Monu­ments égyp­tiens, bas-reliefs, pein­tures, inscriptions…

Encore une très belle pro­duc­tion dans la col­lec­tion des œuvres illus­trées d’Émile Prisse d’A­vennes, édi­tée en 1847 par Didot frères à Paris. On note­ra à la fin de l’ou­vrage des planches en cou­leur abso­lu­ment superbes. On regret­te­rait presque qu’il y ait aus­si peu de planches…

Monu­ments égyp­tiens, bas-reliefs, pein­tures, ins­crip­tions… etc, d’a­près les des­sins exé­cu­tés sur les lieux par E. Prisse d’A­vennes, pour faire suite aux Monu­ments de l’E­gypte et de la Nubie, de Cham­pol­lion le Jeune.

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Le mythe de Per­sée revisité

Cette pièce tout à fait éton­nante conser­vée au Louvre (numé­ro d’in­ven­taire E4850) repré­sente le dieu Horus à che­val tuant de sa lance un cro­co­dile nilo­tique, qui est en réa­li­té le dieu Seth sym­bo­li­sé. Élé­ment de fenêtre taillé dans le grès, cet objet date du IVè siècle après J.-C., soit en pleine période de l’Égypte chré­tienne, qu’on connait sous le nom de copte. Il est très inté­res­sant car il fait la liai­son entre trois civi­li­sa­tions au tra­vers d’un seul et même mythe tra­duit dif­fé­rem­ment, en impli­quant une thé­ma­tique récur­rente dans les reli­gions, la lutte du bien contre le mal :

  • Le pas­sé avec la Grèce ancienne, avec le mythe de Per­sée tuant la bête marine pour déli­vrer Andro­mède grâce à son épée magique.
  • L’é­poque contem­po­raine avec les dieux de la civi­li­sa­tion égyp­tienne, Horus et Seth. L’u­ti­li­sa­tion du che­val n’est pas fran­che­ment égyp­tienne et pro­vient plu­tôt de la Perse voi­sine, qui à cette époque a déjà sou­mis l’Égypte par deux fois.
  • L’é­poque chré­tienne en pleine expan­sion s’ap­pro­prie­ra cette thé­ma­tique par un curieux détour, pas­sant par l’Em­pire Romain. Par le biais de ses esclaves afri­cains qu’on retrou­ve­ra sur le conti­nent amé­ri­cain, elle géné­re­ra la figure du dieu guer­rier du vau­dou haï­tien Ogun, assi­mi­lé à Saint-Georges, ter­ras­sant à son tour le dragon.

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Denkmä­ler aus Ägyp­ten und Äthio­pien (Karl Richard Lepsius)

Entre 1842 et 1845, l’ar­chéo­logue Karl Richard Lep­sius sera char­gé direc­te­ment par l’empereur Fré­dé­ric-Guillaume IV de conduire une expé­di­tion en Égypte et au Sou­dan des­ti­née à pro­duire des rele­vés pré­cis des plus grands sites, ain­si qu’à rame­ner le plus d’ob­jets pos­sibles, comme c’est sou­vent le cas. Du pla­teau de Gizah au com­plexe funé­raire de Saq­qa­rah, du Fayoum à Thèbes en pas­sant par Der el-Baha­ri jus­qu’à Philæ, l’ex­pé­di­tion s’est ren­due jus­qu’au sud de la Nubie égyp­tienne, en Éthio­pie et jus­qu’aux confins de Méroé, la cité aux pyra­mides poin­tues. La somme de connais­sances rap­por­tée sera consi­dé­rable au tra­vers d’une œuvre majes­tueuse en 13 volumes : Monu­ments d’É­gypte et d’É­thio­pie d’a­près les des­sins rap­por­tés de l’ex­pé­di­tion scien­ti­fique orga­ni­sée dans les années 1842–1845 dans ces deux pays sur ordre de sa majes­té, le roi de Prusse, Fré­dé­ric Guillaume IV [« Denkmä­ler aus Ägyp­ten und Äthio­pien nach den Zeich­nun­gen der von Sei­ner Majestät dem Könige von Preußen, Frie­drich Wil­helm IV., nach die­sen Län­dern gesen­de­ten, und in den Jah­ren 1842–1845 aus­geführ­ten wis­sen­schaft­li­chen Expe­di­tion auf Befehl Sei­ner Majestät, 13 vol. »], Ber­lin, Nico­laische Buch­hand­lung, 1849 (réim­pr. Réédi­tion Genève : Édi­tions de Belles-Lettres, 1972).

Illus­tra­tions, copies topo­gra­phiques, cartes, repro­duc­tions, rele­vés de ter­rain et sur­tout, un extra­or­di­naire compte-ren­du entiè­re­ment manus­crit ; tout est dis­po­nible sur le site de la Mar­tin-Luther-Uni­ver­sität de Halle-Wit­ten­berg sous le nom de Lep­sius-Pro­jekt. Une œuvre fas­ci­nante, qui même si elle est inté­gra­le­ment écrite en alle­mand, pro­duit une somme docu­men­taire inestimable.

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Émile Prisse d’A­vesnes — L’art arabe d’a­près les monu­ments du Kaire, depuis le VIIe siècle jus­qu’à la fin du XVIIe siècle, Paris, 1869–1877

Émile Prisse d’A­vesnes (ou Avennes) a pas­sé sa vie à faire connaître en France et plus lar­ge­ment dans l’Eu­rope du XIXè siècle l’art arabe et son prin­cipe d’or­ne­men­ta­tion à la fois com­plexe et d’une sim­pli­ci­té révol­tante. Immer­gé dans une Égypte mil­lé­naire durant deux longs séjours, il ramè­ne­ra en France pour conser­va­tion la fameuse « chambre des ancêtres » trou­vée sur les parois du temple de Thout­mô­sis III dédié à Amon-Rê à Kar­nak, aujourd’­hui expo­sée dans une petite salle du dépar­te­ment des anti­qui­tés égyp­tiennes du Louvre, et il s’ap­pli­que­ra à ordon­ner des rele­vés d’ornementation de toute beau­té, com­pi­lée dans la somme de L’art arabe, écrit et mis en page entre 1869 et 1877.

Liens :

  1. Listes royales égyptiennes
  2. L’Art arabe d’a­près les monu­ments du Kaire depuis le VIIe siècle jus­qu’à la fin du XVIIIe par Prisse d’A­venne, inté­gra­le­ment dis­po­nible sur le site de la NYPL digi­tal gallery.
  3. L’é­mis­sion d’Ab­del­wa­hab Med­deb (Cultures d’is­lam) sur Prisse d’A­vennes sur le site de France Culture, dont l’in­vi­tée est Mer­cedes Volait, direc­trice de recherche au CNRS.

 

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Tombes secrètes (Cléo­pâtre, Marc-Antoine, Alexandre III de Macé­doine et Saint-Philippe)

Des fouilles menées entre 2008 et 2009 sur le site d’A­bou­sir, autre­fois Tapo­si­ris Magna, non loin d’A­lexan­drie, ont révé­lé la pré­sence d’une sta­tue de gra­nit noir repré­sen­tant cer­tai­ne­ment le roi grec d’Égypte Pto­lé­mée IV. Si le temple était consi­dé­rée comme de peu d’im­por­tance, les fouilles récentes ont démon­tré l’exis­tence d’un cime­tière dans lequel une dou­zaine de momies ont été mises au jour, ain­si qu’une ving­taine de tombes et près de deux cents sque­lettes. Le carac­tère sacré du lieu ain­si que l’é­poque d’en­se­ve­lis­se­ment laissent pré­sa­ger que ces tombes pour­raient avoir accueilli les corps de la très célèbre reine Cléo­pâtre VII Thea Phi­lo­pa­tôr ain­si que celle de son amant, le géné­ral romain Marc-Antoine. Ils auraient été enter­rés dans cet endroit pour évi­ter le van­da­lisme et conser­ver le lieu sacré dans une période de troubles poli­tiques impor­tants. La décou­verte dans ces tombes taillées dans le cal­caire d’un petit buste en albâtre de toute beau­té ain­si que d’un masque funé­raire d’homme et de vingt-deux pièces à l’ef­fi­gie de la reine laissent pen­ser qu’il s’a­gi­rait bien de ces deux tombes. Voir l’ar­ticle du Natio­nal Geo­gra­phic.

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