1498, il se passe quelque chose de peu com­mun en Alle­magne, dans la ville de Nurem­berg. L’ar­tiste Albrecht Dürer, fils d’or­fèvre, peintre et gra­veur de son état, est en train de révo­lu­tion­ner quelque chose : il vient de ter­mi­ner une série de 15 gra­vures (16 si l’on compte la page de garde) illus­trant l’A­po­ca­lypse rédi­gée par l’é­van­gé­liste Saint-Jean et il s’ap­prête à les publier sous forme de livre, c’est-à-dire en uti­li­sant la tech­nique de dif­fu­sion la plus moderne pour son époque ; l’im­pri­me­rie. Dürer est sur le point d’être le pre­mier artiste publiant un livre. Une révo­lu­tion dans le monde de l’art. L’A­po­ca­lypse gra­vée par Albrecht Dürer : une œuvre magis­trale conçue comme un par­cours minia­ture dans l’i­ma­gi­naire col­lec­tif autour de ce texte hal­lu­ci­né, puis­sante par son pou­voir d’é­vo­ca­tion, ter­ri­fiante dans ce qui est pré­sa­gé si tant est qu’on veuille y croire… Visite guidée.

I — Saint-Jean devant la Vierge

Albrecht Dürer - L'Apocalypse de Saint-Jean - Saint-Jean devant la Vierge - Gravure sur bois 35 x 23,2 cm

Albrecht Dürer — L’A­po­ca­lypse de Saint-Jean (1) — Saint-Jean devant la Vierge — Gra­vure sur bois —
35 x 23,2 cm

II — Le mar­tyre de Saint-Jean

Albrecht Dürer - L'Apocalypse de Saint-Jean - Le martyre de Saint-Jean - Gravure sur bois - 38,8 x 28,2 cm

Albrecht Dürer — L’A­po­ca­lypse de Saint-Jean (2) — Le mar­tyre de Saint-Jean — Gra­vure sur bois -
38,8 x 28,2 cm

Selon la tra­di­tion, Saint-Jean aurait été tor­tu­ré à Rome, sous l’empereur Domi­tien, et plon­gé dans une cuve d’huile bouillante devant la Por­ta lati­na. Il fut ensuite ban­ni à Pat­mos, une île de la mer Egée, où il rédi­gea le texte de l’Apocalypse.

III — La vision des sept chandeliers

Albrecht Dürer - L'Apocalypse de Saint-Jean (3) - La vision des sept chandeliers - Gravure sur bois - 39,7 x 28,2 cm

Albrecht Dürer — L’A­po­ca­lypse de Saint-Jean (3) — La vision des sept chan­de­liers — Gra­vure sur bois — 39,7 x 28,2 cm

Je me retour­nai pour regar­der la voix qui me par­lait ; et m’é­tant retour­né, je vis sept can­dé­labres d’or entou­rant comme un Fils d’homme, revê­tu d’une longue robe ser­rée à la taille par une cein­ture en or. Sa tête avec ses che­veux blancs, est comme de la laine blanche, ou de la neige, ses yeux comme une flamme ardente, ses pieds pareils à de l’ai­rain pré­cieux que l’on aurait puri­fié au creu­set, sa voix comme le mugis­se­ment des grandes eaux. Dans sa main droite il a sept étoiles, et de sa bouche sort une épée effi­lée, à double tran­chant, et son visage, c’est comme le soleil qui brille dans tout son éclat. A sa vue, je tom­bai à ses pieds, comme mort ; mais lui me tou­cha de sa main droite en disant : ” Ne crains rien, C’est moi, le Pre­mier et le Der­nier, le Vivant ; j’ai été mort et me voi­ci vivant pour les siècles des siècles, déte­nant la clé de la mort et de l’Ha­dès. Écris donc tes visions, le pré­sent et ce qui doit arri­ver plus tard. Quant au mys­tère des sept étoiles que tu as vues dans ma main droite et des sept can­dé­labres d’or, le voi­ci : les sept étoiles sont les Anges des sept Églises ; et les sept can­dé­labres sont les sept Églises.” (Apo­ca­lypse, I, 12–20)

IV — Saint-Jean appe­lé aux cieux

Albrecht Dürer - L'Apocalypse de Saint-Jean - Saint-Jean appelé aux cieux - Gravure sur bois - 39,3 x 28,1 cm

Albrecht Dürer — L’A­po­ca­lypse de Saint-Jean (4) — Saint-Jean appe­lé aux cieux — Gra­vure sur bois — 39,3 x 28,1 cm

Alors j’a­per­çus dans la main droite de Celui qui siège sur le trône un livre rou­lé, écrit au rec­to et au ver­so et scel­lé de sept sceaux. Et je vis un Ange puis­sant pro­cla­mant à pleine voix : “Qui est digne d’ou­vrir le livre et d’en bri­ser les sceaux ?” Mais nul n’é­tait capable, ni dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre, d’ou­vrir le livre et de le lire. Et moi, je pleu­rais fort de ce que nul ne s’é­tait trou­vé digne d’ou­vrir le livre et de le lire. L’un des Vieillards me dit alors : “Ne pleure pas: il a rem­por­té la vic­toire, le Lion de la tri­bu de Juda, le reje­ton de David; il ouvri­ra donc le livre aux sept sceaux.” Alors j’a­per­çus, debout entre le trône aux quatre Vivants et les Vieillards, un Agneau, comme égor­gé, por­tant sept cornes et sept yeux, qui sont les sept esprits de Dieu en mis­sion pour toute la terre. Et l’A­gneau s’en vint prendre le livre dans la main droite de Celui qui siège sur le trône. Quand il l’eut pris, les quatre Vivants se pros­ter­nèrent devant l’A­gneau, ain­si que les vingt-quatre Vieillards tenant cha­cun une harpe, et des coupes d’or pleines de par­fum, les prières des saints. (Apo­ca­lypse, V, 1–8)

V — Les quatre cavaliers

Albrecht Dürer - L'Apocalypse de Saint-Jean - Les quatre cavaliers - Gravure sur bois - 39,4 x 28,1 cm

Albrecht Dürer — L’A­po­ca­lypse de Saint-Jean (5) — Les quatre cava­liers — Gra­vure sur bois — 39,4 x 28,1 cm

Et ma vision se pour­sui­vit. Lorsque l’A­gneau ouvrit le pre­mier des sept sceaux, j’en­ten­dis le pre­mier des quatre Vivants crier comme d’une voix de ton­nerre : ” Viens ! ” Et voi­ci qu’ap­pa­rut à mes yeux un che­val blanc; celui qui le mon­tait tenait un arc : on lui don­na une cou­ronne, puis il s’en alla vain­queur, et pour vaincre encore. Lors­qu’il ouvrit le deuxième sceau, j’en­ten­dis le deuxième Vivant crier : ” Viens !” Alors sur­git un autre che­val, rouge-feu ; celui qui le mon­tait, on lui don­na de ban­nir la paix hors de la terre, et que l’on s’égorgeât les uns les autres; on lui don­na une grande épée. Lors­qu’il ouvrit le troi­sième sceau, j’en­ten­dis le troi­sième Vivant crier : “Viens !” Et voi­ci qu’ap­pa­rut à mes yeux un che­val noir; celui qui le mon­tait tenait à la main une balance; et j’en­ten­dis comme une voix, du milieu des quatre Vivants, qui annon­çait : “Un litre de blé pour un denier, trois litres d’orge pour un denier ! Quant à l’huile et au vin, ne les gâche pas !” Lors­qu’il ouvrit le qua­trième sceau, j’en­ten­dis le cri du qua­trième Vivant : ” Viens !” Et voi­ci qu’ap­pa­rut à mes yeux un che­val ver­dâtre; celui qui le mon­tait, on le nomme la Peste ; et l’Ha­dès le sui­vait. Alors on leur don­na pou­voir sur le quart de la terre, pour exter­mi­ner par l’é­pée, par la faim, par la peste et par les fauves de la terre. (Apo­ca­lypse, VI, 1–8)

VI — La chute des étoiles

Albrecht Dürer - L'Apocalypse de Saint-Jean - La chute des étoiles - Gravure sur bois - 39,4 x 28,3 cm

Albrecht Dürer — L’A­po­ca­lypse de Saint-Jean (6) — La chute des étoiles — Gra­vure sur bois — 39,4 x 28,3 cm

Lors­qu’il ouvrit cin­quième sceau, j’a­per­çus sous l’au­tel les âmes de ceux qui furent égor­gés pour la Parole de Dieu et le témoi­gnage qu’ils avaient ren­du. Ils se mirent à crier d’une voix puis­sante : “Jusques à quand Maître saint et vrai, tar­de­ras-tu à faire jus­tice, à tirer ven­geance de notre sang sur les habi­tants de la terre?” Alors on leur don­na à cha­cun une robe blanche en leur disant de patien­ter encore un peu le temps que fussent au com­plet leurs com­pa­gnons de ser­vice et leurs frères qui doivent être mis à mort comme eux. Et ma vision se pour­sui­vit. Lors­qu’il ouvrit le sixième sceau, alors il se fit un violent trem­ble­ment de terre, et le soleil devint aus­si noir qu’une étoffe de crin, et la lune devint tout entière comme du sang, et les astres du ciel s’a­bat­tirent sur la terre comme les figues avor­tées que pro­jette un figuier tor­du par ta bour­rasque, et le ciel dis­pa­rut comme un livre qu’on roule, et les monts et les îles s’ar­ra­chèrent de leur place ; et les rois de la terre, et les hauts per­son­nages, et les grands capi­taines, et les gens enri­chis, et les gens influents, et tous enfin, esclaves ou libres, ils allèrent se ter­rer dans les cavernes et par­mi les rochers des mon­tagnes, disant aux mon­tagnes et aux rochers : “Crou­lez sur nous et cachez-nous loin de Celui qui siège sur le trône et de la colère de l’A­gneau.” Car il est arri­vé, le Grand Jour de sa colère et qui donc peut tenir ? (Apo­ca­lypse, VI, 9–17)

VII — Les Quatre Anges réten­teurs des vents et l’Onc­tion des Élus

Albrecht Dürer - L'Apocalypse de Saint-Jean - Les Quatre Anges rétenteurs des vents et l'Onction des Elus - Gravure sur bois - 39,5 x 28,2 cm

Albrecht Dürer — L’A­po­ca­lypse de Saint-Jean (7) — Les Quatre Anges réten­teurs des vents et l’Onc­tion des Élus — Gra­vure sur bois — 39,5 x 28,2 cm

Après quoi j’a­per­çus quatre Anges debout aux quatre coins de la terre, rete­nant les quatre vents de la terre pour qu’il ne souf­flât point de Vent, ni sur la terre, ni sur la mer, ni sur aucun arbre. Puis j’a­per­çus un autre Ange mon­ter de l’O­rient, por­tant le sceau du Dieu vivant; il cria d’une voix puis­sante aux quatre Anges aux­quels il fut don­né de mal­me­ner la terre et la mer : “Atten­dez pour mal­me­ner la terre et la mer et les arbres, que nous ayons mar­qué au front les ser­vi­teurs de notre Dieu.” Et j’ap­pris com­bien furent alors mar­qués du sceau : cent qua­rante quatre mille, de toutes les tri­bus des enfants d’Israël. (Apo­ca­lypse, VII, 1–4)

VIII — Les Sept Son­ne­ries de trom­pette des Anges

Albrecht Dürer - L'Apocalypse de Saint-Jean (8) - Les Sept Sonneries de trompette des Anges - Gravure sur bois - 39,3 x 28,1 cm

Albrecht Dürer — L’A­po­ca­lypse de Saint-Jean (8) — Les Sept Son­ne­ries de trom­pette des Anges — Gra­vure sur bois — 39,3 x 28,1 cm

Lors­qu’il ouvrit enfin le sep­tième sceau, il se fait au ciel un silence d’une demi-heure envi­ron. Je vis alors les sept anges en fac­tion devant Dieu : on leur don­na sept trom­pettes. Sur­vint un autre ange qui se pla­ça près de l’au­tel, un encen­soir d’or à la main. On lui remit quan­ti­té de par­fums à offrir avec les prières de tous les saints sur l’au­tel d’or qui fait face au trône. Ain­si la fumée des par­fums s’é­le­va avec les prières des saints, de la main de l’ange en face de Dieu. Cela fait, l’ange reprit l’en­cen­soir, le rem­plit de braises de l’au­tel et les lan­ça sur terre : il en advint coups de ton­nerre, voix, éclairs et séismes. Et les sept anges aux trom­pettes s’ap­prê­tèrent à en son­ner. Le pre­mier son­na de la trom­pette : une grêle de feu mêlée de sang se pré­ci­pi­ta sur le sol ; le tiers du sol brû­la ain­si que le tiers des arbres et toute plante verte. Le deuxième ange son­na de la trom­pette : une sorte de grande mon­tagne ardente se pré­ci­pi­ta dans la mer ; le tiers de la mer tour­na en sang, le tiers des créa­tures marines ani­mées mou­rut et le tiers des bateaux fut détruit. Le troi­sième ange son­na de la trom­pette : il chut du ciel une grande étoile qui flam­bait comme une torche, elle tom­ba sur le tiers des fleuves et sur les sources. Cette étoile s’ap­pelle “l’Ab­sinthe”. Ain­si le tiers des eaux tour­na en absinthe et bien des gens mou­rurent d’a­voir bu ces eaux empoi­son­nées. Le qua­trième ange son­na de la trom­pette : le tiers du soleil de la lune et des étoiles furent frap­pés, si bien qu’ils s’obs­cur­cirent d’un tiers, que le jour per­dit autant de sa clar­té et la nuit pareille­ment. A ce point de ma vision j’en­ten­dis un aigle qui pla­nait au zénith dire à haute voix : ” Mal­heur ! Mal­heur ! mal­heur aux habi­tants de la terre à cause des der­nières son­ne­ries de trom­pettes dont les trois anges vont son­ner” (Apo­ca­lypse VIII, 1–13) Et le cin­quième Ange son­na… Alors j’a­per­çus un astre qui de ciel avait chu sur la terre. On lui remit la clé du puits de l’a­bîme. Lors­qu’il eut ouvert ce puits, il en mon­ta une fumée comme celle d’une immense four­naise — le soleil et l’at­mo­sphère en furent obs­cur­cis. (Apo­ca­lypse, IX, 1–2)

IX — Les Quatre Anges de l’Euphrate

Albrecht Dürer - L'Apocalypse de Saint-Jean (9) - Les Quatre Anges de l'Euphrate - Gravure sur bois - 39,4 x 28,3 cm

Albrecht Dürer — L’A­po­ca­lypse de Saint-Jean (9) — Les Quatre Anges de l’Eu­phrate — Gra­vure sur bois — 39,4 x 28,3 cm

Et le sixième ange son­na. Alors j’entendis une voix venant des quatre cornes de l’au­tel pla­cé devant Dieu ; elle dit au sixième Ange por­tant trom­pette : “Relâche les quatre Anges enchaî­nés sur le grand fleuve Euphrate.” Et l’on déchaî­na les autres Anges qui se tenaient prêts pour l’heure et le jour et le mois et l’an­née, afin d’ex­ter­mi­ner le tiers des hommes. Leur armée comp­tait deux cent mil­lions de cava­liers : on m’en pré­ci­sa le nombre. Tels m’ap­pa­rurent en vision les mon­tures et leurs cava­liers : ceux-ci portent des cui­rasses de feu, d’hya­cinthe et de soufre ; quant aux che­vaux, leur tête est comme celle du lion, et leur bouche crache feu et fumée de soufre. Alors le tiers des hommes fut exter­mi­né par ces trois fléaux : le feu, la fumée et le soufre vomis de la bouche des che­vaux. Car la puis­sance des che­vaux réside en leur bouche : elle réside aus­si dans leurs queues celles-ci, en effet, ain­si que des ser­pents, sont munies de têtes, dont elles se servent pour nuire. (Apo­ca­lypse, lX, 13–19)

X — Saint-Jean dévo­rant le Livre

Albrecht Dürer - L'Apocalypse de Saint-Jean (10) - Saint Jean dévorant le Livre - Gravure sur bois - 39,1 x 28,4 cm

Albrecht Dürer — L’A­po­ca­lypse de Saint-Jean (10) — Saint Jean dévo­rant le Livre — Gra­vure sur bois — 39,1 x 28,4 cm

Puis la voix du ciel, que j’a­vais enten­due, me par­la de nou­veau : “Va prendre le petit livre ouvert dans la main de l’ange debout sur la mer et sur la terre.” Je m’en fus alors prier l’Ange de me remettre le petit livre et lui me dit : “Tiens, mange-le, il te rem­pli­ra les entrailles d’a­mer­tume, mais en ta bouche il aura la dou­ceur du miel.” Je pris le petit livre de la main de l’Ange et l’a­va­lai, dans ma bouche, il avait la dou­ceur du miel, mais quand je l’eus man­gé, il rem­plit mes entrailles d’a­mer­tume. (Apo­ca­lypse, X, 8–10)

XI — La Femme vêtue de soleil et le Dra­gon à sept têtes

Albrecht Dürer - L'Apocalypse de Saint-Jean (11) - La Femme vêtue de soleil et le Dragon à sept têtes - Gravure sur bois - 39,2 x 27,9 cm

Albrecht Dürer — L’A­po­ca­lypse de Saint-Jean (11) — La Femme vêtue de soleil et le Dra­gon à sept têtes — Gra­vure sur bois — 39,2 x 27,9 cm

Un signe gran­diose appa­rut au ciel : c’est une Femme ! le soleil l’en­ve­loppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles cou­ronnent sa tête; elle est enceinte et crie dans les dou­leurs et le tra­vail de l’en­fan­te­ment. Puis un second signe appa­rut au ciel : un énorme Dra­gon rouge-feu à sept têtes et dix cornes, chaque tête sur­mon­tée d’un dia­dème. Sa queue balaie le tiers des étoiles du ciel et les pré­ci­pite sur la terre. En arrêt devant la Femme en tra­vail, le Dra­gon s’ap­prête à dévo­rer son enfant aus­si­tôt né. Or la Femme mit au monde un entant mâle, celui qui doit mener toutes les nations avec un sceptre de fer. (Apo­ca­lypse, XII, 1–5)

XII — Le Com­bat de Saint Michel contre le Dragon

Albrecht Dürer - L'Apocalypse de Saint-Jean (12) - Le Combat de Saint Michel contre le Dragon - Gravure sur bois - 39,5 x 28,8 cm

Albrecht Dürer — L’A­po­ca­lypse de Saint-Jean (12) — Le Com­bat de Saint Michel contre le Dra­gon — Gra­vure sur bois — 39,5 x 28,8 cm

Alors une bataille s’en­ga­gea dans le ciel : Michel et ses Anges com­bat­tirent le Dra­gon. Et le Dra­gon ripos­ta appuyé par ses Anges, mais ils eurent le des­sous et furent chas­sés du ciel. On le jeta donc, l’é­norme Dra­gon, l’an­tique Ser­pent, le Diable ou le Satan, comme on l’ap­pelle, le séduc­teur du monde entier, on le jeta sur la terre et ses Anges furent jetés avec lui. (Apo­ca­lypse, XII, 7–9)

XIII — Le Dra­gon à sept têtes et la Bête aux cornes d’agneau

Albrecht Dürer - L'Apocalypse de Saint-Jean (13) - Le Dragon à sept têtes et la Bête aux cornes d'agneau - Gravure sur bois - 39,2 x 28,1 cm

Albrecht Dürer — L’A­po­ca­lypse de Saint-Jean (13) — Le Dra­gon à sept têtes et la Bête aux cornes d’a­gneau — Gra­vure sur bois — 39,2 x 28,1 cm

Alors je vis sur­gir de la mer une Bête por­tant sept têtes et dix cornes, sur ses cornes dix dia­dèmes, et sur ses têtes des titres blas­phé­ma­toires. Cette bête res­sem­blait à une pan­thère, avec des pattes comme celles d’un ours et la gueule comme une gueule de lion ; et le Dra­gon lui trans­mit sa puis­sance et son trône avec un empire immense. L’une de ses têtes parais­sait bles­sée à mort, mais sa plaie mor­telle avait été gué­rie : alors, émer­veillée, la terre entière sui­vit la Bête. On se pros­ter­na devant le Dra­gon, parce qu’il avait remit l’empire à la Bête ; et l’on se pros­ter­na devant la Bête en disant : “Qui égale la Bête, et qui peut lut­ter contre elle ?” (Apo­ca­lypse, XIII, 1–4) Et voi­ci qu’ap­pa­rut à mes yeux une nuée blanche sur laquelle était assis comme un Fils d’homme, ayant sur la tête une cou­ronne d’or et dans la main une fau­cille aigui­sée . (Apo­ca­lypse, XIV, 14)

XIV — L’A­do­ra­tion de l’A­gneau et le Can­tique des Élus

Albrecht Dürer - L'Apocalypse de Saint-Jean (14) - L'Adoration de l'Agneau et le Cantique des Elus - Gravure sur bois - 30,3 x 20 cm

Albrecht Dürer — L’A­po­ca­lypse de Saint-Jean (14) — L’A­do­ra­tion de l’A­gneau et le Can­tique des Élus — Gra­vure sur bois — 30,3 x 20 cm

Je regar­dai, et voi­ci, l’a­gneau se tenait sur la mon­tagne de Sion et avec lui cent qua­rante-quatre mille per­sonnes qui avaient son nom et le nom de son Père écrits sur le front.  (Apo­ca­lypse, XIV, 1) Après cela, je regar­dai, et voi­ci, il y avait une grande foule, que per­sonne ne pou­vait comp­ter, de toute nation, de toute tri­bu, de tout peuple, de toute langue. Ils se tenaient devant le trône et devant l’A­gneau, revê­tus de robes blanches. Et ils criaient d’une voix forte, en disant : “Le salut est à notre Dieu qui est assis sur le trône et à l’a­gneau.” (Apo­ca­lypse, VII, 9–10)

XV — La Grande Pros­ti­tuée de Babylone

Albrecht Dürer - L'Apocalypse de Saint-Jean (15) - La Grande Prostituée de Babylone - Gravure sur bois - 39,2 x 28,8 cm

Albrecht Dürer — L’A­po­ca­lypse de Saint-Jean (15) — La Grande Pros­ti­tuée de Baby­lone — Gra­vure sur bois — 39,2 x 28,8 cm

Puis un des sept anges qui tenaient les sept coupes vint et il m’a­dres­sa la parole, en disant : “Viens, je te mon­tre­rai le juge­ment de la grande pros­ti­tuée qui est assise sur les grandes eaux. C’est avec elle que les rois de la terre se sont livres à l’im­pu­di­ci­té, et c’est du vin de son impu­di­ci­té que les habi­tants de la terre se sont enivrés.” Et il me trans­por­ta en esprit dans un désert. Et je vis une femme assise sur une bête écar­late, pleine de noms de blas­phème, ayant sept têtes et dix cornes. Cette femme était vêtue de pourpre et d’é­car­late, et parée d’or, de pierres pré­cieuses et de perles. Elle tenait dans sa main une coupe d’or, rem­plie d’a­bo­mi­na­tions et des impu­re­tés de sa pros­ti­tu­tion. Sur son front était ins­crit un nom, un mys­tère : Baby­lone la grande, la mère des impu­diques et des abo­mi­na­tions de la terre.(Apocalypse, XVII, 1–5) Un Ange puis­sant prit alors une pierre, comme une grosse meule, et la jeta dans la mer en disant : “Ain­si, d’un coup, on jet­te­ra Baby­lone, la grande cité, on ne la ver­ra jamais plus.”(Apocalypse, XVIII, 21)

XVI — L’Ange à la clef de l’Abîme

Albrecht Dürer - L'Apocalypse de Saint-Jean (16) - L'Ange à la clef de l'Abîme - Gravure sur bois - 39,3 x 28,3 cm

Albrecht Dürer — L’A­po­ca­lypse de Saint-Jean (16) — L’Ange à la clef de l’A­bîme — Gra­vure sur bois — 39,3 x 28,3 cm

Puis je vis un Ange des­cendre du ciel, tenant à la main la cIef de l’A­bîme, ain­si qu’une énorme chaîne. Il maî­tri­sa la Dra­gon, l’an­tique Ser­pent — “c’est le Diable, Satan” — et l’en­chaî­na pour mille années. Il le jeta dans l’A­bîme, tira sur lui les ver­rous, appo­sa des scel­lés, afin qu’il ces­sât de four­voyer les nations jus­qu’à l’a­chè­ve­ment des milles années. Après quoi, il doit être relâ­ché pour un peu de temps. (Apo­ca­lypse, XX, 1–3) Puis je vis un ciel nou­veau, une terre nou­velle — le pre­mier ciel, en effet, et la pre­mière terre ont dis­pa­rus, et de mer, il n’y en a plus. Et je vis la Cité sainte, Jéru­sa­lem nou­velle, qui des­cen­dait du ciel, de chez Dieu ; elle s’est faite belle, comme une jeune mariée parée pour son époux. J’en­ten­dis alors une voix cla­mer, du trône : “Voi­ci la demeure de Dieu avec les hommes. Il aura sa demeure avec eux ; ils seront son peuple, et lui, Dieu-avec-eux, sera leur Dieu. Il essuie­ra toute larme de leurs yeux de mort, il n’y en aura plus, car l’an­cien monde s’en est allé. Il me trans­por­ta donc en esprit sur une mon­tagne de grande hau­teur, et me mon­tra la Cité sainte, Jéru­sa­lem, qui des­cen­dait du ciel, de chez Dieu, avec en elle la gloire de Dieu. Elle res­plen­dit autant qu’une pierre des plus pré­cieuses, comme du jaspe cris­tal­lin. Elle est munie d’un rem­part de grande hau­teur pour­vu de douze portes près des­quelles il y a douze Anges et des noms ins­crits, ceux des douze tri­bus des enfants d’lsraël.(Apocalypse, XXI, 14 et 10–12).

Billet réa­li­sé grâce aux extraits de l’A­po­ca­lypse de Saint-Jean dis­po­nibles en légendes des gra­vures sur le site de l’Uni­ver­si­té de Liège. Les gra­vures sont dis­po­nibles sur le site de la Connec­ti­cut Col­lege Wet­more Print Col­lec­tion.

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