Jan 1, 2014 | Sur les portulans |
Ebenezer Howard
Le concept de cité-jardin nous vient de l’imagination fertile et de l’observation de la difficulté de mettre en place une politique sociale de l’urbaniste britannique Ebenezer Howard. L’homme part s’installer aux États-Unis et se confronte au milieu rural et agricole en travaillant dans les champs, puis à Chicago juste après le grand incendie de 1871, où il assiste à la reconstruction de l’espace urbain et où il fait la connaissance de Frederick Law Olmsted, un architecte paysagiste qui sera à l’origine de Central Park en plein cœur de New-York. Le véritable tournant de son histoire prend forme à son retour au Royaume-Uni ; en trouvant un emploi de rédacteur des rapports officiels du Parlement, il passe une grande partie de son temps à rédiger des rapports sur les comités et les commissions. Dans une Angleterre peu habituée à traiter la question du logement aussi bien que la question sociale, il se rend bien compte, depuis sa position, que le pays est bien mal en point pour traiter ces questions. (more…)
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Jun 21, 2010 | Photo, Sur les portulans |
En étudiant les visages de Paris à travers l’histoire, depuis les prémisses de son existence, avant même que Paris ne soit Lutèce(1), lorsque le Parisis, bassin limoneux fertile de la vallée séquanienne était exploité par les Parisii(2) pour sa pierre, son calcaire blanc que l’on trouve jusque dans les murs du château de Versailles, et cela jusqu’à nos jours, on voit tout à coup se dessiner l’organisation d’une ville autour de son centre, établi autour des anciens thermes de Cluny et de l’île de la Cité. Il en aura fallu de l’audace pour s’installer sur cette grande île au milieu du fleuve, à une époque où le génie civil n’était pas vraiment au faîte de sa gloire et où le fleuve était régulièrement pris dans les glaces qui en fondant détruisaient avec une impressionnante constance les ponts de bois, et cela jusqu’au XVIè siècle. Mais le lieu revêtait un caractère stratégique particulier et bien vite l’endroit fut construit, fortifié et placé au centre de la vie de cette nouvelle ville. Son emplacement sur le fleuve en fit vite un lieu de passage privilégié tout d’abord pour le commerce fluvial. De riches marchands trouvent leur compte dans cette activité et les industriels tirent parti du flux de la Bièvre pour établir mégisseries, tanneries et autres activités textiles. Les ponts sont mis à profit pour la construction de moulins qui fourniront la farine nécessaire à la cuisson du pain au four banal (le four est à l’époque centralisé pour des questions d’imposition, et le plus connu se trouvait alors… rue du Four). Également, la présence des ponts permet de renforcer les échanges entre le nord et le sud et hostelleries et auberges font leur beurre avec les commerçants et les voyageurs de passage. La vie prend forme et très vite Paris devient la plus grande ville du monde occidental.
Île de la Cité — Frères Limbourg — Mois de Juin — Les Très Riches Heures du Duc de Berry
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Jun 7, 2010 | Architectures, Arts, Livres et carnets, Sur les portulans |
Je n’aime pas spécialement Paris, du moins, je pensais ne pas vraiment l’aimer. Je n’aime pas beaucoup les gens qui y vivent car par esprit de clanisme, ils s’enferment dans un vision ténue des choses, qui généralement ne va pas au-delà du boulevard périphérique, quand ce n’est pas aux grands boulevards. Je déteste cette mentalité qui fait sentir au banlieusard qu’ici on ne compte pas les distances en mètres mais en stations de métro. C’est ma petite guerre personnelle.
Mais Paris, c’est aussi un passé d’une incroyable richesse ; née sur les restes d’une ancienne cité romaine dont les axes principaux existent encore ; le cardo, nord-sud, correspond à la rue Saint-Jacques et au boulevard Saint-Michel et le decumanus, est-ouest, à la rue Soufflot. Les plus anciens bâtiments issus de cette vie antique remontant au Ier siècle s’y cachent encore, comme les arènes ou les thermes de Cluny. On imagine mal à quel point ce Paris d’aujourd’hui porte en lui encore les stigmates de sa vie passée, notamment du Moyen-Âge qui a été la période pendant laquelle son expansion a été la plus forte, et donc son urbanisme. Les mouvements qui ont le plus changé son visage ont été l’assèchement des régions marécageuses de la rive droite dont on dit à tort qu’elle correspond à l’actuel Marais. En réalité, le Marais d’aujourd’hui correspond à la couture du Temple, et qui est en fait la dernière partie non défrichée de ce quartier, assaini depuis longtemps déjà. On peut aussi parler de l’enfouissement de la Bièvre, rivière secondaire qui balafrait le quart sud-est de la ville et qui a été pendant de longues années un déversoir pollué pour les industries de la tanneries et servant de dépotoir aux boucheries établies sur les quais, mais également de l’établissement de Paris comme ville phare, véritable pôle d’attrait avec la construction des fortifications de Philippe Auguste puis plus tard de l’enceinte de Charles V.
Matthaüs Merian, un graveur suisse, dessinera dans son atelier bâlois en 1615 un plan de Paris d’une incroyable précision tant topographique qu’historique et sur lequel dans le coin inférieur gauche, il gravera ces vers qui résonnent comme la promesse d’un monde à découvrir coûte que coûte.
Cette ville est un autre monde
Dedans, un monde florissant,
En peuples et en biens puissants
Qui de toutes choses abonde.
Matheus Merian Basiliensis, 1615
Liens:
2ème partie
3ème partie
4ème partie
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Mar 23, 2010 | Eclairs de génie |
Des photos satellites de la ville qui faillit exister, mais qui n’existe toujours pas, dans le désert du Mojave.
Sur BLDGBLOG.
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