Les Ruines des plus beaux monuments de la Grèce considérées du côté de l’histoire et du côté de l’architecture. / Julien Le Roy [1758]
Sur le site de la BNF/Gallica. De très belles illustrations.
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Read morePhoto © Etienne Cazin
Je comprends ce que j’ai. Mes journées passent lentement, je n’étais plus habitué.
Regarder passer une péniche festonnée de loupiotes de toutes les couleurs sous les frondaisons des saules, dont les innombrables doigts viennent frôler l’onde, assis au bord de la route, le front plongé dans mes pensées.
Au loin un oiseau lance ses trilles par-dessus les chapeaux d’un couple qui fait du vélo sur les bords de la Seine, et je me reprends doucement. Je retombe sur les lignes de Germain-Thomas, avec les oiseaux qui piaillent dans un arbre au loin :
Je comprends ce que j’ai. Mes journées passent lentement, je n’étais plus habitué.
Je suis seul. Je n’étais plus habitué.
Je suis solitaire, comme toujours.
Et ce qui me ronge est que j’ai déjà commencé mon voyage tandis que je reste ici, incapable de rompre les amarres, enfermé autant dans l’espace que dans mon esprit.
Je souffre sans vraiment m’en rendre compte, une violence sourde et handicapante.
Je vais mourir d’être ici.
Le contraire de ce que dit Depardon : « Bien seul, mais bien libre »
Ah oui, pas d’autres bruits que celui des jours qui ne se plaignent pas, la nature beuglant son silence aux oreilles écarlates. Les natures les plus éloquentes sont celles qui ne font pas de bruit superflus et les villes les plus belles sont celles qui n’ont aucunes prétentions. Il faudra se rappeler l’heure tout de même, on n’est pas éternel, il faudra se rappeler l’heure et prendre à bras le corps nos frustrations et les déposer au loin. J’avais l’idée de m’endormir un peu au chaud sous les arbres, mais le temps m’a rattrapé, c’était bon comme un soir d’été, avant qu’il ne pleuve.
Read moreÉpisode précédent : La rose et la tulipe, carnet de voyage à Istanbul 8 : Kedi ve köpek (Chats et chiens)
Voici un lieu que j’avais déjà visité dans mes rêves et dans lequel je me suis enfoui, trente six pieds sous terre. La citerne enfouie sous terre est une des innombrables réserves d’eau que les Romains ont laissé comme patrimoine à une Constantinople ottomane et la plus grande de toutes. Un peu plus loin se trouve Birbin direk ou citerne de Philoxenos, la citerne aux mille colonnes (224 en fait), aujourd’hui à sec et ouverte à la visite quand ils ont le temps, et plus bas, au pied de l’ancien hôtel de ville, celle de Théodose. On pense que la ville en comptait environ 80 dans ce genre et on se rend bien compte avec la géographie de la ville que leur emploi était essentiel notamment en cas de rupture des aqueducs lors des sièges.
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Épisode précédent : La rose et la tulipe, carnet de voyage à Istanbul 7 : Le Grand Bazar (Kapalıçarşı) et la mosquée Bayezid II (Beyazıt Camıı)
Le chat au pied du minbar de Sainte-Sophie
S’il est une chose qui surprend à Istanbul, c’est l’omniprésence des chats. Véritables rois des rues, ils se faufilent partout sous les palissades, par les vantaux des caves et investissent les poubelles qu’ils retournent avec une certaine dextérité, habitent certainement en colocation dans les maisons abandonnées qu’on trouve à tous les coins de rue. Les seuls chiens que j’ai vus se trouvaient sur la rive asiatique, à Üsküdar. Les uns ou les autres sont les rois du pavé, et ce n’est pas rare de les voir étendus sur le passage des badauds, pas inquiétés pour un sou par la présence des humains. Mon fils a même sympathisé avec un jeune chat qui tous les soirs nous attendait près du café des sports sur la place de Kadırga Meydanı et qu’il avait surnommé… Constantinople.
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Entre 1842 et 1845, l’archéologue Karl Richard Lepsius sera chargé directement par l’empereur Frédéric-Guillaume IV de conduire une expédition en Égypte et au Soudan destinée à produire des relevés précis des plus grands sites, ainsi qu’à ramener le plus d’objets possibles, comme c’est souvent le cas. Du plateau de Gizah au complexe funéraire de Saqqarah, du Fayoum à Thèbes en passant par Der el-Bahari jusqu’à Philæ, l’expédition s’est rendue jusqu’au sud de la Nubie égyptienne, en Éthiopie et jusqu’aux confins de Méroé, la cité aux pyramides pointues. La somme de connaissances rapportée sera considérable au travers d’une œuvre majestueuse en 13 volumes : Monuments d’Égypte et d’Éthiopie d’après les dessins rapportés de l’expédition scientifique organisée dans les années 1842–1845 dans ces deux pays sur ordre de sa majesté, le roi de Prusse, Frédéric Guillaume IV [« Denkmäler aus Ägypten und Äthiopien nach den Zeichnungen der von Seiner Majestät dem Könige von Preußen, Friedrich Wilhelm IV., nach diesen Ländern gesendeten, und in den Jahren 1842–1845 ausgeführten wissenschaftlichen Expedition auf Befehl Seiner Majestät, 13 vol. »], Berlin, Nicolaische Buchhandlung, 1849 (réimpr. Réédition Genève : Éditions de Belles-Lettres, 1972).
Illustrations, copies topographiques, cartes, reproductions, relevés de terrain et surtout, un extraordinaire compte-rendu entièrement manuscrit ; tout est disponible sur le site de la Martin-Luther-Universität de Halle-Wittenberg sous le nom de Lepsius-Projekt. Une œuvre fascinante, qui même si elle est intégralement écrite en allemand, produit une somme documentaire inestimable.
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