Empe­reurs infor­tu­nés de Byzance (3) : Quelques infor­tu­nés empe­reurs jus­qu’aux peurs insen­sées de l’Arménien

A la suite d’Irène l’A­thé­nienne, écar­tée du pou­voir, vien­dra son logo­thète (sur­in­ten­dant des finances) qui régne­ra sous le nom de Nicé­phore Ier et qui res­te­ra sur le trône pen­dant neuf. La fin de son règne s’a­che­va brus­que­ment à la bataille de Plis­ka lorsque son rival, le khan bul­gare Krum lui cou­pa lui-même la tête et avait l’ha­bi­tude de se ser­vir du crâne de son enne­mi comme d’un calice… Son suc­ces­seur, Michel Ier Rhan­ga­bé ne règne que deux ans. Per­son­nage sans enver­gure aux prises de déci­sions contra­dic­toires, il engage une bataille contre les Bul­gares où son futur suc­ces­seur, Léon, se désen­gage avec son bataillon. L’ar­mée byzan­tine est mas­sa­crée, Michel revient à Constan­ti­nople défait et abdique en 813. Il se retire dans un monas­tère et meurt un an plus tard. Léon V est alors cou­ron­né. (more…)

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Empe­reurs infor­tu­nés de Byzance (2) : la Basi­lis­sa et l’Aveugle

Constan­tin VI, Irène l’A­thé­nienne, Léon III, Constan­tin V et Léon IV

Léon IV le Kha­zar, qui fut empor­té par son amour immo­dé­ré des richesses dorées et des bre­loques et en par­ti­cu­lier de sa cou­ronne fétiche, était le père d’un des empe­reurs les plus mal­chan­ceux de l’his­toire de Constan­ti­nople, Constan­tin VI, fils d’I­rène l’A­thé­nienne. A la mort de son père, n’ayant que 9 ans, sa mère prit la régence de l’Em­pire, réta­blis­sant et per­met­tant pour un temps le culte des icônes qui fut à cette époque un des enjeux majeurs de la poli­tique reli­gieuse (concile de Nicée II). Per­son­nage des plus effa­cés, sans réel pou­voir, com­plè­te­ment étouf­fé par une mère qui de régente se fait nom­mer basi­lis­sa (βασίλισσα, reine) à la suite du suc­cès de ce concile, Constan­tin, jaloux de son pou­voir, s’al­lie aux ico­no­clastes pour reprendre les rênes de l’Em­pire, sans réel suc­cès. Ses défaites face aux Bul­gares qui poussent aux portes de Constan­ti­nople et son image désas­treuse liée au fait qu’il ait divor­cé puis se soit rema­rié avec une incon­nue, Théo­do­ra, que le peuple même appe­lait son auguste putain, en firent un empe­reur détes­té du peuple autant que de sa cour, qu’il a réus­si à se mettre à dos par une savante manœuvre par­ti­cu­liè­re­ment éclai­rante sur sa couar­dise : (more…)

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La tolé­rance de Constantin

En ces temps trou­blés, il est bon de retour­ner aux fon­da­men­taux, comme cet édit qui amor­ça la nais­sance de l’Em­pire Romain d’O­rient. Un texte clair, simple, un édit de tolérance.

A par­tir de ce jour, que celui qui veut suivre la foi chré­tienne la suive libre­ment et sin­cè­re­ment, sans être inquié­té ou moles­té d’au­cune manière. Nous avons tenu à faire connaître cela à Ton Excel­lence [le pré­fet de Nico­mé­die] pour que tu n’i­gnores point que nous avons accor­dé aux chré­tiens la liber­té la plus com­plète, la plus abso­lue de pra­ti­quer leur culte. Et puisque nous l’a­vons accor­dée aux chré­tiens, il doit être clair à Ton Excel­lence qu’en même temps est accor­dée aus­si aux adeptes des autres reli­gions le droit plein et entier de suivre leur cou­tume et leur foi et d’u­ser de leur liber­té de véné­rer les dieux de leur choix, cela pour la paix et tran­quilli­té de notre temps.

Édit de Milan signé par Constan­tin Ier et Licinius,
empe­reurs romains en 313,
cité dans LAC­TANCE, De mor­ti­bus per­se­cu­to­rum, 48, 4–8.

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Empe­reurs infor­tu­nés de Byzance (1) : La cou­ronne mau­dite du Khazar

Mon­naie byzan­tine repré­sen­tant l’Em­pe­reur Léon IV le Khazar
et son père Constan­tin V Copronyme

Par­mi les per­son­nages hau­te­ment sym­pa­thiques qui régnèrent sur Constan­ti­nople, on en trouve quelques uns d’une même lignée qui furent direc­te­ment impli­qués dans la que­relle ico­no­claste. Petit fils de Léon III l’I­sau­rien, fils de Constan­tin V Copro­nyme, Léon IV le Kha­zar fut inves­ti co-empe­reur par son père à l’âge de 1 an, et gou­ver­na réel­le­ment en 775 à la mort de son père alors qu’il venait d’at­teindre l’âge de 25 ans. Cor­rom­pu, sans réel cha­risme, Léon IV a une telle bonne image et une telle pré­sence qu’on le sur­nomme le Kha­zar en rai­son des ori­gines… de sa mère. Per­son­nage sans grand inté­rêt, il ten­ta de conti­nuer mol­le­ment la poli­tique de per­sé­cu­tion des ado­ra­teurs de saintes images qu’a­vait ini­tié son grand-père, sans grande convic­tion. En revanche, il appa­raît comme par­ti­cu­liè­re­ment ama­teur de richesse et de gran­deur, au point d’en deve­nir com­plè­te­ment malade. Il meurt à l’âge de 30 ans d’a­voir trop aimé l’or. En témoigne cet extrait de L’iconoclaste d’A­lain Nadaud : (more…)

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