Typhon — Joseph Conrad

A Storm Brewing

Il y a long­temps que je vou­lais lire Typhon, un petit livre écrit par Joseph Conrad en 1900. Typhon, c’est un peu le Graal du roman mari­time, mais contrai­re­ment à ce que pour­rait pen­ser, ce n’est pas un simple livre d’a­ven­tures mari­times, ni un livre catas­trophe, mais bien plu­tôt un simple livre qui parle d’hommes sur un bateau. Le mau­vais temps est à l’o­ri­gine de cette ambiance pois­seuse et les hommes qui coha­bitent sur la nef cha­hu­tée par les flots et le vent vont se retrou­ver pris ensemble dans la tourmente.

Des lueurs pareilles à de longues flammes pâles trem­blaient sur les sur­faces polies du métal ; les énormes têtes des mani­velles émer­geaient tour à tour du par­quet de chauffe en un éclair de cuivre et d’a­cier — et dis­pa­rais­saient, tan­dis que les bielles aux join­tures épaisses, pareil à des membres de sque­lette, sem­blaient les atti­rer, puis les reje­ter avec une pré­ci­sion fatale. Et tout au fond, dans une demi-clar­té, d’autres bielles allaient et venaient, s’es­qui­vant déli­bé­ré­ment, des tra­verses dode­li­naient de la tête, des disques de métal glis­saient sans frot­te­ment l’un contre l’autre, lents et calmes dans un tour­noi de lueurs et d’ombres.

Le typhon, s’il est un des per­son­nages prin­ci­paux du livre, n’est même pas pré­sent à l’ex­té­rieur du bateau mais bel et bien à l’in­té­rieur, dans l’am­biance ter­ri­ble­ment lourde entre les hommes d’é­qui­page et les deux cents coo­lies qui y ont embar­qué pour retour­ner au pays. Typhon est une pièce majeure, une des pièces maî­tresses de l’œuvre de Conrad, trop court pour être un roman, trop long pour être une nou­velle, un pur joyau.

Une petite flamme brilla de nou­veau sur le verre et le métal du baro­mètre au chef bran­lant. Les yeux de Mac Whirr s’y fixèrent. Il les fer­mait à demi pour concen­trer son atten­tion, comme épiant un signe imper­cep­tible. Avec sa face grave, il res­sem­blait à un bonze dif­forme et bot­té en train de consul­ter un idole et lui brû­lant au nez de l’en­cens. Il n’y avait pas d’er­reur ; il n’a­vait jamais vu de sa vie le baro­mètre aus­si bas.

Joseph Conrad, Typhon
Folio Gallimard
Tra­duc­tion d’An­dré Gide

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Voyage de Décou­vertes de L’As­tro­labe exé­cu­té par ordre du Roi pen­dant les années 1826–1827-1828–1829 sous le com­man­de­ment de M. J. Dumont d’Urville

Jules Dumont d'Urville par Jérôme CartellierJules Dumont d’Ur­ville est un per­son­nage qui a pas­sé toute sa vie sur son navire à cou­rir aux quatre vents sur toutes les mers du monde. Acces­soi­re­ment, c’est à lui qu’on doit la décou­verte de la Vénus de Milo.
Sur son navire l’Astro­labe, il sillon­na les mers d’O­céa­nie, des Ton­ga aux Moluques, de la Poly­né­sie à la Micro­né­sie d’où il rame­na une somme consi­dé­rable d’ob­jets, de planches d’illus­tra­tions pré­cieuses dans le domaine de la géo­gra­phie et la bota­nique qu’il col­lec­ta dans les treize tomes de ses Voyages de l’As­tro­labe. Pour quel­qu’un qui a pas­sé sur sa vie sur la mer, c’est presque désho­no­rant d’a­voir per­du la vie dans un acci­dent de che­min de fer. Lui et toute sa famille sont décé­dés dans la célèbre catas­trophe fer­ro­viaire de Meu­don.
Voi­ci ici quelques planches recen­sant quelques bêtes bizarres et colo­rées sur Voyage de découvertes de l’As­tro­labe, exécuté par ordre du roi, pen­dant les années 1826–1827-1828–1829, sous le com­man­de­ment de M. J. Dumont d’Ur­ville, capi­taine de vais­seau. Par A. Richard, dis­po­nible dans son inté­gra­li­té sur Bota­ni­cus.
Le texte du livre sur Gal­li­ca.

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Dans la vapeur blanche des jours sans vent (Car­net de voyage en Tur­quie – 4 août) : Kapu­taş pla­ji, Mavi Mağa­ra, Kal­kan (Anta­lya Fethiye Yolu)

Dans la vapeur blanche des jours sans vent (Car­net de voyage en Tur­quie – 4 août) : Kapu­taş pla­ji, Mavi Mağa­ra, Kal­kan (Anta­lya Fethiye Yolu)

Épi­sode pré­cé­dent : Dans la vapeur blanche des jours sans vent (Car­net de voyage en Tur­quie – 3 août) : Üçağız, Keko­va, Dochiste (Apol­lo­nia), Geyi­ko­va Adası, Kaleköy (Sime­na)

Bul­le­tin météo de la jour­née (same­di) :

  • 10h00 : 39.4°C / humi­di­té : 58% / vent 7 km/h
  • 14h00 : 40.1°C / humi­di­té : 58% / vent 22 km/h
  • 22h00 : 39.2°C / humi­di­té : 76% / vent 4 km/h

Aujourd’­hui, je me lève four­bu, la peau rou­gie, dou­lou­reuse et la tête me tourne. J’ai l’im­pres­sion d’a­voir trop pris le soleil et le manque d’ha­bi­tude m’in­dique qu’il faut que je me pose, que le calme sera le bien­ve­nu. Je n’i­rai pas beau­coup plus loin que la zone ombra­gée de la pis­cine une par­tie de la jour­née, et en soi­rée j’improviserai.
Il flotte dans les cou­loirs de l’hô­tel une odeur de déter­gent au citron qui me fait pen­ser aux bun­ga­lows de Majorque où j’é­tais allé avec ma mère ado­les­cent. Le bâti­ment lui-même est un monu­ment un peu daté, très années 50, qui com­mence à faire hors d’âge. C’est un bloc de béton accro­ché à la mon­tagne, sur le bord de la route, des­ser­vi par un esca­lier très large don­nant sur des cour­sives ; celle du pre­mier étage donne sur une ter­rasse ouverte qui fait toute la lar­geur du bâti­ment. Il y a du marbre par­tout dans les halls, les cor­ri­dors et sur la ter­rasse, mais pas dans les chambres où l’on trouve un car­re­lage imi­tant (mal) un par­quet en bois lui-même hors d’âge. Le mobi­lier est simple, lourd, mais rela­ti­ve­ment moderne, la lite­rie est dure mais c’est un gage de bonne nuit sans courbatures.

Turquie - jour 9 - Antalya Fethiye Yolu - 02 - Kaputaş plaji

Il fait encore très chaud ce matin, je devrais être habi­tué. D’a­près la météo, demain et après-demain, les tem­pé­ra­tures devraient être plus éle­vées de quelques degrés, mais au point où j’en suis, je ne sais pas si je pour­rais faire la dif­fé­rence. (more…)

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Dans la vapeur blanche des jours sans vent (Car­net de voyage en Tur­quie – 3 août) : Üçağız, Keko­va, Dochiste (Apol­lo­nia), Geyi­ko­va Adası, Kaleköy (Sime­na)

Dans la vapeur blanche des jours sans vent (Car­net de voyage en Tur­quie – 3 août) : Üçağız, Keko­va, Dochiste (Apol­lo­nia), Geyi­ko­va Adası, Kaleköy (Sime­na)

Épi­sode pré­cé­dent : Dans la vapeur blanche des jours sans vent (Car­net de voyage en Tur­quie – 2 août) : Kaş intime

Bul­le­tin météo de la jour­née (ven­dre­di) :

  • 10h00 : 38.0°C / humi­di­té : 43% / vent 4 km/h
  • 14h00 : 41.7°C / humi­di­té : 67% / vent 19 km/h
  • 22h00 : 37.2°C / humi­di­té : 77% / vent 2 km/h

Ce jour est un peu par­ti­cu­lier. Tan­dis qu’­hier je me pro­me­nais dans les rues de Kaş; je suis tom­bé sur un opé­ra­teur local qui pro­pose des acti­vi­tés spor­tives dans la région, ain­si que des balades en bateau, en jeep, etc. J’ai donc pous­sé la porte de la petite échoppe et j’ai réser­vé ma place pour par­tir une jour­née dans la baie de Keko­va. Ne sachant pas réel­le­ment ce qui m’at­ten­dait, je n’ai pas vrai­ment cher­ché à en savoir plus ; la seule chose que je savais, c’est que cette baie est le joyau de la côte lycienne. En regar­dant la carte, on voit tout d’a­bord que cette baie consti­tue l’ex­tré­mi­té sud de la pointe de la Lycie.

Kekova sur le Kitab-ı Bahriye - Piri Reis

Keko­va sur le Kitab‑ı Bah­riye de Piri Reis

Affi­cher Le per­ro­quet sué­dois sur une carte plus grande

Un coup d’œil rapide nous laisse voir une suc­ces­sion de deux baies encas­trées l’une dans l’autre. La pre­mière, la plus petite, est celle d’Ü­çağız ; elle ouvre sur la baie de Keko­va, une île tout en lon­gueur qui a don­né son nom à la baie. On voit tout de suite que les lieux sont vierges de toute construc­tion, que le pay­sage est rocailleux, plan­té de quelques touffes d’herbes grasses qui poussent entre les cailloux. L’île elle-même est sépa­rée en deux par une arête dor­sale qui déso­li­da­rise les deux ver­sants. En se rap­pro­chant, on peut voir que cer­tains hauts-fonds sont visibles à cause de leur cou­leur claire dans cette belle eau bleue.

Turquie - jour 8 - Baie de Kekova - 140 - Kaleköy (Simena) (more…)

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Dans la vapeur blanche des jours sans vent (Car­net de voyage en Tur­quie – 2 août) : Kaş intime

Dans la vapeur blanche des jours sans vent (Car­net de voyage en Tur­quie – 2 août) : Kaş intime

Épi­sode pré­cé­dent : Dans la vapeur blanche des jours sans vent (Car­net de voyage en Tur­quie – 1er août) : Istan­bul – Anta­lya – Kum­lu­ca – Demre – Kaş

Bul­le­tin météo de la jour­née (jeu­di) :

  • 10h00 : 38.9°C / humi­di­té : 53% / vent 4 km/h
  • 14h00 : 42.3°C / humi­di­té : 64% / vent 22 km/h
  • 22h00 : 37.6°C / humi­di­té : 77% / vent 4 km/h

Ce jour-là, c’est jour de repos. Finie la course, je suis là pour pro­fi­ter de l’air du temps et poser mes valises pen­dant une courte semaine avant de par­tir un peu plus loin, pas très loin, à une tren­taine de kilo­mètres de là.

Turquie - jour 5 - Kaş - 02 - Kastelórizo (Meis)

Il me faut un peu de temps pour reprendre pied, ne rien faire l’es­pace d’une jour­née, alors je pro­fite de la pis­cine et je bou­quine un peu sur le bord, même si res­ter sous le para­sol avec cette tem­pé­ra­ture devient vite insup­por­table, même à l’ombre. Le petit déjeu­ner est  loin d’être à la hau­teur de ceux que je pou­vais prendre à Istan­bul et puis de toute façon, avec cette cha­leur, je me sens peu en appé­tit, un peu las. Je m’en­ferme dans ma chambre avec la clim qui a du mal à démar­rer et je dors tout mon saoul avant de sor­tir dans le milieu de l’a­près-midi pour aller man­ger un bout en ville. (more…)

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