Les mots voya­geurs avec Amin Maalouf

Rien de tel que de se lais­ser emme­ner en voyage avec un homme tel qu’Amin Maa­louf pour se lais­ser conter l’o­ri­gine des mots, sur­tout lorsque ceux-ci viennent de l’a­rabe. Qua­torze mots à l’his­toire pas­sion­nante. Pour ceux que ça inté­resse, on retrouve quelques unes de ces éty­mo­lo­gies dans son livre Les croi­sades vues par les Arabes, édi­té en 1983. Les mots voya­geurs.

Pho­to © Mat­thi­js

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La rose et la tulipe, la fin du voyage

La rose et la tulipe, la fin du voyage

Épi­sode pré­cé­dent: La rose et la tulipe, car­net de voyage à Istan­bul 20 : Visages de Stambouliotes

J’ai quand-même hési­té. J’é­tais par­ti pour retour­ner au Caire, sur les traces de mon pas­sé, mais la situa­tion n’é­tait peut-être pas la plus sereine pour y aller avec un petit gar­çon de neuf ans. Alors je me suis dit pour­quoi pas Istan­bul, je ne connais pas, ce n’est pas trop loin mais je suis par­ti très néga­tif, pas du tout mon genre ; je pen­sais ne pas pou­voir me lais­ser sur­prendre et sur­tout, bien m’en a pris, je ne savais abso­lu­ment pas où je met­tais les pieds. Bien sûr, j’ai pré­pa­ré mon séjour, j’ai sillon­né les cartes et les guides tou­ris­tiques pour ne pas arri­ver com­plè­te­ment débous­so­lé là-bas. Mais autant être hon­nête, rien ne m’at­ti­rait vrai­ment dans le fait de me dire que j’al­lais atter­rir dans la capi­tale de la Tur­quie, un pays qui fut tra­ver­sé, plus peut-être que n’im­porte quel autre, par tant de civi­li­sa­tions. D’a­bord sous influence grecque, ce qui est aujourd’­hui la Tur­quie fut domi­née par les Romains qui en firent l’é­pi­centre de leur empire au point de détrô­ner Rome, puis vécut des heures aus­si fas­tueuses que sombres sous la période byzan­tine avant d’être enva­hie et par les Otto­mans en 1453. Depuis, la ville s’est sta­bi­li­sée dans son his­toire, même si elle fut au cours de son his­toire, sur­tout récente, souillée par des taches indé­lé­biles : le géno­cide armé­nien et la col­la­bo­ra­tion avec le régime nazi. Autant dire que ce n’est même pas peine d’é­vo­quer ces choses-là en public, ni même mini­mi­ser l’in­fluence de Mus­ta­fa Kemal Atatürk, ce qui est car­ré­ment pas­sible de pri­son. S’il est bien une ins­ti­tu­tion dont il faut se méfier en Tur­quie, c’est la Police. Infil­trée jusque dans les moindres recoins de la vie de la cité, elle est insi­dieuse, per­ni­cieuse et cachée. On vous deman­de­ra, en tant que tou­riste, si vous avez le moindre pro­blème, la moindre plainte à for­mu­ler, d’en­voyer un mail au minis­tère du tou­risme qui se char­ge­ra de faire le néces­saire pour que cela ne se repro­duise pas. Ça finit par faire froid dans le dos. Tout ceci a ses incon­vé­nients, mais éga­le­ment ses avan­tages. La Tur­quie qui il y a encore quelques années avaient le triste record du nombre d’ho­mi­cides le plus éle­vé en 2005, devant les États-Unis, est aujourd’hui une des­ti­na­tion rela­ti­ve­ment sure. Il va sans dire que le fait que ce soit un pays musul­man évite pas­sa­ble­ment la pos­si­bi­li­té de se retrou­ver face à des bandes de jeunes alcoo­li­sés. Tou­te­fois, l’al­cool n’y est nul­le­ment inter­dit et il n’est pas rare de voir des hommes se cacher pour boire… Comme quoi. Bref, je n’ai pas pour but de faire une étude socio­lo­gique du pays.

Istanbul - avril 2012 - jour 7 - 058 - Süleymanıye Camıı

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La rose et la tulipe, car­net de voyage à Istan­bul 20 : Visages de Stambouliotes

La rose et la tulipe, car­net de voyage à Istan­bul 20 : Visages de Stambouliotes

Épi­sode pré­cé­dent : La rose et la tulipe, car­net de voyage à Istan­bul 19 : Visages des rues autre­ment qu’à pied…

Istanbul - avril 2012 - jour 4 - 106 - Eyüp Mezarlığı

Toutes mes pho­tos, jus­qu’à pré­sent, pou­vait paraître quelque peu déshu­ma­ni­sées. J’aime la pure­té des ensembles, j’aime quand une per­sonne se trouve dans le champ qu’elle par­ti­cipe de l’en­chan­te­ment du lieu, qu’elle s’y fonde, pas qu’elle soit en plus. J’aime aus­si lorsque les gens occupent l’in­té­gra­li­té de l’i­mage, qu’ils en soient le sujet principal.
Pen­dant toute cette semaine à Istan­bul, j’ai l’im­pres­sion d’a­voir croi­sé des visages plein de sin­cé­ri­té, d’un accès facile, des traits sou­vent mar­qués par une exis­tence beau­coup moins confor­table que la nôtre, mais aux bon­heurs simples, sans démesure.

Istanbul - avril 2012 - jour 4 - 069 - Eyüp - Kalenderhane Caddesi

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Por­trait de Bal­das­sare Cas­ti­glione par Raphaël

Por­trait de Bal­das­sare Cas­ti­glione par Raphaël

Le por­trait de Bal­das­sare Cas­ti­glione peint par Raphaël est consi­dé­ré, à juste titre, comme un des plus beaux tableaux de la Renais­sance. Pour­quoi ? Plu­sieurs rai­sons à cela que nous allons étu­dier : d’a­bord parce que c’est le tableau d’une époque, mais parce que c’est aus­si un tableau qui raconte une très belle his­toire d’a­mi­tié, entre autres choses… Sans ren­trer dans le détail et au pre­mier coup d’œil, il est évident qu’on est en pré­sence d’un tableau tout à fait excep­tion­nel, sim­ple­ment parce qu’il fait appel à notre sens de l’es­thé­tique. (more…)

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Auto­por­trait avec un ami, par Raphaël

Voi­ci un tableau qui a fait cou­ler beau­coup d’encre. J’ai lu beau­coup de choses à peu près toutes en oppo­si­tion sur ce tableau. Ce qui est cer­tain, c’est que c’est un auto­por­trait de Raphaël (Raf­fael­lo San­zio) qu’on trouve sur la gauche du tableau. L’i­den­ti­té de l’autre per­son­nage prête à cau­tion et sur ce sujet, entres autres, on trouve plu­sieurs hypo­thèses. Je ne vais pas m’a­mu­ser à tout lis­ter, mais il sem­ble­rait que les deux hypo­thèses les plus pro­bables soient d’un côté son ami Giu­lio Roma­no (Giu­lio Pip­pi de’ Jan­nuz­zi), peintre affi­lié à son ate­lier et ami proche, de l’autre son maître d’arme ou alors son exé­cu­teur testamentaire.
Peu importe à vrai dire qui est l’autre per­son­nage. A mon sens. J’en reparlerai.
Le tableau est exé­cu­té sur toile, contrai­re­ment à la plu­part de ses œuvres com­man­di­tées qui sont peintes sur des pan­neaux de bois, ce qui est une marque de noblesse étant don­né le coût occa­sion­né par un tel sup­port. Les spé­cia­listes de Raphaël disent que c’est le tableau le plus véni­tien du peintre, car peint à la fin de sa vie, il fait par­tie des œuvres les plus dyna­mique et les plus dan­santes. Ceux qui connaissent le peintre recon­naî­tront que le reste de son œuvre est pas­sa­ble­ment plus lourd. (more…)

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