Le Perroquet Suédois
Les derniers articles
Le maréchal exilé (Les oubliés du pays doré #18)
Il aurait fallu commencer par Bangkok, novembre 1947, l’odeur du fleuve et des temples, mais les biographies ne commencent rarement comme cela. Plaek Phibunsongkhram – qu’on appellera bientôt Phibun, le Maréchal, le dictateur, le survivant – est assis dans son bureau du Ministère de la Défense, et il sait déjà que tout est fini avant même d’avoir vraiment commencé. Les hommes de pouvoir dans les tropiques sentent la fin avant le commencement, comme ces requins qui détectent une goutte de sang dans un océan.
La reine de la soie (Les oubliés du pays doré #17)
Bangkok, 1960. Les ventilateurs brassent l’air moite du palais Chitralada comme ils brassent la poussière depuis des siècles. Jim Thompson traverse la salle d’attente, son costume de lin blanc froissé par l’humidité tropicale qui règne sur la ville même en cette saison supposément fraîche. Il a cinquante-neuf ans, l’allure encore élancée malgré le whisky et les dîners chez les ambassadeurs, ancien agent de l’OSS devenu marchand de soie, et il s’apprête à rencontrer la reine Sirikit.
Boonyaratana Sirikanya, l’architecte de l’impossible (Les oubliés du pays doré #16)
Bangkok, 1958. L’architecte Boonyaratana Sirikanya traverse le pont qui enjambe le khlong, cette artère d’eau brune qui charrie les détritus et les fleurs de lotus en parts égales. Il pense à l’Américain, à cet homme qui veut bâtir une maison impossible, une maison qui serait à la fois un temple et un manifeste, un tombeau peut-être. Jim Thompson l’attend dans le jardin de sa propriété temporaire, celle qu’il quittera bientôt pour le chef‑d’œuvre qu’ils construiront ensemble.
L’actualité
Seulement le café du matin, du midi, du soir…
Mi-journal, mi-rêveries…
Dernier café avant le prochain #10
C’est marrant, les absents, ceux qui par lâcheté ne viennent pas. J’essaie d’en analyser la raison. A part la lâcheté, je ne vois pas. La peur de ne pas assumer, peut-être ? Oui eh bien on en revient au même, c’est de la lâcheté.
Café thaï #9
De là où je suis, j’entends l’angélus électrique entre mes oreilles. La chaleur de cette douce soirée au bord de la Chao Phraya me donne des frissons de fièvre. Un Mai Tai à la main, une cigarette coincée entre les doigts, j’écoute les vedettes rapides découper l’onde tourmentée du fleuve magistral, emportant avec eux les jacinthes d’eau qui en recouvre la surface.
Café bleu et blanc #8
Ambiance électrique, fiévreuse, sous un ciel chargé d’humidité froide qui n’arrête pas de se déverser en fines couches, les yeux grands ouverts, l’odeur glacée de la pluie sur le bitume d’une ville fraichement sortie de terre, là où avant ne se trouvaient que des entrepôts d’usines mortes depuis une bonne décennie.
Un voyage hors du temps
Vous êtes donc dans un espace, perdu dans le nulle part, qui fête cette année ses quinze ans.





