Cette pièce tout à fait étonnante conservée au Louvre (numéro d’inventaire E4850) représente le dieu Horus à cheval tuant de sa lance un crocodile nilotique, qui est en réalité le dieu Seth symbolisé. Élément de fenêtre taillé dans le grès, cet objet date du IVè siècle après J.-C., soit en pleine période de l’Égypte chrétienne, qu’on connait sous le nom de copte. Il est très intéressant car il fait la liaison entre trois civilisations au travers d’un seul et même mythe traduit différemment, en impliquant une thématique récurrente dans les religions, la lutte du bien contre le mal :
- Le passé avec la Grèce ancienne, avec le mythe de Persée tuant la bête marine pour délivrer Andromède grâce à son épée magique.
- L’époque contemporaine avec les dieux de la civilisation égyptienne, Horus et Seth. L’utilisation du cheval n’est pas franchement égyptienne et provient plutôt de la Perse voisine, qui à cette époque a déjà soumis l’Égypte par deux fois.
- L’époque chrétienne en pleine expansion s’appropriera cette thématique par un curieux détour, passant par l’Empire Romain. Par le biais de ses esclaves africains qu’on retrouvera sur le continent américain, elle générera la figure du dieu guerrier du vaudou haïtien Ogun, assimilé à Saint-Georges, terrassant à son tour le dragon.