Jan 30, 2021 | Passerelle |
Viðkvæmni
La tendresse de l’hiver
C’est l’hiver, un hiver froid, un de ces hivers qui commencent avec l’humidité des jours d’automne que la pluie a détrempé ; les averses répétées ont gorgé la terre d’eau et ont terminé d’arroser les dernières plantations d’automne. Il faut à présent laisser la terre faire son affaire.
Les premières gelées ont flétri quelques feuilles, celles des plantes les plus fragiles. Les euphorbes Characias, nées sur les bords de l’océan, ressemblent à des chandelles mouchées, et les Echiums Pininana ont la vie dure, eux qui préfèrent les climats plus doux. Quant à ma passiflore antioquiensis, il y a fort à parier qu’elle ne repartira pas de là où elle s’était arrêtée, et qu’il lui faudra refaire des tiges avant de fleurir.
On est en droit de se poser la question de savoir pourquoi la croissance de végétaux cesse avec les premiers frimas. Est-ce parce qu’il fait froid ? Est-ce parce que la terre elle-même se refroidit et que de toute façon, les arbres ayant perdu leurs feuilles, ils ne peuvent pas grandir ? Non, c’est simplement que le développement de la plante se fait en deux temps. Le premier ; en été, la sève se met en marche et alimente les extrémités des branches, apporte les éléments pour que la plante puisse se développer. Plus de feuilles, plus de branches, serviront à alimenter la plante en lumière et captera mieux le dioxyde de carbone nécessaire à la photosynthèse. L’automne arrivant, les feuilles tombent, marquant le repos de la plante ; l’arbre a suffisamment fait de provision pour se mettre au repos, du moins en apparence. Mais une plante qui ne développerait qu’à partir du sol n’aurait pas de réserves suffisantes pour passer l’hiver. Une fois les feuilles tombées, c’est au système racinaire de prendre le relais et de se fortifier. Les plantes se durcissent dans la terre, s’ancrent naturellement et développent leur emprise entre les obstacles, accumulant au passage les bienfaits de la terre grâce aux radicelles qui se construisent. C’est la raison pour laquelle, contrairement à la croyance répandue, il faut planter les nouvelles plantes en automne, afin qu’elles puissent d’abord s’enraciner et s’attacher dans leur nouvel environnement. A la sainte Catherine (25 novembre), tout prend racine. Ce n’est pas qu’un simple dicton populaire, et il faut savoir également que la terre est toujours plus chaude que l’air ambiant. En automne, il faut semer aussi le gazon, qui profite de la chaleur de septembre et d’octobre pour s’enraciner. Les brins, eux, auront tout le temps de pousser au printemps.
Pendant tout ce temps où l’on a l’impression d’une nature au repos, c’est sous la terre que tout se passe. Les vers de terre en profitent pour creuser plus profond afin de trouver la chaleur nécessaire à leur corps nu et rose. Ils avalent la terre pour la rejeter plus fertile. Et nous, nous ne voyons rien, parce que nous sommes au chaud, en train de lire un bouquin au coin du feu, un plaid sur les genoux.
Photo by Adrian Infernus on Unsplash
Mes lectures d’hiver me maintiennent dans un doux sentiment d’exaltation et de calme. Je prends mon temps, rien ne presse, rien ne justifie la boulimie de pages avalées à la va-vite.
- Hiver arctique, de Arnaldur Indriðason
- Aksja, de Ian Manook
- Vík, de Ragnar Jónasson
- La dame de Reykjavik, de Ragnar Jónasson
- Et le magnifique Sexus Animalus, d’Emmanuelle Pouydebat, superbement illustré par Julie Terrazzoni
Arnaldur Indriðason
J’ai profité de ces derniers temps pour mettre de l’ordre dans ma vie de tous les jours, ranger mes livres, les classer et les répertorier, passer du temps avec mon fils et profiter de sa bonne humeur quand il en a. J’ai rangé mon grenier, mais j’ai la vive sensation que rien n’est jamais fini et qu’il reste encore des tonnes de cartons à trier, que cela ne s’arrête jamais. Je comble une vie dans laquelle un gouffre s’est creusé et que je n’arrive plus à remplir.
Malgré mes tentatives d’être heureux, quelque chose me plombe, comme si le sens de mes actes, au travers de mon travail pour lequel je me donne sans compter, au travers de ce que je peux faire chez moi alors que je suis quasiment tout le temps en télétravail, ne sortant que de rares fois pour acheter de quoi me nourrir, comme si le sens de mes actes ne m’était plus vraiment évident, et qu’il fallait sans cesse que je me questionne sur la raison des choses, leur bien-fondé. Je crois que c’est cela ; je cherche du sens. Et je crois que je ne le trouve pas.
Je me maintiens dans l’illusion que les voyages me sauveront de la routine, mais je ne peux même plus compter là-dessus. J’avais commencé, dès le mois de septembre, à croire que l’été suivant pourrait être celui d’une parenthèse agréable dans le sud-est asiatique, en pays Khmer, dans les montagnes laotiennes, quelque part sur une plage chaude au bord du Golfe de Thaïlande ou les pieds nus dans une rizière de Sumatra. Mais l’été se rapproche, en même temps que la possibilité de sortir des frontières s’amenuise. Peut-être est-ce l’occasion de se replonger dans les voyages anciens, de feuilleter la couverture de magazines disparus et d’imaginer quelle vie j’aurais pu avoir si je n’étais pas né ici. En quelques mots, je tourne en rond.
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Dec 23, 2019 | Sur les portulans |
Prendre le temps
Et garder la lumière
Une étude très sérieuse des minutes qui passent
Au coeur d’un hiver qui ressemble à un automne, la nuit la plus longue est déjà passée par là, un peu venteuse, un peu pluvieuse par intermittence ; rien de très sérieux. La lumière du soleil illuminait hier matin le pignon de la maison de la voisine en caressant le crépi. Ce matin, il n’est plus question de ça, la nature semble avoir envie de faire grise mine. Mais il n’empêche que le temps s’est arrêté, tout est silencieux, non pas triste, mais au contraire lumineux et porteur de joie.
Quand j’étais gamin, les hivers étaient souvent froids, la neige faisait son apparition même si on ne l’attendait pas ; je me souviens que mon grand-père m’avait emmené chez le coiffeur (je portais à l’époque une coupe indéfinissable à laquelle je ne comprenais rien et qu’il fallait entretenir) et qu’à notre retour, il était tombé trente centimètres de neige dans ces rues qui n’avaient pas l’habitude d’en voir. Alors nous avons fait un bonhomme de neige énorme, les mains recouvertes de moufles qui ne sortaient jamais du placard, ce qui n’empêchait nullement les doigts de geler, rouges et humides, engourdis sous le tissu qui ne servait qu’à protéger de la morsure du froid, mais pas de l’humidité. Les pieds en prenaient pour leur grade, ils finissaient généralement dans une bassine d’eau chaude à attendre que la vie coule à nouveau dans les veines.
C’est un temps qui est lointain désormais et qui s’éloigne de plus en plus. Pas de tristesse, pas de nostalgie, une nostalgie qui ne servirait qu’à diffuser l’aigreur d’une vie qui a disparu. Les moments de la vie changent, on perd souvent beaucoup mais on gagne souvent autant, les époques se succèdent et celles qui ont disparu sont le terreau des prochaines ; il faut alors se laisser porter, se laisser guider sans barguigner.
La lumière est là pour trahir l’obscurité de jours qui ne durent pas assez longtemps.
Le vent finit par chasser les nuages, laissant place à une cotonnade teintée de bleu, fragile et mouvante. Un autre jour passe, une percée lumineuse dans un ciel de plomb ; les feuilles d’eucalyptus dégoulinent d’eau froide et se teintent d’orange. Il est temps de prendre le temps.
Faisons comme si rien n’était, détournons le regard. Voici venu le temps où la canapé est mon meilleur ami, mon refuge. Un plaid en polaire, les jambes recroquevillées, blotti sous des épaisseurs moelleuses, sur des coussins empilés, je me laisse aller à rêver, sans même prendre le temps de lire.
Dans ce billet, il y en a pour plus de 36 heures de vidéos.
Photo d’en-tête © Dominik Dombrowski sur Unsplash.
J’ai découvert il y a quelques temps une occupation qui va particulièrement bien à l’hiver, sans prétention et particulièrement en vogue en Norvège : la slow TV (en français, téléscargot). La chaîne norvégienne NRK (Norsk rikskringkasting) s’en est fait la spécialiste. En 2009, elle diffuse le trajet une vidéo captée à l’avant d’un train parcourant 500 kilomètres en 7 heures entre Oslo et Bergen ; un succès terrible puisque 1 Norvégien sur 4 a regardé l’émission. Depuis, on a vu fleurir ce type d’expérience un peu partout : un feu de cheminée pendant toute une nuit (avec rajout d’une bûche), un concours national de tricot pendant lequel on peut voir la tonte et le filage de la laine, ou encore, issu du web de la fin des années 90, les webcam islandaises (live from Iceland) qui scrutent la vie trépidante d’une douzaine de lieux touristiques comme aux abords du volcan Öræfajökull. Pascal Leclerc, lui, parcourt le monde à moto et capte à la sauvette des dizaines d’heures de la vie simple qui s’écoule, un concept qui me parle tout particulièrement et que j’ai déjà expérimenté notamment en Turquie et en Thaïlande sans savoir que cela portait déjà un nom.
La palme revient à deux jeunes Français (Simon Bouisson et Ludovic Zuili). Pendant neuf heures, on voit Ludovic marcher d’une étrange manière dans les rues de Tokyo, tandis que toutes les personnes qu’il croise marchent à l’envers. En réalité, c’est lui qui marche à l’envers et les captations sont inversées. Une exéprience esthétique qu’il faut prendre le temps de regarder (j’avoue, je ne suis pas allé au bout…), à l’heure où tout va trop vite, où tout est trop explicite ; une manière de retrouver des sensations perdues.
Dans cette quête du temps long, j’ai découvert une pure merveille. Amiina est un groupe islandais composé de Edda Rún Ólafsdóttir, Hildur Ársælsdóttir, María Huld Markan Sigfusdottir, et Sólrún Sumarliðadóttir. Oui, car en Islande, les femmes ont pour nom de famille le prénom de leur père et parfois de leur mère. Ainsi, Sólrún est la fille de Sumarliða. Il n’y a pas de lignée familiale en Islande, et c’est très bien comme ça…
Amiina est un groupe de cordes, dans lequel on trouve régulièrement le thérémine, cet instrument très étrange, un des premiers instruments de musique électronique inventé dans les années 20 par Lev Sergueïevitch Termen. Le son est produit à partir d’un signal électrique engendré par un oscillateur hétérodyne à tubes électroniques, et cet instrument a la particularité de ne pas être touché par celui qui en joue ; seule la position des mains fait varier la fréquence des notes, créant des sons très souples, tout en rondeur.
Amiina a joué ses propres compositions écrites pour être jouées dans des phares ou des lieux exigus ; c’est ainsi que l’album The lighthouse project a vu le jour entre 2009 et 2013. Un album de toute beauté, aux sonorités simples et chaleureuses. L’intégralité de l’album est disponible sur Youtube, chapitrée. Seulement vingt-deux minutes de bonheur cristallin. Mon titre préféré ; Bíólagið…
Regarder passer les rennes
La NRK ose tout et c’est même à ça qu’on la reconnaît. Pendant plus de huit heures, on peut suivre la transhumance des rennes avec le peuple Sami. Fascinant.
Pendant plus de 11 heures, on peut également regarder la croisière d’un bateau à vapeur sur le canal du Télémark.
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Jan 6, 2019 | Chambre acoustique, Sur les portulans |
Kulning
Le chant des éleveurs au coeur de l’hiver
Un chant de gardeurs de troupeaux
Tandis que certains éleveurs se contentent de garder leur troupeau en leur parlant, d’autres leur adressent des chants comme des incantations à travers la nature. C’est ainsi qu’en Suède (kulning) et dans certaines parties de la Norvège (kaukning), les éleveurs lancent leurs cris à travers les montagnes et les plaines dans le but que la voix porte au plus loin afin de rassembler leurs bêtes. On oublie parfois que le yodel a d’abord eu cette vocation avant de devenir une part du folklore chanté de la Suisse.
La blogueuse et photographe suédoise Jonna Jinton s’est faite la porte-parole de ce savoir ancestral en se mettant en scène dans la nature pour exprimer ce chant à la fois mélancolique et tonique, fait de demi-tons et de quarts de tons, impliquant une voix haut-perchée, suraigüe et puissante.
La chanteuse et compositrice Maria Misgeld nous livre également un très beau chant. A écouter les jours sombres où l’on a besoin de lumière et de chaleur.
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Feb 17, 2013 | Livres et carnets |
Photo © GlacierNPS
L’hiver commence à s’en aller. La journée d’hier, belle et fraiche en était le premier signe. Lorsque l’humidité commence à s’évaporer et qu’elle laisse la place à de belles journées lumineuses, c’est là que tout redevient clair et que l’impression de sortir de la nuit est la plus forte.
Rick Bass est un écrivain américain très impliqué dans les problèmes environnementaux de son pays et c’est à un tournant de sa vie qu’il décide de partir pour le nord du Montana, à Troy, à moins de 100 kilomètres de la frontière rectiligne qui sépare son pays du Canada. Un choix de vie qu’il décide de prendre en s’installant dans ce nord froid que l’hiver va bientôt recouvrir de blanc. Son livre est un journal, le journal d’une nouvelle vie qui va se focaliser sur l’hiver, puisqu’en fait, si on pouvait résumer ces lieux en deux mots, ce serait forêt et hiver.
Aujourd’hui, la matinée est venteuse et chaude, les herbes sont presque couchées à plat. Il n’y a rien de plus excitant que le vent. Si, un nouvel amour — et puis le vent. Mais le vent a toujours été là. Avant même de connaître l’amour, vous connaissiez le vent. Le vent était capable de vous griser quand vous étiez petit, et il le peut encore, et ne s’en privera pas.
Inévitablement, Bass n’étant pas de la région, il se heurtera aux riverains avec qui les relations ne sont pas toujours simples et tendres. Parfois rudes, parfois agressifs, ceux qui le voient arriver ne lui faciliteront pas la vie, mais débonnaire et dans la bonne attitude de celui qui veut apprendre, il s’amusera à écouter les bons conseils, peut-être aussi pour sa propre survie. Car il attend l’hiver avec impatience, il en attend le bruit étouffé et le froid saisissant.
C’est un pays de lenteur. Un pays d’il y a longtemps. On apprend plus facilement certaines choses quand on les regarde arriver au ralenti.
Photo © GlacierNPS
L’écriture de Bass est douce et poétique, il encapsule les idées dans des mots en s’appuyant sur cette culture du froid qui est si prégnante dans ces lieux, donnant corps au racontars, aux histoires de fantômes qui sont la culture orale des pays
Je crois à la vieille légende de Jim Bridger, à l’époque où il a passé l’hiver du côté de Yellowstone. Il est ensuite retourné dans l’est où il a raconté aux citadins de ces régions que quand les trappeurs essayaient de se parler, les mots gelaient en sortant de leur bouche ; ils ne pouvaient pas entendre ce qu’ils se disaient les uns aux autres, parce que les paroles gelaient dès la seconde où elles franchissaient leurs lèvres — si bien qu’ils étaient obligés de ramasser les mots gelés, de les rapporter autour du feu de camp le soir et de les décongeler, afin de savoir ce qui s’était dit dans la journée, en reconstituant les phrases mot par mot. Moi je peux imaginer qu’il fasse aussi froid.
Winter est un livre de l’apprentissage de la nature froide, de la vie recluse dans la forêt de nord-américaine, de l’attente des premiers flocons mais aussi du printemps redouté. Certains n’aiment pas l’hiver ni le froid et cela peut se comprendre, mais il y a une forme de renoncement dans l’amour de cette saison, un abandon pour la solitude et l’isolement dont ce livre, en quelque sorte, se fait le porte-parole.
Rick Bass, Winter (notes from Montana)
Folio. Collection Voyage.006
traduit de l’américain par Béatrice Vierne
© 1991
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Dec 17, 2012 | Passerelle |
Je pensais avoir le temps de faire plein de choses d’ici à la fin de l’année, m’épancher sur ces lignes, devenir autre chose, devenir iconographe et puis le temps m’a rattrapé. La fatigue aussi. Je finis l’année affaibli, la santé et le sommeil en vrac, le corps qui ne suit plus et l’impression d’être sur la corde, à deux doigts d’exploser. Une semaine avant les vacances, j’ai la possibilité de souffler un peu en coupant avec l’université, mais je sens au creux de ma chair que ça ne va plus. J’ai perdu du poids et je me sens mal. Alors je dépose les armes, je préfère m’arrêter là pour l’instant et ne pas trop me mettre la pression.
Photo © Breiðamerkurjökull par Tomas Buchtele
Je vais continuer mes petites révolutions, les volontaires et les involontaires, me laisser bercer par le ressac insondable des jours qui se succèdent, attendre non pas la fin du monde, mais le début de la vie. Je me rends compte que j’aurai passé mon année à m’ouvrir aux autres, je me suis transfiguré, je me suis attendri, je me suis ouvert, j’ai compris ce qu’était l’échange, je me suis nourri de ces autres en même temps que j’ai pu venir en aide, du moins l’espéré-je modestement, et j’ai de la peine en moi quand je regarde le monde se fermer, se racornir, devenir triste et égoïste, se détourner et se replier sur lui-même, se terrer dans l’ombre. Cette année aura été riche, même si elle s’est dépeuplée, très certainement parce que les promesses ne sont pas faites pour être tenues. Mais tout ceci fait désormais partie des ombres et restera dans l’ombre. La lumière se trouve de l’autre côté.
J’ai déposé aussi les livres, plus vraiment la tête à se remplir de logement social, d’histoire des institutions, de sociologie et de territoire, d’urbanisme et de vie collective, plus vraiment la tête non plus à se faire du mal avec le génocide cambodgien et autres choses tristes. Je pose tout, je fais un break et je lis Jørn Riel que j’aime lire pendant ces jours sombres où la lumière s’absente tôt le soir pour ne revenir que tard le matin, et je ne pense plus à rien. J’ai tout déposé quelque part pour ne pas m’en saisir par hasard, les hasards font parfois mal les choses. Et puis je vais dormir aussi, dormir pour rêver et pour me reposer. L’hiver des jours lumineux et des soirs ténébreux passera et le printemps reviendra.
Le printemps arctique. Anton, déconcerté, ébouriffa d’une main ses cheveux. Son regard tomba sur les traces de pas du bruant. De petits traits noirs, en filigrane, un dessin dépourvu de sens. Il fixa les traces et y lut sa propre vie. Il se souvint de ses rêves. Le rêve du héros polaire, le rêve de fuite. Le rêve du rêve. Dans les traces, il trouva une sorte de lien. Ces petits traits misérables sans autre importance que d’avoir été laissées par le bruant. Ce bruant, qui avait fait des centaines, peut-être des milliers de kilomètres, pour pouvoir poser ses empreintes exactement ici, dans la neige devant les pieds d’Anton.
Jørn Riel, Un safari arctique
Editions 10/18, 1976, 1994 pour la traduction française.
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