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La rose et la tulipe, car­net de voyage à Istan­bul 11 : Sainte-Sophie (Aya­so­fya) …

La rose et la tulipe, car­net de voyage à Istan­bul 11 : Sainte-Sophie (Aya­so­fya) …

Epi­sode pré­cé­dent : La rose et la tulipe, car­net de voyage à Istan­bul 10 : Au pied de Sul­tan Ahmet Camii, la majes­tueuse Mos­quée Bleue

Sainte-Sophie est située en plein cœur de la vie stam­bou­liote, et peu importe l’en­droit par lequel on y par­vient, le loi­sir qui est don­né de pou­voir tour­ner autour est un plai­sir pour les yeux qui fait éga­le­ment prendre conscience que nous sommes là en face d’un des plus beaux monu­ments de la Chré­tien­té qui semble nous crier dans sa langue archaïque « Ici tu pénètres en Orient, en terre chré­tienne » ; un témoi­gnage unique de l’his­toire… (more…)

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Le mythe de Per­sée revisité

Cette pièce tout à fait éton­nante conser­vée au Louvre (numé­ro d’in­ven­taire E4850) repré­sente le dieu Horus à che­val tuant de sa lance un cro­co­dile nilo­tique, qui est en réa­li­té le dieu Seth sym­bo­li­sé. Élé­ment de fenêtre taillé dans le grès, cet objet date du IVè siècle après J.-C., soit en pleine période de l’Égypte chré­tienne, qu’on connait sous le nom de copte. Il est très inté­res­sant car il fait la liai­son entre trois civi­li­sa­tions au tra­vers d’un seul et même mythe tra­duit dif­fé­rem­ment, en impli­quant une thé­ma­tique récur­rente dans les reli­gions, la lutte du bien contre le mal :

  • Le pas­sé avec la Grèce ancienne, avec le mythe de Per­sée tuant la bête marine pour déli­vrer Andro­mède grâce à son épée magique.
  • L’é­poque contem­po­raine avec les dieux de la civi­li­sa­tion égyp­tienne, Horus et Seth. L’u­ti­li­sa­tion du che­val n’est pas fran­che­ment égyp­tienne et pro­vient plu­tôt de la Perse voi­sine, qui à cette époque a déjà sou­mis l’Égypte par deux fois.
  • L’é­poque chré­tienne en pleine expan­sion s’ap­pro­prie­ra cette thé­ma­tique par un curieux détour, pas­sant par l’Em­pire Romain. Par le biais de ses esclaves afri­cains qu’on retrou­ve­ra sur le conti­nent amé­ri­cain, elle géné­re­ra la figure du dieu guer­rier du vau­dou haï­tien Ogun, assi­mi­lé à Saint-Georges, ter­ras­sant à son tour le dragon.

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La rose et la tulipe, car­net de voyage à Istan­bul 10 : Au pied de Sul­tan Ahmet Camii, la majes­tueuse Mos­quée Bleue

La rose et la tulipe, car­net de voyage à Istan­bul 10 : Au pied de Sul­tan Ahmet Camii, la majes­tueuse Mos­quée Bleue

Epi­sode pré­cé­dent : La rose et la tulipe, car­net de voyage à Istan­bul 9 : Yere­ba­tan Sarnıcı, domaine de Méduse

Istanbul - avril 2012 - jour 2 - 140 - Sultanahmet Camıı (Mosquée bleue)

Dif­fi­cile de pas­ser devant sans être frap­pé par sa majes­té, son immense sta­ture, ses six inter­mi­nables mina­rets qui semblent déchi­rer le ciel. La Mos­quée Bleue, qu’on appelle ain­si en rai­son des mil­liers de car­reaux de faïence pro­ve­nant d’Iz­nik qui en parent l’in­té­rieur et dont la domi­nante de cou­leur créé un ensemble bleu, se voit de loin et attire néces­sai­re­ment le regard. Ses façades sont de marbre, de ce marbre qu’on retrouve par­tout dans la ville sous de mul­tiples formes, dans tous les lieux publics, sur les places, les fon­taines, les pave­ments des maga­sins, et même jusque dans les toi­lettes publiques, à Beya­zit, où des dalles de marbre séparent les cabines des toi­lettes à la turque et à la Süley­ma­niye où le marbre occupe riche­ment le moindre espace dans les toi­lettes sou­ter­raines de la mos­quée. Ce marbre vei­née de gris et de bleu, d’une excep­tion­nelle finesse, n’est pas là par hasard. La région n’a pas l’air spé­cia­le­ment pour­vue en miné­raux, et il faut en réa­li­té aller du côté d’une île au nom étrange, Pro­con­nèse (île aux che­vreuils en grec), qu’en turc on appelle Mar­ma­ra Adası et qui don­na son nom à la mer qui borde Istan­bul. Mar­ma­ra, c’est tout sim­ple­ment le marbre, celui qui affleure et donne sa majes­té à l’Is­tan­bul otto­mane en la parant de blanc, un blanc qui éblouit et donne mal à la tête lorsque le soleil s’y réfléchit.
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La tolé­rance de Constantin

En ces temps trou­blés, il est bon de retour­ner aux fon­da­men­taux, comme cet édit qui amor­ça la nais­sance de l’Em­pire Romain d’O­rient. Un texte clair, simple, un édit de tolérance.

A par­tir de ce jour, que celui qui veut suivre la foi chré­tienne la suive libre­ment et sin­cè­re­ment, sans être inquié­té ou moles­té d’au­cune manière. Nous avons tenu à faire connaître cela à Ton Excel­lence [le pré­fet de Nico­mé­die] pour que tu n’i­gnores point que nous avons accor­dé aux chré­tiens la liber­té la plus com­plète, la plus abso­lue de pra­ti­quer leur culte. Et puisque nous l’a­vons accor­dée aux chré­tiens, il doit être clair à Ton Excel­lence qu’en même temps est accor­dée aus­si aux adeptes des autres reli­gions le droit plein et entier de suivre leur cou­tume et leur foi et d’u­ser de leur liber­té de véné­rer les dieux de leur choix, cela pour la paix et tran­quilli­té de notre temps.

Édit de Milan signé par Constan­tin Ier et Licinius,
empe­reurs romains en 313,
cité dans LAC­TANCE, De mor­ti­bus per­se­cu­to­rum, 48, 4–8.

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Les piliers d’Ashoka

Pilier d’A­sho­ka de Lau­riya Nandangarh

Asho­ka (ou Aço­ka, अशोक en hin­di), troi­sième empe­reur de la dynas­tie Mau­rya qui s’est ins­tal­lée en Inde juste après le retrait des armées d’A­lexandre le Grand, est un des per­son­nages les plus impor­tants de l’his­toire de l’Inde car il est consi­dé­ré comme le pre­mier fédé­ra­teur de l’é­tat, autre­fois com­po­sé de petites prin­ci­pau­tés. Au IVème siècle av. J.-C., il réus­sit à ins­tau­rer une cer­taine sta­bi­li­té dans le royaume et fait gra­ver sur des rochers et des piliers dis­sé­mi­nés dans le pays les lois qui gou­vernent son pays, ain­si que des récits de conver­sion au boud­dhisme dont il est un des grands pro­sé­lytes. Asho­ka a lais­sé son empreinte dans le ter­ri­toire au point que son emblème se trouve aujourd’­hui au cœur du dra­peau du pays, dans le sym­bole du dhar­ma­ca­kra (धर्मचक्र en sans­krit), un des huit sym­boles aus­pi­cieux, repré­sen­té par une roue de cha­riot sym­bo­li­sant l’enseignement de Boud­dha sur le che­min de l’é­veil. Le plus célèbre des piliers d’A­sho­ka est celui de Sārnāth (hin­dî : सारनाथ), dont il ne reste plus aujourd’­hui que le cha­pi­teau, sur­mon­té d’une fleur de lotus ren­ver­sée (sym­bole de le vie nais­sante et fer­tile) sur lequel repose un abaque ornée de quatre dhar­ma­ca­kra espa­cés par des petits ani­maux repré­sen­tant les quatre points car­di­naux. Au-des­sus de cet abaque se trouvent quatre lions repré­sen­tant les quatre ver­tus du bouddhisme.
Tous les piliers ne sont pas déco­rés avec autant de détails et pour cer­tains, les (ou le) lions sont man­quants. Le plus étrange est assu­ré­ment celui de Meh­rau­li qui, mal­gré sa com­po­si­tion en fer, ne porte aucune trace de cor­ro­sion. (more…)

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