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Choses gla­nées I

Ocean­dots

Ocean dots Atlantic Ocean  Navassa

Ocean dots est une ency­clo­pé­die des îles qui manque peut-être un peu de pro­fon­deur, mais qui per­met de faire de belles décou­vertes et sur­tout de fonc­tion­ner en réponse aux sys­tèmes glo­baux de posi­tion­ne­ment et notam­ment Google Earth ; une idée qui pour­rait don­ner des idées à cer­tains, his­toire d’é­tof­fer l’outil…

Codex xcix

Codex XCIX est un blog sur les arts visuels à tra­vers les âges. Les articles ne sont pas nom­breux, mais de bonne qua­li­té et sur­tout, diver­si­fiés. Pour les ama­teurs de belles choses à voir.

Le voyage de Lapérouse

Pré­sen­té par le très bon blog Biblio­dys­sey, on peut trou­ver le livre et les illus­tra­tions d’o­ri­gine sur le site de l’u­ni­ver­si­té de Har­vard(et télé­char­geable). Un superbe docu­ment issu d’une époque où la repré­sen­ta­tion pas­sait par de véri­tables artistes sou­vent éga­le­ment eth­no­logues ou géographes.

Dis­co­ver Isla­mic art

Dis­co­ver Isla­mic art est un site de musées sans fron­tières (MWNF), pré­sen­tant une immense base de don­nées d’œuvres dis­sé­mi­nées aux quatre coins de la pla­nète. On peut y faire des visites vir­tuelles de musées ou d’ex­po­si­tions, comme de monu­ments plus ou moins inac­ces­sibles, comme par exemple le palais Qasr al-Khayr al-Ghar­bi. (Existe aus­si en ver­sion dis­co­ver baroque art)

MWNF

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Yere­ba­tan Sarnıcı

La Yere­ba­tan Sarnıcı (la citerne enfouie sous terre), éga­le­ment connue sous le nom grec de Basi­li­kè kins­tér­nè (Βασιλικὴ κινστέρνη) est un lieu étrange situé sous les pieds d’Is­tan­bul, ou plu­tôt de Constan­ti­nople. On dit sou­vent de cette « citerne basi­lique » que c’est le monu­ment, en dehors de la cathé­drale Sainte-Sophie, qui mérite le plus l’at­ten­tion des tou­ristes (ce qui n’est pas for­cé­ment un label de réfé­rence). En l’oc­cur­rence, cette citerne avait exac­te­ment le même rôle que le réser­voir de Mont­sou­ris à Paris. C’est l’empereur Jus­ti­nien qui déci­da la construc­tion en 532 de cette citerne si grande qu’on l’ap­pelle Basi­li­kè, afin de conte­nir les eaux plu­viales hiver­nales en sur­abon­dance pour les sto­cker pour les périodes plus sèches. Cette spé­ci­fi­ci­té du cli­mat turc et l’ab­sence de cours d’eau sou­ter­rain per­met­tant l’ap­port suf­fi­sant en eau cou­rante a été à l’o­ri­gine du creu­se­ment de plu­sieurs citernes sous le sol de la ville ; on pou­vait autre­fois en dénom­brer envi­ron quatre-vingt dont la capa­ci­té totale devait avoi­si­ner 900 000 m3 pour les citernes à ciel ouvert et 160 000 m3 pour les sou­ter­raine. La capa­ci­té de la citerne Yere­ba­tan Sarnıcı, la plus impor­tante par­mi les sou­ter­raines est de 78 000 m3 (138 x 64,6 m) tan­dis que celle d’Aé­tius, à ciel ouvert, mesu­rait 244 m sur 85 m, pour une pro­fon­deur de 14 m envi­ron et une capa­ci­té éva­luée à 250 ou 300 000 m3.

Une des curio­si­tés de ce lieu étrange, est l’u­ti­li­sa­tion de futs mono­li­thiques et de cha­pi­teaux de colonnes corin­thiens en rem­ploi. Deux des trois-cents trente-six colonnes reposent sur d’é­normes blocs rec­tan­gu­laires taillés repré­sen­tant la gor­gone Méduse. Per­sonne ne sait pour­quoi ils sont là, ni quelle est leur signi­fi­ca­tion et sur­tout pour­quoi l’un de ces blocs est ren­ver­sé et l’autre de côté. On visite ce lieu par­fai­te­ment hors du com­mun, et dont l’am­biance donne réel­le­ment l’im­pres­sion qu’on se trouve dans quelque lieu saint, avec des bottes.

Loca­li­sa­tion sur Google Maps.

Istanbul - Citerne basilique - 19-10-2008 - 10h30

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Mots d’un voca­bu­laire oublié IV

Aver­tis­se­ment: billet à haute teneur en mots rares et pré­cieux, sau­vés de l’oubli.

  1. 1er volet
  2. 2nd volet
  3. 3ème volet
  4. 4ème volet
  5. 5ème volet
  6. 6ème volet
  7. 7ème volet
  8. 8ème volet
  9. 9ème volet
  10. 10ème volet

Baliste (Scor­pion)

La baliste (du latin bal­lis­ta et du grec βαλλίστρα, à par­tir du mot βάλλειν, bal­lein, « lan­cer, jeter », au plu­riel bal­listæ en latin) était une arme déve­lop­pée à par­tir d’une arme grecque plus ancienne. Son fonc­tion­ne­ment est basé sur dif­fé­rents méca­nismes uti­li­sant l’action de deux leviers sur des res­sorts à tor­sion, consti­tués de plu­sieurs fais­ceaux de fibres tor­dues. Les pre­mières ver­sions lan­çaient de lourdes flèches ou des pro­jec­tiles sphé­riques, comme des pierres de dif­fé­rentes tailles, au cours des sièges. Elles ont ser­vi de base pour déve­lop­per une arme de tir plus petite, le scor­pion et peut-être le poly­bo­los. Cette arme est aban­don­née au haut Moyen Âge au pro­fit des engins à contre­poids, la pier­rière puis ses per­fec­tion­ne­ments : la bri­cole, le man­gon­neau, le tré­bu­chet. Cepen­dant, le nom “baliste” est conser­vé au Moyen Âge pour dési­gner l’arba­lète à tour et par­fois, abu­si­ve­ment, les engins de siège à contrepoids.

Voir éga­le­ment : Cheiroballistra/Manuballista, car­ro­bal­lis­ta, poly­bo­los

Une baliste à quatre roues tirées par des che­vaux capa­ra­çon­nés, tirée d’une gra­vure illus­trant une édi­tion de 1552 du cata­logue de machines de guerre De Rebus Bel­li­cis vers 400.

Man­gon­neau

Le terme man­gon­neau (déri­vé du mot Gre­co-latin man­ga­non, qui signi­fie “machine de guerre”) désigne un engin mili­taire offen­sif de l’é­poque médié­vale, une sorte de cata­pulte, un engin de siège uti­li­sé pour lan­cer des pro­jec­tiles contre les murs des châ­teaux forts, très proche du trébuchet.
La signi­fi­ca­tion exacte du terme est dis­cu­tée, et plu­sieurs inter­pré­ta­tions ont été sug­gé­rées. Il pour­rait s’agir du nom d’un contre­poids d’artillerie (tré­bu­chets), pro­ba­ble­ment un contre­poids fixe, ou avec un type par­ti­cu­lier de cadre. Le terme arabe mana­ja­niq vient du même mot, et s’ap­plique à dif­fé­rents types de tré­bu­chet. Il est éga­le­ment pos­sible qu’il fasse réfé­rence à plu­sieurs types d’engins de siège, uti­li­sés à d’autres époques ou en d’autres lieux, ou encore d’un terme général.

  • Por­tée : 150 mètres
  • Bou­lets : jus­qu’à 100 kg
  • Cadence de tir : 2 tirs par heure
  • Ser­vants : 12


Illus­tra­tion issue du Dic­tion­naire rai­son­né de l’architecture fran­çaise du XIe au XVIe siècle, par Eugène Viol­let-le-Duc.

Onagre

L’onagre était un engin de siège de la période romaine post-clas­sique qui tire son nom de l’a­na­lo­gie de son mou­ve­ment avec celui de la ruade d’un onagre, sorte d’âne sau­vage. Il s’a­git d’une sorte de cata­pulte Romaine qui uti­lise la force de tor­sion, pro­ve­nant géné­ra­le­ment d’une corde tor­sa­dée, pour sto­cker l’éner­gie néces­saire au tir.
D’a­près le Dic­tion­naire rai­son­né de l’ar­chi­tec­ture fran­çaise du XIe au XVIe siècles (tome 5), les his­to­riens romains s’ac­cordent tous pour ran­ger l’o­nagre, comme la cata­pulte et le scor­pion, dans les engins de jets offen­sifs mais leurs des­crip­tions sont, ou bien suc­cinctes, ou bien contra­dic­toires : on trouve en effet le terme onagre comme syno­nyme de scor­pion chez Mar­cel­lin (VIe siècle) ou onagre comme engin lan­çant des pierres (par oppo­si­tion aux jave­lots) chez Végèce, ou onagre comme syno­nyme vul­gaire de cata­pulte chez Jean le Lydien.Cer­tains la décrivent comme une petite cata­pulte capable d’en­voyer des petits pro­jec­tiles à 30 m de dis­tance ou 40 m de haut, d’autres comme une arba­lète géante.

Illus­tra­tion issue du Dic­tion­naire rai­son­né de l’architecture fran­çaise du XIe au XVIe siècle, par Eugène Viol­let-le-Duc.

Ron­dache

Une ron­dache est un bou­clier de forme cir­cu­laire et géné­ra­le­ment de taille moyenne. Elle est uti­li­sée dans les com­bats rap­pro­chés, ou corps à corps, comme moyen de pro­tec­tion et d’in­ti­mi­da­tion. Elle est sou­vent asso­ciée à l’é­pée courte. La ron­dache est petite, légère et sans encombre pour l’at­taque, ce qui lui donne toute sa qua­li­té lors des com­bats. Sa forme ronde laisse libre cours au mou­ve­ment de l’arme et dévie faci­le­ment les coups, et peut faci­le­ment être uti­li­sée pour repous­ser l’en­ne­mi en corps à corps.

Ron­dache de pare­ment : Le Laocoon
Ita­lie du Nord, (Milan ?) seconde moi­tié du XVIe siècle
Dépar­te­ment des Objets d’art, Musée du Louvre

Targe

La targe est un petit bou­clier qui se tenait à la main ou, dans des cas beau­coup plus rares, était direc­te­ment fixé sur le canon d’a­vant bras gauche si le com­bat­tant por­tait une armure. Le dia­mètre de la targe est d’au maxi­mum 40 cen­ti­mètres. Elle est consti­tuée exclu­si­ve­ment de fer et non de bois.

Targe de tour­noi, Alle­magne, vers 1450.
Metro­po­li­tan Museum of Art, New-York

Tré­bu­chet

Le tré­bu­chet fait par­tie des pièces d’artillerie médié­vales dites à contre­poids. Il s’agit d’un engin de siège qui a été uti­li­sé au Moyen Âge, soit pour détruire la maçon­ne­rie des murs, soit pour lan­cer des pro­jec­tiles par des­sus les for­ti­fi­ca­tions. Il est par­fois appe­lé «tré­bu­chet à contre­poids» afin de le dif­fé­ren­cier d’une arme plus ancienne qu’on appe­lait «tré­bu­chet à trac­tion», une ver­sion pri­mi­tive de l’engin où la force de pro­pul­sion était four­nie par des hommes et non par un contrepoids.

  • Por­tée : 200 mètres
  • Bou­lets : 80 à 100 kg
  • Cadence de tir : 1 à 2 tirs par heure
  • Ser­vants : 60

Illus­tra­tion issue du Dic­tion­naire rai­son­né de l’architecture fran­çaise du XIe au XVIe siècle, par Eugène Viol­let-le-Duc.

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Pol­lice verso

Étran­ge­ment, cer­taines œuvres d’ar­tistes mal ren­sei­gnés véhi­culent par­fois des images qui ont la peau dure et tra­versent les siècles, comme si de rien n’é­tait, jus­qu’à péné­trer pro­fon­dé­ment les croyances. Ain­si, le tableau du peintre aca­dé­mique Jean-Léon Gérome Pol­lice ver­so a‑t-il pro­pa­gé l’i­dée fausse que la fin du com­bat entre le gla­dia­teur et le rétiaire se ter­mi­nait par le « pouce levé » ou le « pouce bais­sé » qui déci­dait la vie de l’un ou l’autre. Ce tableau, au demeu­rant quelque peu médiocre, aura fina­le­ment eu une grande his­toire, puis­qu’il a éga­le­ment don­né son nom à ce style de l’é­cole aca­dé­mique qu’on appe­lait pom­pier.

L’ap­pli­ca­tion du mot « pom­pier » à l’art aca­dé­mique, appa­rue au XIXe siècle (1888 d’a­près le Robert) pour le tour­ner en déri­sion, est sans doute une allu­sion aux casques brillants de cer­tains per­son­nages des grandes com­po­si­tions de l’é­poque, qui rap­pe­laient ceux des sapeurs-pom­piers. (Wiki­pe­dia)

Même si, on le sait, Gérome était un fin docu­men­ta­liste et pei­gnait avec un réel sou­ci de réa­lisme his­to­rique puis­qu’on le voit sur le tableau, il a repro­duit avec exac­ti­tude la place du vela­rium (toile ten­due pour pro­té­ger du soleil et de la pluie) ain­si que la fonc­tion des ves­tales à la gauche du César, mal­gré ces exac­ti­tudes, son inter­pré­ta­tion de la fonc­tion du pouce dans le mes­sage à faire pas­ser est fausse.

Pre­miè­re­ment, il parait abso­lu­ment faux que l’un ou l’autre des com­bat­tants mou­rait for­cé­ment à l’is­sue du com­bat. La for­ma­tion des gla­dia­teurs et des rétiaires était longue et pénible et il semble éga­le­ment que le nombre de can­di­dats n’é­tait pas si éle­vé que ça. Il fal­lait donc pré­ser­ver les effectifs.
Écou­tons Eric Teys­sier de l’U­ni­ver­si­té de Nîmes sur le blog Tin­tin au pays des Soviets.

Se basant sur une réelle connais­sance des sources mais en leur don­nant une mau­vaise inter­pré­ta­tion, Gérôme crée aus­si ce geste célèbre du pouce retour­né, geste rapi­de­ment jugé suf­fi­sam­ment spec­ta­cu­laire pour qu’il soit repris dans le péplum ita­lien « Quo vadis » en 1912. […] Mais que disent les sources antiques de ce fameux geste ? En fait, deux textes seule­ment l’évoquent. […] ces deux témoi­gnages ne traitent pas direc­te­ment des gla­dia­teurs mais veulent dénon­cer, à tra­vers l’instant cru­cial de la mort du vain­cu, cer­tains contem­po­rains qui la réclament. […] La nature exacte du fameux geste fatal est bien fon­dée sur une seule et unique réfé­rence lit­té­raire qui, comme le montre brillam­ment Michel Dubuis­son, a sans doute été mal com­prise. « Le ver­tere de Juve­nal, que Pru­dence jugeait déjà utile de pré­ci­ser en conver­tere, est loin d’avoir tou­jours été inter­pré­té de cette façon-là. Pour les com­men­ta­teurs du début de l’avant der­nier siècle, il allait de soi, au contraire, que pol­lice ver­so signi­fiait ici « pouce ten­du vers » un objet (en l’occurrence la propre poi­trine de celui qui fait le geste) […] il n’y a donc aucune rai­son de sup­po­ser que ce même verbe, employé abso­lu­ment, se mette sou­dain à dési­gner une direc­tion de haut en bas. Pol­lice ver­so ne pour­rait dès lors signi­fier que « pouce tour­né vers, ten­du ». » Ain­si, le geste de la mort, si impor­tant dans l’imagerie d’Epinal de la gla­dia­ture, repose sur de bien faibles indices. Si le signe fatal ordi­nai­re­ment admis peut légi­ti­me­ment être mis en doute, il en va de même du signe oppo­sé. En effet, le geste du pouce levé vers le haut, cen­sé accor­der la grâce au vain­cu, est une spé­cu­la­tion pure­ment moderne. Ce geste n’est attes­té par aucune source ancienne, ni lit­té­raire ni iconographique.

Pol­lice ver­so signi­fie­rait donc pouce ten­du vers et non pouce à l’en­vers. Il est au contraire aujourd’­hui recon­nu par les spé­cia­listes que le pouce ten­du vers la poi­trine et non vers le haut, signi­fie que le vain­queur doit frap­per son adver­saire au cœur, tan­dis que le pouce vers le bas signi­fie que le vain­queur doit bais­ser les armes, au vu du mérite de son adver­saire vaincu.

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Le Faune Barberini

Taillé dans le marbre à l’é­poque hel­lé­nis­tique à la fin du troi­sième siècle av. J.-C. et conser­vé à la Glyp­to­thèque de Munich, le Faune Bar­be­ri­ni a de quoi cho­quer et ce qu’il repré­sente est pour le moins un sujet  éloi­gné de la vie quo­ti­dienne, même si on y voit tout de go un jeune homme endor­mi. En fait, le per­son­nage repré­sen­té est un faune, on le sait après exa­men. En effet, depuis le creux de son dos dépasse une petite queue ani­male et sur sa tête repose une cou­ronne de lierre. Les traits fron­cés du visage laissent sup­po­ser qu’il dort mal sous l’ef­fet de l’al­cool. C’est une véri­table ode à la débauche…
Si la posi­tion du faune semble repré­sen­ter un tour de force pour le sculp­teur, sur­tout dans la posi­tion du bras qui sert d’o­reiller, la jambe droite passe pour ne pas avoir été si hau­te­ment rele­vée à l’o­ri­gine. On doit cette res­tau­ra­tion à l’a­te­lier du Ber­nin qui, dit-on, en ren­for­ça l’as­pect éro­tique. Tou­te­fois, il semble que l’as­pect artis­tique l’emporta sur, dirons-nous, l’in­dé­cence de la pos­ture puisque la sta­tue fut acquise par les proches de la famille du pape Urbain VIII (même si les Papes de cette époque n’é­tait pas recon­nus pour être des modèles de ver­tu), la famille flo­ren­tine Barberini.
Même si la pos­ture peut cho­quer au pre­mier abord et pré­sen­ter un aspect un peu par­ti­cu­lier, on peut s’at­tar­der sur les reliefs de la puis­sante mus­cu­la­ture don­née par le sculp­teur (enfin, si on veut…).

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