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IX. Yol­cu

IX. Yol­cu

Six jours pour fêter un événement particulier, en forme de compte à rebours, de liste de voyage et de carnet de route, et où l'on apprend ce que signifie le mot yolcu. Jeudi 13.02 Yolcu, ça se prononce yoldjou. Yol, en turc, c'est le voyage, pas au sens général qu'on...

VIII. Suite de Fibonacci

VIII. Suite de Fibonacci

Où l'on apprend qu'un film turc n'est pas un film américain, qu'il est bon de faire des étirements après avoir couru (on le savait déjà, mais bon...) et que décidément, je suis incapable d'être méchant, et pire que tout, rancunier... Samedi 08.02 Le vent a encore...

VII. Suite avec vue

VII. Suite avec vue

Déroulé des jours qui se suivent sans vraiment se ressembler. Les avions passent au-dessus de ma tête, les images défilent, celles d'un temple perdu dans le nord de la Thaïlande ; on dirait qu'on arrive pas vraiment à vivre avec les images du passé et que pour...

VI. Suite logique

VI. Suite logique

Une nouvelle plongée dans mon quotidien, un quotidien qui fait peur, plein de fantômes et de visions extatiques à l'intérieur des églises, de pleurs et de sourires. Je suis un grand romantique solitaire. La vie n'est pas si laide que ça, non ? Samedi 01-02 La semaine...

V. Une semaine de plus ici

V. Une semaine de plus ici

Relevé méthodique d'une semaine de plus ici, regardant les jours passer les uns après les autres, comme si j'étais assis sur le banc d'une gare de province où l'on peut compter les trains qui passent sur les doigts d'une main... Prendre son temps a des vertus...

IV. Éloge de la transformation

IV. Éloge de la transformation

Qu'y-t-il entre deux états de la matière ? L'état de la matière existe-t-il seulement ? Qui peut dire exactement à quel moment l'eau sous l'action du feu se transforme-t-elle en vapeur ? Le cartésien dira que c'est à 100°C précisément, mais que cela varie en fonction...

II. Tous les matins de l’hiver

II. Tous les matins de l’hiver

J'ai bien dû voir tous les matins de l'hiver, tous les soleils se lever, tous les horizons sortir des ténèbres ; je ne crois pas en avoir oublié un seul, sauf peut-être celui du 1er janvier, mais je déteste le 1er janvier. Les années qui commencent sont signes...

I. Sauts de puce dans l’O­céan Indien

I. Sauts de puce dans l’O­céan Indien

Le matin froid se lève, je reste prostré, le nez dans mon bouquin, les bras endoloris par je ne sais quoi. J'entends dans le jardin les tourterelles roucouler comme au premier matin du printemps sur la cheminée, mais l'hiver est encore là et bien là, même si plus rien...

0. Repar­tir de zéro

0. Repar­tir de zéro

La lumière de l'hiver ne m'empêche pas d'avancer les yeux ouverts, les yeux couverts de brume, le sourire aux lèvres. Par la fenêtre du train qui revient de Paris défilent les images superposées au paysage de grisaille, de nuages à la Vermeer, les images des sombres...

Eli­za­beth Sid­dal, le vam­pire de Highgate

Dans le Londres bru­meux du XIXe siècle, une étoile rousse allait enflam­mer l’i­ma­gi­na­tion des plus grands artistes de son époque. Eli­za­beth Sid­dal naquit le 25 juillet 1829, des­ti­née à deve­nir bien plus qu’un simple visage immor­ta­li­sé sur toile. Sa pas­sion pour la poé­sie s’é­veilla de la façon la plus roman­tique qui soit : en décou­vrant par hasard des vers de Ten­ny­son sur un vul­gaire bout de papier jour­nal enve­lop­pant une motte de beurre. Cette ren­contre for­tuite avec la beau­té cachée dans le banal devien­drait la par­faite méta­phore de sa propre existence.

Café du matin #13

Saint-Denis. Un air de revenez‑y. Je n’ai pas mis les pieds ici depuis une éter­ni­té, cer­tai­ne­ment depuis que je fai­sais mes études à l’u­ni­ver­si­té. J’a­vais oublié à quel point la sta­tion de métro Basi­lique était étri­quée et le quai peu large. L’embouteillage pour sor­tir, tout le monde se diri­geant vers l’es­ca­la­tor qui a du mal à absor­ber le flux. Un avant-goût de ce joyeux bor­del qui m’at­tend dehors. A peine sor­ti de la sta­tion du métro, je suis assailli par une dizaine de ven­deurs de ciga­rettes de contre­fa­çon qui tentent d’é­clu­ser leur car­gai­son en toute impunité…

Chro­nique du neu­vième mois

Ceci n’est pas une his­toire comme une autre. C’est l’histoire d’une expé­rience nou­velle pour moi, un nou­veau para­digme, une plon­gée à moi­tié immer­sive dans quelque chose que je connais déjà et dont je ne n’ai jamais eu l’expérience intime. Neu­vième mois du calen­drier de l’hégire, Rama­dan (رَمَضَان) est le mois sacré par excel­lence pour tous les Musul­mans du monde.

Café du matin #12

Le café a un goût amer. Je n’ai jamais vrai­ment aimé les pre­miers jours de l’année, et encore moins les pre­miers jours de reprise du tra­vail, et cer­tai­ne­ment encore moins le jour de la ren­trée, une fois que les fêtes sont pas­sées, que la lumière s’est éteinte et qu’on retrouve les éclai­rages crus et imper­son­nels des chambres d’hôpital que sont nos bureaux, quand on n’en prend pas réel­le­ment soin.

N’at­tends pas la nuit pour dire que le jour a été beau

Prendre son temps. Prendre le temps pour soi comme s’il n’existait per­sonne d’autre au monde. His­toire de se recen­trer, d’évaluer pour­quoi on est là, pour­quoi on est au monde, se sen­tir un peu utile à l’ordre des choses et ne pas se dire qu’on ne fait que subir ce qui se passe. Après tout, nos actes ne sont-ils pas une part infime, mais réelle, de tout ce qui se pro­duit chaque jour dans le monde ?

Café stam­bou­liote #11

Istan­bul est une ville qui confine à la mélan­co­lie, le fameux hüzün dont parle Orhan Pamuk. Dans la mys­tique sou­fie, le hüzün trouve son ori­gine dans un sen­ti­ment de manque dû à notre trop grand éloi­gne­ment de Dieu. On retrouve quelque chose de proche du hüzün dans la culture japo­naise, asso­cié à la noblesse de l’échec.

Der­nier café avant le pro­chain #10

C’est mar­rant, les absents, ceux qui par lâche­té ne viennent pas. J’essaie d’en ana­ly­ser la rai­son. A part la lâche­té, je ne vois pas. La peur de ne pas assu­mer, peut-être ? Oui eh bien on en revient au même, c’est de la lâcheté.

Café thaï #9

De là où je suis, j’en­tends l’an­gé­lus élec­trique entre mes oreilles. La cha­leur de cette douce soi­rée au bord de la Chao Phraya me donne des fris­sons de fièvre. Un Mai Tai à la main, une ciga­rette coin­cée entre les doigts, j’é­coute les vedettes rapides décou­per l’onde tour­men­tée du fleuve magis­tral, empor­tant avec eux les jacinthes d’eau qui en recouvre la surface.

Café bleu et blanc #8

Ambiance élec­trique, fié­vreuse, sous un ciel char­gé d’humidité froide qui n’arrête pas de se déver­ser en fines couches, les yeux grands ouverts, l’odeur gla­cée de la pluie sur le bitume d’une ville frai­che­ment sor­tie de terre, là où avant ne se trou­vaient que des entre­pôts d’usines mortes depuis une bonne décennie.

Café de rêves #7

Mes nuits sont faites de rêves dont je ne me sou­viens plus au petit matin. Par­fois, tou­te­fois, je m’en sou­viens. Alors que je pré­fé­re­rais ne pas. Je rêve sou­vent de situa­tions dans des mai­sons que j’attribue à une connais­sance, situa­tion sou­vent impro­bable, avec des per­sonnes dont le lien lui-même semble impro­bable, et sou­vent, ça se ter­mine dans une débauche de sexe, impro­bable aussi.