Des­crip­tion de l’u­ni­vers, par Allain Manes­son Mal­let [1683]

Allain Manes­son Mal­let, géo­graphe et mili­taire, plus mili­taire que géo­graphe et grand spé­cia­liste de polior­cé­tique, est l’au­teur d’une des­crip­tion de l’u­ni­vers (rien que ça) en cinq énormes volumes d’un carac­tère par­ti­cu­lier puis­qu’elle n’a été réa­li­sée qu’à par­tir d’autres récits de géo­graphes et de livres dont les sources étaient déjà obso­lètes lors­qu’il les col­lec­ta, sans le savoir. Cette édi­tion de 1719, tra­duite en alle­mand à Frank­fort est impri­mée en lettres gothiques du plus bel effet et com­porte de très belles cartes illus­trées et de mul­tiples gra­vures, sou­vent fausses et drôles mais d’une grande qua­li­té gra­phique pour l’époque.

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Deux poèmes de Labîd ibn Rabî’a

Deux poèmes de Labîd ibn Rabî’a

Deux poèmes

de Labîd ibn Rabî’a

Labid ben Rabi’a (لَبيد بن ربيعة بن مالك أبو عقيل العامِري) est un poète pré-isla­mique qui a chan­té au tra­vers de ses poèmes la beau­té de sa terre natale, l’A­ra­bie, et la cou­rage et la valeur de sa tri­bu, les Beni’A­mir ben Sa’­sa’a. Né en 560 et mort en 561, il est un des sept poètes clas­siques dont les mots ont ser­vi à orner les mu’al­la­qât (la tra­duc­tion lit­té­rale est : “sus­pen­dues” car elles étaient sus­pen­dues à la Ka’­ba de La Mecque).

Sèche, enso­leillée, aride, féroce,
sublime et belle dans les roches noires,
blonde de sables doux et de terre,
telle est l’île immense
que les dieux nous ont don­née : un grand trésor.

Carte du monde connu par Muham­mad Al-Idrīsī,
extraite du Livre de Roger, orien­tée avec le sud en haut et la pénin­sule ara­bique centrée.

Lions, hyènes et loups,
et léo­pards et pan­thères
nous donnent leur peau :
le dat­tier, l’en­cens, le tama­ris,
sou­tiennent la vie, et le gre­na­dier
colore nos rêves, et la rosée
arrête la lumière de la lune. A vous
j’offre la vie et, avec amour, ce chant
parce que ma tri­bu
est la plus glo­rieuse et la plus grande.

Al Idris­si ou Al-Idrīsī ou encore Cha­rif Al Idris­si, de son nom com­plet Abu Abdal­lah Muham­mad Ibn Muham­mad Ibn Abdal­lah Ibn Idriss al-Qur­tu­bi al-Has­sa­ni (arabe : أبو عبد الله محمد ابن محمد ابن عبد الله ابن ادريس القرطبي الحسني), connu aus­si sous le nom latin de Dreses, est un géo­graphe et bota­niste anda­lous, né à Ceu­ta vers 1100. Il a gran­di à Cor­doue, et serait mort vers 1165. Il doit sa renom­mée à la rédac­tion d’un ouvrage de géo­gra­phie des­crip­tive inti­tu­lé Kitâb Nuz­hat al Mush­tâq ou Kitâb Rud­jâr ou Le Livre de Roger. Ce livre fut rédi­gé à la demande de Roger II, roi nor­mand de Sicile, pour illus­trer et com­men­ter un grand pla­ni­sphère en argent construit par Al-Idrīsī, qui est pro­ba­ble­ment mort en Sicile, à cause d’une pro­bable inter­dic­tion de reve­nir dans sa ville natale où il était consi­dé­ré comme un rené­gat au ser­vice d’un roi chré­tien comme Roger II. (article Wiki­pe­dia)

Article de Saa­dane BEN­BA­BAA­LI : Les Mu‘allaqât et autres poèmes arabes pré­is­la­miques : autour des tra­duc­tions de Pierre Lar­cher sur le site Lit­té­ra­ture et culture arabes

Par­fois je blogue…

Je suis tou­jours dans la pièce d’à-côté

Je suis tou­jours dans la pièce d’à‑côté

Quelle jour­née étrange, quelle jour­née étrange…
Après avoir hiber­né en plein été pen­dant plus d’une semaine parce que je me suis fait rat­tra­pé par un sale virus qui court pas mal ces der­niers temps, j’ai vécu une étrange journée.

Par­fois, il est ques­tion de Dieu, par­fois non

Par­fois, il est ques­tion de Dieu, par­fois non 

Le hasard n’existe pas, m’a‑t‑on déjà dit plu­sieurs fois. Il n’existe pas, n’existent que des cor­res­pon­dances. Le monde entier ne peut être que le fait du hasard, d’un chaos sans ordre régi par des lois pré-éta­­blies, pas plus qu’il ne peut être fait d’une déter­mi­na­tion ori­gi­nelle qui pré­ten­drait que tout est pré­vu, orga­ni­sé, et donc se pré­vau­drait d’un com­men­ce­ment et d’une fin qui sont déter­mi­nables par avance, mêmes si les cri­tères qui le consti­tuent sont émi­nem­ment complexes.

Nous irons voir com­ment c’é­tait avant

Nous irons voir com­ment c’é­tait avant 

J’ai tou­jours vécu en France, un peu voya­gé mais pas tant que ça, quelques sauts de puce sur le globe qui m’ont per­mis de voir autre chose que mon pays, de sen­tir d’autres par­fums, de m’i­ma­gi­ner que l’autre qui vit au bout de la terre n’est pas si dif­fé­rent que celui qui vit juste à côté de nous. Cet étran­ger est même par­fois moins dif­fé­rent de soi que celui qui, pré­ci­sé­ment, nous semble le plus familier.

Et si on se parlait ?

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Le cours du fleuve Mis­sis­sip­pi comme un ruban, et autres rubans…

On me rap­pelle à l’ordre en m’in­di­quant une autre carte du Mis­sis­sip­pi dont j’a­vais déjà par­lé sur un ancien blog, dis­po­nible sur le site Pru­ned, un blog à la gloire pas­sée. Cette carte est un rele­vé topo­gra­phique de la grande val­lée allu­viale datant de 1944. Dans cette ver­sion aux cou­leurs cha­toyantes, elle est éga­le­ment dis­po­nible super­po­sée à une image satel­lite et mise à l’é­chelle sur ce site.

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Le cours du fleuve Mis­sis­sip­pi comme un ruban

Datant de 1866, cette carte mesure 7 cm de large sur 3,30 m de long, et repré­sente le cours détaillé du fleuve Mis­sis­sip­pi (le père des eaux en algon­quin), depuis sa source à Saint-Louis jus­qu’au del­ta de la Nou­velle Orléans. Conser­vée à la Libra­ry of Congress, elle a été fabri­quée par Colo­ney, Fair­child & Co., une entre­prise de car­to­gra­phie qui s’est spé­cia­li­sée dans les cartes “ruban”.

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Les licornes du cosmographe

Je songe aux aver­tis­se­ments que for­mu­lait, dès 1618, Pierre Ber­tius, cos­mo­graphe du Roy Très Chres­tien. « La froi­dure y est indomp­table… et… en tue plu­sieurs. L’hi­ver y dure neuf mois sans plou­voir… Les plus riches se défendent… par le feu ; les autres par se frot­ter les pieds et les autres par la cha­leur des cavernes de la Terre. Tout ce pais est plein d’ours cruels avec les­quels les habi­tants ont une guerre conti­nuelle. Il y aus­si… si ce qu’on dit est vray, des licornes. Tous tiennent qu’il y a des hommes pyg­mées… Les pyg­mées ont, paraît-il, une forme humaine, che­ve­lus jusques au bout des doigts, bar­bus aux genous, mais brutes sans parole et sans rai­son, sif­flant à la façon des oyes… »

Rap­por­té par Jean Malau­rie, in Les der­niers rois de Thulé
(édi­tion de 1989)

Carte de Pierre Ber­tius, Ter­ra Novae

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