Sorting by

×

Mots d’un voca­bu­laire oublié III

Aver­tis­se­ment: billet à haute teneur en mots rares et pré­cieux, sau­vés de l’oubli.

  1. 1er volet
  2. 2nd volet
  3. 3ème volet
  4. 4ème volet
  5. 5ème volet
  6. 6ème volet
  7. 7ème volet
  8. 8ème volet
  9. 9ème volet
  10. 10ème volet

Cogno­men

Le cogno­men (au plu­riel cogno­mi­na) est le sur­nom d’un Romain de l’antiquité. Après le pré­nom et le nom de famille (gen­ti­lice), il consti­tuait géné­ra­le­ment le troi­sième nom du tria nomi­na tra­di­tion­nel du citoyen romain. L’usage du cogno­men appa­raît dans l’épi­gra­phie latine à la fin du IVe siècle av. J.-C., avec P. Cor­ne­lius Sca­pu­la, mais il se limite à l’aristocratie, où il devint d’un usage héré­di­taire, comme le pré­nom qui pas­sait de père en fils ainé, ce qui engen­dra la répé­ti­ti­vi­té des tria nomi­na d’une géné­ra­tion à l’autre. On se mit à ajou­ter un second sur­nom pour dis­tin­guer les individus.

Denier de Cara­cal­la, Rome, 200 ap. J.-C.

Curule (Siège)

Le siège Curule (sel­la curu­lis) est un sym­bole du pou­voir en Rome antique, sur lequel pou­vaient s’as­seoir les magis­trats et pro­ma­gis­trats romains pos­sé­dant l’impe­rium, ce qui inclut les consuls, les dic­ta­teurs, les maîtres de cava­le­rie, pré­teurs, édiles curules. Si Jules César a été auto­ri­sé à s’as­seoir sur un siège curule fait d’or, il était tra­di­tion­nel­le­ment fait d’i­voire, avec les pieds incur­vés for­mant un X large sans dos­sier ni acco­toirs. Le siège pou­vait être plié et transporté.

Relief funé­raire repré­sen­tant une chaise curule. Marbre, œuvre romaine, 50 av. J.-C.-50 ap. J.-C. Pro­ve­nance : Torre Gaia, Via Casi­li­na, Rome.

Exa­men d’un malade, extrait de ‘Liber nota­bi­lium Phi­lip­pi Sep­ti­mi, fran­co­rum regis, a libris Galie­ni extrac­tus’, par Guy de Pavia, 1345 (vel­lum) Ecole ita­lienne, Musée Condé, Chan­tilly, France

Fla­mine

Les fla­mines (sin­gu­lier fla­men en latin) sont des prêtres romains voués au culte d’un seul dieu. Ils sont au nombre de 15, 3 fla­mines majeurs et 12 fla­mines mineurs, choi­sis pour cer­tains par le grand pon­tife, élus par la plèbe pour d’autres. Ils vouent alors leur vie à un dieu par­ti­cu­lier. Les fla­mines por­taient l’apex, un bon­net conique en cuir blanc. Ils jouis­saient d’un grand pres­tige mais, en retour, ils étaient l’ob­jet de nom­breux inter­dits très contraignants.Les fla­mines conser­vaient chez eux la flamme sacrée, sym­bole de leur fonction.

Gyro­vague

Le gyro­vague (du latin ancien gyrus, « cercle », et vagus, « vaga­bond ») était un moine vivant seul, dans l’errance et pas­sant de monas­tère en monas­tère, sans être membre d’aucun. Le concile de Chal­cé­doine (451) inter­dit ce genre de vie monas­tique. Il n’existe plus aujourd’­hui dans l’église catho­lique. Dans le chris­tia­nisme des pre­miers siècles ceux qui fuyaient le monde à la recherche de Dieu, se met­taient à l’é­coute d’un maître spi­ri­tuel, géné­ra­le­ment un ermite reti­ré dans le désert (Antoine le grand et les Pères du désert). Ils res­taient libres, et pas­saient d’un maître à l’autre au fur et à mesure de leur pro­grès spi­ri­tuel. Ce type de vie ascé­tique était assez com­mun dans l’an­cienne Syrie, la Méso­po­ta­mie et l’É­gypte. Lorsque les pre­mières com­mu­nau­tés monas­tiques furent créées (avec Pacôme, au milieu du IVe siècle), cette même pra­tique conti­nua : cer­tains moines, appe­lés les gyro­vagues, pas­saient d’un monas­tère à l’autre. Rien ne les en empê­chait. Cer­tains ne res­taient que quelques jours en chaque monas­tère avant de reprendre leur errance.

Saint-Jean Chri­so­stome

Harus­pice

Un harus­pice ou arus­pice est un pra­ti­quant de l’harus­pi­cine (de l’étrusque haru, entrailles, et spi­cio, « je regarde », trans­crit par harus­pex en latin), un devin étrusque qui exa­mi­nait les entrailles d’un ani­mal sacri­fié pour en tirer des pré­sages quant à l’a­ve­nir ou à une déci­sion à prendre. Les harus­pices d’Étru­rie se dis­tin­guaient du reste de la popu­la­tion par leur cos­tume : ils por­taient un man­teau court bor­dé de franges (simi­laire à la peau de la bête sacri­fiée) et non la toge étrusque (la teben­na), fer­mé par une fibule au niveau du cou, et un couvre-chef à large bord et au som­met poin­tu et sur­tout, ils por­taient leurs libri harus­pi­ci­ni et rituales (comme on le constate sur les sar­co­phages figu­rés des défunts harus­pices). Le foie de Pia­cen­za est un ves­tige étrusque en bronze qui ser­vait de modèle à l’hé­pa­to­lo­gie (syn: hépa­to­sco­pie, hépa­to­man­cie, exti­pi­cine ou splanch­no­man­cie), la divi­na­tion don­née par l’ha­rus­pice suite à l’exa­men des entrailles ani­males, en l’oc­cur­rence un foie de mou­ton. Il est conser­vé au Musée muni­ci­pal de Pia­cen­za dont le siège est au Palaz­zo Far­nese.

Miroir étrusque avec repré­sen­ta­tion du devin Cal­chas exa­mi­nant un foie. Ita­lie, Vul­ci, Ve siècle av. J.-C. Musée du Vatican.

Ono­mas­tique

L’ono­mas­tique (du grec ono­ma, nom) est la science qui étu­die les noms propres. En égyp­to­lo­gie, l’o­no­mas­tique est une science aus­si com­plexe qu’in­dis­pen­sable. En effet, elle per­met d’at­tri­buer un objet ou un monu­ment à telle ou telle per­sonne. Mais la tâche des égyp­to­logues est ren­due bien dif­fi­cile par la mul­ti­pli­ca­tion des titu­la­tures des pha­raons (cinq noms de couronnement !).

Qua­dru­pède fan­tas­tique sur une ligne de base. A l’exergue, croi­sette entre deux points. Cité de Jublains, Mayenne

Pyxide

La pyxis ou pyxide est un petit vase rond, à fond plat (par­fois poin­tu à l’époque géo­mé­trique, lorsque des trous per­met­taient de le sus­pendre), et géné­ra­le­ment doté d’un cou­vercle. Il sert de boî­tier ou de cof­fret à bijoux. Le Moyen Âge en a fait un cof­fret à hos­ties. La pyxide d’al-Mughi­ra est une boîte en ivoire taillée d’un seul bloc dans une défense d’é­lé­phant (le fond n’a donc pas été rap­por­té), réa­li­sée en al-anda­lus en 968 et actuel­le­ment conser­vée au musée du Louvre depuis 1898, date de son acqui­si­tion par le musée. Retrou­vée dans la ville cali­fale de Madi­nat al-Zah­ra, elle consti­tue un chef d’œuvre de l’art isla­mique de cette période, et à coup sûr l’un des joyaux du musée du Louvre, par son décor extrê­me­ment fin et détaillé.

Pyxide au nom d’al-Mughi­ra. Espagne, Madi­nat al-Zah­ra, 968 Ivoire d’é­lé­phant, décor sculp­té et gra­vé Dépar­te­ment des Arts de l’Is­lam, Musée du Louvre

Sicle

Le Sicle est un poids et une mon­naie uti­li­sés chez les anciens hébreux. Le she­kel ‘hadash (en hébreu : שקל חדש, c’est-à-dire le nou­veau she­kel, abré­gé ש“ח dans le lan­gage cou­rant), ou she­ka­lim au plu­riel (pro­non­cé shka­lim), est la mon­naie natio­nale de l’État d’Israël. Le she­kel est divi­sé en 100 ago­rot, plu­riel d’agorah, qui vient d’un mot Akka­dien (Méso­po­ta­mie) et signi­fie graine. Le she­kel fait réfé­rence, à l’origine, à une uni­té de poids et à une mon­naie uti­li­sée en Méso­po­ta­mie depuis le 3e mil­lé­naire av. J.-C. jusqu’au Ier siècle appe­lée aus­si she­kel ou sicle. Ce fut éga­le­ment l’unité de poids uti­li­sée par les Hébreux (il en est fait men­tion dans cer­tains pas­sages de la Bible et il est notam­ment uti­li­sé pour recen­ser le peuple dans le désert après la sor­tie d’Égypte). Le nom est lié éty­mo­lo­gi­que­ment au mith­qal, uni­té de poids arabe. Le she­kel biblique valait 6 grammes d’argent.

Sicles frap­pés en Lydie, à Sardes. 485–420.

Read more

L’a­ma­teur de cartes y trou­ve­ra une cer­taine dou­ceur de vivre comme au soir d’un printemps

J’ai vu, sur le papier gla­cé, le soleil tom­ber au soir d’une belle jour­née d’é­té sur les cou­poles légè­re­ment outre­pas­sées, les dômes majes­tueux d’Is­pa­han, ou alors était-ce Tabriz ou Chi­raz ? Le bleu somp­tueux d’un tur­quoise pro­fond, sca­ri­fié de flo­rai­sons orange comme l’or de la fin du jour, le fût tan­cé par une cou­fique pré­cise, poin­tilleuse, fière comme un sul­tan debout à l’heure de l’as­saut… autant d’i­mages qui me tra­versent et me laissent cha­vi­rer comme dans les volutes d’un petit cigare dont je me plais à me sou­ve­nir l’o­deur. Un fais­ceau de cou­leur, orange d’or, tabac brun, jaune d’œuf, feuille d’au­tomne, un soir d’é­té sur la ter­rasse face à la mer, et cette der­nière image men­tale se pro­file : la cou­leur un peu ter­nie et pour­tant cha­leu­reuse d’une vieille carte d’un pays vieux de mille ans. L’a­ma­teur de cartes y trou­ve­ra une cer­taine dou­ceur de vivre comme au soir d’un prin­temps… Lais­sons-le plon­ger dans ces océans aux cou­leurs de thé…

Lost islands

Hen­ry Stom­mel, por­té à ma connais­sance au tra­vers du livre d’E­rik Orsen­na, Por­trait du Gulf Stream, est océa­no­graphe et a écrit un livre por­tant ce sous-titre : The sto­ry of islands that have vani­shed from nau­ti­cal charts, autre­ment dit, His­toire des îles qui ont dis­pa­ru des cartes nau­tiques. Étrange titre, et non moins étrange livre fai­sant état d’îles qui n’existent plus ou plu­tôt, que l’on a été obli­gé, à un moment ou à un autre de faire “dis­pa­raître” des cartes, car sou­vent fan­tas­mées, par­fois mal pla­cées, quelques fois tout sim­ple­ment rêvées, elles n’ont pour la plu­part jamais exis­té ou tout bon­ne­ment dis­pa­ru. Le livre raconte l’his­toire de ces curio­si­tés pour les­quelles il aura fal­lu énor­mé­ment de vio­lence pour les sup­pri­mer. Un car­to­graphe éta­blit, il n’ef­face pas…

Le livre n’a jamais été tra­duit et ren­ferme dans son rabat inté­rieur une superbe carte du XIXème siècle impri­mée en rec­to-ver­so, d’un côté le Paci­fique, de l’autre l’In­dien… avec sur cette carte, la plu­part des îles dont il est ques­tion dans le livre. Et en France, le livre est épuisé.

Hen­ry M. Stom­mel. Lost Islands: The Sto­ry of Islands That Have Vani­shed from Nau­ti­cal Charts
Uni­ver­si­ty of Bri­tish Colum­bia Press. Van­cou­ver 1984

Jus­tus Dan­ckerts: Recen­tis­si­ma Novi Orbis Sive Ame­ri­cae Sep­ten­trio­na­lis et Meri­dio­na­lis Tabu­la… [Cali­for­nia as an Island] Amster­dam / 1690

Océans de papier

Oli­vier le Car­rer n’est pas qu’un simple écri­vain, un jour­na­liste, c’est avant tout un géo­graphe et navi­ga­teur, un vrai connais­seur de la mer de l’in­té­rieur, un génie des eaux qui n’hé­site pas à pas­ser son temps dans les biblio­thèques pour illus­trer ses livres des plus belles cartes au monde, issues des plus grandes biblio­thèques et conser­vées dans leur gangue d’in­con­nui­té pour les dévoi­ler au grand jour. Anda­louses, per­sanes, arabes, por­tu­gaises, ces cartes de papier belles et sen­suelles comme des femmes antiques montrent l’é­vo­lu­tion de la per­cep­tion de la Terre depuis l’An­ti­qui­té jus­qu’au GPS moderne.

Oli­vier Le Car­rer. Océans de papier : His­toire des cartes marines, des périples antiques au GPS
Glé­nat 2006

Hes­sel Ger­ritsz : Mar del Sur. Manus­crit enlu­mi­né sur par­che­min, 1622. BNF

Atlas des îles abandonnées

Judith Scha­lans­ky est une jeune illus­tra­trice née en RDA et dont l’i­ma­gi­naire de jeune fille l’a por­té à vivre ses pre­miers émois en par­cou­rant du bout des lèvres les pages des atlas et les cartes. Plus qu’un véri­table atlas, son livre est un beau livre fait de cartes redes­si­nées, plein d’a­nec­dotes étranges, par­fois un peu inquié­tantes. Je ne fais pas par­tie de ceux qui se plaignent du fait que ce livre n’est pas véri­ta­ble­ment un atlas, mais un “simple livre”… Malé­dic­tion… Le livre fait débat, on atten­dait a prio­ri plus de l’au­teur qu’un joli livre. Il ne déce­vra pas, en revanche, ceux qui ont gar­dé intact leur regard d’en­fant sur un monde qui reste encore à décou­vrir. On regrette sim­ple­ment que de l’al­le­mand au fran­çais, le titre change d’îles éloi­gnées (remote islands en anglais) à îles aban­don­nées

Judith Scha­lans­ky. Atlas des îles abandonnées
Pré­face d’O­li­vier de Ker­sau­son, tra­duit de l’al­le­mand par Eli­sa­beth Landes, Arthaud

The Island of St. Chris­to­phers / Ante­go Island / Part of y Islands of Ame­ri­ca &c.
Lon­don 1744

Explo­ra­tion des Routes de la Soie et au-delà

Ceux qui tra­ver­sèrent d’in­con­nues contrées pour com­mer­cer avec les peuples loin­tains, ceux qui pen­saient que le coton pous­sait sur les agneaux, ceux qui voyaient dans les étoiles leur che­min à dos de cha­meau et ceux qui pri­saient le tabac assis sous une toile ten­due dans le désert ouï­ghour du Tak­la­ma­kan, tous ont dési­ré car­to­gra­phier le par­cours qui reliait l’Oc­ci­dent à la Chine par ces villes mythiques qui portent le nom d’Is­pa­han, Samar­kand, Nisha­pur, Tashkent, Merv, Bou­kha­ra ou Kach­gar… qui excitent l’i­ma­gi­naire, font pen­ser aux odeurs d’é­pices, aux cou­leurs cha­toyantes des tapis, des soie­ries et des bro­carts, des mon­naies d’or frap­pées à l’ef­fi­gie de califes dis­pa­rus et de mina­rets sur­plom­bant les immenses iwâns déco­rées de céra­miques bleues… Ce livre est un joyau de cartes turques, ouz­beks, per­sanes, arabes, chi­noises, rares, pré­cieuses, colo­rées, et mêmes par­fois sur­pre­nantes, comme ces cartes éta­blies d’a­près Claude Pto­lé­mée où le rebord du monde connu est illus­tré sous  forme… d’angle…

Ken­neth Neben­zah. Explo­ra­tion des Routes de la Soie et au-delà , 2000 ans de cartographie
Phai­don, 2005

Carte du monde de Pto­lé­mée, recons­ti­tuée au XVe siècle à par­tir de sa Géographie

Des cartes sur tous les plans…

Big­map­blog :le blog d’un ama­teur de cartes anciennes qu’il s’a­muse à pio­cher un peu par­tout, scan­nées en haute défi­ni­tion et zoo­mables. L’au­teur du blog est éga­le­ment à l’o­ri­gine d’un film, The Pruitt-Igoe Myth.

Per­ry-Cas­tañe­da Libra­ry Map Col­lec­tion : une impres­sion­nante col­lec­tion de cartes récentes mais éga­le­ment de cartes anciennes clas­sées par région.

Paris­bal: Plans anciens de Paris entre 1550 et 1790.

Bar­ry Law­rence Rude­man antique maps Inc. : Un ven­deur de cartes anciennes qui a l’in­tel­li­gence de lais­ser à dis­po­si­tion des images grand for­mat des cartes qu’il vend.

The beau­ty of maps : Une série docu­men­taire de la BBC en 4 par­ties sur les cartes : Atlas, médié­vales, cartes modernes de pro­pa­gande ou cartes de villes, voi­ci de quoi ali­men­ter un sujet superbe avec la pré­ci­sion et l’ac­cent des docu­men­ta­ristes de la véné­rable ins­ti­tu­tion qu’est la BBC.

A la décou­verte d’E­duard Imhof : géo­graphe et pro­fes­seur de car­to­gra­phie suisse, il a don­né ses lettres de noblesse à la car­to­gra­phie en 3D et est aujourd’­hui consi­dé­rée comme le père de la géo­gra­phie moderne ins­ti­tu­tion­nelle. A visi­ter, ses archives :

David Rum­sey Map Col­lec­tion Data­base and Blog : Voi­ci une Rolls de la car­to­gra­phie. Riche de plus de 26000 cartes, voi­ci une col­lec­tion de cartes, prin­ci­pa­le­ment du XVIIIè et du XIXè siècle et d’A­mé­rique du Nord, elle contient éga­le­ment de nom­breuses cartes euro­péennes, des cartes his­to­riques, anciennes ou modernes, cha­cun y trou­ve­ra son compte. On appré­cie­ra éga­le­ment, entre autres choses, la pos­si­bi­li­té de vision­ner ces cartes anciennes avec Google Maps, par super­po­si­tion. Une idée de génie. La col­lec­tion scan­née est d’une grande qua­li­té visuelle.

Read more

Mots d’un voca­bu­laire oublié II

Aver­tis­se­ment: billet à haute teneur en mots rares et pré­cieux, sau­vés de l’oubli.

  1. 1er volet
  2. 2nd volet
  3. 3ème volet
  4. 4ème volet
  5. 5ème volet
  6. 6ème volet
  7. 7ème volet
  8. 8ème volet
  9. 9ème volet
  10. 10ème volet

Acro­tère

Dans l’ar­chi­tec­ture clas­sique, grecque et romaine antique, les acro­tères (du grec ancien ἀκρωτήριον, puis du latin acro­te­rium) sont des socles (pié­des­taux) sou­te­nant des orne­ments, dis­po­sés au som­met ou sur les deux extré­mi­tés d’un fronton.
Les sta­tues-acro­tères carac­té­ris­tiques, conser­vées au musée de Mur­lo, comme le cow­boy de Mur­lo consti­tuent les ves­tiges étrusques de l’an­tique fabrique locale de Pog­gio Civitate.
Par exten­sion, les acro­tères dési­gnent les orne­ments eux-mêmes ; il peut s’a­gir de sta­tues, de sta­tuettes en pierre, de vases en terre cuite.
Dans l’ar­chi­tec­ture moderne, on appelle mur acro­tère, en abré­gé acro­tère, un muret situé en bor­dure de toi­tures ter­rasses pour per­mettre le rele­vé d’é­tan­chéi­té. Cette appel­la­tion a lar­ge­ment rem­pla­cé, en France, celle, ori­gi­nale, de mur bes­quaire qu’on trouve au Qué­bec et en Belgique.

Acro­tère : tête de sphinx et frag­ments d’aile, vers 540 — 520 avant J.-C.
Pro­ve­nance : Thèbes ?, Ate­lier corin­thien, Terre cuite polychrome
Dépar­te­ment des Anti­qui­tés grecques, étrusques et romaines, Musée du Louvre

Chi­ton

Les chi­tons (Poly­pla­co­pho­ra) sont des mol­lusques marins appar­te­nant à la classe des polyplacophores.
Le terme chi­ton dérive du grec ancien χιτών [chitōn], qui désigne ce qui enve­loppe, la χιτωνίσκος [Chitō­nis­cos] étant une sorte de tunique pour femme.

Le chi­ton est un vête­ment de la Grèce antique. Tunique de lin au plis­sé fin, cou­sue sur les côtés, cein­tu­rée à la taille, courte et sans manche pour les hommes, longue et avec manches pour les femmes, por­tée par les hommes comme par les femmes.
D’a­bord confec­tion­né en laine dans les périodes les plus anciennes, il est ensuite fabri­qué en lin et gagne alors en ampleur pour se por­ter avec une cein­ture à la taille.
Chez les hommes, il peut cou­vrir la jambe jus­qu’à mi-cuisse ou des­cendre jus­qu’au pied. Il peut être orné de des­sins géo­mé­triques pour les jours de fête. Il se peut se por­ter avec un pal­lium (sorte de man­teau). Dans l’ar­mée, le chi­ton est por­té sous l’ar­mure et est d’une cou­leur vive géné­ra­le­ment bleu ou rouge.
Chez les femmes, il se porte long. On parle par­fois de chi­ton ionique. Avec l’ap­pa­ri­tion du lin, il rem­place pro­gres­si­ve­ment le péplos qui n’est pas un vête­ment cou­su mais dra­pé, dont il se dif­fé­ren­cie car il ne retombe pas en plis sur la poi­trine et se porte bouf­fant à la taille grâce à une ceinture.

Vic­toire de Samo­thrace, IIè siècle av. J.-C., Musée du Louvre

Coro­pla­thie

La coro­pla­thie ou coro­plas­tie est un mode de fabri­ca­tion de figures le plus sou­vent en terre cuite dont l’o­ri­gine est proche-orien­tale et impor­tée dans le bas­sin occi­den­tal de la mer Médi­ter­ra­née par les Phéniciens.
Les Étrusques la pra­tiquent (terres cuites du palais de Pog­gio Civi­tate à Mur­lo, ancêtres divi­ni­sés en sta­tues-acro­tères à large « cha­peau » dits cow­boy de Mur­lo) et son apo­gée est atteint entre la fin du VIe et le pre­mier quart du Ve siècle av. J.-C. par les décors du temple de Por­to­nac­cio à Véies, et ceux des deux temples de Pyrgi.
Divers modes de fabri­ca­tion ont pré­va­lu : mode­lée par­fois à la main, elle peut aus­si être issue de moules. Dans le monde punique, elle est sur­tout réa­li­sée au tour.


Aurige, début du Ve siècle avant J.-C., Terre cuite, Col­lec­tion Cam­pa­na, 1863
Dépar­te­ment des Anti­qui­tés grecques, étrusques et romaines, Musée du Louvre

Glyp­tique

La glyp­tique (du grec ancien γλυπτός / glyptós, « objet gra­vé ») est l’art de la taille de pierres, en creux (intaille) ou en relief (camée). Elle exprime le plus sou­vent une idéo­lo­gie poli­tique, reli­gieuse ou culturelle.
Ce terme est sou­vent appro­prié pour dési­gner l’art de tailler les sceaux-cylindres en Mésopotamie.
Dans le Proche-Orient ancien, un sceau-cylindre est un cylindre orné de motifs repré­sen­tant des dieux ou des sym­boles du pou­voir. Ils servent la plu­part du temps à impri­mer ces motifs sur de l’ar­gile, mais on les retrouve éga­le­ment dans des tom­beaux royaux. Ils appa­raissent à par­tir de la période d’U­ruk (4100–3300 av. J.-C.).
Un sceau-cylindre est un petit cylindre sur lequel est gra­vé un motif, avec un court texte iden­ti­fiant son pos­ses­seur (« X, fils de Y, ser­vi­teur de tel dieu ») pour les périodes pos­té­rieures à l’in­ven­tion de l’é­cri­ture. Il est fait pour être dérou­lé sur un tablette d’ar­gile. De ce fait, la sur­face impri­mable repro­duit une frise, exten­sible à l’in­fi­ni, et est plus grande que celle d’un sceau nor­mal. Cela aug­mente donc le poten­tiel nar­ra­tif et déco­ra­tif du sceau, et en fait un sup­port ico­no­gra­phique poten­tiel­le­ment très riche.

Sceau-cylindre et son empreinte, repré­sen­tant une scène mythologique :
Assur atta­quant un monstre est accla­mé par une déesse. Stéa­tite, Assy­rie, IXe-VIIIe siècle av. J.-C.
Dépar­te­ment des Anti­qui­tés orien­tales, Musée du Louvre

Hié­ro­dule

Du grec ancien ἱεροδούλη, de ἱερόν hié­ros (« sacré ») et de δούλη (« esclave de sexe féminin »). 
(Grèce ancienne et Ana­to­lie)
Esclave du temple dédiée à un dieu ou une déesse par­ti­cu­lière, avec une conno­ta­tion fré­quente de pros­ti­tuée sacrée. Cette pros­ti­tu­tion était tolé­rée car au ser­vice du dieu ou de la déesse en question.

Extrait du para­graphe Troi­sième genre dans les socié­tés his­to­riques, article Troi­sième sexe, Wiki­pe­dia.

Dans la mytho­lo­gie méso­po­ta­mienne, qui compte par­mi les pro­duc­tions les plus anciennes connues de l’hu­ma­ni­té, il y a une réfé­rence à un type de per­sonnes qui ne sont ni hommes ni femmes. Selon le mythe de créa­tion sumé­rien retrou­vé sur une tablette du second mil­lé­naire, la déesse Nin­hur­sag pré­sente un corps n’ayant ni organes géni­taux mâles, ni organes géni­taux femelles. Sa place dans la socié­té, assi­gnée par Enki, est d’être « face au roi ». Dans le mythe akka­dien de Atra­ha­sis (vers ‑1700), Enki demande à Nin­tu, la déesse de la nais­sance, d’é­ta­blir une troi­sième caté­go­rie de per­sonnes, en addi­tion aux hommes et aux femmes, qui com­pren­drait les démons qui volent les jeunes enfants, les femmes infer­tiles et les prê­tresses qui n’ont pas le droit d’être enceintes. À Baby­lone, à Sumer et en Assy­rie, cer­tains types d’in­di­vi­dus qui rem­plis­saient un rôle reli­gieux au ser­vice d’Inan­na/Ish­tar ont été décrits comme un troi­sième genre. Ils pra­ti­quaient la pros­ti­tu­tion sacrée (hié­ro­dule), la danse exta­tique, la musique et le théâtre, por­taient des masques et des attri­buts des deux autres genres. À Sumer, le nom cunéi­forme qui leur était attri­bué était ur.sal (« chien/­homme-femme ») et kur.gar.ra (aus­si décrit comme homme-femme). Les uni­ver­si­taires modernes, en ten­tant de les décrire en termes des caté­go­ries de genre contem­po­raines, ont uti­li­sé les termes de « vivant comme des femmes » ou en uti­li­sant des qua­li­fi­ca­tions d’her­ma­phro­dite, eunuque, homo­sexuels, tra­ves­tis, hommes effé­mi­nés (entre autres).

Voir aus­si Nadī­tu, Qede­sha, Hié­ro­ga­mie (Hie­ros Gamos)

Déesse Lili­tu, Inanna/Ishtar, Ere­sh­ki­gal, XIXè-XVIIIè siècle av. J.-C. Bri­tish Museum

Pro­py­lée

Un pro­py­lée est à l’o­ri­gine un ves­ti­bule condui­sant à un sanc­tuaire. Aujourd’­hui on l’emploie au plu­riel, il désigne un accès monu­men­tal. C’est la porte d’en­trée d’un sanc­tuaire, la sépa­ra­tion entre un lieu pro­fane (la cité) et un monde divin (le sanctuaire).

Le plus célèbre exemple de pro­py­lée est celui de l’A­cro­pole d’A­thènes, réa­li­sé par Mné­si­clès de 437 à 432 av. J.-C., dans le cadre des grands tra­vaux de Péri­clès après les guerres médiques. Il est com­po­sé d’un ves­ti­bule cen­tral et de deux ailes de chaque côté. À l’Est et à l’Ouest, il est flan­qué de deux por­tiques avec six colonnes doriques. L’aile nord se nomme la pina­co­thèque et était une salle de ban­quet et d’ex­po­si­tion d’œuvres d’art.

Julien David Le Roy. Vue des Ruines des Pro­py­lées, ou de la Porte de la Cita­delle d’Athènes.
Les Ruines des Plus Beaux Monu­ments de la Grèce. 1758.

Rython

Un rhy­ton, rython ou rhy­thon (du grec rhein, cou­ler) désigne un vase en terre cuite ou en métal mesu­rant envi­ron 25 cen­ti­mètres de hau­teur qui se repré­sente sous la forme d’une corne, à une anse, com­por­tant une ouver­ture de fond par laquelle le liquide s’é­coule et dont l’ex­tré­mi­té se ter­mine par une tête ani­male ou humaine. Il a été essen­tiel­le­ment fabri­qué par les Thraces et les Romains au cours des Ve et VIe siècles avant Jésus-Christ. Il était uti­li­sé pour boire mais aus­si pour cer­taines céré­mo­nies et rituels reli­gieux comme lors des libations.

Une bien riche col­lec­tion de rythons

Rython Thrace du tré­sor de Kazan­lak (Seu­tho­po­lis, capi­tale du royaume des Odryses), Bulgarie

Toreu­tique

La toreu­tique est l’art de tra­vailler le métal par le mar­te­lage de métaux (or et argent prin­ci­pa­le­ment) ou par la gra­vure, allant de la simple cour­bure du métal à l’ins­crip­tion de motifs détaillés gra­vés ou en relief dans le métal choi­si. Ce tra­vail se fait par l’u­sage d’ou­tils divers tels que la masse, le mar­teau, des ciseaux à tran­chant en biseau ou encore un burin. On peut ain­si avoir ten­dance à la rap­pro­cher de l’or­fè­vre­rie. La toreu­tique existe depuis la haute anti­qui­té. Elle est attes­tée à l’Age du Bronze et a fleu­ri en Méso­po­ta­mie et en Perse, bien que le terme n’ait été inven­té qu’au XIXe siècle.

Consul­ter le très riche blog des étu­diantes en archéo­lo­gie de Paris I, qui semble mal­heu­reu­se­ment ne plus être ali­men­té depuis 2010.

Read more

Une ques­tion sur Adolphe Williams Bouguereau

Adolphe Williams Bou­gue­reau, plus connu sous le nom de William Bou­gue­reau est un peintre de style aca­dé­mique. L’a­ca­dé­misme, comme son nom l’in­dique, est sou­vent consi­dé­ré comme bour­geois et n’au­to­rise que de très loin l’o­ri­gi­na­li­té et la fan­tai­sie, car le nom lui-même signi­fie que l’on doit suivre les pré­ceptes des aca­dé­mies, et en par­ti­cu­lier de l’A­ca­dé­mie de Beaux-Arts de Paris. Pour­tant, on dit de Bou­gue­reau qu’il fut un peintre de la femme, loin des sujets de son école. Contrai­re­ment à ses petits col­lègues aca­dé­miques qui se com­plai­saient dans des scènes mytho­lo­giques ou his­to­riques, lui pei­gnait des corps trou­blants au regard lan­gou­reux, de femmes ou de jeunes filles, et même de jeunes ange­lots comme ci-des­sous. Il n’é­chap­pa pas à la vague orien­ta­liste de cette époque faste et pei­gnit de jeunes bohé­miennes… Encore une fois, je me livre à une inter­pré­ta­tion hasar­deuse, mais je crois voir dans les modèles de Bou­gue­reau un point com­mun. Regar­dez bien tous ces modèles ; tous ont les sour­cils sombres et le regard est comme trans­po­sé d’une toile à l’autre, un peu comme si ce n’é­tait à chaque qu’un seul et même per­son­nage. A l’i­mage de cer­tains écri­vains qui n’ont jamais écrit qu’un seul et même roman au tra­vers de leur œuvre ou de cer­tains acteurs de théâtre qui n’ont jamais joué qu’un seul rôle, Bou­gue­reau n’au­rait-il jamais peint qu’une seule et même personne ?

Read more

Musique en douze parties

J’aime bien les petites his­toires comme celle de cette œuvre en douze par­ties qui fonc­tionne en ver­sion inté­grale sur trois heures et trente minutes et qui lorsque dans sa pre­mière ver­sion fut jouée sur une ving­taine de minutes, et fut mal inter­pré­tée par son public. En effet, on dit que lorsque Phi­lip Glass joua cette pièce pour la pre­mière fois à l’u­ni­ver­si­té de Yale, une audi­trice lui deman­da où se trou­vaient les onze autres par­ties. L’au­teur déci­da de redé­ve­lop­per son œuvre pen­dant les trois années sui­vantes. C’est une des œuvres prin­ci­pales et mani­feste de la musique minimaliste.
A lire, ce témoi­gnage d’un mara­tho­nien qui ne s’est pas ennuyé une seule minute en plus de trois heures de spectacle…

[audio:part2.xol]

Read more