De nouveaux mots
Des mots de vacances, un déménagement, des collages et morceaux de journaux peints, découpés. En tout quarante pages de ce Glam Moleskine.
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Read moreJ’aime mes carnets, et ça ne me dérange pas qu’on les lise…
Read moreIls sont disséminés aux quatre coins du monde et ils ont la particularité de s’arrêter quelques instants avec leurs outils, parfois simplement une feuille et un stylo, et ils croquent la vie telle qu’ils la voient, avec talent, avec passion, pour mon plus grand bonheur.
Je suis tombé complètement par hasard sur ce DVD consacré à Nicolas Bouvier, un DVD dans lequel on parle de l’écrivain et où l’on peut l’entendre et le voir parler. C’est ni plus ni moins que le documentaire qui a été utilisé pour le siècle d’écrivains de Bernard Rapp. On commence le voyage dans sa maison de Cologny, une grande bâtisse modeste, sans fard. A la balustrade du balcon, on reconnaît Eliane Bouvier, sa femme et à ses côtés un homme qui ne me dit rien. L’homme n’a plus un seul cheveu sur le caillou, le visage bouffi et l’œil chassieux, le corps gonflé et disproportionné. Dès que la caméra se rapproche de lui, on reconnait ce qui reste de pureté du visage de l’homme qui a roulé avec sa Fiat Topolino de Genève jusqu’en Inde. Une bouche un peu rieuse et le regard heureux de celui qui a vu les hommes, le Diogène des temps modernes.
Le documentaire a été tourné quelques mois avant sa mort, mais avant de partir, il a voulu raconter quelques bribes de sa vie, ses influences littéraires, Montaigne et les autres, les rencontres qu’il faisait lorsque son père amenait chez lui des conférenciers qu’il jugeait intéressant et c’est ainsi qu’il rencontra Thomas Mann et Marguerite Yourcenar, parler encore et toujours du voyage, de la maturation de l’œuvre, de ses quatre voyages en Chine dont pas un seul ne donnera lieu à la moindre ligne d’écriture, le lieu où l’écrivain devient muet…
Le souffle court, la voix qui s’éteint dans la fumée d’une énième cigarette, un verre d’alcool, Bouvier est à court, on pourrait presque le sentir partir, il n’a plus d’énergie et la maladie le ronge. Pourtant, l’esprit est là, il parle comme il écrit, même si sous ses centaines de pages qu’il nous a laissé, il n’y a finalement que quatre livres composés comme tels, nous jette des os à ronger, de ces os sur lesquels on pourrait méditer à l’infini…
En revenant de voyage nous sommes comme des galions pleins de poivre et de muscade et d’autres épices précieuses, mais une fois revenu au port, nous ne savons jamais que faire de notre cargaison.
Nicolas Bouvier : le vent des mots
Calmettes Joël, Bauer Olivier
Editions Chiloé, 2008
Un véritable artiste du croquis, minimaliste, sensible et accrocheur. De vraies belles pages. Wilbur Freeborn.
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