C’est une petite ville comme ça posée sur une plage au bord de la France, dans l’hi­ver sombre d’un automne fati­gué. C’est une petite ville à la splen­deur pas­sée où l’on sent le flot­te­ment d’une cer­taine noblesse déca­tie, et qui, dans un inter­valle de temps révo­lu a dû connaître la déser­tion, l’a­ban­don, période désor­mais terminée.
Cabourg, c’est une longue pro­me­nade sur des briques posées en quin­conce, les planches, c’est bon pour Deau­ville et ses cabines de bain. Un peu plus loin c’est Trou­ville, avec son drôle de nom et ses petites rues dis­crètes, l’hô­tel Saint-James, Rue de la Plage, avec ses des­sus de lit bro­dés et ses bai­gnoires aux pieds de lion. Au bout de la Rue des Bains, Houl­gate et son mini-golf sur lequel je lor­gnais depuis les larges baies vitrées de la location.
Cabourg c’est une ville un peu désuète mais qui a le charme et le carac­tère de ces endroits qu’on aime à tous les coups, sans réel­le­ment savoir pour­quoi. La café Has­tings, les jar­dins du Casi­no, la pro­me­nade Mar­cel Proust évi­dem­ment et le Grand Hôtel de Balbec.
Avant tout, ce que j’ai en moi de Cabourg, ce n’est même pas Cabourg, mais le long de ces plages immenses au sable fin, bat­tues par l’eau froide de la Manche un peu plus vers l’ouest, au bout de la rue Mal­hène, et face à Brigh­ton, la petite plage du Home ; un nom anglais au bord de la Nor­man­die, le sou­ve­nir des soi­rées pas­sées à arpen­ter le che­min où l’on sent l’o­deur des plantes des dunes et sur­tout la plage à perte de vue vers le Havre, la baie de Seine et le Cotentin.
La dou­ceur de vivre, les années douces, Mar­cel Proust dans son ensemble assis sur le bord de l’é­ta­gère me regarde effron­té­ment, je te lorgne mon petit avec ta mous­tache tom­bante et tes joues roses.
Lais­sez-moi retour­ner à Cabourg et lire Proust n’im­porte où.

Pho­to © Ol.v!er [H2vPk] et Mateoone

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