L’œuvre ter­ri­fiante : l’A­po­ca­lypse de Saint-Jean par Albrecht Dürer

L’œuvre ter­ri­fiante : l’A­po­ca­lypse de Saint-Jean par Albrecht Dürer

1498, il se passe quelque chose de peu com­mun en Alle­magne, dans la ville de Nurem­berg. L’ar­tiste Albrecht Dürer, fils d’or­fèvre, peintre et gra­veur de son état, est en train de révo­lu­tion­ner quelque chose : il vient de ter­mi­ner une série de 15 gra­vures (16 si l’on compte la page de garde) illus­trant l’A­po­ca­lypse rédi­gée par l’é­van­gé­liste Saint-Jean et il s’ap­prête à les publier sous forme de livre, c’est-à-dire en uti­li­sant la tech­nique de dif­fu­sion la plus moderne pour son époque ; l’im­pri­me­rie. Dürer est sur le point d’être le pre­mier artiste publiant un livre. Une révo­lu­tion dans le monde de l’art. L’A­po­ca­lypse gra­vée par Albrecht Dürer : une œuvre magis­trale conçue comme un par­cours minia­ture dans l’i­ma­gi­naire col­lec­tif autour de ce texte hal­lu­ci­né, puis­sante par son pou­voir d’é­vo­ca­tion, ter­ri­fiante dans ce qui est pré­sa­gé si tant est qu’on veuille y croire… Visite gui­dée. (more…)

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Les Biblio­thèques Vir­tuelles Humanistes

Les Biblio­thèques Vir­tuelles Humanistes

Voi­ci un site pro­po­sé par l’uni­ver­si­té de Tours, met­tant à dis­po­si­tion des cen­taines d’ouvrages de la Renais­sance numé­ri­sés comme par exemple cet exem­plaire superbe de De archi­tec­tu­ra de Vitruve, le livre qui ins­pi­ra tant Léo­nard de Vin­ci. On trou­ve­ra éga­le­ment une base de don­nées (BaTyR – Base de Typo­gra­phie de la Renais­sance) dans laquelle sont mises à dis­po­si­tion des cen­taines d’images de let­trines et de marques typo­gra­phiques, mais aus­si une belle gale­rie de por­traits gra­vés. Un lieu riche et suave dans lequel il fait bon muser.

De architectura - Vitruve

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Cette ville est un autre monde, dedans, un monde flo­ris­sant (1ère partie)

Je n’aime pas spé­cia­le­ment Paris, du moins, je pen­sais ne pas vrai­ment l’ai­mer. Je n’aime pas beau­coup les gens qui y vivent car par esprit de cla­nisme, ils s’en­ferment dans un vision ténue des choses, qui géné­ra­le­ment ne va pas au-delà du bou­le­vard péri­phé­rique, quand ce n’est pas aux grands bou­le­vards. Je déteste cette men­ta­li­té qui fait sen­tir au ban­lieu­sard qu’i­ci on ne compte pas les dis­tances en mètres mais en sta­tions de métro. C’est ma petite guerre personnelle.

Mais Paris, c’est aus­si un pas­sé d’une incroyable richesse ; née sur les restes d’une ancienne cité romaine dont les axes prin­ci­paux existent encore ; le car­do, nord-sud, cor­res­pond à la rue Saint-Jacques et au bou­le­vard Saint-Michel et le decu­ma­nus, est-ouest, à la rue Souf­flot. Les plus anciens bâti­ments issus de cette vie antique remon­tant au Ier siècle s’y cachent encore, comme les arènes ou les thermes de Clu­ny. On ima­gine mal à quel point ce Paris d’au­jourd’­hui porte en lui encore les stig­mates de sa vie pas­sée, notam­ment du Moyen-Âge qui a été la période pen­dant laquelle son expan­sion a été la plus forte, et donc son urba­nisme. Les mou­ve­ments qui ont le plus chan­gé son visage ont été l’as­sè­che­ment des régions maré­ca­geuses de la rive droite dont on dit à tort qu’elle cor­res­pond à l’ac­tuel Marais. En réa­li­té, le Marais d’au­jourd’­hui cor­res­pond à la cou­ture du Temple, et qui est en fait la der­nière par­tie non défri­chée de ce quar­tier, assai­ni depuis long­temps déjà. On peut aus­si par­ler de l’en­fouis­se­ment de la Bièvre, rivière secon­daire qui bala­frait le quart sud-est de la ville et qui a été pen­dant de longues années un déver­soir pol­lué pour les indus­tries de la tan­ne­ries et ser­vant de dépo­toir aux bou­che­ries éta­blies sur les quais, mais éga­le­ment de l’é­ta­blis­se­ment de Paris comme ville phare, véri­table pôle d’at­trait avec la construc­tion des for­ti­fi­ca­tions de Phi­lippe Auguste puis plus tard de l’en­ceinte de Charles V.

Mat­thaüs Merian, un gra­veur suisse, des­si­ne­ra dans son ate­lier bâlois en 1615 un plan de Paris d’une incroyable pré­ci­sion tant topo­gra­phique qu’­his­to­rique et sur lequel dans le coin infé­rieur gauche, il gra­ve­ra ces vers qui résonnent comme la pro­messe d’un monde à décou­vrir coûte que coûte.

Cette ville est un autre monde
Dedans, un monde florissant,
En peuples et en biens puissants
Qui de toutes choses abonde.

Matheus Merian Basi­lien­sis, 1615

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