Apr 25, 2011 | Passerelle |
Oceandots

Ocean dots est une encyclopédie des îles qui manque peut-être un peu de profondeur, mais qui permet de faire de belles découvertes et surtout de fonctionner en réponse aux systèmes globaux de positionnement et notamment Google Earth ; une idée qui pourrait donner des idées à certains, histoire d’étoffer l’outil…
Codex XCIX est un blog sur les arts visuels à travers les âges. Les articles ne sont pas nombreux, mais de bonne qualité et surtout, diversifiés. Pour les amateurs de belles choses à voir.

Le voyage de Lapérouse
Présenté par le très bon blog Bibliodyssey, on peut trouver le livre et les illustrations d’origine sur le site de l’université de Harvard(et téléchargeable). Un superbe document issu d’une époque où la représentation passait par de véritables artistes souvent également ethnologues ou géographes.




Discover Islamic art
Discover Islamic art est un site de musées sans frontières (MWNF), présentant une immense base de données d’œuvres disséminées aux quatre coins de la planète. On peut y faire des visites virtuelles de musées ou d’expositions, comme de monuments plus ou moins inaccessibles, comme par exemple le palais Qasr al-Khayr al-Gharbi. (Existe aussi en version discover baroque art)

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Apr 24, 2011 | Architectures, Arts, Histoires de gens |
La Yerebatan Sarnıcı (la citerne enfouie sous terre), également connue sous le nom grec de Basilikè kinstérnè (Βασιλικὴ κινστέρνη) est un lieu étrange situé sous les pieds d’Istanbul, ou plutôt de Constantinople. On dit souvent de cette « citerne basilique » que c’est le monument, en dehors de la cathédrale Sainte-Sophie, qui mérite le plus l’attention des touristes (ce qui n’est pas forcément un label de référence). En l’occurrence, cette citerne avait exactement le même rôle que le réservoir de Montsouris à Paris. C’est l’empereur Justinien qui décida la construction en 532 de cette citerne si grande qu’on l’appelle Basilikè, afin de contenir les eaux pluviales hivernales en surabondance pour les stocker pour les périodes plus sèches. Cette spécificité du climat turc et l’absence de cours d’eau souterrain permettant l’apport suffisant en eau courante a été à l’origine du creusement de plusieurs citernes sous le sol de la ville ; on pouvait autrefois en dénombrer environ quatre-vingt dont la capacité totale devait avoisiner 900 000 m3 pour les citernes à ciel ouvert et 160 000 m3 pour les souterraine. La capacité de la citerne Yerebatan Sarnıcı, la plus importante parmi les souterraines est de 78 000 m3 (138 x 64,6 m) tandis que celle d’Aétius, à ciel ouvert, mesurait 244 m sur 85 m, pour une profondeur de 14 m environ et une capacité évaluée à 250 ou 300 000 m3.
Une des curiosités de ce lieu étrange, est l’utilisation de futs monolithiques et de chapiteaux de colonnes corinthiens en remploi. Deux des trois-cents trente-six colonnes reposent sur d’énormes blocs rectangulaires taillés représentant la gorgone Méduse. Personne ne sait pourquoi ils sont là, ni quelle est leur signification et surtout pourquoi l’un de ces blocs est renversé et l’autre de côté. On visite ce lieu parfaitement hors du commun, et dont l’ambiance donne réellement l’impression qu’on se trouve dans quelque lieu saint, avec des bottes.
Localisation sur Google Maps.

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Apr 23, 2011 | Arts, Sur les portulans |
Avertissement: billet à haute teneur en mots rares et précieux, sauvés de l’oubli.
- 1er volet
- 2nd volet
- 3ème volet
- 4ème volet
- 5ème volet
- 6ème volet
- 7ème volet
- 8ème volet
- 9ème volet
- 10ème volet
La baliste (du latin ballista et du grec βαλλίστρα, à partir du mot βάλλειν, ballein, « lancer, jeter », au pluriel ballistæ en latin) était une arme développée à partir d’une arme grecque plus ancienne. Son fonctionnement est basé sur différents mécanismes utilisant l’action de deux leviers sur des ressorts à torsion, constitués de plusieurs faisceaux de fibres tordues. Les premières versions lançaient de lourdes flèches ou des projectiles sphériques, comme des pierres de différentes tailles, au cours des sièges. Elles ont servi de base pour développer une arme de tir plus petite, le scorpion et peut-être le polybolos. Cette arme est abandonnée au haut Moyen Âge au profit des engins à contrepoids, la pierrière puis ses perfectionnements : la bricole, le mangonneau, le trébuchet. Cependant, le nom “baliste” est conservé au Moyen Âge pour désigner l’arbalète à tour et parfois, abusivement, les engins de siège à contrepoids.
Voir également : Cheiroballistra/Manuballista, carroballista, polybolos
Une baliste à quatre roues tirées par des chevaux caparaçonnés, tirée d’une gravure illustrant une édition de 1552 du catalogue de machines de guerre De Rebus Bellicis vers 400.
Mangonneau
Le terme mangonneau (dérivé du mot Greco-latin manganon, qui signifie “machine de guerre”) désigne un engin militaire offensif de l’époque médiévale, une sorte de catapulte, un engin de siège utilisé pour lancer des projectiles contre les murs des châteaux forts, très proche du trébuchet.
La signification exacte du terme est discutée, et plusieurs interprétations ont été suggérées. Il pourrait s’agir du nom d’un contrepoids d’artillerie (trébuchets), probablement un contrepoids fixe, ou avec un type particulier de cadre. Le terme arabe manajaniq vient du même mot, et s’applique à différents types de trébuchet. Il est également possible qu’il fasse référence à plusieurs types d’engins de siège, utilisés à d’autres époques ou en d’autres lieux, ou encore d’un terme général.
- Portée : 150 mètres
- Boulets : jusqu’à 100 kg
- Cadence de tir : 2 tirs par heure
- Servants : 12

Illustration issue du Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, par Eugène Viollet-le-Duc.
L’onagre était un engin de siège de la période romaine post-classique qui tire son nom de l’analogie de son mouvement avec celui de la ruade d’un onagre, sorte d’âne sauvage. Il s’agit d’une sorte de catapulte Romaine qui utilise la force de torsion, provenant généralement d’une corde torsadée, pour stocker l’énergie nécessaire au tir.
D’après le Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècles (tome 5), les historiens romains s’accordent tous pour ranger l’onagre, comme la catapulte et le scorpion, dans les engins de jets offensifs mais leurs descriptions sont, ou bien succinctes, ou bien contradictoires : on trouve en effet le terme onagre comme synonyme de scorpion chez Marcellin (VIe siècle) ou onagre comme engin lançant des pierres (par opposition aux javelots) chez Végèce, ou onagre comme synonyme vulgaire de catapulte chez Jean le Lydien.Certains la décrivent comme une petite catapulte capable d’envoyer des petits projectiles à 30 m de distance ou 40 m de haut, d’autres comme une arbalète géante.

Illustration issue du Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, par Eugène Viollet-le-Duc.
Une rondache est un bouclier de forme circulaire et généralement de taille moyenne. Elle est utilisée dans les combats rapprochés, ou corps à corps, comme moyen de protection et d’intimidation. Elle est souvent associée à l’épée courte. La rondache est petite, légère et sans encombre pour l’attaque, ce qui lui donne toute sa qualité lors des combats. Sa forme ronde laisse libre cours au mouvement de l’arme et dévie facilement les coups, et peut facilement être utilisée pour repousser l’ennemi en corps à corps.

Rondache de parement : Le Laocoon
Italie du Nord, (Milan ?) seconde moitié du XVIe siècle
Département des Objets d’art, Musée du Louvre
La targe est un petit bouclier qui se tenait à la main ou, dans des cas beaucoup plus rares, était directement fixé sur le canon d’avant bras gauche si le combattant portait une armure. Le diamètre de la targe est d’au maximum 40 centimètres. Elle est constituée exclusivement de fer et non de bois.

Targe de tournoi, Allemagne, vers 1450.
Metropolitan Museum of Art, New-York
Le trébuchet fait partie des pièces d’artillerie médiévales dites à contrepoids. Il s’agit d’un engin de siège qui a été utilisé au Moyen Âge, soit pour détruire la maçonnerie des murs, soit pour lancer des projectiles par dessus les fortifications. Il est parfois appelé «trébuchet à contrepoids» afin de le différencier d’une arme plus ancienne qu’on appelait «trébuchet à traction», une version primitive de l’engin où la force de propulsion était fournie par des hommes et non par un contrepoids.
- Portée : 200 mètres
- Boulets : 80 à 100 kg
- Cadence de tir : 1 à 2 tirs par heure
- Servants : 60
Illustration issue du Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, par Eugène Viollet-le-Duc.
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Apr 19, 2011 | Histoires de gens |
Étrangement, certaines œuvres d’artistes mal renseignés véhiculent parfois des images qui ont la peau dure et traversent les siècles, comme si de rien n’était, jusqu’à pénétrer profondément les croyances. Ainsi, le tableau du peintre académique Jean-Léon Gérome Pollice verso a‑t-il propagé l’idée fausse que la fin du combat entre le gladiateur et le rétiaire se terminait par le « pouce levé » ou le « pouce baissé » qui décidait la vie de l’un ou l’autre. Ce tableau, au demeurant quelque peu médiocre, aura finalement eu une grande histoire, puisqu’il a également donné son nom à ce style de l’école académique qu’on appelait pompier.
L’application du mot « pompier » à l’art académique, apparue au XIXe siècle (1888 d’après le Robert) pour le tourner en dérision, est sans doute une allusion aux casques brillants de certains personnages des grandes compositions de l’époque, qui rappelaient ceux des sapeurs-pompiers. (Wikipedia)
Même si, on le sait, Gérome était un fin documentaliste et peignait avec un réel souci de réalisme historique puisqu’on le voit sur le tableau, il a reproduit avec exactitude la place du velarium (toile tendue pour protéger du soleil et de la pluie) ainsi que la fonction des vestales à la gauche du César, malgré ces exactitudes, son interprétation de la fonction du pouce dans le message à faire passer est fausse.

Premièrement, il parait absolument faux que l’un ou l’autre des combattants mourait forcément à l’issue du combat. La formation des gladiateurs et des rétiaires était longue et pénible et il semble également que le nombre de candidats n’était pas si élevé que ça. Il fallait donc préserver les effectifs.
Écoutons Eric Teyssier de l’Université de Nîmes sur le blog Tintin au pays des Soviets.
Se basant sur une réelle connaissance des sources mais en leur donnant une mauvaise interprétation, Gérôme crée aussi ce geste célèbre du pouce retourné, geste rapidement jugé suffisamment spectaculaire pour qu’il soit repris dans le péplum italien « Quo vadis » en 1912. […] Mais que disent les sources antiques de ce fameux geste ? En fait, deux textes seulement l’évoquent. […] ces deux témoignages ne traitent pas directement des gladiateurs mais veulent dénoncer, à travers l’instant crucial de la mort du vaincu, certains contemporains qui la réclament. […] La nature exacte du fameux geste fatal est bien fondée sur une seule et unique référence littéraire qui, comme le montre brillamment Michel Dubuisson, a sans doute été mal comprise. « Le vertere de Juvenal, que Prudence jugeait déjà utile de préciser en convertere, est loin d’avoir toujours été interprété de cette façon-là. Pour les commentateurs du début de l’avant dernier siècle, il allait de soi, au contraire, que pollice verso signifiait ici « pouce tendu vers » un objet (en l’occurrence la propre poitrine de celui qui fait le geste) […] il n’y a donc aucune raison de supposer que ce même verbe, employé absolument, se mette soudain à désigner une direction de haut en bas. Pollice verso ne pourrait dès lors signifier que « pouce tourné vers, tendu ». » Ainsi, le geste de la mort, si important dans l’imagerie d’Epinal de la gladiature, repose sur de bien faibles indices. Si le signe fatal ordinairement admis peut légitimement être mis en doute, il en va de même du signe opposé. En effet, le geste du pouce levé vers le haut, censé accorder la grâce au vaincu, est une spéculation purement moderne. Ce geste n’est attesté par aucune source ancienne, ni littéraire ni iconographique.
Pollice verso signifierait donc pouce tendu vers et non pouce à l’envers. Il est au contraire aujourd’hui reconnu par les spécialistes que le pouce tendu vers la poitrine et non vers le haut, signifie que le vainqueur doit frapper son adversaire au cœur, tandis que le pouce vers le bas signifie que le vainqueur doit baisser les armes, au vu du mérite de son adversaire vaincu.
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Apr 18, 2011 | Arts |
Taillé dans le marbre à l’époque hellénistique à la fin du troisième siècle av. J.-C. et conservé à la Glyptothèque de Munich, le Faune Barberini a de quoi choquer et ce qu’il représente est pour le moins un sujet éloigné de la vie quotidienne, même si on y voit tout de go un jeune homme endormi. En fait, le personnage représenté est un faune, on le sait après examen. En effet, depuis le creux de son dos dépasse une petite queue animale et sur sa tête repose une couronne de lierre. Les traits froncés du visage laissent supposer qu’il dort mal sous l’effet de l’alcool. C’est une véritable ode à la débauche…
Si la position du faune semble représenter un tour de force pour le sculpteur, surtout dans la position du bras qui sert d’oreiller, la jambe droite passe pour ne pas avoir été si hautement relevée à l’origine. On doit cette restauration à l’atelier du Bernin qui, dit-on, en renforça l’aspect érotique. Toutefois, il semble que l’aspect artistique l’emporta sur, dirons-nous, l’indécence de la posture puisque la statue fut acquise par les proches de la famille du pape Urbain VIII (même si les Papes de cette époque n’était pas reconnus pour être des modèles de vertu), la famille florentine Barberini.
Même si la posture peut choquer au premier abord et présenter un aspect un peu particulier, on peut s’attarder sur les reliefs de la puissante musculature donnée par le sculpteur (enfin, si on veut…).




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