Nov 30, 2013 | Livres et carnets |
Ce manuscrit grec (Gr. Vitr.26–2) sur parchemin datant du XIè siècle est l’un des manuscrits les plus précieux de la Bibliothèque nationale d’Espagne, précieux pour la richesse de son enluminure. Le travail réalisé par Ioannes Scylitza (Jean Skylitzès, Ἰωάννης ὁ Σκυλίτζης), est l’histoire des empereurs byzantins entre 811 et 1057, couvrant les événements du couronnement de Michel Ier Rhangabé (Μιχαήλ Α΄ Ραγκαβέ) en 811 jusqu’au règne de Michel VI en 1056–1057. Le manuscrit contient 577 miniatures réalisées par plusieurs artistes. La plupart des scènes sont accompagnées d’une légende qui explique leur signification et les miniatures illustrent les passages dans le texte, et offrent une vision des forteresses, de scènes de guerre, de scènes de vie à la cour, des descriptions des châtiments corporels (et Dieu sait que les Byzantins étaient raffinés dans ce domaine), ainsi que d’autres scènes plus élégantes de nature religieuse, telles que les baptêmes et l’ordination des patriarches. Les premières enluminures, dans des tons clairs, se distinguent par leur simplicité et leur réalisme. Elles sont suivies par des scènes plus complexes dessinés avec des lignes dures, parfois avec les traits grotesques du naturalisme, puis par de grandes compositions de conception vigoureuse et vivante, avec des costumes simples, des corps bien modelés, et un réalisme populaire. Le manuscrit a probablement été écrit à Palerme, en Sicile. Il appartenait au monastère de San Salvador de Faro de Messine jusqu’à la fin du XVIè siècle, puis a été déplacé à la cathédrale de Messine. En 1690, il devint la propriété des ducs de Uceda, jusqu’à ce que Philippe V confisque le contenu de la riche bibliothèque ducale, avant d’entrer à Bibliothèque nationale de Madrid.
Le texte en grec ancien, agrémenté des 577 miniatures de toute beauté (même si certaines sont abîmées et souvent violentes dans les représentations), est disponible en ligne sur World Digital Library ou sur le site de la BNE (Biblioteca Digital Hispánica). Outre sa grande valeur, c’est un document inestimable concernant la vie à Byzance à cette époque. C’est généralement cette référence que l’on utilise pour illustrer le feu grégeois, ce mélange incendiaire qui fit trembler toux ceux qui daignaient approcher Constantinople par voie de mer, notamment pendant les guerres arabo-byzantines.
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Nov 25, 2013 | Arts, L'oeil de la caméra |
Alexandre Alexeïeff, publicitaire, illustrateur et inventeur de génie, a créé avec Claire Parker un procédé permettant de faire de l’animation image par image à l’aide d’un écran percé de tubes très fins, dans lesquels sont insérées des épingles. A l’aide de divers outils, on enfonce les épingles qui, avec une lumière en biais, créent les formes désirées. Il en résulte des images un peu inquiétantes mais d’une grande force émotionnelle. Inutile de dire que pour exécuter un court-métrage d’une dizaine de minutes, ce sont des milliers d’heures de travail qui sont nécessaires pour arriver à ce résultat. Ainsi, Alexeïeff a illustré les œuvres de Nicolas Gogol, de Modest Moussorgski ou encore de Franz Kafka. Le plus ancien de ses courts-métrages, Nuit sur le Mont Chauve, date de 1933.
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Nov 24, 2013 | Livres et carnets |
Beowulf est un monument de la littérature anglaise. Venu du fond des âges, c’est un des plus anciens témoignages de la poésie anglo-saxonne, d’une époque ténébreuse à cheval entre la tradition scandinave et les premières heures du christianisme outre-manche. Le drame de cette œuvre est qu’il n’en reste plus qu’un témoignage remontant à ses origines, aux environs du Xème siècle, mais qui est fortement endommagé suite à l’incendie en 1731 de la bibliothèque de son propriétaire, Sir Robert Bruce Cotton ; il ne reste plus aujourd’hui que quatre feuillets, dont la première page du Cotton MS Vitellius A XV. On trouvera ici une traduction en français, pas la meilleure malheureusement, par Léon Botkine en 1877. Beowulf a par ailleurs été longuement étudié par J.R.R. Tolkien qui n’a pas hésité à s’en servir pour écrire Le Seigneur des Anneaux. J’ai trouvé une partie de la très belle version illustrée de Beowulf par le dessinateur belge Mark Severin en 1954, que je reproduis ici.
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Nov 23, 2013 | Carnet de voyage en Thaïlande, Carnets de route (Osmanlı lale), Prises de son, Sur les portulans |
Seconde partie des ambiances sonores à Pha Ngan (et dernier volet des ambiances sonores en Thaïlande)
Koh Pha Ngan, Haad Salad
Port international de Pha Ngan,
Koh Pha Ngan Thaïlande — août 2013
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Nov 22, 2013 | Carnet de voyage en Thaïlande, Carnets de route (Osmanlı lale), Prises de son, Sur les portulans |
Après Bangkok et son vacarme, sa chaleur et sa pollution, retour au sud où j’étais déjà allé au mois de mars. Même île, même hôtel, mais pas la même chambre… Koh Pha Ngan est une petite île discrète encore préservée du tourisme de masse. Le sud de l’île est réputé pour ses « full moon parties », raison pour laquelle je m’en suis le plus écarté, et le nord est encore sauvage, avec des routes à peine praticables sinon en scooter (pas tout le temps). Douze jours de repos — plus c’eût été de la gourmandise — en écoutant le chant des oiseaux et les insectes qu’on préfère entendre que voir… La petite plage où je me suis caché et qui était autrefois un repaire de pirates porte le nom étrange de Haad Salad.
Koh Pha Ngan, Haad Salad
Feuille de bananier — Koh Pha Ngan
Thaïlande — août 2013
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