Schlussk­lappe

Schlussk­lappe

Voilà. C'est fini. 2015 s'arrête pour de bon. J'ai l'impression que jusqu'à la fin, jusqu'à ses derniers instants, cette affreuse dame n'allait pas mourir, mais c'est désormais à son chevet que je me trouve, un genou à terre, prêt à bondir à nouveau. Il m'aura fallu...

Pétri­chor…

Pétri­chor…

Il y a un mot pour ça... Le pétrichor est lié à l'odeur particulière que prend la terre après la pluie. Ce terme a été créé en 1964 par deux chercheurs, Isabel Joy Bear et Roderick G. Thomas dans la revue anglophone Nature, dénommant ainsi le liquide huileux secrété...

Söy­len­mek #3

Impossible de dire quand ça s'arrête, ni quand ça reprend, ni quand ça ralentit ou que ça se termine, ni quand ça feint de repartir et que ça s'arrête. L'envie de voyage est comme certaines périodes de la vie, l'air de rien ; il est alors impossible de se poser pour...

Söy­len­mek #2

Il s'est passé quelque chose hier soir. Christine, avec presque des sanglots dans la voix, les sanglots d'une dame fatiguée, m'embrasse et après la discussion que nous venons d'avoir, me dit à voix basse, sur le ton de la confidence : Donne-moi de tes petites...

Mes nuits médusées

Mes nuits sont de la couleur d'un ciel étoilé. Mes rêves sont faits du même bois que celui de la coque des bateaux aux voiles rouges claquant dans le vent, avec le soleil qui s'épuise dans l'eau sombre. Le vent est un baume suave et sucré qui dépose sur ma peau un...

L’al­lé­geance au territoire

L’al­lé­geance au territoire

« Il faudra revenir ! » Je ne sais pas combien de fois j'ai entendu cette phrase dans ma vie, combien de fois m'a-t-on  dit de revenir par là, de repasser par ici, de revenir voir telle personne et dans l'attente, on ne sait pas ce qui se passe. Parfois, je retourne...

Coup d’ar­rêt

C'est un peu brusque, mais pas vraiment inattendu. Je n'ai pour l'instant plus le cœur, ni l'envie de me poser pour écrire, ni de chercher. Beaucoup de choses s'accumulent et je suis en train de vivre dans une ambiance qui ne me permet pas d'avoir l'esprit clair pour...

Une année qui se referme

Voilà. 2013 reste derrière. 2014 s'ouvre tout doucement. Étrangement, avec les années, les chiffres jouent contre nous et on peut difficilement faire semblant de savoir que les choses ne se font pas progressivement. Non, ça tombe d'une seul coup, c'est une révolution,...

L’es­prit de Noël

Ça ne tient pas à grand-chose, ou plutôt ça tient à l'abondance de choses. Des lumières pour lutter symboliquement contre les forces des ténèbres qui nous engloutissent à cette période de l'année ; beaucoup de nourriture pour faire bombance une fois l'an, comme une...

Café thaï #9

De là où je suis, j’en­tends l’an­gé­lus élec­trique entre mes oreilles. La cha­leur de cette douce soi­rée au bord de la Chao Phraya me donne des fris­sons de fièvre. Un Mai Tai à la main, une ciga­rette coin­cée entre les doigts, j’é­coute les vedettes rapides décou­per l’onde tour­men­tée du fleuve magis­tral, empor­tant avec eux les jacinthes d’eau qui en recouvre la surface.

Café bleu et blanc #8

Ambiance élec­trique, fié­vreuse, sous un ciel char­gé d’humidité froide qui n’arrête pas de se déver­ser en fines couches, les yeux grands ouverts, l’odeur gla­cée de la pluie sur le bitume d’une ville frai­che­ment sor­tie de terre, là où avant ne se trou­vaient que des entre­pôts d’usines mortes depuis une bonne décennie.

Café de rêves #7

Mes nuits sont faites de rêves dont je ne me sou­viens plus au petit matin. Par­fois, tou­te­fois, je m’en sou­viens. Alors que je pré­fé­re­rais ne pas. Je rêve sou­vent de situa­tions dans des mai­sons que j’attribue à une connais­sance, situa­tion sou­vent impro­bable, avec des per­sonnes dont le lien lui-même semble impro­bable, et sou­vent, ça se ter­mine dans une débauche de sexe, impro­bable aussi.

Café du matin #6

Sur­pris par l’ennui d’un same­di froid et gris, j’ai cher­ché sur mes éta­gères quelque chose qui pour­rait m’exciter un peu l’esprit. Je suis même allé jusqu’au gre­nier pour retrou­ver ce livre d’André Gra­bar que j’ai ache­té il n’y a pas si long­temps que ça : L’iconoclasme byzan­tin. J’ai aus­si des­cen­du les deux tomes de l’Enquête, d’Hérodote, mon livre sur Mimar Sinan, celui sur l’art de Constan­ti­nople de Sté­phane Yéra­si­mos et enfin l’Art seld­jou­kide et otto­man de Gio­van­ni Curatola.

Café du matin #5

Le rêve de soleil et de cha­leur me reprend. Il est là, il me taraude. Il va de pair avec la fin de l’hi­ver, de cet hiver hor­rible, humide, triste, long inter­mi­nable, qui même une fois le prin­temps arri­vé conti­nue de sévir.

Café du matin #4

Sor­did details fol­lo­wing… Qu’est ce qui peut bien me mettre de bonne humeur comme ça ? Le sale gosse est de sor­tie, avec son tee-shirt sur lequel une gei­sha fait un doigt d’hon­neur, chaus­sures et jeans de punk, il faut vous faire un des­sin ? J’ai tou­jours rêvé d’être une gei­sha, et sur­tout de faire un doigt d’hon­neur en étant une geisha.

Café du matin #3

Qua­rante-cinq degrés à l’ombre de ton corps fris­son­nant. J’ai les doigts rouges et gon­flés sur mon cla­vier, gourds d’être res­té trop long­temps dehors par quelques degrés en-des­sous de zéro, res­té trop long­temps à lire et à te cher­cher alors que tu n’étais pas là. Les pieds humides et froids, l’âme déchi­rée comme la glace qui fond et s’écrase sur le sol gelé, avec le même bruit, la même lourdeur.

Café du matin #2

Café du matin, je ne sais plus com­bien. Une crême oran­gée, mous­seuse, qui reste sur les parois de la tasse tan­dis que je bois la der­nière goutte dans un léger bruit de bouche qui me per­met d’aspirer tout ce qui peut res­ter dans la tasse.

Café du matin #1

Alors voi­là, on boit son café tran­quille, pre­mier café du matin… la jour­née risque d’être belle, légè­re­ment voi­lée mais belle, la pre­mière vraie jour­née chaude de la sai­son, il va cer­tai­ne­ment faire chaud, du moins de quoi sor­tir en tee-shirt sans risque d’avoir le moindre fris­son sur les tétons sous le tis­su. Encore une occa­sion de ratée de s’exprimer avec pudeur.

Petit réper­toire des rêves d’un long été

J’ai tou­jours aimé les jour­nées chaudes, brû­lantes, pen­dant les­quelles je m’esquinte la peau au soleil brû­lant, tou­jours avec excès, jamais avec modé­ra­tion, jusqu’à la nau­sée, aux trem­ble­ments fébriles. Une jour­née passe et je suis à nou­veau sur pied. J’ai des sou­ve­nirs de jour­nées tor­rides, cloî­tré der­rière les stores bais­sés, dans une semi-obs­cu­ri­té d’où on ne voit per­cer que quelques fins rayons de soleil sur le tapis.