Archi­tek­tôn

Architektôn, littéralement « maître charpentier » : le mot est employé pour la première fois au Vè siècle, dans l’œuvre de l'historien Hérodote, alors que les poèmes  homériques, au VIIiè siècle, ne connaissaient que le tektôn, « menuisier » ou « charpentier », soit...

Le car­net de Vil­lard de Honnecourt

Villard de Honnecourt nous vient tout droit du début du XIIIè siècle, de sa Picardie natale. Sa profession était magister latomus, c'est-à-dire maître d'œuvre, profession dans laquelle on reconnaît le titre de dessinateur, architecte, chef de chantier et compagnon du...

Nova Pal­mae

Le 7 octobre 1593, est fondée une ville pour commémorer la victoire de la République de Venise sur l'Empire Ottoman à la bataille de Lépante. Le 7 octobre est également le jour de la Sainte Justine, sous le patronage de laquelle la ville de Palmanova est placée . Son...

Bâo­li

Cette curieuse structure portant le nom étrange de bâoli(1) est en réalité un puits à degrés. Celui de Chand en est un exemplaire assez surprenant car situé dans une région semi-désertique, arrosée pendant trois mois de l'année par la mousson, il est planté au milieu...

Mots d’un voca­bu­laire oublié V

Avertissement: billet à haute teneur en mots rares et précieux, sauvés de l’oubli. 1er volet 2nd volet 3ème volet 4ème volet 5ème volet 6ème volet 7ème volet 8ème volet 9ème volet 10ème volet Douelle C'est le parement intérieur d'un arc, qu'on désigne aussi sous le...

Yere­ba­tan Sarnıcı

La Yerebatan Sarnıcı (la citerne enfouie sous terre), également connue sous le nom grec de Basilikè kinstérnè (Βασιλικὴ κινστέρνη) est un lieu étrange situé sous les pieds d'Istanbul, ou plutôt de Constantinople. On dit souvent de cette « citerne basilique » que c'est...

Stav­kirkjes

Stavkirke, c'est ainsi qu'on nomme les églises faites de bois qu'autrefois on trouvait partout en Europe du Nord, construites avec des futs de pin sylvestre et qu'on appelait également parfois « églises en bois debout » ; Les fondations du bâtiment reposent sur des...

Sebas­tian Schu­ty­ser — Ermita

Sebastian Schutyser a photographié 575 chapelles romanes à travers l'Europe avec un sténopé (ou "pinhole camera"). Toutes ces structures ont pour point commun d'être des lieux construits à l'écart du monde. Un travail superbe sur l'architecture de l'humilité et de la...

Sou­ve­nirs de fractales

Commencer sa soirée en regardant le chemin tortueux de l'Alice de Tim Burton (une bien belle histoire presque antique servie par une réalisation approximative et des effets spéciaux pour le moins bâclés) et la terminer par un documentaire sur les fractales de Benoit...

N’at­tends pas la nuit pour dire que le jour a été beau

Prendre son temps. Prendre le temps pour soi comme s’il n’existait per­sonne d’autre au monde. His­toire de se recen­trer, d’évaluer pour­quoi on est là, pour­quoi on est au monde, se sen­tir un peu utile à l’ordre des choses et ne pas se dire qu’on ne fait que subir ce qui se passe. Après tout, nos actes ne sont-ils pas une part infime, mais réelle, de tout ce qui se pro­duit chaque jour dans le monde ?

Café stam­bou­liote #11

Istan­bul est une ville qui confine à la mélan­co­lie, le fameux hüzün dont parle Orhan Pamuk. Dans la mys­tique sou­fie, le hüzün trouve son ori­gine dans un sen­ti­ment de manque dû à notre trop grand éloi­gne­ment de Dieu. On retrouve quelque chose de proche du hüzün dans la culture japo­naise, asso­cié à la noblesse de l’échec.

Der­nier café avant le pro­chain #10

C’est mar­rant, les absents, ceux qui par lâche­té ne viennent pas. J’essaie d’en ana­ly­ser la rai­son. A part la lâche­té, je ne vois pas. La peur de ne pas assu­mer, peut-être ? Oui eh bien on en revient au même, c’est de la lâcheté.

Café thaï #9

De là où je suis, j’en­tends l’an­gé­lus élec­trique entre mes oreilles. La cha­leur de cette douce soi­rée au bord de la Chao Phraya me donne des fris­sons de fièvre. Un Mai Tai à la main, une ciga­rette coin­cée entre les doigts, j’é­coute les vedettes rapides décou­per l’onde tour­men­tée du fleuve magis­tral, empor­tant avec eux les jacinthes d’eau qui en recouvre la surface.

Café bleu et blanc #8

Ambiance élec­trique, fié­vreuse, sous un ciel char­gé d’humidité froide qui n’arrête pas de se déver­ser en fines couches, les yeux grands ouverts, l’odeur gla­cée de la pluie sur le bitume d’une ville frai­che­ment sor­tie de terre, là où avant ne se trou­vaient que des entre­pôts d’usines mortes depuis une bonne décennie.

Café de rêves #7

Mes nuits sont faites de rêves dont je ne me sou­viens plus au petit matin. Par­fois, tou­te­fois, je m’en sou­viens. Alors que je pré­fé­re­rais ne pas. Je rêve sou­vent de situa­tions dans des mai­sons que j’attribue à une connais­sance, situa­tion sou­vent impro­bable, avec des per­sonnes dont le lien lui-même semble impro­bable, et sou­vent, ça se ter­mine dans une débauche de sexe, impro­bable aussi.

Café du matin #6

Sur­pris par l’ennui d’un same­di froid et gris, j’ai cher­ché sur mes éta­gères quelque chose qui pour­rait m’exciter un peu l’esprit. Je suis même allé jusqu’au gre­nier pour retrou­ver ce livre d’André Gra­bar que j’ai ache­té il n’y a pas si long­temps que ça : L’iconoclasme byzan­tin. J’ai aus­si des­cen­du les deux tomes de l’Enquête, d’Hérodote, mon livre sur Mimar Sinan, celui sur l’art de Constan­ti­nople de Sté­phane Yéra­si­mos et enfin l’Art seld­jou­kide et otto­man de Gio­van­ni Curatola.

Café du matin #5

Le rêve de soleil et de cha­leur me reprend. Il est là, il me taraude. Il va de pair avec la fin de l’hi­ver, de cet hiver hor­rible, humide, triste, long inter­mi­nable, qui même une fois le prin­temps arri­vé conti­nue de sévir.

Café du matin #4

Sor­did details fol­lo­wing… Qu’est ce qui peut bien me mettre de bonne humeur comme ça ? Le sale gosse est de sor­tie, avec son tee-shirt sur lequel une gei­sha fait un doigt d’hon­neur, chaus­sures et jeans de punk, il faut vous faire un des­sin ? J’ai tou­jours rêvé d’être une gei­sha, et sur­tout de faire un doigt d’hon­neur en étant une geisha.

Café du matin #3

Qua­rante-cinq degrés à l’ombre de ton corps fris­son­nant. J’ai les doigts rouges et gon­flés sur mon cla­vier, gourds d’être res­té trop long­temps dehors par quelques degrés en-des­sous de zéro, res­té trop long­temps à lire et à te cher­cher alors que tu n’étais pas là. Les pieds humides et froids, l’âme déchi­rée comme la glace qui fond et s’écrase sur le sol gelé, avec le même bruit, la même lourdeur.