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Tombes secrètes (Cléo­pâtre, Marc-Antoine, Alexandre III de Macé­doine et Saint-Philippe)

Des fouilles menées entre 2008 et 2009 sur le site d’A­bou­sir, autre­fois Tapo­si­ris Magna, non loin d’A­lexan­drie, ont révé­lé la pré­sence d’une sta­tue de gra­nit noir repré­sen­tant cer­tai­ne­ment le roi grec d’Égypte Pto­lé­mée IV. Si le temple était consi­dé­rée comme de peu d’im­por­tance, les fouilles récentes ont démon­tré l’exis­tence d’un cime­tière dans lequel une dou­zaine de momies ont été mises au jour, ain­si qu’une ving­taine de tombes et près de deux cents sque­lettes. Le carac­tère sacré du lieu ain­si que l’é­poque d’en­se­ve­lis­se­ment laissent pré­sa­ger que ces tombes pour­raient avoir accueilli les corps de la très célèbre reine Cléo­pâtre VII Thea Phi­lo­pa­tôr ain­si que celle de son amant, le géné­ral romain Marc-Antoine. Ils auraient été enter­rés dans cet endroit pour évi­ter le van­da­lisme et conser­ver le lieu sacré dans une période de troubles poli­tiques impor­tants. La décou­verte dans ces tombes taillées dans le cal­caire d’un petit buste en albâtre de toute beau­té ain­si que d’un masque funé­raire d’homme et de vingt-deux pièces à l’ef­fi­gie de la reine laissent pen­ser qu’il s’a­gi­rait bien de ces deux tombes. Voir l’ar­ticle du Natio­nal Geo­gra­phic.

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don Pie­tro Gnoc­chi, sonates IX et XIII

Voi­ci un com­po­si­teur abso­lu­ment confi­den­tiel, un de ceux qui res­tent dans l’ombre des grandes tra­vées d’é­glises baroques, der­rière les para­vents des chambres dans les­quelles on ne joue qu’une cer­taine musique, une musique pour l’âme, une musique qui réchauffe les corps et qui ne fait jamais de mal. A une époque où l’on ne peut se conten­ter d’une seule acti­vi­té, don Pie­tro Gnoc­chi, non content d’a­voir com­po­sé une soixan­taine de messes, dont cer­tains requiem, était éga­le­ment his­to­rien et géo­graphe, à la tête d’une volu­mi­neuse his­toire des colo­nies de la Grèce ancienne en 25 tomes.

Voi­ci deux extraits de très belles sonates, réédi­tés récem­ment et inter­pré­tées par Brixia Musi­ca­lis (Sonate a tre) :

Pho­to © Uqbar

[audio:SonataXIII.xol]

Sona­ta XIII in re minore — Grave
(oboe, vio­li­no, vio­lon­cel­lo, arci­liu­to & clavicembalo)

[audio:SonataIX.xol]

Sona­ta IX in mi minore — Lar­go, Arcate distese
(vio­li­no I e II, vio­lon­cel­lo, arci­liu­to & organo)

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Ka mate (je suis en vie)

Les légendes racontent par­fois de belles his­toires, à l’op­po­sé des cinq mille ver­sions qu’on peut entendre par­tout lors des matches de rug­by… Le haka n’est pas du tout un chant guer­rier, ni un chant de bien­ve­nue comme on n’ar­rête pas de nous le rabâ­cher, ni non plus un chant qui remonte à des temps immé­mo­riaux mais bien un chant de joie qui célèbre un sau­veur, une his­toire de gloire qui date du XIXè siècle… Ver­sion ori­gi­nale du ka mate :

On raconte que, vers 1820, le chef māo­ri Te Rau­pa­ra­ha venait d’é­chap­per à une tri­bu enne­mie, le Nga­ti Tuw­ha­re­toa. Les guer­riers du Nga­ti Tuw­ha­re­toa appro­chaient. Te Rau­pa­ra­ha enten­dait déjà leurs incan­ta­tions, quand il ren­con­tra Te Wha­re­ran­gi, chef de la région Rotoai­ra, et lui deman­da sa pro­tec­tion. Te Wha­rean­gi, d’a­bord hési­tant, per­mit fina­le­ment à Te Rau­pa­ra­ha de se cacher dans son “kuma­ra pit”, un genre de fosse où les Māo­ris sto­ckaient leurs kuma­ras (patates douces).
La tri­bu enne­mie se rap­pro­chait encore et Te Rau­pa­ra­ha, bien que caché au fond de la fosse, était cer­tain d’être décou­vert et tué ; il se répé­tait tout bas « je meurs, je meurs ».
Quand il se ren­dit compte que ses enne­mis ne l’a­vaient pas trou­vé, Te Rau­pa­ra­ha se mit à crier “Ka Ora, Ka Ora ! je vis, je vis ! L’homme « poi­lu » qui est allé cher­cher le soleil l’a fait briller à nou­veau ! Le soleil brille”. (Te Rau­pa­ra­ha par­lait de Te Wha­re­ran­gi, qui était célèbre pour son corps très velu.)
Lit­té­ra­le­ment , “Upane” veut dire « marches ». Peut-être Te Rau­pa­ra­ha criait-il “upane” à chaque marche gra­vie pen­dant son retour vers le grand soleil et la liber­té. Une fois sor­ti de la fosse, Te Rau­pa­ra­ha aurait dan­sé son Haka de joie devant les deux chefs, Te Wha­re­ran­gi et Te Rangikoaea.
Voi­ci les paroles du Ka mate en māo­ri et en fran­çais  : Paroles ori­gi­nales du haka Ka Mate :

Rin­ga Pakia Uma Tiraha
Turi whatia
Hope whai ake
Waeu­wae taka­hia kia kino
Ka mate ! Ka mate !
Ka ora ! Ka ora !
Tenei te tan­ga­ta puhuruhuru
Nana nei i tiki mai, wha­kaw­hi­ti te ra
A hupane ! A kaupane !
A hupane ! A kaupane !
Whi­ti te ra !
Hi !

Tra­duc­tion des paroles du haka Ka Mate :

Frap­pez des mains sur les cuisses
Que vos poi­trines soufflent
Pliez les genoux
Lais­sez vos hanches suivre le rythme
Tapez des pieds aus­si fort que vous pouvez
C’est la mort ! C’est la mort !
C’est la vie ! C’est la vie !
Voi­ci l’homme poilu
Qui est allé cher­cher le soleil, et l’a fait briller de nouveau
Faites face ! Faites face en rang !
Faites face ! Faites face en rang !
Soyez solides et rapides devant le soleil qui brille !”

Source Wiki­pe­dia

Haka dans les stu­dios de la BBC

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La route vers l’Orient

Le célèbre mis­sion­naire basque Saint Fran­çois-Xavier (dont le vrai nom est tout de même Fran­cis­co de Jas­so y Azpi­li­cue­ta) a débar­qué sur les côtés du Japon, en août 1549, à Kago­shi­ma dans le but de conver­tir ces terres extrêmes au culte du Dieu unique (et acces­soi­re­ment d’ou­vrir quelques routes com­mer­ciales pro­fi­tables avec ces peuples qui n’é­tant pas chré­tiens se trou­vaient être dans le plus grand dénue­ment spi­ri­tuel, donc sau­vages) avec le suc­cès qu’on connaît puisque les Japo­nais sont pour la plu­part… boud­dhistes shintō. Le pari de conver­tir un peuple dont la reli­gion tient presque de la phi­lo­so­phie ani­miste et qui place en toute chose un esprit doué de volon­té propre était un vrai challenge.
Il reste aujourd’­hui au Japon quelques églises gar­nies de tata­mis, mais il y a tout de même quelques 537 000 japo­nais qui se déclarent aujourd’­hui Kiri­shi­tan (chré­tien).
Jor­di Savall et l’en­semble Hes­pè­rion XXI, ain­si que la Capel­la Reial de Cata­lu­nya se sont asso­ciés pour res­ti­tuer l’am­biance musi­cale de cette période au tra­vers d’une expé­rience met­tant en scène des musi­ciens “occi­den­taux” sur les pièces de musique sacrée et des musi­ciens japo­nais pour les pièces de l’é­poque dite du com­merce Nam­ban ou Nan­ban (ou période du com­merce avec les bar­bares du sud — 南蛮貿易時代).

Nan­ban (南蛮, lit­té­ra­le­ment « Bar­bare du Sud », aus­si retrans­crit Nam­ban) est un mot japo­nais qui désigne à l’o­ri­gine la popu­la­tion d’A­sie du Sud et du Sud-Est, sui­vant un usage chi­nois pour les­quels les peuples « bar­bares » situés dans les quatre direc­tions ont une dési­gna­tion spé­ci­fique en fonc­tion de celle-ci. Au Japon, le mot prend un nou­veau sens pour dési­gner les Euro­péens lorsque ceux-ci arrivent au Japon à par­tir de 1543, d’a­bord du Por­tu­gal, puis d’Es­pagne, puis plus tard des Pays-Bas et d’An­gle­terre. Les Néer­lan­dais, Anglais et Russes sont alors plus sou­vent sur­nom­més Kōmō (紅毛), ce qui signi­fie « che­veux rouges ». Le mot Nan­ban est alors consi­dé­ré comme appro­prié pour les nou­veaux visi­teurs, dans la mesure où ils viennent du Sud par bateau, et dans celle où leurs manières sont consi­dé­rées comme non sophis­ti­quées par les Japo­nais. (Wiki­pe­dia)

Voi­ci une très belle pièce de cet album, com­po­sée par Cristó­bal de Morales, une pièce médi­ta­tive repré­sen­ta­tive de ce superbe tra­vail orches­tré par Jor­di Savall.
Regum cui, invi­ta­to­rium.

[audio:morales.xol]


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Bâo­li

Cette curieuse struc­ture por­tant le nom étrange de bâo­li(1) est en réa­li­té un puits à degrés. Celui de Chand en est un exem­plaire assez sur­pre­nant car situé dans une région semi-déser­tique, arro­sée pen­dant trois mois de l’an­née par la mous­son, il est plan­té au milieu d’une ville de moyenne impor­tance, por­tant le nom de Abha­ne­ri. La construc­tion datant du IXème siècle, com­porte en tout 3500 marches sur 13 étages, pour une pro­fon­deur de 30 mètres et n’est pas qu’un simple puits des­ti­né à récol­ter les eaux de pluie ; il sert éga­le­ment de réser­voir pour l’ir­ri­ga­tion des plaines et cer­tai­ne­ment acces­soi­re­ment de lieu de repos rafraî­chis­sant. Ce qui est éton­nant, c’est qu’en plus d’a­voir une forme de pyra­mide inver­sée, sa struc­ture pré­sente des marches dis­po­sées de telle sorte à repro­duire le même motif géo­mé­trique mais à l’en­vers. La fonc­tion esthé­tique est très cer­tai­ne­ment sou­te­nue par une fonc­tion sym­bo­lique, voire reli­gieuse, mais il est dif­fi­cile de la déter­mi­ner de nos jours, même si on se doute que ces bâo­lis jouent un rôle dans les ablu­tions rituelles hindoues.

On trouve sur­tout ces monu­ments en forme de zig­gou­rats inver­sées dans l’ouest de l’Inde, là où le cli­mat est chaud et humide.

Bâo­li de Chand, Abhaneri

Bâo­li de Pan­na Mia

Bâo­li Ada­laj Vav

Loca­li­sa­tion du bâo­li de Chand sur Google Maps.

Notes :
(1) baw­di (Hin­di: बावड़ी), bao­li (Hin­di: बावली), vaav (Guja­ra­ti: વાવ)

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