Sorting by

×
Namazu‑e, l’art du poisson-chat

Namazu‑e, l’art du poisson-chat

Le Nama­zu (鯰) est une repré­sen­ta­tion divine pre­nant la forme d’un pois­son-chat sur le dos duquel se trouve le Japon ; ses mou­ve­ments de pois­son tur­bu­lent sont à l’o­ri­gine des séismes que connaît le pays et c’est suite à cer­tains d’entre eux que le Nama­zu est appa­ru au creux des croyances shintō.

Le dieu Take­mi­ka­zu­chi (武甕槌) ou dieu Kashi­ma (鹿島神, Kashi­ma no kami) est le seul à pou­voir le main­te­nir en place grâce à son pieu, et en immo­bi­li­sant sa tête sous la pierre kaname-ishi (要石, lit­té­ra­le­ment « pierre-clef », « clef de voûte »). Mais par­fois, le dieu relâche son atten­tion et le nama­zu en pro­fite pour s’en­fuir et cau­ser de nou­veaux séismes. Source Wiki­pe­dia.

Cette gale­rie est un pano­ra­ma de Namazu‑e, d’es­tampes repré­sen­tant ce pois­son ain­si que la cohorte des dieux affiliés.

 

Cette gale­rie a été récu­pé­rée sur le site Pink Ten­tacles, dont on ne sent plus le pouls depuis quelques temps déjà et qui menace de dis­pa­raître du jour au len­de­main. Ceci fait office de sauvegarde.

Read more

Dixit Domi­nus — HWV 232 (Georg Frie­drich Haendel)

Georg Friedrich Haendel Voi­ci le sep­tième et avant-der­nier mou­ve­ment d’une œuvre de jeu­nesse de Georg Frie­drich Haen­del, Dixit Domi­nus.
Com­po­sée en 1707, l’œuvre com­po­sée de huit mou­ve­ments s’é­tend sur trente-cinq minutes. On sait que le com­po­si­teur alle­mand de nais­sance, natu­ra­li­sé bri­tan­nique, pas­sa une par­tie de sa vie en Ita­lie, ce qui lui appor­ta une grande gloire. Com­po­sée à l’at­ten­tion de ses bien­fai­teurs qui l’ac­cueillirent mal­gré ses ori­gines pro­tes­tantes, elle fut jugée si belle qu’on lui pro­po­sa gen­ti­ment de se conver­tir au catho­li­cisme, ce qu’il refu­sa poliment.

[audio:dixitdominus.xol]

Dixit Domi­nus (Sal­mo 109) per 2 Sopra­ni, Alto, Coro e Orches­tra, HWV 232 — 7. ‘De tor­rente in via bibet’, extrait de l’al­bum Ves­pro per la Madon­na del Car­me­lo (Roma, 1707) (HWV 232, 237, 243)
Clas­sic Voice — Recor­ded: 2008 & 2009 — Relea­sed: 2009
Col­le­gium Apol­li­neum (on per­iod ins­tru­ments) — Mar­co Feruglio

Read more

Grand-père avait un éléphant

Vaikom Muhammad BasheerVoi­ci un petit livre tout à fait éton­nant. Trou­vé dans la sélec­tion 2013 du prix du meilleur roman décer­né par les lec­teurs de Points, cet OVNI lit­té­raire à la cou­ver­ture rose brillante est un conte clair comme l’eau du ruis­seau. Par­fois, je me demande ce qui me passe par la tête quand je me décide à ache­ter des bouquins.
L’au­teur, Vai­kom Muham­mad Basheer, est connu pour son œuvre à carac­tère social, racon­tant avec une cer­taine ten­dresse la vie dans la pro­vince du Kera­la (extrême sud-ouest de l’Inde), où un quart des habi­tants sont musul­mans), aus­si bien que pour son rôle poli­tique dans le pro­ces­sus d’in­dé­pen­dance de l’Inde.
Koun­niou­pat­toum­ma est une jeune fille indienne, musul­mane, éle­vée dans un cocon de ten­dresse et de richesses ; son père s’oc­cupe des affaires de la mos­quée et per­sonne ne lève le petit doigt sans en réfé­rer à son avis, jus­qu’au jour où les affaires ne vont plus et voi­ci la famille rui­née, la jeune fille et sa mère obli­gée de vendre leurs bra­ce­lets en or pour ache­ter une petite mai­son dans les fau­bourgs, là où les gens font leurs besoins sur la route ou dans la rivière où est tirée l’eau à boire… Pour­tant, Oum­ma, sa mère est la fille pré­fé­rée de son grand-père, lequel avait pour­tant un élé­phant, un grand mâle avec des défenses !

[ friends ]

Pho­to © Ric­car­do Romano

Dans cet uni­vers deve­nu sombre, Koun­niou­pat­toum­ma passe les années sans trou­ver d’homme qui ne veuille d’elle à marier, à plus forte rai­son parce que ses parents sont pauvres, jus­qu’au jour où, vou­lant secou­rir un moi­neau femelle, elle tombe dans un fos­sé et n’ar­rive à en sor­tir que grâce aux bons soins d’un jeune homme qui va dis­pa­raître aus­si vite qu’il est apparu.
Der­rière l’his­toire simple d’une fille naïve sur­pro­té­gée qui finit par être livrée à un monde dur se trouve une belle réflexion sur les liens qu’en­tre­tiennent les dif­fé­rentes reli­gions qu’on trouve en Inde. Car même entre musul­mans, par­fois, on a du mal à recon­naître les siens…

- C’est quoi? demande Kounnioupattoumma.
Pour le reste, elle avait com­pris. Elle avait enten­du par­ler de « poules élec­triques » qui s’al­lument quand on appuie sur un bou­ton. Mais le mot « radio », en revanche, elle ne le connais­sait pas.
— C’est une boîte, explique Aïsha, d’où sortent de la musique et des infor­ma­tions de très, très nom­breux pays.
— On entend La Mecque ?
— L’A­ra­bie, la Tur­quie, l’I­ran, l’Af­gha­nis­tan, la Rus­sie, l’A­frique, Madras, l’Al­le­magne, l’A­mé­rique, Sin­ga­pour, Del­hi, Kara­chi, Lahore, Mysore, l’An­gle­terre, Le Caire, l’Aus­tra­lie, Cal­cut­ta, Cey­lan — on peut cap­ter des sta­tions de presque par­tout dans le monde.
Koun­niou­pat­toum­ma ne com­pre­nait pas bien de quoi il était ques­tion. Mais une chose était sûre, cette fille en fai­sait trop.
— Tu as un tama­rin chez toi ?
— Non !
Et pour­tant, c’é­tait bien le plus impor­tant, non ? Elle pous­sa l’avantage :
— Et un élé­phant, fausse bécasse, tu en as un ?
— Non !
— Mon grand-père avait un élé­phant, dit Koun­niou­pat­toum­maen se ren­gor­geant, un grand mâle à défenses !
Aïsha répon­dit avec fierté :
— Mon grand-père avait un char à bœufs ! Il trans­por­tait des mar­chan­dises qu’il livrait dans des bou­tiques ou chez les gens. C’é­tait son tra­vail. Avec son char à bœufs, il a payé des études à mon père jus­qu’à la maî­trise. Et ton grand élé­phant, où est-ce qu’il est ?
— Oh, il est mort. Enfin, décédé.
— Quand est-ce qu’il est mort ?
— Pas mort, décé­dé. (C’é­tait un élé­phant musul­man, il fal­lait donc dire « décé­dé », ou « tré­pas­sé », comme pour les croyants. « Mort », c’é­tait bien pour les kafir(*).) Il a tué quatre kafir !
— Seule­ment quatre ? Et com­bien de musulmans ?
— Zéro. C’é­tait un élé­phant formidable !
— Si c’est bien vrai, répon­dit Aïsha en riant, il aura droit à quatre demeures au para­dis, riche­ment incrus­tées, pierres pré­cieuses, dia­mants, perles et rubis, respectivement !
Quand une per­sonne avait accom­pli ici bas des actions méri­toires — et tuer un kafir en était une — elle jouis­sait dans l’autre monde de mul­tiples plaisirs.

Notes :
kafir : désigne de manière péjo­ra­tive les non-musulmans.

Vai­kom Muham­mad Basheer, Grand-père avait un éléphant
Points Zul­ma, 2005
Tra­duit du Malaya­lam (Inde) par Domi­nique Vitalyos

Read more

Maître du Cru­ci­fix — n°434 — Cru­ci­fix peint avec huit scènes de la passion

Ce cru­ci­fix expo­sé dans l’an­cien théâtre des Médi­cis de la Gale­rie des Offices est un tableau remar­quable, remar­quable par sa taille (250 cm de haut), et la richesse de son décor doré, mais aus­si par les motifs peints pour évo­quer la croix. On dis­tingue huit scènes dif­fé­rentes de la Pas­sion du Christ, comme par exemple la Fla­gel­la­tion ou Jésus devant le San­hé­drin qui est loin d’être le thème le plus com­mun de l’i­co­no­gra­phie chré­tienne. On remar­que­ra éga­le­ment la finesse avec laquelle est peint le per­izo­nium (pagne) du Christ et avec quelle com­plexi­té il est noué, mais sur­tout la tech­nique du cloi­son­nage qui per­met de sépa­rer les cou­leurs par un trait épais, dif­fé­rente du reste du trai­te­ment avec lequel le corps du Christ est peint. Les stig­mates sont repré­sen­tés avec du sang cou­lant dou­ce­ment des plaies (sauf pour le stig­mate du flanc) et le visage peint avec une forte inten­si­té dra­ma­tique, ce qui n’est pas for­cé­ment le cas avec les cru­ci­fix contem­po­rains de celui-ci, géné­ra­le­ment beau­coup plus sobres.

Maître du Crucifix n°434 - Crucifix peint avec huit scènes de la passion - 1230-1250 -  Galerie des Offices

Détrempe sur bois — Gale­rie des Offices 
250 x 200 cm — peint vers 1230–1250

Read more