Emile Prisse d’A­vennes en trois nou­veaux volumes

Emile Prisse d’A­vennes en trois nou­veaux volumes

Il y avait bien long­temps que je n’a­vais pré­sen­té ces livres mer­veilleux illus­trés par le génia­lis­sime Prisse d’A­vennes, qui illu­minent de leurs cou­leurs puis­santes les plus belles pages de l’Égypte ancienne. Un volume de texte, deux volumes d’illus­tra­tions, tous les trois dis­po­nibles sur le site de Gallica.

His­toire de l’art egyp­tien d’a­près les monu­ments… / par Prisse d’A­vennes,… ; Texte par P. Mar­chan­don de la Faye

His­toire de l’art égyp­tien d’a­près les monu­ments, depuis les temps les plus recu­lés jus­qu’à la domi­na­tion romaine / par Prisse d’A­vennes ; ouvrage publié sous les aus­pices du Minis­tère de l’ins­truc­tion publique, des cultes et des beaux-arts ; texte par P. Mar­chan­don de La Faye (1)

His­toire de l’art égyp­tien d’a­près les monu­ments, depuis les temps les plus recu­lés jus­qu’à la domi­na­tion romaine / par Prisse d’A­vennes ; ouvrage publié sous les aus­pices du Minis­tère de l’ins­truc­tion publique, des cultes et des beaux-arts ; texte par P. Mar­chan­don de La Faye (2)

 

 

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L’art cré­tois comme natu­ra­lisme triomphant

L’art cré­tois comme natu­ra­lisme triomphant

Ver­tige de la liste minoen par Fer­nand Brau­del.

A la grande époque de l’art cré­tois — celle des seconds palais —, avant la période mycé­nienne qui fige­ra toute cette liber­té, le natu­ra­lisme est triom­phant : bêtes et plantes sont par­tout sur les murs ou au flanc des vases de céra­mique ; un brin d’herbe, une touffe de cro­cus ou d’i­ris, un jet de lys blancs sur l’ocre d’un vase ou sur le rouge pom­péien d’un stuc mural, des roseaux qui se marient et un motif conti­nu, presque abs­trait, un rameau d’o­li­vier fleu­ri, les bras tor­dus d’un poulpe, des dau­phins, une étoile de mer, un pois­son bleu ailé, une ronde d’é­normes libel­lules, autant de thèmes en soi, mais jamais trai­tés avec la minu­tie bota­nique des herbes ou des vio­lettes de Dürer. Ils sont le décor irréel d’un monde irréel ou un singe bleu cueille des cro­cus, un oiseau bleu se perche sur des rochers rouges, jaunes, bleus, jas­pés de blanc, où fleu­rissent des églan­tiers ; un chat sau­vage guette à tra­vers des branches de lierre aériennes un oiseau inno­cent qui lui tourne le dos, un che­val traîne le char de deux jeunes déesses sou­riantes… La céra­mique se prête comme la fresque à cette fan­tai­sie inven­tive. Il est curieux de voir le même thème végé­tal ou marin trai­té de mille façons dif­fé­rentes, sur tant de vases mul­ti­pliés par le tour du potier et expor­tés par cen­taines. Comme si le peintre, chaque fois, exi­geait le plai­sir de la création.

Fer­nand Brau­del : Les Mémoires de la Médi­ter­ra­née (pré­his­toire et antiquité)
Livre de poche, col­lec­tion Réfé­rences
Édi­tions de Fal­lois, 1998

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La val­lée des rubis #2

La val­lée des rubis #2

Je ne vous mène pas à l’in­té­rieur, dit Maung Khin Maung, et sa voix expri­mait une émo­tion sin­gu­lière. Il fau­drait des jours et des jours, et encore vous n’au­riez fait qu’une par­tie du che­min. Je ne crois pas qu’il existe aujourd’­hui un mineur, même par­mi les plus vieux, qui connaisse entiè­re­ment les gorges sou­ter­raines à quoi conduit cette cre­vasse. Toute la mon­tagne est creuse. On fouille là depuis des siècles. Aux gale­ries, aux caves et aux grottes natu­relles, les mineurs de rubis ont ajou­té par cen­taines, cou­loirs, niches, cel­lules, alvéoles. Dans tous les sens. A tous les niveaux. Sur le flan des abîmes obs­curs. Au fond des gouffres noirs. Là même où reposent les osse­ments immenses des bêtes qui n’existent plus sur terre… Les sque­lettes des Grands Élé­phants Morts.

Joseph Kes­sel

La val­lée des rubis, Gal­li­mard, 1955

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La ten­ta­tion de l’Oc­ci­dent #3

La ten­ta­tion de l’Oc­ci­dent #3

Les formes suc­ces­sives d’une âme n’ont pas d’autre rap­port entre elles que celui qu’ont le nuage et les plantes que sa pluie fait croître. Vous savez que la créa­ture n’a aucun sou­ve­nir de ses états anté­rieurs. Il est dif­fi­cile de limi­ter cette idée avec des paroles d’Europe. Du moins puis-je dire que ce qui a été tra­duit par « Tu renaî­tras cha­cal » le serait moins mal par « de tes actes, à ta mort, un cha­cal naî­tra ». Car il s’agit là d’exprimer la pen­sée de races pour les­quelles le cha­cal ne sait pas qu’il fut homme, n’est sou­mis qu’à des lois ani­males ; pour les­quelles la des­ti­née n’est point mar­quée par la conscience que l’individu en prend, mais par l’infime chan­ge­ment qu’elle apporte au monde.

André Mal­raux

La ten­ta­tion de l’occident , Pléiade, 1926

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