Sep 23, 2012 | Carnets de route (Osmanlı lale), La rose et la tulipe (carnet de voyage à Istanbul), Sur les portulans |
Épisode précédent : La rose et la tulipe, carnet de voyage à Istanbul 18 : Visages des rues banales d’Istanbul
Istanbul est une grande ville. Même si l’on se contente de ne visiter que la vieille ville, il faut bien à un moment donné, histoire de ne pas toujours tourner autour des mêmes lieux, prendre les transports en commun, ou même le taxi. Je n’ai pas essayé le métro parce que je n’avais besoin de le prendre, mais j’ai pris le tramway plusieurs fois, une ligne qui transperce la vieille ville et ébranle les pavés de son tremblement maladif, à Eminönü, qui passe devant la gare de Sirkeci, remonte une rue très commerçante jusqu’à Gülhane, le jardin de Topkapi et poursuit devant Sultanahmet, Çemberlitaş, passe devant l’Université, Laleli, puis s’engouffre dans les profondeurs d’une ville inconnue. De l’autre côté de la Mosquée Nouvelle, le tramway fait trembler le pont de Galata, passe à Karaköy puis remonte jusqu’à Kabataş au bord du Bosphore en s’étant frayé un chemin entre quelques mosquées d’un intérêt assez vague. Le tramway est moderne, climatisé et confortable. Par tous, il est couru et fonctionne jusqu’aux environs d’une heure du matin.
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Sep 19, 2012 | Carnets de route (Osmanlı lale), La rose et la tulipe (carnet de voyage à Istanbul), Sur les portulans |
Épisode précédent : La rose et la tulipe, carnet de voyage à Istanbul 17 : Eyüp Sultan Camii, Eyüp Sultan Mezarlığı et Haliç, la Corne d’Or
Rien n’est à la fois plus agréable, plus ludique et plus riche que de déambuler dans les rues sans y chercher quoi que ce soit, juste pour le simple plaisir de se laisser attraper par l’environnement le plus commun, le plus simple et le plus quotidien des lieux ; la rue, celles où passent les gens qui se rendent d’un point à un autre et où les flâneurs aiment à trainer sans but particulier.
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Sep 6, 2012 | Livres et carnets |

On ne voyage pas pour se garnir d’exotisme et d’anecdotes comme un sapin de Noël, mais pour que la route vous plume, vous rince, vous essore, vous rende comme ces serviettes élimées par les lessives qu’on vous tend avec un éclat de savon dans les bordels.
Nicolas Bouvier, Le poisson-scorpion
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Aug 26, 2012 | Histoires de gens, Livres et carnets |
Afin de boucler le chapitre sur les empereurs de Constantinople et de jeter un voile sur cette période trouble qui n’eut presque que pour unique objet ce qu’on appela la querelle des images, nous allons terminer avec l’un des pires artistes de l’iconoclasme, l’empereur Théophile (qui, selon l’étymologie, veut tout de même dire qui aime Dieu, ou qui est aimé de Dieu — ça n’aide en rien à comprendre, c’est juste pour préciser). Celui-ci est mort dans son lit après avoir été blessé lors de la prise de sa ville natale par le calife, calmement, loin du tumulte des choses politiques et des complots ourdis, et l’histoire retiendra de lui qu’il œuvra pour tenter de réduire la corruption dans son empire.

Deux poètes venus de Palestine à la demande du patriarche de Jérusalem afin de le convaincre de cesser de persécuter les chrétiens adorateurs des images firent les frais de sa cruauté ; Théophane et Théodore, particulièrement virulents dans leurs poèmes et dans leurs propos finirent attachés dans une cellule où le bourreau se chargea de leur laisser un joli souvenir. (more…)
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Jul 22, 2012 | Carnets de route (Osmanlı lale), Histoires de gens, La rose et la tulipe (carnet de voyage à Istanbul), Sur les portulans |
Episode précédent : La rose et la tulipe, carnet de voyage à Istanbul 16 : Le passage du boeuf, reflets sur le sombre Bosphore…
Hors les murs de Théodose se trouvait autrefois une petite ville devenue aujourd’hui un des quartiers d’Istanbul et un haut-lieu de l’Islam traditionnel. Cette ville d’Eyüp a vu tomber le compagnon du Prophète Abu Ayyub al-Ansari lors du premier siège de Constantinople en 670. Enterré sur place, il repose aujourd’hui en bonne place dans le mausolée au cœur de la cour de la mosquée portant son nom. La mosquée en elle-même n’a rien d’exceptionnel, si ce n’est qu’elle est très élégante et s’élève fièrement au pied de la colline sur laquelle sont saupoudrées les sépultures blanches en marbre de Marmara, et sur lesquelles les habitants d’Istanbul viennent ici en nombre pour prier et se recueillir. On est ici bien loin de l’Istanbul moderne et pleine de vie. Le temps s’est arrêté, on vit au rythme des adhan, loin du tumulte.
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