C’est l’é­té, il fait presque beau, j’ai déci­dé de ne pas trop écrire et de par­ta­ger quelques textes ori­gi­naux. En plein dans le texte de Colin Thu­bron, l’ombre de la route de la soie, j’exulte devant une série d’a­nec­dotes délec­tables, comme l’his­toire de l’a­gneau végétal.

Spring Lamb

Pho­to © Sarah Mac­mil­lan

La Chine et l’Ouest conti­nuèrent pour­tant à vivre dans l’i­gno­rance l’une de l’autre pen­dant des siècles. Ain­si les Romains, connais­sant le coton, s’i­ma­gi­nèrent que la soie pous­sait sur des arbres, pen­dant que les Chi­nois se fon­daient sur ce qu’ils savaient du ver à soie pour en déduire que le coton pro­ve­nait d’un ani­mal. Ils s’in­ven­tèrent donc un « agneau végé­tal », une créa­ture sur­gie du sol, laquelle brou­tait secrè­te­ment la nuit et met­taient bas des petits qui don­naient du coton. Les Romains voyaient dans les loin­tains Chi­nois un peuple doux et béni ;  simul­ta­né­ment, se répan­dait en Chine la rumeur, vague au départ, de l’exis­tence d’une puis­sante monar­chie élec­tive, au-delà de la Perse, dotée de citoyens hon­nêtes et paisibles.

Colin Thu­bron, L’ombre de la route de la soie Folio, 2006, p148

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