May 18, 2010 | Arts, Sur les portulans |

Photo © Jaime Pérez
Les muqarnas (مقرنص — Mocárabes en castillan) sont des ornements en stuc peint que l’on trouve en particulier dans les palais de l’Alhambra, venant de Perse et diffusées tout le long du monde arabe. Leur construction en nid d’abeille évoque inévitablement la voûte céleste constellée d’étoiles. C’est un des ornements les plus complexes et les plus raffinés qui soit, surtout lorsque sa légèreté emplit des voûtes entières.
Une simple recherche sur muqarna ou sur mocárabes emmène vers des choses tout à fait surprenantes. (more…)
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May 5, 2010 | Arts, Histoires de gens |
Au XIIè siècle, l’autorité pontificale de l’Église Catholique Romaine légalise l’indulgence, un acte monnayable par lequel on obtient rémission partielle ou totale de la peine temporelle en relation avec un péché pardonné lors de la confession. Ainsi, les caisses de l’Église se remplissent bien vite, car les plus riches des fidèles se paient le luxe de commettre des péchés dont ils obtiennent rémission de peine en payant rubis sur l’ongle. C’est surtout vrai à une époque où la splendeur d’un évêché se mesure à la taille de son cathèdre, donc de l’église qui va avec, la Cathédrale (c’est bien la taille qui compte). Construire ces pieux monuments est un engagement de frais astronomiques, et si on assiste fréquemment à des détournements de fonds ou des méthodes peu recommandables de financements, l’indulgence y prend une grande part. Ainsi, on voit les cathédrales de Bourges et de Rouen se parer d’une « Tour de beurre ». Ce nom pour le moins étrange n’a rien à voir avec la couleur tendre de celle qu’on peut admirer à Rouen et qui s’élance à 75 mètres du sol, dans un délire de détails en faisant un fleuron de l’architecture gothique dite « flamboyante », mais évoque les nombreux cachets reçus de la part des fidèles qui se permettaient de consommer des matières grasses pendant le Carême et s’offraient ce droit, puisqu’après tout, ce n’était pas si interdit que ça…
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Apr 30, 2010 | Arts, Histoires de gens, Sur les portulans |
Une belle après-midi printanière, une bouteille d’eau coincée dans le sac-à-dos entre les objectifs et l’appareil, deux carnets dans la poche et c’est parti sur les routes du Val-d’Oise, à une trentaine de kilomètres de Paris à vol d’oiseau, exactement à la limite qui sépare l’Île de France et la Picardie, derrière les champs de colza, les étangs de pêche et un paysage d’une platitude monotone. Partir de l’autre côté, sur la route à contrepoint. Arrivée à Asnières-sur-Oise, au hameau de Baillon.

Royaumont est une abbaye fondée par Louis IX entre 1228 et 1235. Celui qui sera canonisé pour ses actes de piété contrite et sa croisade partiellement échouée n’avait rien d’un joyeux luron (celui-là même qui mourut de dysenterie au bord de la nationale 9) et c’est dans ce lieu de méditation qu’il se retirait pour compulser les livres de l’armarium du cloître. Le lieu est d’ailleurs ponctué de citations des œuvres de Guillaume de Saint-Pathus narrant la vie et les habitudes ô combien… stimulantes de Louis IX. Prières à tous les repas, et même au milieu d’une nuit généralement courte (les heures canoniales ne laissent point le temps de se reposer).
Sa mère, Blanche de Castille était, elle, une habituée d’une autre abbaye du département, Maubuisson qu’elle fonda en 1241 sur la commune de Saint-Ouen-l’Aumône.
[audio:funerailles.xol]

On commence la visite par un grand parc ombragé très sobre, peu fleuri mais la saison s’y prête peut-être encore assez mal. Il fait bon flâner dans ces larges allées sous les fleurs des marronniers.

Comme toute abbaye digne de ce nom, on y trouve une église, mais ici, on n’en voit plus que quelques rares éléments. En effet, l’intégralité du site servit de filature après que la Révolution ait dissout les Ordres religieux. En 1792 on ordonne de démanteler l’église pour en utiliser les pierres afin de construire d’autres locaux (il est toujours délicat de poser un regard moral sur les erreurs du passé, mais tout de même, quel gâchis…). Aujourd’hui, seule reste la tour nord (rescapée par sa construction compacte puisqu’elle contient un escalier), ainsi que quelques piliers indiquant encore l’emplacement du chœur. Autant dire que l’édifice que l’on a sous les yeux n’a plus grand chose à voir avec le bâtiment d’origine, même si le retour des sœurs de la Sainte-Famille de Bordeaux a permis la restauration partielle et donne une idée correcte de l’aspect d’origine.

Il y est également question d’une vaste salle qui servait de réfectoire aux frères convers et donc le carrelage que l’on foule au pied est fait d’une immense mosaïque des carreaux de faïence colorée restaurés et reproduits de manière artisanale, tels qu’ils étaient lorsque l’abbaye était encore utilisée.

La visite se termine par un bâtiment scindé en deux parties, dont la partie centrale est soutenu par trente-et-une arches séparées par un vide aujourd’hui comblé par des dalles de verre, donnant en surplomb sur un petit canal et sous lequel il aurait été mal venu de passer en des temps reculés, puisque ce canal porte le doux nom de… latrines.

Mais le clou de la visite reste tout de même le cloître, et y passer quelques minutes baigné par la lumière du soleil, dans le silence d’une campagne douce et d’une après-midi tranquille a un effet réellement apaisant.
Localisation de l’abbaye sur Google Maps.
Toutes les photos de cette journée ici, et là pour voir les photos en diaporama.
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Mar 27, 2010 | Arts, Eclairs de génie |
Cette petite vidéo n’est ni plus ni moins qu’une nécrologie architecturale de bâtiments modernes de la côte ouest des États-Unis, du milieu du siècle dernier et qui n’existent plus aujourd’hui, avec une petite musique qui évoque parfaitement la gloire des temps passés (hum), sur Architechnophilia.

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Mar 23, 2010 | Eclairs de génie |
Des photos satellites de la ville qui faillit exister, mais qui n’existe toujours pas, dans le désert du Mojave.

Sur BLDGBLOG.
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