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La dou­ceur de vivre de Carl Larsson

Peintre connu pour ses aqua­relles, le Sué­dois Carl Lars­son s’est éga­le­ment illus­tré dans la déco­ra­tion d’in­té­rieur, pas­sion qu’il fit par­ta­ger en pei­gnant des scènes de sa propre mai­son, la célèbre mai­son rouge de Sund­born. Sen­suel et cha­leu­reux, d’o­ri­gine modeste, il fait par­tie de ces artistes pro­fes­sion­nels dont les reve­nus de l’ac­ti­vi­té arri­vaient à sub­ve­nir aux besoins de sa famille, ce qui fit de lui quel­qu’un de pro­fon­dé­ment indé­pen­dant. Monu­ment natio­nal en Suède, il incarne la dou­ceur de vivre des jours de l’en­fance, mais éga­le­ment le quo­ti­dien sous toutes ses formes et sur­tout les tra­di­tions popu­laires sué­doises comme la fête de Sainte Lucie et Jul, le Noël suédois.
J’ai dépo­sé en ligne une gale­rie de ses œuvres les plus repré­sen­ta­tives sur ce site.

Por­trait de sa fille Brit­ta en cos­tume d’Iðunn

  1. De très nom­breuses œuvres de Lars­son clas­sées par thèmes
  2. Lis­beth et la neige (billet sur ce site)
  3. Madame Lars­son (billet sur ce site)
  4. Loca­li­sa­tion de la mai­son de Sund­born sur Google Maps

 

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Ka mate (je suis en vie)

Les légendes racontent par­fois de belles his­toires, à l’op­po­sé des cinq mille ver­sions qu’on peut entendre par­tout lors des matches de rug­by… Le haka n’est pas du tout un chant guer­rier, ni un chant de bien­ve­nue comme on n’ar­rête pas de nous le rabâ­cher, ni non plus un chant qui remonte à des temps immé­mo­riaux mais bien un chant de joie qui célèbre un sau­veur, une his­toire de gloire qui date du XIXè siècle… Ver­sion ori­gi­nale du ka mate :

On raconte que, vers 1820, le chef māo­ri Te Rau­pa­ra­ha venait d’é­chap­per à une tri­bu enne­mie, le Nga­ti Tuw­ha­re­toa. Les guer­riers du Nga­ti Tuw­ha­re­toa appro­chaient. Te Rau­pa­ra­ha enten­dait déjà leurs incan­ta­tions, quand il ren­con­tra Te Wha­re­ran­gi, chef de la région Rotoai­ra, et lui deman­da sa pro­tec­tion. Te Wha­rean­gi, d’a­bord hési­tant, per­mit fina­le­ment à Te Rau­pa­ra­ha de se cacher dans son “kuma­ra pit”, un genre de fosse où les Māo­ris sto­ckaient leurs kuma­ras (patates douces).
La tri­bu enne­mie se rap­pro­chait encore et Te Rau­pa­ra­ha, bien que caché au fond de la fosse, était cer­tain d’être décou­vert et tué ; il se répé­tait tout bas « je meurs, je meurs ».
Quand il se ren­dit compte que ses enne­mis ne l’a­vaient pas trou­vé, Te Rau­pa­ra­ha se mit à crier “Ka Ora, Ka Ora ! je vis, je vis ! L’homme « poi­lu » qui est allé cher­cher le soleil l’a fait briller à nou­veau ! Le soleil brille”. (Te Rau­pa­ra­ha par­lait de Te Wha­re­ran­gi, qui était célèbre pour son corps très velu.)
Lit­té­ra­le­ment , “Upane” veut dire « marches ». Peut-être Te Rau­pa­ra­ha criait-il “upane” à chaque marche gra­vie pen­dant son retour vers le grand soleil et la liber­té. Une fois sor­ti de la fosse, Te Rau­pa­ra­ha aurait dan­sé son Haka de joie devant les deux chefs, Te Wha­re­ran­gi et Te Rangikoaea.
Voi­ci les paroles du Ka mate en māo­ri et en fran­çais  : Paroles ori­gi­nales du haka Ka Mate :

Rin­ga Pakia Uma Tiraha
Turi whatia
Hope whai ake
Waeu­wae taka­hia kia kino
Ka mate ! Ka mate !
Ka ora ! Ka ora !
Tenei te tan­ga­ta puhuruhuru
Nana nei i tiki mai, wha­kaw­hi­ti te ra
A hupane ! A kaupane !
A hupane ! A kaupane !
Whi­ti te ra !
Hi !

Tra­duc­tion des paroles du haka Ka Mate :

Frap­pez des mains sur les cuisses
Que vos poi­trines soufflent
Pliez les genoux
Lais­sez vos hanches suivre le rythme
Tapez des pieds aus­si fort que vous pouvez
C’est la mort ! C’est la mort !
C’est la vie ! C’est la vie !
Voi­ci l’homme poilu
Qui est allé cher­cher le soleil, et l’a fait briller de nouveau
Faites face ! Faites face en rang !
Faites face ! Faites face en rang !
Soyez solides et rapides devant le soleil qui brille !”

Source Wiki­pe­dia

Haka dans les stu­dios de la BBC

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Textes sacrés, contes tra­di­tion­nels et lit­té­ra­tures orales

Lorsque j’é­tais gamin et que j’é­tais en vacances  en Bre­tagne, au 216 rue de la gare à Ploua­ret, je me suis long­temps deman­dé pour­quoi cette étrange mai­son avait son rez-de-chaus­sée rue Fran­çois-Marie Luzel (Fañch an Uhel) alors que quand on mon­tait au pre­mier étage, on était encore au rez-de-chaus­sée, mais rue de la gare. Par contre, je ne me suis deman­dé que très très tard qui était Fran­çois-Marie Luzel. Dans ma famille, du côté de mon père, tra­di­tion bigote et bre­tonne oblige, tout le monde porte au moins quelque part le pré­nom de la Vierge Marie, hommes, femmes ou ani­maux, alors que celui-ci s’ap­pelle Fran­çois-Marie ne m’a jamais cho­qué. Luzel, on retrouve son buste sur la place de l’é­glise de Ploua­ret, mais cela ne dit en rien sa qua­li­té et son his­toire. Luzel était un per­son­nage notable, né en 1821 au Vieux-Mar­ché, com­mune voi­sine de Ploua­ret, au manoir de Keram­borgne-Bras que l’on peut encore voir aujourd’­hui (en cher­chant bien, il faut vrai­ment connaître le coin). Ami d’Ernest Renan, celui-ci lui four­ni­ra l’ap­pui néces­saire pour mener à bien son tra­vail de col­lecte des lit­té­ra­tures orales en Basse-Bre­tagne. A cette époque, les tra­di­tions orales sont répu­tées faire par­tie du quo­ti­dien, les soirs d’hi­ver sont dédiées aux veillées, ces moments d’in­ti­mi­té fami­liale où les langues se délient, où l’i­ma­gi­na­tion court comme un kor­ri­gan(1) sur la lande et sur­tout, où l’on per­pé­tue la mémoire des anciens et les récits dans les­quels sont encap­su­lés la morale, la tra­di­tion, des struc­tures struc­tu­rantes qui sont à la fois de l’ordre du poli­tique, du cultu­rel, de l’his­toire, du social, du reli­gieux et du psychologique.
C’est dans ce contexte, en fai­sant connais­sance avec la fier­té locale ploua­re­taise que plus glo­ba­le­ment tout natu­rel­le­ment je me suis inté­res­sé aux tra­di­tions orales.
Tout ceci tient du para­doxe: les lit­té­ra­tures dites orales n’en sont en fait pas tant qu’elles ne sont pas écrites, auquel cas elles ne sont plus orales. Elles consti­tuent un patri­moine énorme mais en rapide voie d’ex­tinc­tion, qui heu­reu­se­ment a été en par­tie sau­vé et conti­nue de l’être jour après jour grâce aux col­lec­teurs qui battent la cam­pagne aux quatre coins du monde.

Voi­ci deux sources qui per­met­tront de décou­vrir une mul­ti­tude de textes, le pre­mier site pour les textes sacrés mais qui reprend éga­le­ment des textes de William Jen­kyn Tho­mas par exemple et nombre de recueils de légendes de tous les pays et de toutes les civi­li­sa­tions, le second est un site que je connais depuis long­temps, tenu par le Dr Ash­li­man est un index de bon nombre de textes mytho­lo­giques fon­da­teurs et de contes tra­di­tion­nels, clas­sés selon les types du sys­tème Aarne-Thomp­son-Uther (à ma connais­sance, c’est le seul site qui soit aus­si com­plet au regard de cette clas­si­fi­ca­tion) . Une mine d’or (uni­que­ment en anglais).

  1. Sacred texts
  2. Folk­lore and Mytho­lo­gy Elec­tro­nic Texts

Notes:
(1) Je viens d’ap­prendre le mot hypo­co­ris­tique

J’ai éga­le­ment retrou­vé un lien qui recense diverses his­toires du Hod­ja cité dans un billet précédent.

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Bal­la­ké Sissoko

[audio:tomora.xol]

Bal­la­ké Sis­so­ko est un musi­cien malien, joueur de kora, ins­tru­ment tra­di­tion­nel com­po­sé d’une énorme demi-cale­basse sur­mon­tée d’un manche sur lequel sont ten­dues 21 cordes. Ins­tru­ment à la sono­ri­té pro­fonde et franche, c’est l’ins­tru­ment de pré­di­lec­tion des eth­nies Man­dingues (Afrique de l’Ouest).
Le musique de Sis­so­ko est pure­ment tra­di­tion­nelle et plonge ses racines dans les plus anciennes mélo­dies ryth­miques des petits vil­lages maliens. L’ex­trait pro­po­sé ici pro­vient de l’al­bum Toma­ra (2005) et der­niè­re­ment, on a pu entendre Sis­so­ko avec Vincent Segal sur l’al­bum Cham­ber Music, une pure merveille.

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