Ubud sto­ries #12 : Bali sous un mau­vais jour, la cam­pagne et les rizières

Ubud sto­ries #12 : Bali sous un mau­vais jour, la cam­pagne et les rizières

Qua­trième jour sur l’île des Dieux. J’ai pas­sé une mau­vaise nuit, j’au­rais dû me méfier. Une scia­tique lan­ci­nante m’a empê­ché de dor­mir une bonne par­tie de la nuit et je n’ai réus­si à faire pas­ser la dou­leur qu’à coup de para­cé­ta­mol. Au réveil, sur le muret devant la chambre, juste à côté de la petite mai­son des esprits en pierre vol­ca­nique, une offrande a été dépo­sée par des mains déli­cates, accom­pa­gnée d’un bâton­net d’en­cens qui dif­fuse dans l’air satu­ré d’hu­mi­di­té une douce fra­grance entêtante.

Ubud sto­ries #11 : Gunung Kawi

Ubud sto­ries #11 : Gunung Kawi

J’ai pas­sé une bonne par­tie de ma jour­née à Tam­pak­si­ring, au Pura Tir­ta Empul, à pro­fi­ter de cette belle jour­née sans pluie, sous un soleil de plomb que les sources ont réus­si à rafraî­chir un peu. Je saute à nou­veau dans mon taxi pour rou­ler à peine plus de cinq minutes vers le temple de Gunung Kawi (le mont aux poètes).

Ubud sto­ries #10 : Pura Tir­ta Empul à Tampaksiring

Ubud sto­ries #10 : Pura Tir­ta Empul à Tampaksiring

Il faut envi­ron une demi-heure pour relier Goa Gajah à la ville de Tam­pak­si­ring où se trouve le lieu le plus emblé­ma­tique et cer­tai­ne­ment le plus connu de Bali. Nous sommes ici dans le vil­lage de Manu­kaya où l’on trouve ce lieu étrange et envoû­tant que sont les sources sacrées du Pura Tir­ta Empul (lit­té­ra­le­ment, temple des eaux sacrées). 

Ubud sto­ries #9 : Goa Gajah, la cave de l’éléphant

Ubud sto­ries #9 : Goa Gajah, la cave de l’éléphant

Le som­meil, le manque cruel de som­meil avec la fatigue du voyage encore pré­sente. Voi­là com­ment com­mence cette nou­velle jour­née. J’ai les cuisses endo­lo­ries, le front rou­gi par le soleil et le nez rous­si. Mais cela n’entache pas ma bonne humeur, bien au contraire. Ces petites contra­rié­tés font elles aus­si par­tie du voyage, elles vous rap­pellent que vous avez un corps et que vous ne pou­vez faire autre­ment que de le traî­ner der­rière vous comme un sac à patates.

Ubud sto­ries #8 :  Puri Saren Agung, le palais d’Ubud

Ubud sto­ries #8 : Puri Saren Agung, le palais d’Ubud

Puri Saren Arung. Un autre nom de la belle langue indo­né­sienne pour dési­gner ce qu’à peu près on désigne en anglais sous le nom de “Ubud Palace”. C’est un endroit qui donne sur la rue prin­ci­pale (Jalan Raya Ubud) et on peut réel­le­ment dire que c’est le cœur d’une ville dont on a du mal à voir les contours.

Ubud sto­ries #7 : Pura Taman Kemu­da Saras­wa­ti — Des monstres, des lotus et le Barong

Ubud sto­ries #7 : Pura Taman Kemu­da Saras­wa­ti — Des monstres, des lotus et le Barong

Ma déam­bu­la­tion dans la petite ville d’U­bud se pour­suit, pour cette pre­mière jour­née dans la touf­feur et la fatigue, sous un soleil qui hésite par­fois à se frayer un pas­sage au tra­vers d’une épaisse couche de nuages. Je dois d’a­bord pas­ser par le mar­ché pour m’a­che­ter un sarong (mot d’o­ri­gine malaise qui signi­fie “étui”), une pièce de tis­su qu’il suf­fit d’at­ta­cher sur elle-même par un nœud autour de la taille. 

Café stam­bou­liote #11

Istan­bul est une ville qui confine à la mélan­co­lie, le fameux hüzün dont parle Orhan Pamuk. Dans la mys­tique sou­fie, le hüzün trouve son ori­gine dans un sen­ti­ment de manque dû à notre trop grand éloi­gne­ment de Dieu. On retrouve quelque chose de proche du hüzün dans la culture japo­naise, asso­cié à la noblesse de l’échec.

Der­nier café avant le pro­chain #10

C’est mar­rant, les absents, ceux qui par lâche­té ne viennent pas. J’essaie d’en ana­ly­ser la rai­son. A part la lâche­té, je ne vois pas. La peur de ne pas assu­mer, peut-être ? Oui eh bien on en revient au même, c’est de la lâcheté.

Café thaï #9

De là où je suis, j’en­tends l’an­gé­lus élec­trique entre mes oreilles. La cha­leur de cette douce soi­rée au bord de la Chao Phraya me donne des fris­sons de fièvre. Un Mai Tai à la main, une ciga­rette coin­cée entre les doigts, j’é­coute les vedettes rapides décou­per l’onde tour­men­tée du fleuve magis­tral, empor­tant avec eux les jacinthes d’eau qui en recouvre la surface.

Café bleu et blanc #8

Ambiance élec­trique, fié­vreuse, sous un ciel char­gé d’humidité froide qui n’arrête pas de se déver­ser en fines couches, les yeux grands ouverts, l’odeur gla­cée de la pluie sur le bitume d’une ville frai­che­ment sor­tie de terre, là où avant ne se trou­vaient que des entre­pôts d’usines mortes depuis une bonne décennie.

Café de rêves #7

Mes nuits sont faites de rêves dont je ne me sou­viens plus au petit matin. Par­fois, tou­te­fois, je m’en sou­viens. Alors que je pré­fé­re­rais ne pas. Je rêve sou­vent de situa­tions dans des mai­sons que j’attribue à une connais­sance, situa­tion sou­vent impro­bable, avec des per­sonnes dont le lien lui-même semble impro­bable, et sou­vent, ça se ter­mine dans une débauche de sexe, impro­bable aussi.

Café du matin #6

Sur­pris par l’ennui d’un same­di froid et gris, j’ai cher­ché sur mes éta­gères quelque chose qui pour­rait m’exciter un peu l’esprit. Je suis même allé jusqu’au gre­nier pour retrou­ver ce livre d’André Gra­bar que j’ai ache­té il n’y a pas si long­temps que ça : L’iconoclasme byzan­tin. J’ai aus­si des­cen­du les deux tomes de l’Enquête, d’Hérodote, mon livre sur Mimar Sinan, celui sur l’art de Constan­ti­nople de Sté­phane Yéra­si­mos et enfin l’Art seld­jou­kide et otto­man de Gio­van­ni Curatola.

Café du matin #5

Le rêve de soleil et de cha­leur me reprend. Il est là, il me taraude. Il va de pair avec la fin de l’hi­ver, de cet hiver hor­rible, humide, triste, long inter­mi­nable, qui même une fois le prin­temps arri­vé conti­nue de sévir.

Café du matin #4

Sor­did details fol­lo­wing… Qu’est ce qui peut bien me mettre de bonne humeur comme ça ? Le sale gosse est de sor­tie, avec son tee-shirt sur lequel une gei­sha fait un doigt d’hon­neur, chaus­sures et jeans de punk, il faut vous faire un des­sin ? J’ai tou­jours rêvé d’être une gei­sha, et sur­tout de faire un doigt d’hon­neur en étant une geisha.

Café du matin #3

Qua­rante-cinq degrés à l’ombre de ton corps fris­son­nant. J’ai les doigts rouges et gon­flés sur mon cla­vier, gourds d’être res­té trop long­temps dehors par quelques degrés en-des­sous de zéro, res­té trop long­temps à lire et à te cher­cher alors que tu n’étais pas là. Les pieds humides et froids, l’âme déchi­rée comme la glace qui fond et s’écrase sur le sol gelé, avec le même bruit, la même lourdeur.

Café du matin #2

Café du matin, je ne sais plus com­bien. Une crême oran­gée, mous­seuse, qui reste sur les parois de la tasse tan­dis que je bois la der­nière goutte dans un léger bruit de bouche qui me per­met d’aspirer tout ce qui peut res­ter dans la tasse.