Mots d’un voca­bu­laire oublié IX

Aver­tis­se­ment: billet à haute teneur en mots rares et pré­cieux, sau­vés de l’oubli.

  1. 1er volet
  2. 2nd volet
  3. 3ème volet
  4. 4ème volet
  5. 5ème volet
  6. 6ème volet
  7. 7ème volet
  8. 8ème volet
  9. 9ème volet
  10. 10ème volet

Grec­quage

Le grec­quage est une des étapes du pro­ces­sus de la reliure. Elle consiste à entailler sur le dos du volume à l’aide d’une scie à main. Ces entailles rece­vront les nerfs qui ne seront dès lors plus saillants par rap­port au dos des cahiers.
Après avoir bal­lot­té le volume par le dos et par la tête, afin de bien éga­li­ser les cahiers, le relieur le place entre deux mem­brures, qui sont des ais plus épais d’un côté que de l’autre, d’une façon telle que le volume sorte de 6 à 8 mil­li­mètres ; il le place dans la presse et le serre très légè­re­ment. Comme les mem­brures sont plus épaisses du côté du dos que du côté de la tranche, elles serrent davan­tage le dos et tiennent le volume mieux assu­jet­ti. Ensuite il fait avec la scie les entailles néces­saires d’une pro­fon­deur égale au dia­mètre des nerfs. Au-des­sus de la pre­mière grecque, et au-des­sous de la der­nière, il donne un léger coup de scie pour loger la chaînette.

Grè­ne­tis

Orne­ment consti­tué d’un rang ou d’un semis de petits grains en relief sur un fond. Dans l’art des médailles, le grè­ne­tis désigne plus par­ti­cu­liè­re­ment le rang de petits grains en relief situé au bord des mon­naies, des médailles et des jetons ; le grè­ne­tis limite ain­si l’u­sure du métal sur les bords. Le grè­ne­tis (ou gre­ne­té), com­po­sé de grains hémi­sphé­riques en demi-relief ou en haut relief (à peu près trois quarts de sphère), est obte­nu de plu­sieurs manières : soit en repous­sant une feuille de métal avec un outil dont l’ex­tré­mi­té a la forme du grain que l’on veut obte­nir, le métal res­sor­tant ain­si de l’autre côté (dans ce cas le grain est creux) ; soit en fon­dant le fond et son décor de grains (pré­pa­ré en creux dans le moule) ; soit encore en matri­çant une plaque de métal épaisse avec une empreinte (ou matrice) où la forme du grain est en creux (dans les deux der­niers cas le grè­ne­tis est plein). De tout temps, le grè­ne­tis a ser­vi à orner non seule­ment des médailles, mais des pièces d’or­fè­vre­rie ou de bijouterie.

Ignu­do

Vient de l’i­ta­lien, adjec­tif nudo, signi­faint “nu”, plu­riel ignu­di. Ignu­do est le mot inven­té par Miche­lange pour décrire les vingt figures mâles assises qu’il a incor­po­rées dans les fresques de la voûte de la cha­pelle Six­tine. Cha­cun d’entre eux repré­sente la figure de l’homme de manière idéa­li­sée, dans un mélange de clas­si­cisme antique et d’une repré­sen­ta­tion moderne du héros nu. Inutile de dire qu’au­cune de ces repré­sen­ta­tions a quoi que ce soit à voir avec la Bible.

Kylix

Dans la Grèce antique, un kylix (en grec ancien κύλιξ / kúlix) est un vase peu pro­fond et éva­sé uti­li­sé pour dégus­ter du vin lors des symposia.

Manu­fac­ture typique des usten­siles de ban­quet, coupe de liba­tions et objet de jeux de cot­tabe, il connaît une dif­fu­sion maxi­male à par­tir du VIe et jusqu’à la fin du IVe siècle avant notre ère, quand le can­thare, l’é­lé­gant calice à volutes des rituels de Dio­ny­sos, reprit sa place comme coupe à vin la plus répandue.

Note: La racine indo-euro­péenne du mot Calice est *K°lik- = coupe, vase. On la retrouve dans le sans­krit Kalá­sas (coupe, pot) et Kali­ka (bou­ton de fleur), en grec ancien Kúliks (coupe), en latin calix (coupe, vase à boire).

Œno­choé

Œno­choé attique à figures rouges : scène de sacrifice
Vers 430 — 425 avant J.-C. Athènes
Argile, H. : 21,5 cm. ; D. : 17 cm.
Dépar­te­ment des Anti­qui­tés grecques, étrusques et romaines. Musée du Louvre

Dans la Grèce antique, une œno­choé (pro­non­cia­tion cor­recte : /enɔkɔe/ ; cou­rante et peu recom­man­dée : /ø-/ ; du grec ancien οἰνοχόη / oino­khóê, d’οἶνος / oĩnos, le « vin », et χέω / khéô, « ver­ser ») est un pichet à vin qui sert à pui­ser le vin dans le cra­tère — où il a été cou­pé à l’eau — avant de le servir.

Ce type de vase se carac­té­rise par une anse unique et une taille allant de 20 à 40 cm. On dis­tingue clas­si­que­ment plu­sieurs types sui­vant la forme de l’embouchure et de la panse. Le plus cou­rant (type 1) pos­sède un bec tré­flé. Le type 8 res­semble aux chopes modernes, avec un corps cylin­drique et une embou­chure à lèvre. L’a­po­gée de l’œ­no­choé se situe à la période géo­mé­trique. Elle se fait plus rare pen­dant la figure noire. C’est cepen­dant sur l’œ­no­choé à figures rouges archaïque que se fonde cette clas­si­fi­ca­tion, éla­bo­rée par John Beazley.

L’autre type de vase à ver­ser est l’olpè.

Patène

Asie Mineure, Xe — XIe siècle
Patène : Cru­ci­fixion, Bronze gra­vé, traces d’étamage
D. : 24 cm. ; H. : 35 cm.
Dépar­te­ment des Objets d’art, Musée de Louvre.

La patène, du latin pate­na, plat, déri­vant lui-même du grec pata­ni, écuelle, est un objet litur­gique de la reli­gion chré­tienne. Dans les Églises d’O­rient, on l’ap­pelle “dis­cos” (disque).
Il s’a­git d’une petite assiette en métal doré, sur laquelle le prêtre, lors de l’of­fer­toire pen­dant la célé­bra­tion eucha­ris­tique, pose l’hos­tie, c’est-à-dire le pain qu’il va consa­crer et qui va deve­nir le Corps du Christ.
Avant et après la messe, la patène est posée sur le calice, si bien que patène et calice, dési­gnés aus­si vases sacrés, sont géné­ra­le­ment fabri­qués par un même arti­san. Avant leur pre­mière uti­li­sa­tion, les vases sacrés sont consa­crés avec le Saint chrême.
Autre­fois très riche­ment déco­rées, les patènes tendent, dans le catho­li­cisme et depuis la réforme litur­gique des années 1960–1971 à deve­nir beau­coup plus épu­rées. Ne pas confondre avec patère.
On peut voir une patène et un calice repré­sen­tés sur deux mosaïques monu­men­tales de la basi­lique Saint-Vital de Ravenne (VIe siècle). L’une est offerte à l’é­glise par l’empereur Jus­ti­nien et l’autre par l’im­pé­ra­trice Théo­do­ra. Ces offrandes solen­nelles célèbrent le retour à la com­mu­nion ortho­doxe et la libé­ra­tion de la ville après un épi­sode de domi­na­tion arienne.

Phor­minx

La phor­minx (en grec ancien φόρμιγξ / phór­minx) est un ins­tru­ment de musique à cordes, ancêtre de la lyre, qui ser­vait en Grèce antique à accom­pa­gner les chants des aèdes. Elle était répu­tée avoir été inven­tée par Her­mès avec une cara­pace de tor­tue et des boyaux de bœuf.

Piri­forme


Aiguière à tête de taureau
XIe — XIIe siècle, Iran, Khurasan
Alliage de cuivre mar­te­lé, décor gravé
Dépar­te­ment des Arts de l’Is­lam, Musée du Louvre

Du latin pirus, poire et du suf­fixe ‑forme. Qui est en forme de poire.

spon­dée

En poé­sie, le spon­dée (du latin spon­deus) est un pied, c’est-à-dire un élé­ment métrique com­po­sé de deux syl­labes longues.
En poé­sie latine, le spon­dée est d’u­sage fréquent.
Il peut faci­le­ment rem­pla­cer un dac­tyle ou un ana­peste. En effet, la syl­labe longue valant deux brèves, ces trois mètres comptent cha­cun quatre temps. Il n’y a donc pas de chan­ge­ment de lon­gueur au final.
Il appa­raît donc régu­liè­re­ment à l’in­té­rieur du très com­mun hexa­mètre dac­ty­lique où il rem­place l’un ou l’autre dac­tyle, voire le tro­chée final.

Suo­ve­tau­rile

Dans la Rome antique, le suo­ve­tau­rile dési­gnait un sacri­fice de puri­fi­ca­tion, où l’on immo­lait trois vic­times mâles, un porc (sus), un mou­ton (ovis) et un tau­reau (tau­rus) à Mars afin de bénir et de puri­fier la terre.

C’é­tait un des rites tra­di­tion­nels les plus sacrés de la reli­gion romaine : on condui­sait en pro­ces­sion solen­nelle ces trois ani­maux autour de l’en­droit ou de l’as­sem­blée qu’il fal­lait puri­fier, puis on les égorgeait.

Le détail du rituel nous est par­ve­nu grâce à Caton l’An­cien : la pre­mière étape consis­tait à mener les trois ani­maux autour des limites de la terre à bénir, en pro­non­çant les paroles suivantes :

Cum divis volen­ti­bus quodque bene eve­niat, man­do tibi, Mani, uti illace suo­vi­tau­ri­lia fun­dum agrum ter­ramque meam quo­ta ex parte sive cir­cu­ma­gi sive cir­cum­fe­ren­da cen­seas, uti cures lustrare.
(« Je t’or­donne, Manius, de pro­me­ner cette triste vic­time autour de mon domaine et de ma terre, soit en tota­li­té, soit seule­ment sur la par­tie que tu juge­ras à pro­pos de puri­fier, afin qu’a­vec l’aide des dieux le suc­cès cou­ronne mes entreprises »)

Le sacri­fice est alors affec­tué, et la prière à Mars doit être faite :

Mars pater, te pre­cor quae­soque uti sies volens pro­pi­tius mihi domo fami­liaeque nos­trae, quoius re ergo agrum ter­ram fun­dumque meum suo­vi­tau­ri­lia cir­cu­ma­gi ius­si, uti tu mor­bos visos invi­sosque, viduer­ta­tem vas­ti­tu­di­nemque, cala­mi­tates intem­pe­riasque pro­hi­bes­sis defen­das aver­run­cesque; utique tu fruges, fru­men­ta, vine­ta vir­gul­taque gran­dire beneque eve­nire siris, pas­tores pecuaque sal­va ser­vas­sis duisque bonam salu­tem vale­tu­di­nemque mihi domo fami­liaeque nos­trae; harumce rerum ergo, fun­di ter­rae agrique mei lus­tran­di lus­trique facien­di ergo, sicu­ti dixi, macte hisce suo­vi­tau­ri­li­bus lac­ten­ti­bus inmo­lan­dis esto; Mars pater, eius­dem rei ergo macte hisce suo­vi­tau­ri­li­bus lac­ten­ti­bus esto
« Mars notre père, je te conjure d’être pro­pice à moi, à ma mai­son et à mes gens; c’est dans cette inten­tion que j’ai fait pro­me­ner une triple vic­time autour de mes champs, de mes terres et de mes biens, afin que tu en écartes, éloignes et détournes les mala­dies visibles et invi­sibles, la sté­ri­li­té, la dévas­ta­tion, les cala­mi­tés et les intem­pé­ries : afin que tu fasses gran­dir et pros­pé­rer mes fruits, mes grains, mes vignes et mes arbres : afin que tu conserves la vigueur à mes ber­gers et à mes trou­peaux, et que tu accordes san­té et pros­pé­ri­té à moi, à ma mai­son et à mes gens. Aus­si, pour puri­fier mes champs, mes terres et mes biens, et pour faire un sacri­fice expia­toire, daigne agréer ces trois vic­times à la mamelle que je vais immo­ler. Mars notre père, agréez dans ce but ces trois jeunes victimes. »

Du pain doit ensuite être offert, et les paroles dites simultanément :

Eiusque rei ergo macte suo­vi­tau­ri­li­bus inmo­lan­dis esto.
(« Sois glo­ri­fié par cette vic­time suovitaurilienne. »)

Si la divi­ni­té n’est pas apai­sée, le pro­prié­taire doit refaire le sacri­fice en disant :

Mars pater, siquid tibi in illisce suo­vi­tau­ri­li­bus lac­ten­ti­bus neque satis­fac­tum est, te hisce suo­vi­tau­ri­li­bus piaculo.
(« Mars notre père, si quelque chose t’a déplu dans ce sacri­fice des trois jeunes vic­times, accepte en expia­tion ces trois autres. »)

Les suo­ve­tau­ri­lias peuvent avoir un carac­tère public ou pri­vé : ain­si les fermes étaient bénites par des suo­ve­tau­riles ruraux et pri­vés lors de la fêtes des Ambar­vales en mai. En revanche, des suo­ve­tau­riles publics solen­nels étaient faits tous les cinq ans lors des céré­mo­nies de lustration.

De même, lors­qu’un temple était détruit, le site devait en être puri­fié par un suo­ve­tau­rile afin qu’il puisse être reconstruit.

Un suo­ve­tau­rile était éga­le­ment offert pour bénir l’ar­mée par­tant en campagne .

Read more

Mots d’un voca­bu­laire oublié III

Aver­tis­se­ment: billet à haute teneur en mots rares et pré­cieux, sau­vés de l’oubli.

  1. 1er volet
  2. 2nd volet
  3. 3ème volet
  4. 4ème volet
  5. 5ème volet
  6. 6ème volet
  7. 7ème volet
  8. 8ème volet
  9. 9ème volet
  10. 10ème volet

Cogno­men

Le cogno­men (au plu­riel cogno­mi­na) est le sur­nom d’un Romain de l’antiquité. Après le pré­nom et le nom de famille (gen­ti­lice), il consti­tuait géné­ra­le­ment le troi­sième nom du tria nomi­na tra­di­tion­nel du citoyen romain. L’usage du cogno­men appa­raît dans l’épi­gra­phie latine à la fin du IVe siècle av. J.-C., avec P. Cor­ne­lius Sca­pu­la, mais il se limite à l’aristocratie, où il devint d’un usage héré­di­taire, comme le pré­nom qui pas­sait de père en fils ainé, ce qui engen­dra la répé­ti­ti­vi­té des tria nomi­na d’une géné­ra­tion à l’autre. On se mit à ajou­ter un second sur­nom pour dis­tin­guer les individus.

Denier de Cara­cal­la, Rome, 200 ap. J.-C.

Curule (Siège)

Le siège Curule (sel­la curu­lis) est un sym­bole du pou­voir en Rome antique, sur lequel pou­vaient s’as­seoir les magis­trats et pro­ma­gis­trats romains pos­sé­dant l’impe­rium, ce qui inclut les consuls, les dic­ta­teurs, les maîtres de cava­le­rie, pré­teurs, édiles curules. Si Jules César a été auto­ri­sé à s’as­seoir sur un siège curule fait d’or, il était tra­di­tion­nel­le­ment fait d’i­voire, avec les pieds incur­vés for­mant un X large sans dos­sier ni acco­toirs. Le siège pou­vait être plié et transporté.

Relief funé­raire repré­sen­tant une chaise curule. Marbre, œuvre romaine, 50 av. J.-C.-50 ap. J.-C. Pro­ve­nance : Torre Gaia, Via Casi­li­na, Rome.

Exa­men d’un malade, extrait de ‘Liber nota­bi­lium Phi­lip­pi Sep­ti­mi, fran­co­rum regis, a libris Galie­ni extrac­tus’, par Guy de Pavia, 1345 (vel­lum) Ecole ita­lienne, Musée Condé, Chan­tilly, France

Fla­mine

Les fla­mines (sin­gu­lier fla­men en latin) sont des prêtres romains voués au culte d’un seul dieu. Ils sont au nombre de 15, 3 fla­mines majeurs et 12 fla­mines mineurs, choi­sis pour cer­tains par le grand pon­tife, élus par la plèbe pour d’autres. Ils vouent alors leur vie à un dieu par­ti­cu­lier. Les fla­mines por­taient l’apex, un bon­net conique en cuir blanc. Ils jouis­saient d’un grand pres­tige mais, en retour, ils étaient l’ob­jet de nom­breux inter­dits très contraignants.Les fla­mines conser­vaient chez eux la flamme sacrée, sym­bole de leur fonction.

Gyro­vague

Le gyro­vague (du latin ancien gyrus, « cercle », et vagus, « vaga­bond ») était un moine vivant seul, dans l’errance et pas­sant de monas­tère en monas­tère, sans être membre d’aucun. Le concile de Chal­cé­doine (451) inter­dit ce genre de vie monas­tique. Il n’existe plus aujourd’­hui dans l’église catho­lique. Dans le chris­tia­nisme des pre­miers siècles ceux qui fuyaient le monde à la recherche de Dieu, se met­taient à l’é­coute d’un maître spi­ri­tuel, géné­ra­le­ment un ermite reti­ré dans le désert (Antoine le grand et les Pères du désert). Ils res­taient libres, et pas­saient d’un maître à l’autre au fur et à mesure de leur pro­grès spi­ri­tuel. Ce type de vie ascé­tique était assez com­mun dans l’an­cienne Syrie, la Méso­po­ta­mie et l’É­gypte. Lorsque les pre­mières com­mu­nau­tés monas­tiques furent créées (avec Pacôme, au milieu du IVe siècle), cette même pra­tique conti­nua : cer­tains moines, appe­lés les gyro­vagues, pas­saient d’un monas­tère à l’autre. Rien ne les en empê­chait. Cer­tains ne res­taient que quelques jours en chaque monas­tère avant de reprendre leur errance.

Saint-Jean Chri­so­stome

Harus­pice

Un harus­pice ou arus­pice est un pra­ti­quant de l’harus­pi­cine (de l’étrusque haru, entrailles, et spi­cio, « je regarde », trans­crit par harus­pex en latin), un devin étrusque qui exa­mi­nait les entrailles d’un ani­mal sacri­fié pour en tirer des pré­sages quant à l’a­ve­nir ou à une déci­sion à prendre. Les harus­pices d’Étru­rie se dis­tin­guaient du reste de la popu­la­tion par leur cos­tume : ils por­taient un man­teau court bor­dé de franges (simi­laire à la peau de la bête sacri­fiée) et non la toge étrusque (la teben­na), fer­mé par une fibule au niveau du cou, et un couvre-chef à large bord et au som­met poin­tu et sur­tout, ils por­taient leurs libri harus­pi­ci­ni et rituales (comme on le constate sur les sar­co­phages figu­rés des défunts harus­pices). Le foie de Pia­cen­za est un ves­tige étrusque en bronze qui ser­vait de modèle à l’hé­pa­to­lo­gie (syn: hépa­to­sco­pie, hépa­to­man­cie, exti­pi­cine ou splanch­no­man­cie), la divi­na­tion don­née par l’ha­rus­pice suite à l’exa­men des entrailles ani­males, en l’oc­cur­rence un foie de mou­ton. Il est conser­vé au Musée muni­ci­pal de Pia­cen­za dont le siège est au Palaz­zo Far­nese.

Miroir étrusque avec repré­sen­ta­tion du devin Cal­chas exa­mi­nant un foie. Ita­lie, Vul­ci, Ve siècle av. J.-C. Musée du Vatican.

Ono­mas­tique

L’ono­mas­tique (du grec ono­ma, nom) est la science qui étu­die les noms propres. En égyp­to­lo­gie, l’o­no­mas­tique est une science aus­si com­plexe qu’in­dis­pen­sable. En effet, elle per­met d’at­tri­buer un objet ou un monu­ment à telle ou telle per­sonne. Mais la tâche des égyp­to­logues est ren­due bien dif­fi­cile par la mul­ti­pli­ca­tion des titu­la­tures des pha­raons (cinq noms de couronnement !).

Qua­dru­pède fan­tas­tique sur une ligne de base. A l’exergue, croi­sette entre deux points. Cité de Jublains, Mayenne

Pyxide

La pyxis ou pyxide est un petit vase rond, à fond plat (par­fois poin­tu à l’époque géo­mé­trique, lorsque des trous per­met­taient de le sus­pendre), et géné­ra­le­ment doté d’un cou­vercle. Il sert de boî­tier ou de cof­fret à bijoux. Le Moyen Âge en a fait un cof­fret à hos­ties. La pyxide d’al-Mughi­ra est une boîte en ivoire taillée d’un seul bloc dans une défense d’é­lé­phant (le fond n’a donc pas été rap­por­té), réa­li­sée en al-anda­lus en 968 et actuel­le­ment conser­vée au musée du Louvre depuis 1898, date de son acqui­si­tion par le musée. Retrou­vée dans la ville cali­fale de Madi­nat al-Zah­ra, elle consti­tue un chef d’œuvre de l’art isla­mique de cette période, et à coup sûr l’un des joyaux du musée du Louvre, par son décor extrê­me­ment fin et détaillé.

Pyxide au nom d’al-Mughi­ra. Espagne, Madi­nat al-Zah­ra, 968 Ivoire d’é­lé­phant, décor sculp­té et gra­vé Dépar­te­ment des Arts de l’Is­lam, Musée du Louvre

Sicle

Le Sicle est un poids et une mon­naie uti­li­sés chez les anciens hébreux. Le she­kel ‘hadash (en hébreu : שקל חדש, c’est-à-dire le nou­veau she­kel, abré­gé ש“ח dans le lan­gage cou­rant), ou she­ka­lim au plu­riel (pro­non­cé shka­lim), est la mon­naie natio­nale de l’État d’Israël. Le she­kel est divi­sé en 100 ago­rot, plu­riel d’agorah, qui vient d’un mot Akka­dien (Méso­po­ta­mie) et signi­fie graine. Le she­kel fait réfé­rence, à l’origine, à une uni­té de poids et à une mon­naie uti­li­sée en Méso­po­ta­mie depuis le 3e mil­lé­naire av. J.-C. jusqu’au Ier siècle appe­lée aus­si she­kel ou sicle. Ce fut éga­le­ment l’unité de poids uti­li­sée par les Hébreux (il en est fait men­tion dans cer­tains pas­sages de la Bible et il est notam­ment uti­li­sé pour recen­ser le peuple dans le désert après la sor­tie d’Égypte). Le nom est lié éty­mo­lo­gi­que­ment au mith­qal, uni­té de poids arabe. Le she­kel biblique valait 6 grammes d’argent.

Sicles frap­pés en Lydie, à Sardes. 485–420.

Read more