Avertissement: billet à haute teneur en mots rares et précieux, sauvés de l’oubli.
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Cognomen
Le cognomen (au pluriel cognomina) est le surnom d’un Romain de l’antiquité. Après le prénom et le nom de famille (gentilice), il constituait généralement le troisième nom du tria nomina traditionnel du citoyen romain. L’usage du cognomen apparaît dans l’épigraphie latine à la fin du IVe siècle av. J.-C., avec P. Cornelius Scapula, mais il se limite à l’aristocratie, où il devint d’un usage héréditaire, comme le prénom qui passait de père en fils ainé, ce qui engendra la répétitivité des tria nomina d’une génération à l’autre. On se mit à ajouter un second surnom pour distinguer les individus.
Denier de Caracalla, Rome, 200 ap. J.-C.
Curule (Siège)
Le siège Curule (sella curulis) est un symbole du pouvoir en Rome antique, sur lequel pouvaient s’asseoir les magistrats et promagistrats romains possédant l’imperium, ce qui inclut les consuls, les dictateurs, les maîtres de cavalerie, préteurs, édiles curules. Si Jules César a été autorisé à s’asseoir sur un siège curule fait d’or, il était traditionnellement fait d’ivoire, avec les pieds incurvés formant un X large sans dossier ni accotoirs. Le siège pouvait être plié et transporté.
Relief funéraire représentant une chaise curule. Marbre, œuvre romaine, 50 av. J.-C.-50 ap. J.-C. Provenance : Torre Gaia, Via Casilina, Rome.
Examen d’un malade, extrait de ‘Liber notabilium Philippi Septimi, francorum regis, a libris Galieni extractus’, par Guy de Pavia, 1345 (vellum) Ecole italienne, Musée Condé, Chantilly, France
Flamine
Les flamines (singulier flamen en latin) sont des prêtres romains voués au culte d’un seul dieu. Ils sont au nombre de 15, 3 flamines majeurs et 12 flamines mineurs, choisis pour certains par le grand pontife, élus par la plèbe pour d’autres. Ils vouent alors leur vie à un dieu particulier. Les flamines portaient l’apex, un bonnet conique en cuir blanc. Ils jouissaient d’un grand prestige mais, en retour, ils étaient l’objet de nombreux interdits très contraignants.Les flamines conservaient chez eux la flamme sacrée, symbole de leur fonction.
Gyrovague
Le gyrovague (du latin ancien gyrus, « cercle », et vagus, « vagabond ») était un moine vivant seul, dans l’errance et passant de monastère en monastère, sans être membre d’aucun. Le concile de Chalcédoine (451) interdit ce genre de vie monastique. Il n’existe plus aujourd’hui dans l’église catholique. Dans le christianisme des premiers siècles ceux qui fuyaient le monde à la recherche de Dieu, se mettaient à l’écoute d’un maître spirituel, généralement un ermite retiré dans le désert (Antoine le grand et les Pères du désert). Ils restaient libres, et passaient d’un maître à l’autre au fur et à mesure de leur progrès spirituel. Ce type de vie ascétique était assez commun dans l’ancienne Syrie, la Mésopotamie et l’Égypte. Lorsque les premières communautés monastiques furent créées (avec Pacôme, au milieu du IVe siècle), cette même pratique continua : certains moines, appelés les gyrovagues, passaient d’un monastère à l’autre. Rien ne les en empêchait. Certains ne restaient que quelques jours en chaque monastère avant de reprendre leur errance.
Saint-Jean Chrisostome
Haruspice
Un haruspice ou aruspice est un pratiquant de l’haruspicine (de l’étrusque haru, entrailles, et spicio, « je regarde », transcrit par haruspex en latin), un devin étrusque qui examinait les entrailles d’un animal sacrifié pour en tirer des présages quant à l’avenir ou à une décision à prendre. Les haruspices d’Étrurie se distinguaient du reste de la population par leur costume : ils portaient un manteau court bordé de franges (similaire à la peau de la bête sacrifiée) et non la toge étrusque (la tebenna), fermé par une fibule au niveau du cou, et un couvre-chef à large bord et au sommet pointu et surtout, ils portaient leurs libri haruspicini et rituales (comme on le constate sur les sarcophages figurés des défunts haruspices). Le foie de Piacenza est un vestige étrusque en bronze qui servait de modèle à l’hépatologie (syn: hépatoscopie, hépatomancie, extipicine ou splanchnomancie), la divination donnée par l’haruspice suite à l’examen des entrailles animales, en l’occurrence un foie de mouton. Il est conservé au Musée municipal de Piacenza dont le siège est au Palazzo Farnese.
Miroir étrusque avec représentation du devin Calchas examinant un foie. Italie, Vulci, Ve siècle av. J.-C. Musée du Vatican.
Onomastique
L’onomastique (du grec onoma, nom) est la science qui étudie les noms propres. En égyptologie, l’onomastique est une science aussi complexe qu’indispensable. En effet, elle permet d’attribuer un objet ou un monument à telle ou telle personne. Mais la tâche des égyptologues est rendue bien difficile par la multiplication des titulatures des pharaons (cinq noms de couronnement !).
Quadrupède fantastique sur une ligne de base. A l’exergue, croisette entre deux points. Cité de Jublains, Mayenne
Pyxide
La pyxis ou pyxide est un petit vase rond, à fond plat (parfois pointu à l’époque géométrique, lorsque des trous permettaient de le suspendre), et généralement doté d’un couvercle. Il sert de boîtier ou de coffret à bijoux. Le Moyen Âge en a fait un coffret à hosties. La pyxide d’al-Mughira est une boîte en ivoire taillée d’un seul bloc dans une défense d’éléphant (le fond n’a donc pas été rapporté), réalisée en al-andalus en 968 et actuellement conservée au musée du Louvre depuis 1898, date de son acquisition par le musée. Retrouvée dans la ville califale de Madinat al-Zahra, elle constitue un chef d’œuvre de l’art islamique de cette période, et à coup sûr l’un des joyaux du musée du Louvre, par son décor extrêmement fin et détaillé.
Pyxide au nom d’al-Mughira. Espagne, Madinat al-Zahra, 968 Ivoire d’éléphant, décor sculpté et gravé Département des Arts de l’Islam, Musée du Louvre
Sicle
Le Sicle est un poids et une monnaie utilisés chez les anciens hébreux. Le shekel ‘hadash (en hébreu : שקל חדש, c’est-à-dire le nouveau shekel, abrégé ש“ח dans le langage courant), ou shekalim au pluriel (prononcé shkalim), est la monnaie nationale de l’État d’Israël. Le shekel est divisé en 100 agorot, pluriel d’agorah, qui vient d’un mot Akkadien (Mésopotamie) et signifie graine. Le shekel fait référence, à l’origine, à une unité de poids et à une monnaie utilisée en Mésopotamie depuis le 3e millénaire av. J.-C. jusqu’au Ier siècle appelée aussi shekel ou sicle. Ce fut également l’unité de poids utilisée par les Hébreux (il en est fait mention dans certains passages de la Bible et il est notamment utilisé pour recenser le peuple dans le désert après la sortie d’Égypte). Le nom est lié étymologiquement au mithqal, unité de poids arabe. Le shekel biblique valait 6 grammes d’argent.
Sicles frappés en Lydie, à Sardes. 485–420.
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