Mini­ma­liste du same­di matin #11

C’est moi ou alors je com­mence à res­sen­tir la dou­ceur de vivre ? Fina­le­ment, ce n’est pas grand chose, ou alors, ce n’est qu’illu­sion. Il fait chaud ce matin, j’ai fer­mé les stores à moi­tié. En tenue de nuit en train d’é­crire. Le petit prend son petit déjeu­ner dans le silence du matin qui flambe. Pas un son à part le chant des oiseaux. Oui, là, pour l’ins­tant, il fait bon vivre.

[audio:kumomi.xol]

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Osa­ka Monau­rail, funk authentique

Il est tout à fait pos­sible que vous n’ai­miez pas le funk. Mais le vrai funk, celui qu’on joue avec des ins­tru­ments hors d’âge dont le ver­nis s’é­caille et qu’on chante dans des micros à la mem­brane déli­cate, qu’on enre­gistre uni­que­ment sur des vinyles, ça c’est impos­sible que vous n’ai­miez pas. Il y a le funk et ce funk, qu’on entend en accom­pa­gne­ment de Mar­va Whit­ney, celui des Dap Kings et consorts. Osa­ka Monau­rail font par­tie de ces doux dingues que ne pensent que funk, boivent et mangent funk. Et sur­tout, ils sont… Japo­nais. Ce qui peut paraître éton­nant ne l’est pas tant que ça. Les Japo­nais sont des fous de son pur et la plu­part des introu­vables d’ar­tistes en tout genre, les fameux « imports Japon » viennent du pays du soleil levant, ce sont les seuls à aimer se plon­ger des heures et des heures pour gra­ver des titres impro­bables avec un son proche de la perfection.
C’est par­ti avec cette introduction.

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Le chan­teur s’ap­pelle Ryo Naka­ta, il est Japo­nais, chante en japo­nais (même quand il chante en anglais, on dirait du japo­nais), et c’est un pur fun­ky­man qui ne jure que par le « one », le prin­cipe de base du funk qui veut que c’est le pre­mier temps du tem­po qui prend toute l’in­ten­si­té. Écou­tez cette voix qui vous rap­pel­le­ra quel­qu’un, écou­tez ces ins­tru­ments fié­vreux… Après ça, vous aime­rez for­cé­ment le funk. Second acte.

[audio:osaka.xol]

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Cette ville est un autre monde, dedans, un monde flo­ris­sant (4ème partie)

En étu­diant les visages de Paris à tra­vers l’his­toire, depuis les pré­misses de son exis­tence, avant même que Paris ne soit Lutèce(1), lorsque le Pari­sis, bas­sin limo­neux fer­tile de la val­lée séqua­nienne était exploi­té par les Pari­sii(2) pour sa pierre, son cal­caire blanc que l’on trouve jusque dans les murs du châ­teau de Ver­sailles, et cela jus­qu’à nos jours, on voit tout à coup se des­si­ner l’or­ga­ni­sa­tion d’une ville autour de son centre, éta­bli autour des anciens thermes de Clu­ny et de l’île de la Cité. Il en aura fal­lu de l’au­dace pour s’ins­tal­ler sur cette grande île au milieu du fleuve, à une époque où le génie civil n’é­tait pas vrai­ment au faîte de sa gloire et où le fleuve était régu­liè­re­ment pris dans les glaces qui en fon­dant détrui­saient avec une impres­sion­nante constance les ponts de bois, et cela jus­qu’au XVIè siècle. Mais le lieu revê­tait un carac­tère stra­té­gique par­ti­cu­lier et bien vite l’en­droit fut construit, for­ti­fié et pla­cé au centre de la vie de cette nou­velle ville. Son empla­ce­ment sur le fleuve en fit vite un lieu de pas­sage pri­vi­lé­gié tout d’a­bord pour le com­merce flu­vial. De riches mar­chands trouvent leur compte dans cette acti­vi­té et les indus­triels tirent par­ti du flux de la Bièvre pour éta­blir mégis­se­ries, tan­ne­ries et autres acti­vi­tés tex­tiles. Les ponts sont mis à pro­fit pour la construc­tion de mou­lins qui four­ni­ront la farine néces­saire à la cuis­son du pain au four banal (le four est à l’é­poque cen­tra­li­sé pour des ques­tions d’im­po­si­tion, et le plus connu se trou­vait alors… rue du Four). Éga­le­ment, la pré­sence des ponts per­met de ren­for­cer les échanges entre le nord et le sud et hos­tel­le­ries et auberges font leur beurre avec les com­mer­çants et les voya­geurs de pas­sage. La vie prend forme et très vite Paris devient la plus grande ville du monde occidental.

Île de la Cité — Frères Lim­bourg — Mois de Juin — Les Très Riches Heures du Duc de Berry

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Mini­ma­liste du dimanche soir au rythme d’un kidung, à Pujung ou à Sawan #10

Dire que j’é­cris peu est un euphé­misme. Je n’é­cris pas du tout. L’autre jour, et l’autre encore, à deux reprises, mon jour­nal a resur­gi de mon havre­sac pour m’é­cou­ter parler.
Le pre­mier jour, je n’ai fait que bavas­ser et répé­ter encore et tou­jours les mêmes lita­nies. Le second jour, j’ai véri­ta­ble­ment écrit. J’ai écrit à pro­pos d’une femme qui se trou­vait dans le train, face à moi tan­dis que j’al­lais au tra­vail. Elle était blonde, avait de beaux yeux bleus, la peau hâlée et elle por­tait une veste en toile blanche sur un cache-cœur tur­quoise et cho­co­lat. Elle devait avoir mon âge et avait dans le regard suf­fi­sam­ment d’in­ten­si­té pour atti­rer mon atten­tion, et un je-ne-sais-quoi de désa­bu­sé qui m’a fait me détour­ner de ma lec­ture. Une seule bague assez grosse mais sobre. Il s’est pas­sé quelque chose.
Je pense que c’est à ce moment-là que j’ai com­pris qu’il fal­lait que je m’y remette. J’aime l’i­dée que cette phrase puisse être assez équi­voque pour faire sourire.
Alors, je suis par­ti du prin­cipe qu’il fal­lait que j’é­crive de manière sui­vie, rela­ti­ve­ment intense, qu’il fal­lait pour cela que je me plie à un exer­cice de dis­ci­pline, et cette his­toire pour­rait être le début d’une autre his­toire, à la manière des contes enchâs­sés des Mille et une nuits (écoute bien la sono­ri­té de ce titre en arabe: ألف ليلة وليلة, Elf laï­la wa laï­la). Alors je ne sais pas bien pour com­bien de temps ni pour­quoi, mais je sais qu’il faut que je recom­mence à écrire.
Le poi­son coule à nou­veau dans mes veines, et l’an­ti­dote est au bout de mes doigts.

[audio:gong.mp3]

Je crois que je me cherche encore, comme si mon iden­ti­té était en constante mou­vance, dans un flou que je n’ar­rive pas à cer­ner moi-même. La ques­tion du bon­heur est au centre de tout ceci, et consti­tue une quête dans laquelle on a des rêves à tuer, d’autres à faire naître et d’autres encore à entre­te­nir. Mais après tout, c’est cer­tai­ne­ment mieux que de ne pas savoir ce qu’on veut ou de res­ter atten­tiste, non ? Ce qui est plai­sant, c’est que le monde est rem­pli d’his­toires et lorsque soi-même on ne sait plus se les racon­ter, il y a tou­jours plein d’his­toires à dis­po­si­tion pour s’en satis­faire. Les his­toires, les racon­ter ou les écou­ter, le seul moyen de ne pas s’en­dor­mir en silence. Ce n’est pas pour rien que les enfants les attendent tous les soirs.

Demain sera un jour nou­veau, un énième jour dont je ne sau­rais peut-être pas quoi faire. J’é­cri­rai cer­tai­ne­ment quelques petites his­toires dans mon jour­nal et je com­men­ce­rai L’art du haut Moyen-Age de Pio­tr Sku­bis­zews­ki que je traine comme une âme en peine depuis que j’ai com­pris qu’il était épui­sé et qu’il fau­drait pour l’ins­tant me conten­ter de cette édi­tion que j’ai emprun­té à la bibliothèque.

Quand j’é­tais étu­diant, j’é­cou­tais jusque tard dans la nuit des sta­tions de radio impro­bables, et notam­ment une sur laquelle quelque fois on arri­vait à entendre les per­cus­sions bali­naises, des rythmes com­plè­te­ment étran­gers, des sono­ri­tés criardes et répé­ti­tives. C’est ce que je vou­lais retrou­ver pour ce billet qui est tout de même le deux-cen­tième de ma collection.

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Fai­seurs de lumière I

Au creux des reins de cette période sen­suelle qu’est le Moyen-Âge se nichent des hommes qui avaient le don des belles choses et qui ont pas­sé leur vie à employer leur don excep­tion­nel pour le des­sin et la pein­ture afin d’illus­trer la vie de leur époque, les évé­ne­ments qui ont mar­qué l’his­toire et les récits et les hauts-faits des Grands Hommes. Concré­tion des arts gra­phiques de cette période qu’on appelle la Pre­mière Renais­sance, l’En­lu­mi­nure recèle toutes les splen­deurs et les plus belles tech­niques d’une période plus roman­tique qu’il n’y paraît. Les ins­tru­ments et les cou­leurs eux-mêmes sont por­teurs de noms fan­tas­ma­tiques ; calame, vélin, let­trine, sépia, azu­rite et orpiment…
Voi­ci un tour d’ho­ri­zon des plus belles œuvres et des plus grands fai­seurs de lumière de cette forme d’art gra­phi­que­ment et natu­rel­le­ment haute en couleurs.

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