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Kalkış

Kalkış

Ce ne sont que quelques jours difficiles à passer ; une impression de déjà vu, un petit air de nostalgie déplacée, quelque chose d'un peu suranné. Springtime is coming... oui je dis un peu difficiles à passer parce qu'on ne sait pas encore trop sur quel pied danser,...

La porte des cent-mille songes

La porte des cent-mille songes

Si j'avais été élevé dans le Sud-est asiatique, j'aurais dit, sur un ton presque détaché, un léger sourire au coin des lèvres et le goût de l'euphémisme chevillé au corps, que cette année a ressemblé à l'année de toutes les déconvenues. « Déconvenue...» Voici un mot...

Chro­niques des jours du vertige

Chro­niques des jours du vertige

A l'arrêt. Allongé sur mon canapé, étiré comme un chat et le regard tourné vers l'extérieur qui défile, la course des nuages heurtant la marquise en verre grêlé, les délicates fleurs de diascia chahutées par le vent et la lampe de tissu qui ne cesse de se balancer,...

Chro­nique des jours à rebours

Chro­nique des jours à rebours

Il n'y a pas de vérité. Pas de bonheur, pas de bons sentiments. Pas non plus de mots figés dans le temps, pas plus qu'il n'y a de secrets qui ne méritent d'être révélés. Il n'y a que le temps qui passe dans la douceur, dans l'extrême fluidité des jours et des nuits...

Des ruines dans l’océan

Des ruines dans l’océan

Peu importe ce qui s'est passé cette après-midi où tu as tout déposé, où tu n'es pas retourné au travail après la matinée de lundi et où tu as pris ta voiture sans prévenir personne pour partir, deux bonnes heures de route, l'asphalte qui brûle sous tes pneus...

Jour­nal du sensible

Jour­nal du sensible

Avant que la nuit ne tombe, avant que les portes ne se referment, avant que l'on ne se sente obligé de tirer le rideau métallique et de faire un peu le ménage parmi ce qui a été et ne sera plus, je rassemble mes affaires. Voici quelques petites bribes écrites entre le...

Chro­nique des jours du reboisement

Chro­nique des jours du reboisement

Lorsqu'en 2010, le volcan indonésien Mérapi, sur l'île de Java, est entré en éruption, les nuées ardentes ont tout détruit aux alentours du volcan. Champs de riz détruits, air irrespirable, populations déplacées, bêtes asphyxiées, aéroports fermés et vols annulés ;...

Eli­za­beth Sid­dal, le vam­pire de Highgate

Dans le Londres bru­meux du XIXe siècle, une étoile rousse allait enflam­mer l’i­ma­gi­na­tion des plus grands artistes de son époque. Eli­za­beth Sid­dal naquit le 25 juillet 1829, des­ti­née à deve­nir bien plus qu’un simple visage immor­ta­li­sé sur toile. Sa pas­sion pour la poé­sie s’é­veilla de la façon la plus roman­tique qui soit : en décou­vrant par hasard des vers de Ten­ny­son sur un vul­gaire bout de papier jour­nal enve­lop­pant une motte de beurre. Cette ren­contre for­tuite avec la beau­té cachée dans le banal devien­drait la par­faite méta­phore de sa propre existence.

Café du matin #13

Saint-Denis. Un air de revenez‑y. Je n’ai pas mis les pieds ici depuis une éter­ni­té, cer­tai­ne­ment depuis que je fai­sais mes études à l’u­ni­ver­si­té. J’a­vais oublié à quel point la sta­tion de métro Basi­lique était étri­quée et le quai peu large. L’embouteillage pour sor­tir, tout le monde se diri­geant vers l’es­ca­la­tor qui a du mal à absor­ber le flux. Un avant-goût de ce joyeux bor­del qui m’at­tend dehors. A peine sor­ti de la sta­tion du métro, je suis assailli par une dizaine de ven­deurs de ciga­rettes de contre­fa­çon qui tentent d’é­clu­ser leur car­gai­son en toute impunité…

Chro­nique du neu­vième mois

Ceci n’est pas une his­toire comme une autre. C’est l’histoire d’une expé­rience nou­velle pour moi, un nou­veau para­digme, une plon­gée à moi­tié immer­sive dans quelque chose que je connais déjà et dont je ne n’ai jamais eu l’expérience intime. Neu­vième mois du calen­drier de l’hégire, Rama­dan (رَمَضَان) est le mois sacré par excel­lence pour tous les Musul­mans du monde.

Café du matin #12

Le café a un goût amer. Je n’ai jamais vrai­ment aimé les pre­miers jours de l’année, et encore moins les pre­miers jours de reprise du tra­vail, et cer­tai­ne­ment encore moins le jour de la ren­trée, une fois que les fêtes sont pas­sées, que la lumière s’est éteinte et qu’on retrouve les éclai­rages crus et imper­son­nels des chambres d’hôpital que sont nos bureaux, quand on n’en prend pas réel­le­ment soin.

N’at­tends pas la nuit pour dire que le jour a été beau

Prendre son temps. Prendre le temps pour soi comme s’il n’existait per­sonne d’autre au monde. His­toire de se recen­trer, d’évaluer pour­quoi on est là, pour­quoi on est au monde, se sen­tir un peu utile à l’ordre des choses et ne pas se dire qu’on ne fait que subir ce qui se passe. Après tout, nos actes ne sont-ils pas une part infime, mais réelle, de tout ce qui se pro­duit chaque jour dans le monde ?

Café stam­bou­liote #11

Istan­bul est une ville qui confine à la mélan­co­lie, le fameux hüzün dont parle Orhan Pamuk. Dans la mys­tique sou­fie, le hüzün trouve son ori­gine dans un sen­ti­ment de manque dû à notre trop grand éloi­gne­ment de Dieu. On retrouve quelque chose de proche du hüzün dans la culture japo­naise, asso­cié à la noblesse de l’échec.

Der­nier café avant le pro­chain #10

C’est mar­rant, les absents, ceux qui par lâche­té ne viennent pas. J’essaie d’en ana­ly­ser la rai­son. A part la lâche­té, je ne vois pas. La peur de ne pas assu­mer, peut-être ? Oui eh bien on en revient au même, c’est de la lâcheté.

Café thaï #9

De là où je suis, j’en­tends l’an­gé­lus élec­trique entre mes oreilles. La cha­leur de cette douce soi­rée au bord de la Chao Phraya me donne des fris­sons de fièvre. Un Mai Tai à la main, une ciga­rette coin­cée entre les doigts, j’é­coute les vedettes rapides décou­per l’onde tour­men­tée du fleuve magis­tral, empor­tant avec eux les jacinthes d’eau qui en recouvre la surface.

Café bleu et blanc #8

Ambiance élec­trique, fié­vreuse, sous un ciel char­gé d’humidité froide qui n’arrête pas de se déver­ser en fines couches, les yeux grands ouverts, l’odeur gla­cée de la pluie sur le bitume d’une ville frai­che­ment sor­tie de terre, là où avant ne se trou­vaient que des entre­pôts d’usines mortes depuis une bonne décennie.

Café de rêves #7

Mes nuits sont faites de rêves dont je ne me sou­viens plus au petit matin. Par­fois, tou­te­fois, je m’en sou­viens. Alors que je pré­fé­re­rais ne pas. Je rêve sou­vent de situa­tions dans des mai­sons que j’attribue à une connais­sance, situa­tion sou­vent impro­bable, avec des per­sonnes dont le lien lui-même semble impro­bable, et sou­vent, ça se ter­mine dans une débauche de sexe, impro­bable aussi.