Des fouilles menées entre 2008 et 2009 sur le site d’A­bou­sir, autre­fois Tapo­si­ris Magna, non loin d’A­lexan­drie, ont révé­lé la pré­sence d’une sta­tue de gra­nit noir repré­sen­tant cer­tai­ne­ment le roi grec d’Égypte Pto­lé­mée IV. Si le temple était consi­dé­rée comme de peu d’im­por­tance, les fouilles récentes ont démon­tré l’exis­tence d’un cime­tière dans lequel une dou­zaine de momies ont été mises au jour, ain­si qu’une ving­taine de tombes et près de deux cents sque­lettes. Le carac­tère sacré du lieu ain­si que l’é­poque d’en­se­ve­lis­se­ment laissent pré­sa­ger que ces tombes pour­raient avoir accueilli les corps de la très célèbre reine Cléo­pâtre VII Thea Phi­lo­pa­tôr ain­si que celle de son amant, le géné­ral romain Marc-Antoine. Ils auraient été enter­rés dans cet endroit pour évi­ter le van­da­lisme et conser­ver le lieu sacré dans une période de troubles poli­tiques impor­tants. La décou­verte dans ces tombes taillées dans le cal­caire d’un petit buste en albâtre de toute beau­té ain­si que d’un masque funé­raire d’homme et de vingt-deux pièces à l’ef­fi­gie de la reine laissent pen­ser qu’il s’a­gi­rait bien de ces deux tombes. Voir l’ar­ticle du Natio­nal Geo­gra­phic.


Non loin de là, dans la petite oasis de Siwa, des décou­vertes récentes auraient mis à jour le tom­beau d’A­lexandre le grand, à plus de sept-cents kilo­mètres de l’en­droit sup­po­sé où l’on pen­sait qu’il avait été inhu­mé, au cime­tière latin de Ter­ra San­ta, à Alexan­drie, dans un tom­beau d’al­bâtre presque iden­tique à celui de Ver­gi­na (où est enter­ré son père Phi­lippe II de Macé­doine). C’est en tout cas ce que laisse pen­ser la pré­sence de stèles funé­raires, ain­si qu’un ensemble mor­tuaire res­sem­blant for­te­ment à celui de son père Phi­lippe dans la petite oasis. Siwa était pres­sen­ti comme étant le pre­mier lieu où Alexandre aurait pu être inhu­mé, car c’est en ce lieu que l’o­racle l’a­vait recon­nu fils de Zeus Amon. Pour­tant, c’est à Mem­phis que le corps momi­fié (ceci est tou­te­fois dou­teux car la momi­fi­ca­tion n’a jamais été une pra­tique macé­do­nienne) a d’a­bord été trans­por­té, puis dans un sar­co­phage d’or à Alexan­drie. On perd ensuite la trace du plus grand conqué­rant de l’histoire.
Une nou­velle théo­rie qui vient s’a­jou­ter aux autres, par­fois fan­tai­sistes, comme celle qui veut que la momie de Saint-Marc rame­née à Venise à la fin du IVè siècle soit en fait celle d’A­lexandre, lequel repo­se­rait aujourd’­hui sous l’au­tel majeur de la célèbre basi­lique épo­nyme en lieu et place de l’é­van­gé­liste Marc.

Pho­to © Jamie Bar­ras

Recons­truc­tion du catafalque
d’A­lexandre d’a­près la des­crip­tion de Diodore

Le der­nier tom­beau décou­vert l’a été d’a­près les témoi­gnages des pèle­rins qui ont sui­vi le par­cours de celui qui évan­gé­li­sa de nom­breuses popu­la­tions d’A­sie Mineure et qui était aus­si un des douze apôtres ; Saint Phi­lippe. Sur le site de Hié­ra­po­lis, actuel­le­ment Pamuk­kale (répu­tée pour ses sources ther­males d’eau chaude et ses châ­teaux de coton) en Ana­to­lie (Tur­quie) ont été décou­vert les ves­tiges d’une ancienne église bâtie autour d’une tombe romaine du Ier siècle, au cœur de l’é­mou­vante nécro­pole où cer­tains tom­beaux ont été cal­ci­fiés par les sources ther­males proches, exac­te­ment sur le site de sa cru­ci­fixion sup­po­sée en 80 (puisque selon cer­taines sources, il serait mort de vieillesse). Selon les archéo­logues du ter­rain, c’est non loin de son mar­ty­rium que le saint serait enter­ré, mais le tom­beau n’a pas encore été ouvert.

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