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Abou’l Qasim Al-Tamimi

Des tous les poètes qui com­posent la superbe antho­lo­gie de la Poé­sie Arabe, tra­duite et pré­sen­tée par René R. Kha­wam, chez Phe­bus, il a fal­lu que je m’en­tiche du prince des poètes-truands, Abou’l Qasim Al-Tami­mi. Il gagnait sa vie en écri­vant de petites saillies par­fai­te­ment insul­tantes et drôles dont il fai­sait com­merce auprès des notables qui s’of­fraient ses ser­vices dans les socié­tés pri­vées. Pour­tant, ce sont ici deux poèmes de toute beau­té que je repro­duis ici, agré­men­tés d’un mur­ra­qa conser­vé à la BNF (manus­crit per­san enlu­mi­né) et d’un chant sou­fi issu de l’al­bum Hadra par Fadhel Jazi­ri. A noter qu’E­ve­lyne Lar­guèche a dépo­sé un texte sur l’« insul­teur public » sur le site de la Revue des mondes musul­mans et de la Médi­ter­ra­née (REMMM).

Entre deux vins

Rouge avant le mélange, et fauve après,
le vin appa­raît entre deux tuniques
et nous offre son corps entre deux fleurs :
l’un de nar­cisse, l’autre d’anémone.

Pur, il est à l’i­mage de la joue
rosis­sante de la pucelle aimée ;
et livré au mélange, il a la couleur
de la joue d’or pâli du bel amant.


[audio:vin.xol]

Red­di­tion

Une fille blanche
comme de l’argent
mais le front orné
d’une frange noire…

Vois-là s’a­van­cer,
emprun­tant par ruse
le jais de ses yeux
à quelque antilope !

Pareille beau­té
ne sera vaincue
qu’à la reddition
de ses deux paupières !

Abou’l Qasim Al-Tamimi
Xème siècle

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Impri­més suisses du XVIe siècle

Grâce à la bien­veillance et à la grande curio­si­té de mon amie (à moi), j’ai pu décou­vrir ce site où sont  regrou­pés plus de 800 docu­ments numé­ri­sés dont plus de 500 impri­més du XVIè siècle, conser­vés dans plu­sieurs biblio­thèques suisses. Un tré­sor qu’on peut com­pul­ser (j’aime beau­coup ce mot qui s’ap­plique prin­ci­pa­le­ment aux livres) à dis­tance, calé dans un fau­teuil ou n’im­porte où dans le monde. Flo­ri­lège… On pour­rait y pas­ser des heures…

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Délices du Caire et de la nuit d’orient

Source BNF

De la nuit cai­rote, je res­sens encore les odeurs et les cou­leurs, la pous­sière du désert sur les trot­toirs, je revois les murs de terre sèche, le Nil majes­tueux reflé­tant à l’in­fi­ni un soleil écra­sant. Visite gui­dée par­mi les rayon­nages de la bibliothèque.

Avec Gas­ton Mas­pe­ro et son Guide du visi­teur au Musée du Caire (1902). Une visite vir­tuelle dans le célèbre musée par un égyp­to­logue de renom.

Cinq mois au Caire et dans la Basse Égypte / par Gabriel Charmes, 1880, un texte suave et moderne. (more…)

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Petits miracles entre nous

Pho­to © Andy Hares

Quel­qu’un de très cher m’a offert un guide tou­ris­tique de l’É­gypte. Le guide Geo pour ne pas le nom­mer. Pen­dant long­temps, j’ai évi­té le rayon tou­risme des librai­ries, dédai­gneux, me disant que la seule lit­té­ra­ture valable pour voya­ger était celle des écri­vains voya­geurs, leurs trop nom­breux ouvrages d’ex­pé­rience, mais j’ai lais­sé ces idées au ren­cart et je pense à pré­sent que rien ne vaut un guide de voyage pour plon­ger direc­te­ment au cœur du sujet.
Aus­si, à la fin du pre­mier para­graphe de la page 413 concer­nant l’oasis de Siouah, je relève quelques mots qui piquent ma curio­si­té comme l’ai­guillon d’une vive en plein mois d’août.

Depuis un siècle, l’his­toire de l’oa­sis serait consi­gnée dans le mys­té­rieux Manus­crit de Sioua, com­pi­la­tion de récits par­fois ances­traux, gar­dé secret.

Pho­to © Walid Has­sa­nein

Selon toute vrai­sem­blance, on m’a tou­jours caché l’exis­tence de ce docu­ment et je trouve ça vexant. Du coup, j’ai cher­ché par moi-même sur Inter­net, mais rien ne m’est appa­ru per­ti­nent. En outre, je me vite trou­vé dévié par le cou­rant et j’ai atter­ri sur le site de Gal­li­ca que je n’a­vais pas consul­té depuis des lustres. Beau­coup de choses ont chan­gé et sur­tout, le fonds s’en trouve consi­dé­ra­ble­ment aug­men­té. J’ai trou­vé ce livre au titre inter­mi­nable : Nou­velles annales des voyages, de la géo­gra­phie et de l’his­toire : ou Recueil des rela­tions ori­gi­nales inédites, com­mu­ni­quées par des voya­geurs fran­çais et étran­gers ; des voyages nou­veaux, tra­duits de toutes les langues euro­péennes ; et des mémoires his­to­riques sur l’o­ri­gine, la langue, les mœurs et les arts des peuples, ain­si que sur les pro­duc­tions et le com­merce des pays peu ou mal connus : accom­pa­gnées d’un bul­le­tin où l’on annonce toutes les décou­vertes, recherches et entre­prises qui tendent à accé­lé­rer les pro­grès des sciences his­to­riques, spé­cia­le­ment de la géo­gra­phie / publiées par MM. J. B. Eyriès et Malte-Brun dont le pre­mier tome date de 1819.

J’ai éga­le­ment trou­vé cette petite perle: Algé­rie et Tuni­sie : récits de voyage et études, par Alfred Baraudon.

Un peu plus loin, le Jour­nal des voyages et des aven­tures de terre et de mer publié entre 1877 et 1929.

Journal des voyages et des aventures de terre et de mer

Et pour finir, Études de mytho­lo­gie et d’ar­chéo­lo­gie égyp­tiennes. Vol. 6, par Gas­ton Mas­pe­ro (1912).

Des tré­sors comme ça, il y a en a par­tout sur le web et toute une vie ne suf­fi­ra pas à satis­faire les plus curieux, mais il faut que ça reste entre nous, hein ? Et puis avec tout, je n’ai tou­jours rien trou­vé sur ce pré­cieux manus­crit de Siouah…
Loca­li­sa­tion de l’oa­sis de Siouah (ou Siwa) sur Google Maps.

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Codex Dres­den­sis

Le très excellent blog Biblio­dys­sey, spé­cia­li­sé dans l’art de l’illus­tra­tion et les docu­ments anciens et qui a pour habi­tude d’a­li­men­ter abon­dam­ment d’i­mages cha­cun de ses billets, vient de publier un très bel article sur le Codex de Dresde qui a fait cou­lé tant d’encre ces der­niers temps à cause de la sor­tie du film 2012 (ceci est un euphé­misme car on était tout de même plus près de l’as­phyxie d’in­for­ma­tion et de délires para­noïaques). Conser­vé à la Säch­sische Lan­des­bi­blio­thek de Dresde, le manus­crit aurait été rédi­gé au XIIè siècle et se com­pose de 39 feuillets en accor­déon de 9 × 20,5 cm pour une lon­gueur totale de 3,56m et reste consi­dé­ré comme le plus beau et le plus com­plet des manus­crits maya ; il est une source essen­tielle de com­pré­hen­sion pour le calen­drier maya et leur sys­tème astro­no­mique. Avant tout, c’est un superbe docu­ment en cou­leur, dont on doit en par­tie la décou­verte à l’ex­plo­ra­teur alle­mand Alexan­der von Hum­boldt, même s’il a été endom­ma­gé par une inon­da­tion suite au bom­bar­de­ment de la ville de Dresde de 1945. Tou­te­fois, ce docu­ment est répu­té n’être qu’une copie envoyée par Hernán Cor­tés en 1519 en Europe d’un ori­gi­nal com­po­sé entre 700 et 900 après J.-C., ce qui en fait, de loin, le plus vieux livre du conti­nent américain

Liens:

  1. Le docu­ment inté­gral sur le site de la bibliothèque 
  2. Liste des Codex de Méso-Amé­rique sur le site du FAMSI
  3. Voir éga­le­ment la col­lec­tion de liens sur le sujet, sur le billet ori­gi­nal
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