qui ne fait pas de bruit et ne sort jamais du bois. Une campagne telle qu’elle devrait toujours être.
Íslenskt svæði (zone islandaise)
Je n’ai jamais eu l’opportunité de la voir de mes propres yeux, mais il paraît que l’étrange lumière venue d’Islande a quelque chose de magique qu’on ne peut, bien évidemment, voir qu’à des latitudes où la nuit dure longtemps, bien que plus que la valeur d’une nuit humaine.
Couleurs de l’automne intérieur. Un automne avec James Lee Burke (et avec les autres)
11 novembre, on commence à entrer dans le dur. L’automne ne se cache plus, la lumière rasante du soleil disparaît à 14h30 derrière le toit de la maison des voisins, laissant ainsi le jardin dans une semi-ombre terrifiante, qui dit aussi que les beaux jours sont derrière nous.
Moka au bar au café de la Résistance
Retour des beaux jours lumineux de l’automne, des belles journées encore douces au soleil bas et aux senteurs nouvelles qui annoncent la mort prochaine de l’année. Il y a quelques semaines que je n’ai rien écrit. Non pas parce que je n’avais plus rien à dire, plus rien à partager, mais parce qu’il me manquait quelque chose.
Le livre qui a plus vécu que moi
Si un jour on me demande quel livre a plus vécu que moi, je répondrais sans hésitation, c’est celui-ci. On dira ce qu’on veut, il y a des livres qui vivent plus longtemps que ceux qui les lisent ; je veux dire par là, dans une vie d’homme…
מחברות ירושלים — Les carnets de Jérusalem
Assis non loin des vestiges du Temple de Salomon, inquiet comme un chat sous l’orage, je pouvais entendre bruire la rumeur de ceux qui priaient au pied de l’immense muraille.
Les carnets égyptiens
Nous étions seuls et nus face à l’immensité d’un désert de sable jaune, arasé par la lumière crue d’un mois de février pas tout à fait comme les autres. Il n’y avait rien autour, tout le monde s’était évanoui, et il ne restait plus que nos pauvres âmes esseulées mais remplies de bonheur.
Minimaliste du samedi matin : Conversation avec Goethe
Il est 8h44, samedi matin. Une première semaine de travail excitante, une semaine qui une fois terminée me fait me sentir comme après une bonne douche, délassé, détendu. Il me fallait ça pour retourner à la vie…
Le temps très lent des toutes petites choses #7
Un mardi matin comme toutes les semaines, un matin frais et doux sous un ciel de printemps. La nature crie son bonheur de pouvoir exhiber à nouveau ses charmes aux yeux de qui sait prendre le temps de l’admirer, elle se pavane dans des poses langoureuses telle une femme lisant une lettre d’amour dans un tableau de Fragonard.
Lettres de voyage
Alors que ma main tremble légèrement à cause d’une tendinite qui a cru bon de s’installer et ne pas vouloir reprendre son envol depuis deux mois, alors que mon bras est endolori et réclame le repos qui lui est dû, je continue d’écrire sur mon…
Cuir et tabac, couleur vent du désert
Lorsque j’étais enfant, j’attendais avec impatience le retour de mon grand-père en comptant les jours et les nuits qui me séparaient de son retour. Même si je ne m’en rendais pas vraiment compte, j’avais un grand-père exceptionnel. J’aurais pu dire à l’école, et m’en…
Le temps très lent des toutes petites choses #6
L’impression d’être envahi par le néant. Tout s’arrête, tout revient au repos. Après une semaine des plus tourmentées pendant laquelle je n’ose compter le nombre de kilomètres parcourus sur un territoire grand comme un département, les montagnes d’inquiétudes…
Le temps très lent des toutes petites choses #5
Dix mille ans d’Histoire pour en arriver là… Le triste quotidien ne peut rien contre la force de l’Histoire, il ne saurait se résoudre à baisser les bras et à ne plus bouger. Il est fait de milliards de toutes petites choses qui sont autant de signaux tellement…