Por­traits de sul­tans vénitiens

Exé­cu­tés par un peintre ano­nyme de Vérone un peu avant 1580, ces repré­sen­ta­tions des sul­tans otto­mans de l’é­poque de la Renais­sance ont été réa­li­sées à la demande du Grand Vizir Sokol­lu Meh­met Paşa et sont expo­sées à Venise. On sait que l’au­teur, depuis son ate­lier ita­lien, pei­gnit les por­traits des sul­tans sans même avoir mis le pied à Istanbul…

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Cana­let­to — L’in­té­rieur de la basi­lique Saint-Marc le Ven­dre­di Saint — 1730

Ce tout petit tableau (33 x 22,5 cm) de Cana­let­to est expo­sé actuel­le­ment au Musée Jac­que­mart-André pour l’ex­po­si­tion Cana­let­to-Guar­di. Il fait par­tie d’un petit lot de pein­tures excep­tion­nel­le­ment prê­té par la Cou­ronne du Royaume-Uni puis­qu’il fait par­tie des col­lec­tions per­son­nelles de la Reine d’An­gle­terre. Il n’y aura peut-être pas dans cette vie d’autre oppor­tu­ni­té de le voir expo­sé. Cette vue (vedu­ta) est rare à plus d’un titre puis­qu’on le sait, Cana­let­to avait pour sujet de pré­di­lec­tions ces vues de Venise que lui com­man­daient les riches visi­teurs de Venise. Cette scène d’in­té­rieur est donc une qua­si excep­tion. D’autre part, il est à noter que la scène se déroule lors d’une céré­mo­nie reli­gieuse, ce qui n’est pas le fond de com­merce du peintre, et en l’oc­cur­rence, c’est la célé­bra­tion du Ven­dre­di Saint. Ce qui nous per­met de savoir cela, c’est la pré­sence sous le bal­da­quin visible dans le fond, d’un sar­co­phage reli­quaire repré­sen­tant le saint Sépulcre que l’on sort de son taber­nacle le jeu­di saint à la veille de Pâques.

Dans cette pers­pec­tive exa­gé­rée qui per­met de voir la basi­lique dans son ensemble, comme au tra­vers d’un objec­tif grand-angle, on peut com­prendre que le peintre a sou­hai­té expri­mer l’im­pres­sion de gran­deur don­née par l’es­pace du bâti­ment reli­gieux. On voit aus­si qu’il a volon­tai­re­ment sou­hai­té rendre la cha­leur des lieux et de la lumière venant de chan­delles en mas­quant ce qui fait prin­ci­pa­le­ment l’in­té­rêt du lieu ; les mosaïques. Celles-ci sont à peine visibles, mais en revanche, la lueur des bou­gies se réver­bé­rant sur la croix et le fil de l’en­cen­soir créent une sen­sa­tion de proxi­mi­té et d’in­ti­mi­té, exa­cer­bée par la lumière se réflé­chis­sant sur la moi­tié supé­rieure des corps des fidèles.

De ce qui doit être une céré­mo­nie pleine de fer­veur se dégage au final une étrange ambiance silen­cieuse, solen­nelle, chaleureuse…

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Un opé­ra de Vival­di, Arsil­da, regi­na di Ponto

Un très bel opé­ra en trois actes d’Anto­nio Vival­di (RV 700) com­po­sé en 1715 sur un livret de Dome­ni­co Lal­li, don­né pour la pre­mière fois au Tea­tro San Ange­lo de Venise, le 27 octobre 1716. Ici, un aria par­ti­cu­liè­re­ment émou­vant, La tiran­na avver­sa sorte, chan­té par le ténor fin­nois Topi Leh­ti­puu, sur l’al­bum Aria per tenore avec l’en­semble I Bar­ro­chis­ti diri­gé par Die­go Faso­lis (Naïve clas­sics © 2010)

Pho­to © Ste­fa­no Corso

[audio:arsilda.xol]

Le livret sur le site Libret­ti der Musik­ges­chicht­li­chen Biblio­thek des Deut­schen His­to­ri­schen Ins­ti­tuts in Rom.

 

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Mon­tes­quieu à Venise

Anto­nio Canal, dit Cana­let­to
Vue de l’en­trée de l’Ar­se­nal — 1732

Charles-Louis de Secon­dat, baron de La Brède et de Mon­tes­quieu, plus connu sous le nom de Mon­tes­quieu, au cœur de ses Lettres Per­sanes (1721) bros­sa un tableau de Venise qui en dit long sur son rap­port avec la mer et son éton­nante situation :

On peut avoir vu toutes les villes du monde et être sur­pris en arri­vant à Venise.
On sera tou­jours éton­né de voir une ville, des tours et des mos­quées sor­tir de des­sous de l’eau et de trou­ver un peuple innom­brable dans un endroit où il ne devrait y avoir que des poissons.

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Motet­to RV626 — In furore ius­tis­si­mae — Anto­nio Vivaldi

Voi­ci un motet plein d’ar­deur et de viva­ci­té, comme dit dans le titre, une pièce d’une exces­sive inten­si­té dont je ne livre ici que la pre­mière par­tie. Les trois mou­ve­ments sui­vants sont beau­coup plus calmes et d’une rare beau­té. On entend par­fai­te­ment l’exal­ta­tion reli­gieuse dont les pièces sui­vantes signent le calme et le retour à la fer­veur. Tout en légè­re­té, tout en finesse, du Vival­di au som­met de son art.
Un album savant et plein de fureur de la col­lec­tion teso­ri del pie­monte, vol. 31, ‘In furore’, ‘Lau­date pue­ri’ e concer­ti sacri. San­drine Piau, sopra­no, Otta­vio Dan­tone, diret­tore.

[audio:motetto.xol]

I.Aria — In furore ius­tis­si­mae — Allegro

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