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Rien n’est à la fois plus agréable, plus ludique et plus riche que de déambuler dans les rues sans y chercher quoi que ce soit, juste pour le simple plaisir de se laisser attraper par l’environnement le plus commun, le plus simple et le plus quotidien des lieux ; la rue, celles où passent les gens qui se rendent d’un point à un autre et où les flâneurs aiment à trainer sans but particulier.
Ici on prend le temps de passer ou de rester. Peu importe, pourvu qu’on sente. Istanbul est une ville d’odeurs, on le ressent tout de suite, dès lors qu’on pose le pied sur le tarmac d’Atatürk, après avoir été chahuté par l’atterrissage d’un avion qui passe au-dessus de la mer de Marmara. Istanbul est aussi une ville d’humeurs, une ville qui s’est gonflée d’histoire au fur et à mesure du temps et qui, du fait de sa situation géographique exceptionnelle s’est envahie d’une charge émotionnelle incroyable.
[audio:istanbul15.xol]Cantemir Dimitrie (1673–1723) – Hesperion XXI et Jordi Savall – Der makam‑i usules Cenber, Edirne’li Ahmed – Istanbul – Le Livre de la Science de la Musique.
Déambuler dans ses rues banales et dans les autres dans lesquelles on peut admirer certains des plus beaux monuments de l’époque ottomane a quelque chose de surréel qui nous écrase et nous rend tout petit, tout humble. Difficile de rester ici en ayant l’idée de conquérir la ville. Elle s’apprivoise plutôt que ne se donne, se laisse séduire plutôt que ne se livre.
Faite de brique et de bois, parcourue de milliers de fontaines et de sabil baroques, fardée de massifs de tulipes dont les Ottomans ont fait leur symbole depuis l’époque de Kanûnî Sultan Süleyman (Soliman le Magnifique), elle laisse livre champ à la flânerie, sur les bords du Bosphore ou de la Corne d’Or qui la bercent et la défendent. Ville bruyante, mais calme par endroits, ville vivante, elle n’a d’autre ambition que de vous séduire et ne plus vous laisser repartir.
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Pour finir, l’adhan du couchant à Çemberlitaş, station de tramway, au pied de la colonne cerclée.…
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l’adhan, c’est comme le flux et le reflux des marées…
http://www.islamicfinder.org/prayerDetail.php?country=france&city=rennes&state=A2&zipcode=&lang=
Normalement, c’est calé sur les mouvements du soleil dans le calendrier lunaire, c’est pas complètement aberrant 🙂 je pensais que tu parlais du rythme du chant en fait
j’avais l’horaire des marées, maintenant j’ai celui de l’adhan… pouvu que la prière ne tombe pas à marée basse le jour de grande marée héhé
Sinon il va falloir se prosterner devant la mer… 🙂
Le Fameux arrêt Camberlitas, qui m’a bien servi étant logé à l’auberge de jeunesse Cordial House, juste à coté … Bref très joli blog, bravo !!
L’avantage de Çemberlitaş c’est que ce quartier est central pour visiter Fatih… Merci pour votre mot 🙂