Cités-jar­dins : de la cam­pagne anglaise à la ban­lieue de Paris

Cités-jar­dins : de la cam­pagne anglaise à la ban­lieue de Paris

Ebenezer Howard

Ebe­ne­zer Howard

Le concept de cité-jar­din nous vient de l’imagination fer­tile et de l’observation de la dif­fi­cul­té de mettre en place une poli­tique sociale de l’urbaniste bri­tan­nique Ebe­ne­zer Howard. L’homme part s’installer aux États-Unis et se confronte au milieu rural et agri­cole en tra­vaillant dans les champs, puis à Chi­ca­go juste après le grand incen­die de 1871, où il assiste à la recons­truc­tion de l’espace urbain et où il fait la connais­sance de Fre­de­rick Law Olm­sted, un archi­tecte pay­sa­giste qui sera à l’origine de Cen­tral Park en plein cœur de New-York. Le véri­table tour­nant de son his­toire prend forme à son retour au Royaume-Uni ; en trou­vant un emploi de rédac­teur des rap­ports offi­ciels du Par­le­ment, il passe une grande par­tie de son temps à rédi­ger des rap­ports sur les comi­tés et les com­mis­sions. Dans une Angle­terre peu habi­tuée à trai­ter la ques­tion du loge­ment aus­si bien que la ques­tion sociale, il se rend bien compte, depuis sa posi­tion, que le pays est bien mal en point pour trai­ter ces ques­tions. (more…)

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Cette ville est un autre monde, dedans, un monde flo­ris­sant (4ème partie)

En étu­diant les visages de Paris à tra­vers l’his­toire, depuis les pré­misses de son exis­tence, avant même que Paris ne soit Lutèce(1), lorsque le Pari­sis, bas­sin limo­neux fer­tile de la val­lée séqua­nienne était exploi­té par les Pari­sii(2) pour sa pierre, son cal­caire blanc que l’on trouve jusque dans les murs du châ­teau de Ver­sailles, et cela jus­qu’à nos jours, on voit tout à coup se des­si­ner l’or­ga­ni­sa­tion d’une ville autour de son centre, éta­bli autour des anciens thermes de Clu­ny et de l’île de la Cité. Il en aura fal­lu de l’au­dace pour s’ins­tal­ler sur cette grande île au milieu du fleuve, à une époque où le génie civil n’é­tait pas vrai­ment au faîte de sa gloire et où le fleuve était régu­liè­re­ment pris dans les glaces qui en fon­dant détrui­saient avec une impres­sion­nante constance les ponts de bois, et cela jus­qu’au XVIè siècle. Mais le lieu revê­tait un carac­tère stra­té­gique par­ti­cu­lier et bien vite l’en­droit fut construit, for­ti­fié et pla­cé au centre de la vie de cette nou­velle ville. Son empla­ce­ment sur le fleuve en fit vite un lieu de pas­sage pri­vi­lé­gié tout d’a­bord pour le com­merce flu­vial. De riches mar­chands trouvent leur compte dans cette acti­vi­té et les indus­triels tirent par­ti du flux de la Bièvre pour éta­blir mégis­se­ries, tan­ne­ries et autres acti­vi­tés tex­tiles. Les ponts sont mis à pro­fit pour la construc­tion de mou­lins qui four­ni­ront la farine néces­saire à la cuis­son du pain au four banal (le four est à l’é­poque cen­tra­li­sé pour des ques­tions d’im­po­si­tion, et le plus connu se trou­vait alors… rue du Four). Éga­le­ment, la pré­sence des ponts per­met de ren­for­cer les échanges entre le nord et le sud et hos­tel­le­ries et auberges font leur beurre avec les com­mer­çants et les voya­geurs de pas­sage. La vie prend forme et très vite Paris devient la plus grande ville du monde occidental.

Île de la Cité — Frères Lim­bourg — Mois de Juin — Les Très Riches Heures du Duc de Berry

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Cette ville est un autre monde, dedans, un monde flo­ris­sant (1ère partie)

Je n’aime pas spé­cia­le­ment Paris, du moins, je pen­sais ne pas vrai­ment l’ai­mer. Je n’aime pas beau­coup les gens qui y vivent car par esprit de cla­nisme, ils s’en­ferment dans un vision ténue des choses, qui géné­ra­le­ment ne va pas au-delà du bou­le­vard péri­phé­rique, quand ce n’est pas aux grands bou­le­vards. Je déteste cette men­ta­li­té qui fait sen­tir au ban­lieu­sard qu’i­ci on ne compte pas les dis­tances en mètres mais en sta­tions de métro. C’est ma petite guerre personnelle.

Mais Paris, c’est aus­si un pas­sé d’une incroyable richesse ; née sur les restes d’une ancienne cité romaine dont les axes prin­ci­paux existent encore ; le car­do, nord-sud, cor­res­pond à la rue Saint-Jacques et au bou­le­vard Saint-Michel et le decu­ma­nus, est-ouest, à la rue Souf­flot. Les plus anciens bâti­ments issus de cette vie antique remon­tant au Ier siècle s’y cachent encore, comme les arènes ou les thermes de Clu­ny. On ima­gine mal à quel point ce Paris d’au­jourd’­hui porte en lui encore les stig­mates de sa vie pas­sée, notam­ment du Moyen-Âge qui a été la période pen­dant laquelle son expan­sion a été la plus forte, et donc son urba­nisme. Les mou­ve­ments qui ont le plus chan­gé son visage ont été l’as­sè­che­ment des régions maré­ca­geuses de la rive droite dont on dit à tort qu’elle cor­res­pond à l’ac­tuel Marais. En réa­li­té, le Marais d’au­jourd’­hui cor­res­pond à la cou­ture du Temple, et qui est en fait la der­nière par­tie non défri­chée de ce quar­tier, assai­ni depuis long­temps déjà. On peut aus­si par­ler de l’en­fouis­se­ment de la Bièvre, rivière secon­daire qui bala­frait le quart sud-est de la ville et qui a été pen­dant de longues années un déver­soir pol­lué pour les indus­tries de la tan­ne­ries et ser­vant de dépo­toir aux bou­che­ries éta­blies sur les quais, mais éga­le­ment de l’é­ta­blis­se­ment de Paris comme ville phare, véri­table pôle d’at­trait avec la construc­tion des for­ti­fi­ca­tions de Phi­lippe Auguste puis plus tard de l’en­ceinte de Charles V.

Mat­thaüs Merian, un gra­veur suisse, des­si­ne­ra dans son ate­lier bâlois en 1615 un plan de Paris d’une incroyable pré­ci­sion tant topo­gra­phique qu’­his­to­rique et sur lequel dans le coin infé­rieur gauche, il gra­ve­ra ces vers qui résonnent comme la pro­messe d’un monde à décou­vrir coûte que coûte.

Cette ville est un autre monde
Dedans, un monde florissant,
En peuples et en biens puissants
Qui de toutes choses abonde.

Matheus Merian Basi­lien­sis, 1615

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