Apr 6, 2013 | Arts, Sur les portulans |
Le Namazu (鯰) est une représentation divine prenant la forme d’un poisson-chat sur le dos duquel se trouve le Japon ; ses mouvements de poisson turbulent sont à l’origine des séismes que connaît le pays et c’est suite à certains d’entre eux que le Namazu est apparu au creux des croyances shintō.
Le dieu Takemikazuchi (武甕槌) ou dieu Kashima (鹿島神, Kashima no kami) est le seul à pouvoir le maintenir en place grâce à son pieu, et en immobilisant sa tête sous la pierre kaname-ishi (要石, littéralement « pierre-clef », « clef de voûte »). Mais parfois, le dieu relâche son attention et le namazu en profite pour s’enfuir et causer de nouveaux séismes. Source Wikipedia.
Cette galerie est un panorama de Namazu‑e, d’estampes représentant ce poisson ainsi que la cohorte des dieux affiliés.
Cette galerie a été récupérée sur le site Pink Tentacles, dont on ne sent plus le pouls depuis quelques temps déjà et qui menace de disparaître du jour au lendemain. Ceci fait office de sauvegarde.
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Mar 23, 2013 | Arts, Chambre acoustique |
Voici le septième et avant-dernier mouvement d’une œuvre de jeunesse de Georg Friedrich Haendel, Dixit Dominus.
Composée en 1707, l’œuvre composée de huit mouvements s’étend sur trente-cinq minutes. On sait que le compositeur allemand de naissance, naturalisé britannique, passa une partie de sa vie en Italie, ce qui lui apporta une grande gloire. Composée à l’attention de ses bienfaiteurs qui l’accueillirent malgré ses origines protestantes, elle fut jugée si belle qu’on lui proposa gentiment de se convertir au catholicisme, ce qu’il refusa poliment.
[audio:dixitdominus.xol]
Dixit Dominus (Salmo 109) per 2 Soprani, Alto, Coro e Orchestra, HWV 232 — 7. ‘De torrente in via bibet’, extrait de l’album Vespro per la Madonna del Carmelo (Roma, 1707) (HWV 232, 237, 243)
Classic Voice — Recorded: 2008 & 2009 — Released: 2009
Collegium Apollineum (on period instruments) — Marco Feruglio
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Mar 23, 2013 | Livres et carnets |
Voici un petit livre tout à fait étonnant. Trouvé dans la sélection 2013 du prix du meilleur roman décerné par les lecteurs de Points, cet OVNI littéraire à la couverture rose brillante est un conte clair comme l’eau du ruisseau. Parfois, je me demande ce qui me passe par la tête quand je me décide à acheter des bouquins.
L’auteur, Vaikom Muhammad Basheer, est connu pour son œuvre à caractère social, racontant avec une certaine tendresse la vie dans la province du Kerala (extrême sud-ouest de l’Inde), où un quart des habitants sont musulmans), aussi bien que pour son rôle politique dans le processus d’indépendance de l’Inde.
Kounnioupattoumma est une jeune fille indienne, musulmane, élevée dans un cocon de tendresse et de richesses ; son père s’occupe des affaires de la mosquée et personne ne lève le petit doigt sans en référer à son avis, jusqu’au jour où les affaires ne vont plus et voici la famille ruinée, la jeune fille et sa mère obligée de vendre leurs bracelets en or pour acheter une petite maison dans les faubourgs, là où les gens font leurs besoins sur la route ou dans la rivière où est tirée l’eau à boire… Pourtant, Oumma, sa mère est la fille préférée de son grand-père, lequel avait pourtant un éléphant, un grand mâle avec des défenses !
![[ friends ]](https://i0.wp.com/farm6.staticflickr.com/5201/5241664466_83d6429e16_z.jpg?resize=640%2C427)
Photo © Riccardo Romano
Dans cet univers devenu sombre, Kounnioupattoumma passe les années sans trouver d’homme qui ne veuille d’elle à marier, à plus forte raison parce que ses parents sont pauvres, jusqu’au jour où, voulant secourir un moineau femelle, elle tombe dans un fossé et n’arrive à en sortir que grâce aux bons soins d’un jeune homme qui va disparaître aussi vite qu’il est apparu.
Derrière l’histoire simple d’une fille naïve surprotégée qui finit par être livrée à un monde dur se trouve une belle réflexion sur les liens qu’entretiennent les différentes religions qu’on trouve en Inde. Car même entre musulmans, parfois, on a du mal à reconnaître les siens…
- C’est quoi? demande Kounnioupattoumma.
Pour le reste, elle avait compris. Elle avait entendu parler de « poules électriques » qui s’allument quand on appuie sur un bouton. Mais le mot « radio », en revanche, elle ne le connaissait pas.
— C’est une boîte, explique Aïsha, d’où sortent de la musique et des informations de très, très nombreux pays.
— On entend La Mecque ?
— L’Arabie, la Turquie, l’Iran, l’Afghanistan, la Russie, l’Afrique, Madras, l’Allemagne, l’Amérique, Singapour, Delhi, Karachi, Lahore, Mysore, l’Angleterre, Le Caire, l’Australie, Calcutta, Ceylan — on peut capter des stations de presque partout dans le monde.
Kounnioupattoumma ne comprenait pas bien de quoi il était question. Mais une chose était sûre, cette fille en faisait trop.
— Tu as un tamarin chez toi ?
— Non !
Et pourtant, c’était bien le plus important, non ? Elle poussa l’avantage :
— Et un éléphant, fausse bécasse, tu en as un ?
— Non !
— Mon grand-père avait un éléphant, dit Kounnioupattoummaen se rengorgeant, un grand mâle à défenses !
Aïsha répondit avec fierté :
— Mon grand-père avait un char à bœufs ! Il transportait des marchandises qu’il livrait dans des boutiques ou chez les gens. C’était son travail. Avec son char à bœufs, il a payé des études à mon père jusqu’à la maîtrise. Et ton grand éléphant, où est-ce qu’il est ?
— Oh, il est mort. Enfin, décédé.
— Quand est-ce qu’il est mort ?
— Pas mort, décédé. (C’était un éléphant musulman, il fallait donc dire « décédé », ou « trépassé », comme pour les croyants. « Mort », c’était bien pour les kafir(*).) Il a tué quatre kafir !
— Seulement quatre ? Et combien de musulmans ?
— Zéro. C’était un éléphant formidable !
— Si c’est bien vrai, répondit Aïsha en riant, il aura droit à quatre demeures au paradis, richement incrustées, pierres précieuses, diamants, perles et rubis, respectivement !
Quand une personne avait accompli ici bas des actions méritoires — et tuer un kafir en était une — elle jouissait dans l’autre monde de multiples plaisirs.
Notes :
kafir : désigne de manière péjorative les non-musulmans.
Vaikom Muhammad Basheer, Grand-père avait un éléphant
Points Zulma, 2005
Traduit du Malayalam (Inde) par Dominique Vitalyos
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Mar 14, 2013 | Carnets de route (Osmanlı lale) |

Temple de Wat Arun
(Temple de l’aube, Wat Arunratchawararam Ratchaworamahavihara
วัดอรุณราชวรารามราชวรมหาวิหาร)
Bangkok, rive droite du Chao Phraya, Thaïlande
Parce qu’il faut bien revenir… pour pouvoir repartir…
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Feb 18, 2013 | Arts |
Ce crucifix exposé dans l’ancien théâtre des Médicis de la Galerie des Offices est un tableau remarquable, remarquable par sa taille (250 cm de haut), et la richesse de son décor doré, mais aussi par les motifs peints pour évoquer la croix. On distingue huit scènes différentes de la Passion du Christ, comme par exemple la Flagellation ou Jésus devant le Sanhédrin qui est loin d’être le thème le plus commun de l’iconographie chrétienne. On remarquera également la finesse avec laquelle est peint le perizonium (pagne) du Christ et avec quelle complexité il est noué, mais surtout la technique du cloisonnage qui permet de séparer les couleurs par un trait épais, différente du reste du traitement avec lequel le corps du Christ est peint. Les stigmates sont représentés avec du sang coulant doucement des plaies (sauf pour le stigmate du flanc) et le visage peint avec une forte intensité dramatique, ce qui n’est pas forcément le cas avec les crucifix contemporains de celui-ci, généralement beaucoup plus sobres.

Détrempe sur bois — Galerie des Offices
250 x 200 cm — peint vers 1230–1250
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