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Por­traits de sul­tans vénitiens

Exécutés par un peintre anonyme de Vérone un peu avant 1580, ces représentations des sultans ottomans de l'époque de la Renaissance ont été réalisées à la demande du Grand Vizir Sokollu Mehmet Paşa et sont exposées à Venise. On sait que l'auteur, depuis son atelier...

Lava­bo inter inno­centes manus meas

Photo © Guillaume Colin et Pauline Penot Je laverai mes mains parmi les innocents... L'hygiène a eu des heures laborieuses. Pourtant, la règle que prononça Robert de Molesme sous le nom de règle de cistercienne (de l'abbaye de Cîteaux) imposa aux moines de se laver...

La rose et la tulipe, car­net de voyage à Istan­bul 20 : Visages de Stambouliotes

La rose et la tulipe, car­net de voyage à Istan­bul 20 : Visages de Stambouliotes

Épisode précédent : La rose et la tulipe, carnet de voyage à Istanbul 19 : Visages des rues autrement qu’à pied… Toutes mes photos, jusqu'à présent, pouvait paraître quelque peu déshumanisées. J'aime la pureté des ensembles, j'aime quand une personne se trouve dans le...

Les vies des autres, par William War­ren (Les oubliés du pays doré #5)

William War­ren est mort à Bang­kok en 2011. Quatre-vingt-un ans. Une vie presque entière pas­sée en Thaï­lande. Quand on meurt à Bang­kok après soixante ans de rési­dence, est-on encore un expa­trié ? Ou devient-on autre chose – un hybride, un fan­tôme inver­sé, un Occi­den­tal deve­nu asia­tique par sédi­men­ta­tion lente ? William War­ren fait par­tie de ces ombres qui se perdent dans la lumière des soirs tropicaux.

La mai­son de Kam­thieng (Les oubliés du pays doré #4)

Sur les rives de la Ping, dans le royaume de Lan­na que Bang­kok ne contrôle pas encore tout à fait, on élève une mai­son en teck. Les arti­sans choi­sissent les arbres en pal­pant l’écorce, en pres­sant l’oreille contre le tronc pour écou­ter la den­si­té du bois. Ils regardent les nœuds et y voient déjà la struc­ture de la construc­tion, forts de leur expérience.

Dans l’ombre de Jim Thomp­son (Les oubliés du pays doré #3)

On com­mence tou­jours par Jim Thomp­son. C’est son nom qu’on cherche dans les bases de don­nées, les archives des jour­naux, les registres d’é­tat civil. Jim Thomp­son, l’A­mé­ri­cain, indus­triel qui fit renaître l’industrie ances­trale de la soie thaï­lan­daise. Jim Thomp­son, dis­pa­ru en 1967 dans les Came­ron High­lands de Malaisie.

Les fan­tômes de l’O­rien­tal (Les oubliés du pays doré #2)

On arrive tou­jours à Bang­kok par le fleuve. Même aujourd’­hui, même en avion, c’est le Chao Phraya qui nous accueille, ser­pent brun et majes­tueux char­riant l’his­toire. En 1876, deux capi­taines danois, Han­sen et Ander­sen, com­prirent cela. Ils ache­tèrent une bâtisse au bord de l’eau. Un hôtel. Pour­quoi pas, après tout. Le Siam s’ou­vrait au monde comme on ouvre une fenêtre sur l’Orient. Avec un O majuscule.

Suvar­nabhu­mi (Les oubliés du pays doré #1)

L’aé­ro­port de Bang­kok porte ce nom : Suvar­nabhu­mi. Quinze mil­lions de pas­sa­gers par an pro­noncent ce mot sans le com­prendre. Ils tra­versent le hall cli­ma­ti­sé, traînent leurs valises à rou­lettes sur le marbre gris, achètent du whis­ky détaxé. Per­sonne ne sait qu’ils foulent la Terre de l’Or.

SG‑3, le puits qui vou­lait per­cer la Terre

Il y a dans le Grand Nord russe un endroit où l’on a ten­té de com­mettre un geste insen­sé : creu­ser la Terre non pas pour en extraire du pétrole ou des dia­mants, mais sim­ple­ment pour voir jusqu’où elle consen­ti­rait à se lais­ser trans­per­cer. L’endroit s’appelle la pénin­sule de Kola, une éten­due déso­lée balayée par des vents qui sentent l’océan et l’infini, avec ses forêts maigres et ses sols qui craquent sous le gel.

Wadi al-Salam, la cité des morts

Il est des lieux où la vie et la mort cessent de s’opposer et se prennent par la main pour mar­cher ensemble, presque pai­si­ble­ment. À Najaf, au sud de l’Irak, s’étend Wadi al-Salam, la « val­lée de la paix » — le plus vaste cime­tière du monde. Ses dimen­sions donnent le ver­tige : plu­sieurs kilo­mètres car­rés de tombes, de mau­so­lées et de gale­ries sou­ter­raines, comme une ville qui n’aurait jamais ces­sé de croître, mais dont les habi­tants ne parlent plus.

Komo­re­bi : juste le soleil au tra­vers du feuillage

Il existe des mots qui ne devraient jamais être tra­duits. Le japo­nais a ce talent d’enfiler des perles lin­guis­tiques pour dire l’indicible. Komo­re­bi en fait par­tie : la lumière du soleil qui filtre à tra­vers les feuilles. Trois syl­labes pour sai­sir ce moment fugace où le vent, en bou­geant les branches, joue au pro­jec­tion­niste avec le ciel.

Mille ans entre les murs : la Badia Fio­ren­ti­na en silence

Il faut par­fois pous­ser une porte entrou­verte pour entrer dans le cœur secret d’une ville. À Flo­rence, der­rière un porche dis­cret de la Via del Pro­con­so­lo, se tient depuis plus d’un mil­lé­naire la Badia Fio­ren­ti­na. Fon­dée en 978 par Willa, mar­quise de Tos­cane, cette abbaye est l’un de ces lieux où l’Histoire s’accumule comme des couches de pein­ture, chaque époque y ajou­tant sa touche sans jamais effa­cer com­plè­te­ment la précédente.

Vapeurs sur le Bosphore

On dit sou­vent qu’Istanbul est une ville de ponts. C’est vrai, mais réduc­teur. Avant que le béton ne se tende d’une rive à l’autre, il y avait déjà, sur l’eau, des sil­houettes blanches striées d’orange qui fai­saient le lien : les vapur. Ces fer­ries grin­çants, cra­cho­tant de la vapeur comme des loco­mo­tives à moi­tié marines, ont long­temps été l’unique manière de relier l’Europe à l’Asie sans se mouiller les pieds.