Apr 17, 2011 | Arts |
Avertissement: billet à haute teneur en mots rares et précieux, sauvés de l’oubli.
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Cognomen
Le cognomen (au pluriel cognomina) est le surnom d’un Romain de l’antiquité. Après le prénom et le nom de famille (gentilice), il constituait généralement le troisième nom du tria nomina traditionnel du citoyen romain. L’usage du cognomen apparaît dans l’épigraphie latine à la fin du IVe siècle av. J.-C., avec P. Cornelius Scapula, mais il se limite à l’aristocratie, où il devint d’un usage héréditaire, comme le prénom qui passait de père en fils ainé, ce qui engendra la répétitivité des tria nomina d’une génération à l’autre. On se mit à ajouter un second surnom pour distinguer les individus.

Denier de Caracalla, Rome, 200 ap. J.-C.
Le siège Curule (sella curulis) est un symbole du pouvoir en Rome antique, sur lequel pouvaient s’asseoir les magistrats et promagistrats romains possédant l’imperium, ce qui inclut les consuls, les dictateurs, les maîtres de cavalerie, préteurs, édiles curules. Si Jules César a été autorisé à s’asseoir sur un siège curule fait d’or, il était traditionnellement fait d’ivoire, avec les pieds incurvés formant un X large sans dossier ni accotoirs. Le siège pouvait être plié et transporté.

Relief funéraire représentant une chaise curule. Marbre, œuvre romaine, 50 av. J.-C.-50 ap. J.-C. Provenance : Torre Gaia, Via Casilina, Rome.

Examen d’un malade, extrait de ‘Liber notabilium Philippi Septimi, francorum regis, a libris Galieni extractus’, par Guy de Pavia, 1345 (vellum) Ecole italienne, Musée Condé, Chantilly, France
Les flamines (singulier flamen en latin) sont des prêtres romains voués au culte d’un seul dieu. Ils sont au nombre de 15, 3 flamines majeurs et 12 flamines mineurs, choisis pour certains par le grand pontife, élus par la plèbe pour d’autres. Ils vouent alors leur vie à un dieu particulier. Les flamines portaient l’apex, un bonnet conique en cuir blanc. Ils jouissaient d’un grand prestige mais, en retour, ils étaient l’objet de nombreux interdits très contraignants.Les flamines conservaient chez eux la flamme sacrée, symbole de leur fonction.

Le gyrovague (du latin ancien gyrus, « cercle », et vagus, « vagabond ») était un moine vivant seul, dans l’errance et passant de monastère en monastère, sans être membre d’aucun. Le concile de Chalcédoine (451) interdit ce genre de vie monastique. Il n’existe plus aujourd’hui dans l’église catholique. Dans le christianisme des premiers siècles ceux qui fuyaient le monde à la recherche de Dieu, se mettaient à l’écoute d’un maître spirituel, généralement un ermite retiré dans le désert (Antoine le grand et les Pères du désert). Ils restaient libres, et passaient d’un maître à l’autre au fur et à mesure de leur progrès spirituel. Ce type de vie ascétique était assez commun dans l’ancienne Syrie, la Mésopotamie et l’Égypte. Lorsque les premières communautés monastiques furent créées (avec Pacôme, au milieu du IVe siècle), cette même pratique continua : certains moines, appelés les gyrovagues, passaient d’un monastère à l’autre. Rien ne les en empêchait. Certains ne restaient que quelques jours en chaque monastère avant de reprendre leur errance.

Saint-Jean Chrisostome
Un haruspice ou aruspice est un pratiquant de l’haruspicine (de l’étrusque haru, entrailles, et spicio, « je regarde », transcrit par haruspex en latin), un devin étrusque qui examinait les entrailles d’un animal sacrifié pour en tirer des présages quant à l’avenir ou à une décision à prendre. Les haruspices d’Étrurie se distinguaient du reste de la population par leur costume : ils portaient un manteau court bordé de franges (similaire à la peau de la bête sacrifiée) et non la toge étrusque (la tebenna), fermé par une fibule au niveau du cou, et un couvre-chef à large bord et au sommet pointu et surtout, ils portaient leurs libri haruspicini et rituales (comme on le constate sur les sarcophages figurés des défunts haruspices). Le foie de Piacenza est un vestige étrusque en bronze qui servait de modèle à l’hépatologie (syn: hépatoscopie, hépatomancie, extipicine ou splanchnomancie), la divination donnée par l’haruspice suite à l’examen des entrailles animales, en l’occurrence un foie de mouton. Il est conservé au Musée municipal de Piacenza dont le siège est au Palazzo Farnese.

Miroir étrusque avec représentation du devin Calchas examinant un foie. Italie, Vulci, Ve siècle av. J.-C. Musée du Vatican.
L’onomastique (du grec onoma, nom) est la science qui étudie les noms propres. En égyptologie, l’onomastique est une science aussi complexe qu’indispensable. En effet, elle permet d’attribuer un objet ou un monument à telle ou telle personne. Mais la tâche des égyptologues est rendue bien difficile par la multiplication des titulatures des pharaons (cinq noms de couronnement !).

Quadrupède fantastique sur une ligne de base. A l’exergue, croisette entre deux points. Cité de Jublains, Mayenne
La pyxis ou pyxide est un petit vase rond, à fond plat (parfois pointu à l’époque géométrique, lorsque des trous permettaient de le suspendre), et généralement doté d’un couvercle. Il sert de boîtier ou de coffret à bijoux. Le Moyen Âge en a fait un coffret à hosties. La pyxide d’al-Mughira est une boîte en ivoire taillée d’un seul bloc dans une défense d’éléphant (le fond n’a donc pas été rapporté), réalisée en al-andalus en 968 et actuellement conservée au musée du Louvre depuis 1898, date de son acquisition par le musée. Retrouvée dans la ville califale de Madinat al-Zahra, elle constitue un chef d’œuvre de l’art islamique de cette période, et à coup sûr l’un des joyaux du musée du Louvre, par son décor extrêmement fin et détaillé.

Pyxide au nom d’al-Mughira. Espagne, Madinat al-Zahra, 968 Ivoire d’éléphant, décor sculpté et gravé Département des Arts de l’Islam, Musée du Louvre
Le Sicle est un poids et une monnaie utilisés chez les anciens hébreux. Le shekel ‘hadash (en hébreu : שקל חדש, c’est-à-dire le nouveau shekel, abrégé ש“ח dans le langage courant), ou shekalim au pluriel (prononcé shkalim), est la monnaie nationale de l’État d’Israël. Le shekel est divisé en 100 agorot, pluriel d’agorah, qui vient d’un mot Akkadien (Mésopotamie) et signifie graine. Le shekel fait référence, à l’origine, à une unité de poids et à une monnaie utilisée en Mésopotamie depuis le 3e millénaire av. J.-C. jusqu’au Ier siècle appelée aussi shekel ou sicle. Ce fut également l’unité de poids utilisée par les Hébreux (il en est fait mention dans certains passages de la Bible et il est notamment utilisé pour recenser le peuple dans le désert après la sortie d’Égypte). Le nom est lié étymologiquement au mithqal, unité de poids arabe. Le shekel biblique valait 6 grammes d’argent.

Sicles frappés en Lydie, à Sardes. 485–420.
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Apr 16, 2011 | Arts, Sur les portulans |
J’ai vu, sur le papier glacé, le soleil tomber au soir d’une belle journée d’été sur les coupoles légèrement outrepassées, les dômes majestueux d’Ispahan, ou alors était-ce Tabriz ou Chiraz ? Le bleu somptueux d’un turquoise profond, scarifié de floraisons orange comme l’or de la fin du jour, le fût tancé par une coufique précise, pointilleuse, fière comme un sultan debout à l’heure de l’assaut… autant d’images qui me traversent et me laissent chavirer comme dans les volutes d’un petit cigare dont je me plais à me souvenir l’odeur. Un faisceau de couleur, orange d’or, tabac brun, jaune d’œuf, feuille d’automne, un soir d’été sur la terrasse face à la mer, et cette dernière image mentale se profile : la couleur un peu ternie et pourtant chaleureuse d’une vieille carte d’un pays vieux de mille ans. L’amateur de cartes y trouvera une certaine douceur de vivre comme au soir d’un printemps… Laissons-le plonger dans ces océans aux couleurs de thé…
Lost islands
Henry Stommel, porté à ma connaissance au travers du livre d’Erik Orsenna, Portrait du Gulf Stream, est océanographe et a écrit un livre portant ce sous-titre : The story of islands that have vanished from nautical charts, autrement dit, Histoire des îles qui ont disparu des cartes nautiques. Étrange titre, et non moins étrange livre faisant état d’îles qui n’existent plus ou plutôt, que l’on a été obligé, à un moment ou à un autre de faire “disparaître” des cartes, car souvent fantasmées, parfois mal placées, quelques fois tout simplement rêvées, elles n’ont pour la plupart jamais existé ou tout bonnement disparu. Le livre raconte l’histoire de ces curiosités pour lesquelles il aura fallu énormément de violence pour les supprimer. Un cartographe établit, il n’efface pas…
Le livre n’a jamais été traduit et renferme dans son rabat intérieur une superbe carte du XIXème siècle imprimée en recto-verso, d’un côté le Pacifique, de l’autre l’Indien… avec sur cette carte, la plupart des îles dont il est question dans le livre. Et en France, le livre est épuisé.
Henry M. Stommel. Lost Islands: The Story of Islands That Have Vanished from Nautical Charts
University of British Columbia Press. Vancouver 1984

Justus Danckerts: Recentissima Novi Orbis Sive Americae Septentrionalis et Meridionalis Tabula… [California as an Island] Amsterdam / 1690
Océans de papier
Olivier le Carrer n’est pas qu’un simple écrivain, un journaliste, c’est avant tout un géographe et navigateur, un vrai connaisseur de la mer de l’intérieur, un génie des eaux qui n’hésite pas à passer son temps dans les bibliothèques pour illustrer ses livres des plus belles cartes au monde, issues des plus grandes bibliothèques et conservées dans leur gangue d’inconnuité pour les dévoiler au grand jour. Andalouses, persanes, arabes, portugaises, ces cartes de papier belles et sensuelles comme des femmes antiques montrent l’évolution de la perception de la Terre depuis l’Antiquité jusqu’au GPS moderne.
Olivier Le Carrer. Océans de papier : Histoire des cartes marines, des périples antiques au GPS
Glénat 2006

Hessel Gerritsz : Mar del Sur. Manuscrit enluminé sur parchemin, 1622. BNF
Atlas des îles abandonnées
Judith Schalansky est une jeune illustratrice née en RDA et dont l’imaginaire de jeune fille l’a porté à vivre ses premiers émois en parcourant du bout des lèvres les pages des atlas et les cartes. Plus qu’un véritable atlas, son livre est un beau livre fait de cartes redessinées, plein d’anecdotes étranges, parfois un peu inquiétantes. Je ne fais pas partie de ceux qui se plaignent du fait que ce livre n’est pas véritablement un atlas, mais un “simple livre”… Malédiction… Le livre fait débat, on attendait a priori plus de l’auteur qu’un joli livre. Il ne décevra pas, en revanche, ceux qui ont gardé intact leur regard d’enfant sur un monde qui reste encore à découvrir. On regrette simplement que de l’allemand au français, le titre change d’îles éloignées (remote islands en anglais) à îles abandonnées…
Judith Schalansky. Atlas des îles abandonnées
Préface d’Olivier de Kersauson, traduit de l’allemand par Elisabeth Landes, Arthaud

The Island of St. Christophers / Antego Island / Part of y Islands of America &c.
London 1744
Exploration des Routes de la Soie et au-delà
Ceux qui traversèrent d’inconnues contrées pour commercer avec les peuples lointains, ceux qui pensaient que le coton poussait sur les agneaux, ceux qui voyaient dans les étoiles leur chemin à dos de chameau et ceux qui prisaient le tabac assis sous une toile tendue dans le désert ouïghour du Taklamakan, tous ont désiré cartographier le parcours qui reliait l’Occident à la Chine par ces villes mythiques qui portent le nom d’Ispahan, Samarkand, Nishapur, Tashkent, Merv, Boukhara ou Kachgar… qui excitent l’imaginaire, font penser aux odeurs d’épices, aux couleurs chatoyantes des tapis, des soieries et des brocarts, des monnaies d’or frappées à l’effigie de califes disparus et de minarets surplombant les immenses iwâns décorées de céramiques bleues… Ce livre est un joyau de cartes turques, ouzbeks, persanes, arabes, chinoises, rares, précieuses, colorées, et mêmes parfois surprenantes, comme ces cartes établies d’après Claude Ptolémée où le rebord du monde connu est illustré sous forme… d’angle…
Kenneth Nebenzah. Exploration des Routes de la Soie et au-delà , 2000 ans de cartographie
Phaidon, 2005

Carte du monde de Ptolémée, reconstituée au XVe siècle à partir de sa Géographie
Des cartes sur tous les plans…
Bigmapblog :le blog d’un amateur de cartes anciennes qu’il s’amuse à piocher un peu partout, scannées en haute définition et zoomables. L’auteur du blog est également à l’origine d’un film, The Pruitt-Igoe Myth.

Perry-Castañeda Library Map Collection : une impressionnante collection de cartes récentes mais également de cartes anciennes classées par région.

Parisbal: Plans anciens de Paris entre 1550 et 1790.

Barry Lawrence Rudeman antique maps Inc. : Un vendeur de cartes anciennes qui a l’intelligence de laisser à disposition des images grand format des cartes qu’il vend.

The beauty of maps : Une série documentaire de la BBC en 4 parties sur les cartes : Atlas, médiévales, cartes modernes de propagande ou cartes de villes, voici de quoi alimenter un sujet superbe avec la précision et l’accent des documentaristes de la vénérable institution qu’est la BBC.

A la découverte d’Eduard Imhof : géographe et professeur de cartographie suisse, il a donné ses lettres de noblesse à la cartographie en 3D et est aujourd’hui considérée comme le père de la géographie moderne institutionnelle. A visiter, ses archives :

David Rumsey Map Collection Database and Blog : Voici une Rolls de la cartographie. Riche de plus de 26000 cartes, voici une collection de cartes, principalement du XVIIIè et du XIXè siècle et d’Amérique du Nord, elle contient également de nombreuses cartes européennes, des cartes historiques, anciennes ou modernes, chacun y trouvera son compte. On appréciera également, entre autres choses, la possibilité de visionner ces cartes anciennes avec Google Maps, par superposition. Une idée de génie. La collection scannée est d’une grande qualité visuelle.

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Apr 9, 2011 | Arts |
Avertissement: billet à haute teneur en mots rares et précieux, sauvés de l’oubli.
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Dans l’architecture classique, grecque et romaine antique, les acrotères (du grec ancien ἀκρωτήριον, puis du latin acroterium) sont des socles (piédestaux) soutenant des ornements, disposés au sommet ou sur les deux extrémités d’un fronton.
Les statues-acrotères caractéristiques, conservées au musée de Murlo, comme le cowboy de Murlo constituent les vestiges étrusques de l’antique fabrique locale de Poggio Civitate.
Par extension, les acrotères désignent les ornements eux-mêmes ; il peut s’agir de statues, de statuettes en pierre, de vases en terre cuite.
Dans l’architecture moderne, on appelle mur acrotère, en abrégé acrotère, un muret situé en bordure de toitures terrasses pour permettre le relevé d’étanchéité. Cette appellation a largement remplacé, en France, celle, originale, de mur besquaire qu’on trouve au Québec et en Belgique.

Acrotère : tête de sphinx et fragments d’aile, vers 540 — 520 avant J.-C.
Provenance : Thèbes ?, Atelier corinthien, Terre cuite polychrome
Département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, Musée du Louvre
Les chitons (Polyplacophora) sont des mollusques marins appartenant à la classe des polyplacophores.
Le terme chiton dérive du grec ancien χιτών [chitōn], qui désigne ce qui enveloppe, la χιτωνίσκος [Chitōniscos] étant une sorte de tunique pour femme.
Le chiton est un vêtement de la Grèce antique. Tunique de lin au plissé fin, cousue sur les côtés, ceinturée à la taille, courte et sans manche pour les hommes, longue et avec manches pour les femmes, portée par les hommes comme par les femmes.
D’abord confectionné en laine dans les périodes les plus anciennes, il est ensuite fabriqué en lin et gagne alors en ampleur pour se porter avec une ceinture à la taille.
Chez les hommes, il peut couvrir la jambe jusqu’à mi-cuisse ou descendre jusqu’au pied. Il peut être orné de dessins géométriques pour les jours de fête. Il se peut se porter avec un pallium (sorte de manteau). Dans l’armée, le chiton est porté sous l’armure et est d’une couleur vive généralement bleu ou rouge.
Chez les femmes, il se porte long. On parle parfois de chiton ionique. Avec l’apparition du lin, il remplace progressivement le péplos qui n’est pas un vêtement cousu mais drapé, dont il se différencie car il ne retombe pas en plis sur la poitrine et se porte bouffant à la taille grâce à une ceinture.

Victoire de Samothrace, IIè siècle av. J.-C., Musée du Louvre
La coroplathie ou coroplastie est un mode de fabrication de figures le plus souvent en terre cuite dont l’origine est proche-orientale et importée dans le bassin occidental de la mer Méditerranée par les Phéniciens.
Les Étrusques la pratiquent (terres cuites du palais de Poggio Civitate à Murlo, ancêtres divinisés en statues-acrotères à large « chapeau » dits cowboy de Murlo) et son apogée est atteint entre la fin du VIe et le premier quart du Ve siècle av. J.-C. par les décors du temple de Portonaccio à Véies, et ceux des deux temples de Pyrgi.
Divers modes de fabrication ont prévalu : modelée parfois à la main, elle peut aussi être issue de moules. Dans le monde punique, elle est surtout réalisée au tour.

Aurige, début du Ve siècle avant J.-C., Terre cuite, Collection Campana, 1863
Département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, Musée du Louvre
La glyptique (du grec ancien γλυπτός / glyptós, « objet gravé ») est l’art de la taille de pierres, en creux (intaille) ou en relief (camée). Elle exprime le plus souvent une idéologie politique, religieuse ou culturelle.
Ce terme est souvent approprié pour désigner l’art de tailler les sceaux-cylindres en Mésopotamie.
Dans le Proche-Orient ancien, un sceau-cylindre est un cylindre orné de motifs représentant des dieux ou des symboles du pouvoir. Ils servent la plupart du temps à imprimer ces motifs sur de l’argile, mais on les retrouve également dans des tombeaux royaux. Ils apparaissent à partir de la période d’Uruk (4100–3300 av. J.-C.).
Un sceau-cylindre est un petit cylindre sur lequel est gravé un motif, avec un court texte identifiant son possesseur (« X, fils de Y, serviteur de tel dieu ») pour les périodes postérieures à l’invention de l’écriture. Il est fait pour être déroulé sur un tablette d’argile. De ce fait, la surface imprimable reproduit une frise, extensible à l’infini, et est plus grande que celle d’un sceau normal. Cela augmente donc le potentiel narratif et décoratif du sceau, et en fait un support iconographique potentiellement très riche.

Sceau-cylindre et son empreinte, représentant une scène mythologique :
Assur attaquant un monstre est acclamé par une déesse. Stéatite, Assyrie, IXe-VIIIe siècle av. J.-C.
Département des Antiquités orientales, Musée du Louvre
Du grec ancien ἱεροδούλη, de ἱερόν hiéros (« sacré ») et de δούλη (« esclave de sexe féminin »).
(Grèce ancienne et Anatolie) Esclave du temple dédiée à un dieu ou une déesse particulière, avec une connotation fréquente de prostituée sacrée. Cette prostitution était tolérée car au service du dieu ou de la déesse en question.
Extrait du paragraphe Troisième genre dans les sociétés historiques, article Troisième sexe, Wikipedia.
Dans la mythologie mésopotamienne, qui compte parmi les productions les plus anciennes connues de l’humanité, il y a une référence à un type de personnes qui ne sont ni hommes ni femmes. Selon le mythe de création sumérien retrouvé sur une tablette du second millénaire, la déesse Ninhursag présente un corps n’ayant ni organes génitaux mâles, ni organes génitaux femelles. Sa place dans la société, assignée par Enki, est d’être « face au roi ». Dans le mythe akkadien de Atrahasis (vers ‑1700), Enki demande à Nintu, la déesse de la naissance, d’établir une troisième catégorie de personnes, en addition aux hommes et aux femmes, qui comprendrait les démons qui volent les jeunes enfants, les femmes infertiles et les prêtresses qui n’ont pas le droit d’être enceintes. À Babylone, à Sumer et en Assyrie, certains types d’individus qui remplissaient un rôle religieux au service d’Inanna/Ishtar ont été décrits comme un troisième genre. Ils pratiquaient la prostitution sacrée (hiérodule), la danse extatique, la musique et le théâtre, portaient des masques et des attributs des deux autres genres. À Sumer, le nom cunéiforme qui leur était attribué était ur.sal (« chien/homme-femme ») et kur.gar.ra (aussi décrit comme homme-femme). Les universitaires modernes, en tentant de les décrire en termes des catégories de genre contemporaines, ont utilisé les termes de « vivant comme des femmes » ou en utilisant des qualifications d’hermaphrodite, eunuque, homosexuels, travestis, hommes efféminés (entre autres).
Voir aussi Nadītu, Qedesha, Hiérogamie (Hieros Gamos)

Déesse Lilitu, Inanna/Ishtar, Ereshkigal, XIXè-XVIIIè siècle av. J.-C. British Museum
Un propylée est à l’origine un vestibule conduisant à un sanctuaire. Aujourd’hui on l’emploie au pluriel, il désigne un accès monumental. C’est la porte d’entrée d’un sanctuaire, la séparation entre un lieu profane (la cité) et un monde divin (le sanctuaire).
Le plus célèbre exemple de propylée est celui de l’Acropole d’Athènes, réalisé par Mnésiclès de 437 à 432 av. J.-C., dans le cadre des grands travaux de Périclès après les guerres médiques. Il est composé d’un vestibule central et de deux ailes de chaque côté. À l’Est et à l’Ouest, il est flanqué de deux portiques avec six colonnes doriques. L’aile nord se nomme la pinacothèque et était une salle de banquet et d’exposition d’œuvres d’art.

Julien David Le Roy. Vue des Ruines des Propylées, ou de la Porte de la Citadelle d’Athènes.
Les Ruines des Plus Beaux Monuments de la Grèce. 1758.
Un rhyton, rython ou rhython (du grec rhein, couler) désigne un vase en terre cuite ou en métal mesurant environ 25 centimètres de hauteur qui se représente sous la forme d’une corne, à une anse, comportant une ouverture de fond par laquelle le liquide s’écoule et dont l’extrémité se termine par une tête animale ou humaine. Il a été essentiellement fabriqué par les Thraces et les Romains au cours des Ve et VIe siècles avant Jésus-Christ. Il était utilisé pour boire mais aussi pour certaines cérémonies et rituels religieux comme lors des libations.
Une bien riche collection de rythons…

Rython Thrace du trésor de Kazanlak (Seuthopolis, capitale du royaume des Odryses), Bulgarie
La toreutique est l’art de travailler le métal par le martelage de métaux (or et argent principalement) ou par la gravure, allant de la simple courbure du métal à l’inscription de motifs détaillés gravés ou en relief dans le métal choisi. Ce travail se fait par l’usage d’outils divers tels que la masse, le marteau, des ciseaux à tranchant en biseau ou encore un burin. On peut ainsi avoir tendance à la rapprocher de l’orfèvrerie. La toreutique existe depuis la haute antiquité. Elle est attestée à l’Age du Bronze et a fleuri en Mésopotamie et en Perse, bien que le terme n’ait été inventé qu’au XIXe siècle.

Consulter le très riche blog des étudiantes en archéologie de Paris I, qui semble malheureusement ne plus être alimenté depuis 2010.
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Apr 2, 2011 | Arts |
Adolphe Williams Bouguereau, plus connu sous le nom de William Bouguereau est un peintre de style académique. L’académisme, comme son nom l’indique, est souvent considéré comme bourgeois et n’autorise que de très loin l’originalité et la fantaisie, car le nom lui-même signifie que l’on doit suivre les préceptes des académies, et en particulier de l’Académie de Beaux-Arts de Paris. Pourtant, on dit de Bouguereau qu’il fut un peintre de la femme, loin des sujets de son école. Contrairement à ses petits collègues académiques qui se complaisaient dans des scènes mythologiques ou historiques, lui peignait des corps troublants au regard langoureux, de femmes ou de jeunes filles, et même de jeunes angelots comme ci-dessous. Il n’échappa pas à la vague orientaliste de cette époque faste et peignit de jeunes bohémiennes… Encore une fois, je me livre à une interprétation hasardeuse, mais je crois voir dans les modèles de Bouguereau un point commun. Regardez bien tous ces modèles ; tous ont les sourcils sombres et le regard est comme transposé d’une toile à l’autre, un peu comme si ce n’était à chaque qu’un seul et même personnage. A l’image de certains écrivains qui n’ont jamais écrit qu’un seul et même roman au travers de leur œuvre ou de certains acteurs de théâtre qui n’ont jamais joué qu’un seul rôle, Bouguereau n’aurait-il jamais peint qu’une seule et même personne ?








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Apr 1, 2011 | Arts, Chambre acoustique |
J’aime bien les petites histoires comme celle de cette œuvre en douze parties qui fonctionne en version intégrale sur trois heures et trente minutes et qui lorsque dans sa première version fut jouée sur une vingtaine de minutes, et fut mal interprétée par son public. En effet, on dit que lorsque Philip Glass joua cette pièce pour la première fois à l’université de Yale, une auditrice lui demanda où se trouvaient les onze autres parties. L’auteur décida de redévelopper son œuvre pendant les trois années suivantes. C’est une des œuvres principales et manifeste de la musique minimaliste.
A lire, ce témoignage d’un marathonien qui ne s’est pas ennuyé une seule minute en plus de trois heures de spectacle…
[audio:part2.xol]

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