Aug 21, 2025 | Sur les portulans |
Vapeurs sur le Bosphore
Histoire sentimentale de Şehir Hatları
Histoire sentimentale de Şehir Hatları
On dit souvent qu’Istanbul est une ville de ponts. C’est vrai, mais réducteur. Avant que le béton ne se tende d’une rive à l’autre, il y avait déjà, sur l’eau, des silhouettes blanches striées d’orange qui faisaient le lien : les vapur. Ces ferries grinçants, crachotant de la vapeur comme des locomotives à moitié marines, ont longtemps été l’unique manière de relier l’Europe à l’Asie sans se mouiller les pieds. Et, dans une ville qui aime se définir comme un carrefour du monde, rien n’est plus poétique que de penser que ce carrefour flottait.
Le nom officiel aujourd’hui, c’est Şehir Hatları, « les lignes de la ville ». Un mot qui sent l’administration, la réunion de comité, la paperasse. Mais dans la bouche des Stambouliotes, ce n’est qu’un soupir tendre : « le vapur ». Car chacun garde au fond de sa mémoire le souvenir d’un embarquement : un premier baiser sur le pont arrière, un thé brûlant dans une tasse de verre en forme de tulipe, ou la caresse glaciale du vent du Bosphore en plein mois de février.
Tout commence en 1851, dans l’Empire ottoman encore sûr de lui, qui décide de créer une compagnie maritime à la fois publique et privée. On l’appelle Şirket‑i Hayriye, littéralement « Compagnie de la Bienfaisance ». À croire que prendre le bateau relevait presque de l’aumône. Pourtant, le succès est immédiat. Les navires desservent les villages du Bosphore, les îles, les faubourgs d’Istanbul. Des millions de passagers s’entassent chaque année, dans un joyeux chaos que ni les billets mal imprimés ni les grèves spontanées ne parviennent à freiner. Ces ferries, avec leurs cheminées crachotantes et leurs cabines en bois verni, devinrent rapidement les véritables fiacres de la ville. Dans un empire qui se fissurait de toutes parts, le vapur donnait au moins l’impression que quelque chose fonctionnait.
En 1937, la République turque reprend le flambeau et renomme le service Şehir Hatları. Peu à peu, tout le trafic maritime urbain est absorbé sous ce nom : ferries de la Corne d’Or, compagnies privées, vieilles coques repeintes pour l’occasion. Puis, en 2006, la municipalité d’Istanbul en prend directement la gestion. Entre-temps, les navires ont changé de visage. Le charbon a disparu, remplacé par le diesel ; les ponts en bois sont devenus de métal ; les embarcadères se sont modernisés. Pourtant, la mélodie n’a pas changé : le klaxon grave qui résonne dans le brouillard, la lente manœuvre d’approche contre le quai, la volée de mouettes qui accompagnent chaque départ comme une escorte officielle.
Aujourd’hui, Şehir Hatları c’est une trentaine de ferries, une cinquantaine de quais et plus de quarante millions de passagers par an. Mais réduire cela à des statistiques serait une erreur : ce qui compte, ce sont les histoires qui circulent à bord. À la proue, on fume sa cigarette en silence, les yeux fixés sur l’eau noire. À la poupe, on bavarde autour d’un çay, servi brûlant dans son verre tulipe. Sur les bancs, des écoliers se chamaillent, des amoureux s’embrassent, un vieux monsieur distribue des morceaux de simit aux mouettes. Et tout ce monde se retrouve dans un même espace flottant, où le temps semble suspendu entre deux continents.
Dans cette histoire collective, un détail graphique prend une importance singulière : le logo de Şehir Hatları. Deux ancres rouges y sont croisées comme deux rives qui se tiennent par la main, au-dessus desquelles brillent un croissant et une étoile, rappel du legs ottoman toujours présent dans la mémoire de la ville. La date 1851 y figure, non pas comme une relique poussiéreuse, mais comme une promesse : celle que chaque départ d’aujourd’hui s’inscrit dans une longue continuité. Les bandes jaunes et noires rappellent les cheminées des ferries, détail discret mais inoubliable, comme un parfum reconnaissable entre mille. Ce logo, familier au point de devenir invisible sur les billets, les panneaux ou les uniformes, condense en quelques traits l’identité de la compagnie : un service public, certes, mais surtout une émotion collective.
Pour les habitants, le vapur n’est pas qu’un transport : c’est un rite quotidien, une respiration. On y lit le journal, on y médite, on y écrit des poèmes. Les touristes y voient un panorama, les Stambouliotes une habitude tendre. Certains affirment même qu’on ne connaît pas Istanbul tant qu’on n’a pas traversé le Bosphore dans la lumière dorée d’un soir d’hiver, quand la ville s’embrase doucement et que les cheminées du ferry fument encore comme des samovars géants.
Şehir Hatları n’est pas seulement l’histoire d’une compagnie maritime : c’est celle d’une ville qui, pour se comprendre elle-même, a toujours eu besoin de flotter entre deux rives. Dans ses cales résonnent encore les conversations, les éclats de rire, les silences pensifs de plusieurs générations. Et, quoi qu’il arrive — tramways modernes, métros sous-marins, tunnels autoroutiers —, il restera toujours ces silhouettes blanches et oranges, obstinées, qui rappellent aux Stambouliotes qu’ils vivent au rythme d’un détroit et que leur cœur bat à la cadence lente d’un vapur quittant le quai.
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Nov 11, 2015 | Carnet de voyage en Thaïlande, Carnets de route (Osmanlı lale) |
Mu Ko Ang Thong (อ่างทอง, bol d’or) est un parc national marin, accroché à un chapelet d’îles pour la plupart inhabitées. Situées à mi-chemin entre Ko Phangan et le continent, c’est un petit paradis dans lequel on ne peut se rendre que sur des bateaux de fortune dont le tirant d’eau ne permet même pas de s’approcher suffisamment pour accoster. 42 îles sur une superficie de 102 km2, dont seulement 18 sont des terres. Le reste ce ne sont que rochers affleurant. Seulement 20 habitants. C’est tout ce qu’on peut dire de cet émiettement.



Le taxi qui m’emmène à Thong Sala n’est en réalité qu’un pick-up sans bâche où l’on doit se tenir à des barres de métal pour éviter de se retrouver projeté sur la route. Avant d’arriver au port, il ramasse une américaine d’une cinquantaine d’années, simplement vêtue d’un short de boxe thaï et d’un tee-shirt fluo sur lequel éclatent les mots full moon party. Ça donne tout de suite le ton. Elle a la peau des joues grêlée, une voix nasillarde avec une horrible accent américain et le teint frais de la fêtarde qui ne sait pas s’arrêter. En arrivant au port, le taxi avance jusqu’au bout de la jetée. Il a à peine la place de passer, mais il insiste et repart en marche arrière comme si de rien n’était. Le bateau qui attend là est une coquille de noix constellée d’étoiles blanches peintes à la main, baché de sacs à patates en guise de pare-soleil. On nous sert un café déshydraté trop fort avec des tranches d’ananas et de pastèque et des donuts baignant dans leur huile de friture, de quoi se vider avant le départ en mer. Ne sachant pas réellement ce qui m’attendait ce jour-là, j’espérais simplement que le chemin ne serait pas trop long, car monter sur ce genre de rafiot tient plus du suicide que de la belle excursion en mer.





Il met les gaz et me voilà parti pour une heure et demie de navigation sur une mer un peu agitée, sous un soleil de plomb se réverbérant sur une eau d’un beau bleu uni, me mordant la peau dès les premiers rayons. Le bateau fait un arrêt devant les rochers d’une des îles les plus au nord, Ko Wao Yai, un bout de rocher sans rien autour. Il paraît qu’ici c’est un des plus beaux spots de plongée du coin. J’entends la chaîne couler sur la fonte de l’écubier et se ficher dans la roche marine, à une quinzaine de mètres si je calcule bien. A peine le bateau arrêté, tout le monde plonge du ponton, masque et tuba fiché sur la tête. En ce qui me concerne, je reste un peu circonspect. Le bateau bouge pas mal et les courants semblent fort, mais tous n’hésitent pas à un seul instant à plonger dans l’eau turquoise. Appréciant la nage en mer autant que si j’allais me faire circoncire, je descends doucement dans l’eau qui tient ses promesses, les courants sont forts et m’angoissent déjà. En plongeant sous l’eau, je me rends compte que j’avais raison ; il y a effectivement une quinzaine de mètres d’eau sous mes pieds. C’en est trop pour moi, je remonte à la surface et m’accroche au bateau, pris d’une panique incontrôlable. En bon descendant de Bretons, je préfère amplement me trouver sur l’eau que dedans, a fortiori si les fonds ne sont pas à portée de mes pieds. Je n’ai jamais aimé ça, je me l’étais confirmé en nageant dans les eaux transparentes de la baie de Kekova, dans le sud de la Turquie. Ces conneries ne sont pas pour moi… Je préfère regarder l’horizon qui s’ouvre devant moi. Quelques bateaux de pêcheurs de calamars sont amarrés sur les bas-fonds.





La prochaine étape est une île sur laquelle le bateau fait escale, Ko Mae Ko. On trouve ici une curiosité géographique puisqu’après avoir gravi quelques chemins bien raides pendant une bonne demi-heure, entourés de roches volcaniques coupantes comme des rasoirs, on arrive face à un lac d’eau de mer, d’une couleur d’émeraude étincelante, le Thale Nai. Perché bien au-dessus du niveau de la mer, c’est à n’y rien comprendre. Comment cette eau salée a pu se retrouver encerclée ainsi et surtout à une telle hauteur ? Entourée d’escarpements de calcaire, on ne peut pas y descendre, on ne peut que s’approcher de la surface éclatante de l’eau dans laquelle on peut voir des petits poissons sans couleur s’ébattre. Là encore, le mystère en entier. Comment sont-ils arrivés jusqu’ici ?… De l’autre côté, on a une vue impressionnante sur l’archipel qui s’étend aux pieds de l’île. En redescendant du lac, je prends le temps de me baigner dans une petite crique à l’eau calme, où je peux voir mes pieds toucher le sol, ce qui est à peu près la seule chose rassurante pour moi… Je me vautre dans cette eau d’une chaleur incroyable où de tout petits poissons viennent s’enquérir de ma présence.
Le bateau repart tranquillement sur une mer d’huile, protégée par la proximité des autres îles. Il s’arrête à bonne distance de la côte et les garçons de bord nous donnent des sacs étanches pour mettre nos affaires… je ne comprends pas trop ce qui se passe et je commence à avoir peur qu’on nous invite à rejoindre l’île à la nage… En réalité, des bateaux à moteur, les fameux long-tail boats (เรือหางยาว, Ruea Hang Yao), viennent nous chercher pour accoster. Le tirant d’eau n’est pas suffisant pour que le gros bateau puisse s’approcher. Le problème, c’est que les long-tail boats n’arrivent pas non plus à s’approcher de la plage, et c’est là que je comprends l’intérêt des sacs étanches. Il faut plonger dans l’eau jusqu’à la tête pour arriver sur l’île… Un peu sportif et surprenant, mais ça ne manque pas de charme. Me voici enfin sur la dernière île, la plus grande, Ko Wua Ta Lap.






Mon genou me fait souffrir et l’invitation à monter au sommet de l’île pour aller admirer l’archipel n’est plus de mise, mais ce que je vais découvrir ici aura largement compensé le spectacle promis. En effet, au pied de la montagne, à quelques mètres au-dessus de moi, vivent des petits singes arboricoles absolument pas farouches. Ce sont des « Dusky leaf monkey » ou Langur (Trachypithecus obscurus, Semnopithèque obscur) qui se déplacent en famille. Je reste à les admirer pendant de longues minutes, m’amusant de leurs cabrioles et facéties, pendus par les pieds, ou mordillant leur queue…



La journée touche à sa fin. Pendant que le reste de la troupe est partie trekker dans les hauteurs, je m’allonge à l’ombre des palmiers, dans un calme originel et je profite pendant de longues minutes d’une plage déserte cachée du soleil, le temps de reposer ma peau de la morsure du soleil et de profiter d’une eau plus chaude que tout ce que j’ai connu jusqu’ici. Le ressac des vagues me donne l’impression d’une Bretagne transplantée sous les cocotiers, sous des franges d’épiphytes sauvages et de fougères ruisselantes d’eau. Ce sont des moments rares, où le temps n’a plus d’importance, où l’on se retrouve seul avec l’impression que le monde est à nos pieds. Ma peau me brûle terriblement mais mon esprit est empli d’une sérénité que seul l’éloignement de tout permet. Il est des bouts du monde qui ne se laissent apprivoiser à moins d’avoir laissé tomber quelque chose en chemin.




Le bateau retourne à pleins gaz vers Ko Phangan, après m’être contorsionné pour remonter sur le long-tail boat, mettant mon genou à rude épreuve. Au début de la course, je m’amuse de voir les vagues traverser le pont et les bordées frappées par les creux que nous prenons de côté. Mais le Golfe de Thaïlande n’a d’idyllique que le nom. C’est en réalité un enfer capricieux qu’il faut traverser avec l’estomac bien accroché. Dans une belle lumière de fin de journée, le bateau laisse entendre des craquements effrayants de bois pourri. En attardant un peu mon regard sur la structure du bastingage, je m’aperçois qu’il y a des fissures partout et c’est finalement la cabine entière qui semble accrochée à un fil au-dessus de nos têtes. La traversée n’en finit pas. Certains sont malades et le parquet de bois brut finit maculé de vomissures. A l’arrière, je me rends compte que deux des garçons de bord ont ouvert la cale où se trouve le moteur et écopent avec une belle ardeur l’eau qui s’infiltre partout. Je manque de tourner de l’œil en me disant que si le moteur finit noyé, nous allons devoir rester là une bonne partie de la nuit avant qu’on vienne nous chercher. Mais dans l’équipage, personne ne semble inquiet.
Je suis finalement rentré entier à Ko Phangan, mais on ne m’y reprendra pas. La mer n’est pas un jeu et embarquer sur un bateau comme celui-ci est tout simplement irraisonnable. J’en ris maintenant, mais je n’ai jamais été aussi angoissé sur la mer. A croire que c’est à prix-là qu’on accède au paradis… ou à l’enfer…
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May 28, 2013 | Livres et carnets |

Il y a longtemps que je voulais lire Typhon, un petit livre écrit par Joseph Conrad en 1900. Typhon, c’est un peu le Graal du roman maritime, mais contrairement à ce que pourrait penser, ce n’est pas un simple livre d’aventures maritimes, ni un livre catastrophe, mais bien plutôt un simple livre qui parle d’hommes sur un bateau. Le mauvais temps est à l’origine de cette ambiance poisseuse et les hommes qui cohabitent sur la nef chahutée par les flots et le vent vont se retrouver pris ensemble dans la tourmente.
Des lueurs pareilles à de longues flammes pâles tremblaient sur les surfaces polies du métal ; les énormes têtes des manivelles émergeaient tour à tour du parquet de chauffe en un éclair de cuivre et d’acier — et disparaissaient, tandis que les bielles aux jointures épaisses, pareil à des membres de squelette, semblaient les attirer, puis les rejeter avec une précision fatale. Et tout au fond, dans une demi-clarté, d’autres bielles allaient et venaient, s’esquivant délibérément, des traverses dodelinaient de la tête, des disques de métal glissaient sans frottement l’un contre l’autre, lents et calmes dans un tournoi de lueurs et d’ombres.
Le typhon, s’il est un des personnages principaux du livre, n’est même pas présent à l’extérieur du bateau mais bel et bien à l’intérieur, dans l’ambiance terriblement lourde entre les hommes d’équipage et les deux cents coolies qui y ont embarqué pour retourner au pays. Typhon est une pièce majeure, une des pièces maîtresses de l’œuvre de Conrad, trop court pour être un roman, trop long pour être une nouvelle, un pur joyau.
Une petite flamme brilla de nouveau sur le verre et le métal du baromètre au chef branlant. Les yeux de Mac Whirr s’y fixèrent. Il les fermait à demi pour concentrer son attention, comme épiant un signe imperceptible. Avec sa face grave, il ressemblait à un bonze difforme et botté en train de consulter un idole et lui brûlant au nez de l’encens. Il n’y avait pas d’erreur ; il n’avait jamais vu de sa vie le baromètre aussi bas.
Joseph Conrad, Typhon
Folio Gallimard
Traduction d’André Gide
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Mar 24, 2013 | Carnets de route (Osmanlı lale), Dans la vapeur blanche des jours sans vent (Turquie) |
Épisode précédent : Dans la vapeur blanche des jours sans vent (Carnet de voyage en Turquie – 2 août) : Kaş intime
Bulletin météo de la journée (vendredi) :
- 10h00 : 38.0°C / humidité : 43% / vent 4 km/h
- 14h00 : 41.7°C / humidité : 67% / vent 19 km/h
- 22h00 : 37.2°C / humidité : 77% / vent 2 km/h
Ce jour est un peu particulier. Tandis qu’hier je me promenais dans les rues de Kaş; je suis tombé sur un opérateur local qui propose des activités sportives dans la région, ainsi que des balades en bateau, en jeep, etc. J’ai donc poussé la porte de la petite échoppe et j’ai réservé ma place pour partir une journée dans la baie de Kekova. Ne sachant pas réellement ce qui m’attendait, je n’ai pas vraiment cherché à en savoir plus ; la seule chose que je savais, c’est que cette baie est le joyau de la côte lycienne. En regardant la carte, on voit tout d’abord que cette baie constitue l’extrémité sud de la pointe de la Lycie.

Kekova sur le Kitab‑ı Bahriye de Piri Reis
Afficher Le perroquet suédois sur une carte plus grande
Un coup d’œil rapide nous laisse voir une succession de deux baies encastrées l’une dans l’autre. La première, la plus petite, est celle d’Üçağız ; elle ouvre sur la baie de Kekova, une île tout en longueur qui a donné son nom à la baie. On voit tout de suite que les lieux sont vierges de toute construction, que le paysage est rocailleux, planté de quelques touffes d’herbes grasses qui poussent entre les cailloux. L’île elle-même est séparée en deux par une arête dorsale qui désolidarise les deux versants. En se rapprochant, on peut voir que certains hauts-fonds sont visibles à cause de leur couleur claire dans cette belle eau bleue.
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Feb 9, 2013 | Carnets de route (Osmanlı lale), Dans la vapeur blanche des jours sans vent (Turquie) |
Épisode précédent : Dans la vapeur blanche des jours sans vent (Carnet de voyage en Turquie – 29 juillet) : Kabataş et Beşiktaş par le Bosphore
Bulletin météo de la journée (lundi) :
- 10h00 : 37.5°C / humidité : 69% / vent 17 km/h
- 14h00 : 37.0°C / humidité : 39% / vent 17 km/h
- 22h00 : 34.9°C / humidité : 68% / vent 15 km/h
Je me lève tôt ce matin et je déjeune en vitesse. Je dois vite rejoindre Eminönü car j’ai décidé de prendre le bateau pour aller jusqu’à la Mer Noire (Karadeniz). Cette mer a une histoire compliquée et encore aujourd’hui sujette à discussion, mais surtout, c’est une mer ancienne, qui porte en elle une histoire longue à tel point qu’on l’appelle encore parfois la mer des Scythes (Skythikos Pontos ou encore Pontos Euxeinos, mer accueillante, traduit en français par Pont-Euxin). La raison pour laquelle on lui a adjoint le qualificatif noir, c’est une question de culture anatolienne (l’Anatolie compose la majeure partie de l’actuelle Turquie asiatique) ; les quatre points cardinaux sont représentés par des couleurs.
- Kara, le « noir » désigne le nord,
- Ak, le « blanc » désigne le sud,
- Kızıl, le « rouge » désigne l’ouest,
- Yeşil, le « vert » ou Sarı, le « jaune » désignent l’est. (source Wikipedia)

C’est la raison pour laquelle la mer se trouvant au nord de la Turquie a pris l’épithète « noir », celle du sud ayant pris le « blanc ». La Mer Méditerranée se dit donc Akdeniz. (more…)
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