Vas­si­li Verechtchaguine

Vas­si­li Verecht­cha­guine est un peintre russe qui a sou­vent peint les aspects les plus rebu­tants de la guerre. Éton­nam­ment, il n’é­tait pas spé­cia­le­ment paci­fiste, mais condam­nait les hor­reurs et l’in­jus­tice de la guerre au tra­vers de ses toiles qu’il pei­gnait sur le ter­rain tan­dis qu’il sui­vait les troupes colo­nia­listes de la grande Rus­sie sur toute la lon­gueur de son ter­ri­toire. Ain­si, il aura fait décou­vrir à Mos­cou et à l’Eu­rope ces peuples bar­bares et pri­mi­tifs qu’é­taient les Ouz­beks, les Tad­jiks, les Turk­mènes et les Kaza­khs. En effet les scènes peintes sur ces pays de la route de la soie repré­sentent sou­vent ces contrées isla­mi­sées comme arrié­rées et sau­vages. Ces pein­tures figurent sou­vent des scènes de répres­sion ou de ven­geance et laissent une impres­sion de malaise colonialiste…

Un pano­ra­ma assez large de ses œuvres.

 

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Au-des­sus des petites villes de Hol­lande avec les cartes de Johannes Blaeu

Joan Blaeu et son père Willem étaient tous deux des car­to­graphes hol­lan­dais répu­tés. A la mort du père, le fils reprend l’œuvre et publie en 1662 puis en 1665 l’Atlas Maior (ou Thea­trum Orbis Ter­ra­rum). Au total, ce sont douze volumes de planches en cou­leur repré­sen­tant les prin­ci­pales villes des pays euro­péens qui consti­tue cette œuvre unique en son genre et une source de ren­sei­gne­ments colos­sale sur l’ur­ba­nisme des villes de cette époque. Ce qui est fas­ci­nant, c’est de décou­vrir ces superbes cartes au regard des images actuelles, de voir que le tra­cé des routes reprend le tra­cé des anciennes for­ti­fi­ca­tions et que fina­le­ment peu de choses ont chan­gé. L’ex­pan­sion des villes n’est pas si impor­tante que ce qu’on pour­rait imaginer.

Schoon­ho­ven

On constate qu’il y a un tra­cé d’un canal (ou d’une for­ti­fi­ca­tion) ulté­rieur à l’é­ta­blis­se­ment de la carte de Blaeu, lequel a du être com­blé par la suite. La cam­pagne de Schoo­ho­ven est par­cou­ru de champs tout en lon­gueur et on s’a­per­çoit que ce pays de mar­chands est ponc­tué de petites villes éta­blies sur le bord des rivières et des canaux.

Gou­da

Gou­da, l’autre ville du fromage…

Veere

Veere, petite ville cos­sue qui res­semble tel­le­ment à la cam­pagne hol­lan­daise sous un ciel de Flandres

On peut retrou­ver la tota­li­té des feuilles de l’at­las numé­ri­sée sur le site atlasblaeu.com, mal­heu­reu­se­ment inté­gra­le­ment en fla­mand. Quelques unes sont éga­le­ment dis­po­nibles sur Wiki­com­mons.

D’autres sites où il est ques­tion de Joan Blaeu:

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Mots d’un voca­bu­laire oublié VII

Aver­tis­se­ment: billet à haute teneur en mots rares et pré­cieux, sau­vés de l’oubli.

  1. 1er volet
  2. 2nd volet
  3. 3ème volet
  4. 4ème volet
  5. 5ème volet
  6. 6ème volet
  7. 7ème volet
  8. 8ème volet
  9. 9ème volet
  10. 10ème volet

Ché­lande (Khé­lan­dion)

Héri­tière des grandes galères de l’an­ti­qui­té, mais ayant nombre de spé­ci­fi­ci­tés Byzan­tines, le Khe­lan­dion, ou “che­lande”, est une type de navire à rames déve­lop­pé pour embar­quer des mar­chan­dises en plus de ses troupes et rameurs. Déve­lop­pé au début du VIIIe siècle après J.C., il s’a­gis­sait de répondre au pro­blème posé par les grands dro­mons mili­taires, qui devaient embar­quer leur ravi­taille­ment sur deux “galères-ser­vantes”, les Ousia­kos. Le Khe­lan­dion devait en fait pou­voir s’en pas­ser et tout embar­quer. Repré­sen­tant le som­met dans la hié­rar­chie typo­lo­gique, bon nombre ser­vaient de navires-ami­raux aux pré­fets mari­times Byzan­tins, Ravenne et Misène par exemple. Les plus vastes mesu­raient 80 mètres de long, envi­ron 10 de large, avec deux rangs de rames et cinq rameurs par avi­ron, en nage “a sca­loc­cio”. Il s’a­gis­saient donc de “dix” rap­por­tées aux stan­dards antiques. Gréés en latin sur trois mâts en géné­ral, ils arbo­raient un arme­ment moins impor­tant que sur les Dro­mons, mais encore dis­sua­dant, répar­ti sur leur pont com­plet. Il com­pre­nait en plus des troupes embar­qués ( plus de 50 hommes ) de puis­santes balistes, faites pour lan­cer des pots à feu gré­geois ( explo­sif ) et autres pots rem­plis de ser­pents qui jetaient l’ef­froi sur le navire enne­mi, mais com­pre­nait aus­si son tra­di­tion­nel siphon lance-flammes à l’a­vant, un épe­ron, et pour l’a­bor­dage, des dau­phins en plomb sou­te­nus par les antennes des mâts des­ti­nés à chu­ter et per­cer le pont du navire abor­dé, ain­si que des nacelles pour un à quatre archers sus­pen­dus aux mâts.

Dro­mon

Un dro­mon (du grec δρόμων, « cou­reur », en fait « croi­seur ») est un navire long, manœu­vrant et rapide mû à la rame et employé dans l’Empire byzan­tin du VIe au XIIe siècle. Ils furent indi­rec­te­ment déve­lop­pés à par­tir de la trière antique et étaient pro­pul­sés à la fois par rame et par la voile.

Le terme dro­mon devient cou­rant à par­tir du VIe siècle en même temps que le terme dro­mo­na­rioi qui dési­gnait l’équipage mais qui finit par dis­pa­raître assez rapi­de­ment. Le mot dro­mo­na­rioi est en effet rem­pla­cé par des termes plus pré­cis : éla­tai (« mate­lots ») et éra­tai (« rameurs »). La pre­mière men­tion du terme dro­mon se trouve dans les chartes de Ravenne du Ve siècle, si l’on ne tient pas compte des men­tions en latin. Même si le terme est par­fai­te­ment com­pris par les contem­po­rains de Jus­ti­nien, ce type de navire n’est pas encore très répan­du avant le VIIe siècle. À par­tir du IXe siècle, le dro­mon est aus­si dési­gné che­lan­dion, sur­tout par la population.

Ils pou­vaient avoir dif­fé­rentes formes et tailles. Ils fai­saient géné­ra­le­ment entre 30 et 50 mètres de long et entre 5 et 7 mètres de large et pou­vaient empor­ter jusqu’à 300 per­sonnes (à la fois des sol­dats et des rameurs). Cepen­dant, les dro­mons étaient répar­tis en trois classes de taille, les plus petits étant géné­ra­le­ment dénom­més monè­ria et les moyens galéia (ils n’avaient qu’un rang de rame mais étaient très rapides). Les plus grands dro­mons (appe­lés mei­zo­nès dro­mô­nés, ché­lan­dia méga­la ou encore dyna­tô­té­ra) avaient deux rangs de rames mues par une cen­taine de rameurs et pou­vaient empor­ter envi­ron deux cents hommes d’é­qui­page en plus.

Cer­tains dro­mons avaient une tour cen­trale (xylo­kas­tron, « châ­teau de bois ») près du mât prin­ci­pal, à par­tir duquel des sol­dats pou­vaient tirer des volées de flèches ou jeter des lances. Chez d’autres, le xylo­kas­tron était pla­cé à la proue. La plu­part des dro­mons étaient équi­pés de « lances-flamme » (sypho­no­pho-rami) qui envoyaient le feu gré­geois et de cata­pultes capables d’envoyer des pro­jec­tiles de 50 kg à plus de 100 mètres. Beau­coup de dro­mons étaient aus­si blin­dés avec des plaques de métal pour se pro­té­ger des éperonnages.

Vers le début du XIIe siècle, le dro­mon est petit à petit rem­pla­cé par l’ousie puis par l’agra­rion, qui semble dési­gner un bateau à voile sans rames, rond et de fort ton­nage, qui devient alors la norme dans la marine de guerre byzan­tine ; tou­te­fois le terme est tou­jours uti­li­sé par Robert de Cla­ri dans sa chro­nique sur la prise Constan­ti­nople par les croi­sés en 1204 et désigne tou­jours un bateau rapide.

Epi­bate

(Anti­qui­té) Sol­dat de la marine grecque.

Cette infan­te­rie de marine est plus nom­breuse dans les pre­mières années du Ve siècle av. J.-C.. quand l’é­pe­ron­nage ne s’est pas encore impo­sé en tant que stan­dard dans le com­bat naval, comme par exemple durant les guerres médiques en 494 a. J.-C. lors de la bataille de Ladé :

« Ils [les gens de Chios] avaient ame­né […] cent navires qui por­taient cha­cun qua­rante citoyens, com­bat­tants d’élite. »
(Héro­dote, Enquêtes, VI, 15)

Issus comme les rameurs de la classe cen­si­taire des citoyens les plus modestes, c’est-à-dire les thètes, les épi­bates n’ont pas à payer leur équi­pe­ment de hoplite qui leur est four­ni par la cité, au contraire des fan­tas­sins com­bat­tant sur la seule terre ferme.

Exhaure

L’exhaure désigne, par défi­ni­tion, l’é­pui­se­ment des eaux d’in­fil­tra­tion prin­ci­pa­le­ment employé dans les mines et milieux sou­ter­rains. Désigne aus­si les ins­tal­la­tions pour y parvenir.

Du latin exhau­rire, « épuiser ».

Pompes d’ex­haure et vis d’Ar­chi­mède — Leo­nar­do da Vin­ci — Codex Atlan­ti­cus

Liburne

La liburne (du latin libur­na, grec ancien λιβυρνίς) est un type de bateau léger qui tire son nom de la Libur­nie, pro­vince dalmate.

Après les guerres puniques, les Romains construisent des bateaux légers et rapides dont la liburne sur le modèle des bateaux des pirates Illy­riens. Après la bataille d’Ac­tium, elle devient le modèle stan­dard uti­li­sé par la marine romaine. Végèce donne som­mai­re­ment les prin­cipes de construc­tion des liburnes et de la coupe des bois. Les liburnes ont de un à cinq rangs de rameurs. Des navires légers de vingt rameurs les pilotent et servent à la recon­nais­sance navale : ils sont camou­flés (lit­té­ra­le­ment pica­ti ou « peints ») en cou­leur vert océan.

Ins­ti­tu­tions mili­taires de Végèce sur Wikisource.

Nau­to­nier

Mot pro­ven­çal, deri­vé du latin nau­ta, « matelot ».
(Vieilli) Celui, celle qui conduit un navire, une barque.
Syno­nyme : nocher

Cha­ron, nocher des enfers (détail)
Charles-Fran­çois HUTIN, marbre, Dépar­te­ment des Sculp­tures, Musée du Louvre

Navarque

Le navarque (en grec ancien ναύαρχος / nauar­khos, de ναῦς / naus, « le bateau » et ἀρχή / arkhê, « le com­man­de­ment »), lit­té­ra­le­ment le « com­man­dant de navire », est le titre mili­taire don­né aux capi­taines de vais­seaux de guerre dans la Grèce antique. À Sparte, c’est une magis­tra­ture impor­tante don­nant le com­man­de­ment de la flotte. Mais on trouve éga­le­ment des navarques à Athènes.
En Macé­doine et dans les royaumes hel­lé­nis­tiques, chez les Séleu­cides comme chez les Lagides le navarque est l’a­mi­ral de la flotte. Ain­si Alexandre le Grand est navarque de la flotte macé­do­nienne au siège de Tyr.
À Rome, le navarque est le com­man­dant d’un esca­dron de la flotte. Les Byzan­tins uti­lisent par­fois ce terme pour dési­gner le capi­taine d’un navire.
Sans rap­port avec ces fonc­tions mili­taires, le navarque est enfin éga­le­ment le res­pon­sable d’une litur­gie spé­ci­fique à Éré­trie et dans d’autres cités, dans le cadre de fêtes de la navi­ga­tion en l’hon­neur d’I­sis et d’autres divi­ni­tés égyptiennes.

Alexandre le Grand — bataille d’Is­sos par Phi­loxé­nos d’Erétrie

Pen­té­con­tère

Le pen­té­con­tère (grec ancien : πεντηκοντήρ) est un bateau de guerre à 50 rameurs (d’où son nom), auquel il faut ajou­ter un bar­reur et peut-être d’autres marins.
Il mesu­rait envi­ron 35 mètres de long, pour 5 mètres de large.
C’est à l’époque de la « Guerre de Troie » qu’apparaissent les pre­miers pen­té­con­tères ou pen­te­con­tores soit aux envi­rons de XIIe siècle av. J.-C..
Ce type de navire dis­pa­rait avec le déve­lop­pe­ment de la trière, qui s’im­pose à par­tir du VIe siècle av. J.-C.

Rostre

Le rostre (ros­trum) est l’é­pe­ron d’a­bor­dage pla­cé à la proue des galères de com­bat de l’antiquité.

 

Trière (Tri­rème)

Du grec ancien τριήρης, de même sens.

Une trière (du grec ancien τριήρης / triế­rês), ou tri­rème, ce der­nier terme étant l’ap­pel­la­tion latine, est une galère de com­bat antique, déve­lop­pée à par­tir de la pen­té­con­tère. Plus court que son pré­dé­ces­seur, c’est un navire équi­pé d’une voile dans lequel prennent place 170 rameurs éta­gés sur trois rangs, d’où son nom. Léger et agile, il per­met le déve­lop­pe­ment de la manœuvre d’é­pe­ron­nage grâce au rostre de bronze mon­té sur sa proue, tech­nique qui donne lieu aux pre­mières batailles à carac­tère réel­le­ment naval.

Les trières appa­raissent en Ionie et deviennent le navire de guerre domi­nant en Médi­ter­ra­née de la fin du VIe siècle av. J.-C. au IVe siècle av. J.-C. puis à nou­veau, du fait de leur effi­ca­ci­té, sous l’empire romain jus­qu’au IVe siècle.

La pre­mière et plus célèbre bataille navale de l’An­ti­qui­té uti­li­sant des trières demeure celle de Sala­mine en 480 av. J.-C. qui met aux prises la flotte grecque, prin­ci­pa­le­ment athé­nienne, face à l’ar­ma­da perse numé­ri­que­ment très supé­rieure. La vic­toire des Grecs donne un coup d’ar­rêt à la deuxième expé­di­tion aché­mé­nide cen­sée ven­ger l’af­front de Mara­thon. D’autres batailles navales sont rela­tées en détail, notam­ment la bataille des Épi­poles au cours de laquelle Athé­niens et Syra­cu­sains s’af­frontent dans le port de Syra­cuse en 413 av. J.-C. pen­dant la guerre du Pélo­pon­nèse.

L’é­qui­page est com­po­sé de :

  • Thra­nites pous­sant sur les rames supérieures.
  • Zygites pous­sant sur les rames médianes.
  • Tha­la­mites pous­sant sur les rames inférieures.

Le déve­lop­pe­ment des guerres mari­times avec la tech­nique de l’é­pe­ron­nage pen­dant cette période de l’An­ti­qui­té sont l’oc­ca­sion de bâtir des galères de plus en plus grandes, de plus en plus rapides et de plus en plus mons­trueuses. L’a­po­théose de ces sur­en­chères arrive avec la flotte des Pto­lé­mée (flotte Lagide) qui construi­ra des galères à doubles coques. Le nom des galères varie en fonc­tion du nombre de rameurs sur une bordée.

  • tétrères (qua­dri­rèmes)
  • pen­tères (quin­qué­rèmes)
  • héxères
  • heptères
  • octères
  • nonères
  • décère (dekere)
  • pas­sé dix rameurs par bor­dée, on arrive aux galères ‘11’, ’12′, ’13′, ’20′, ’30′, jus­qu’à la ‘40’ ou Tes­se­ra­con­tère (Tet­ta­kon­te­ros) de Pto­lé­mée Philopator.

Pour plus de ren­sei­gne­ments sur ces navires de guerre colos­saux, se repor­ter à la sec­tion Anti­qui­té de Navis­to­ry.

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Le petit roman du désert

Phi­lippe Frey est un drôle de type. Doc­teur en eth­no­lo­gie, blond comme un champ de blé au soleil de midi, la voix douce d’un conteur, pas­sion­né de déserts et des modes de vie nomades, il sert en quelques pages un petit livre met­tant en scène quatre per­son­nages repla­cés dans leur milieu natu­rel, ou au contraire qui se sont fon­dus dans le désert : Tho­mas Edward Law­rence, Shé­hé­ra­zade, Charles Fou­cault et Antoine de Saint-Exu­pé­ry. Per­son­nages réels ou fan­to­ma­tiques, cha­cun à sa manière a eu maille à par­tir avec le désert et a subi son influence au cœur de sa vie.
Celui qu’on croit silen­cieux et lisse n’est qu’un monde sans humains, mais tout sauf un lieu sans rien…

desert 01

Une heure avant l’aube, Dinar­zade ma sœur, me réveille comme prévu.

Elle a veillé les yeux ouverts toute la nuit. Émous­tillée certes par la vision de sa sœur fai­sant l’a­mour au sul­tan au début de la nuit. Mais très étran­ge­ment, sa pré­sence ajou­tait jus­te­ment à la ten­sion de la soi­rée. Car cha­cun, Shah­riyar comme moi, était peut-être trans­por­té par cette débauche d’é­tran­ge­té, de désir, de sourde angoisse qu’on pou­vait sen­tir du seul fait de la pré­sence de ma sœur. Un corps ne sécrète-t-il pas des mil­liards de sub­stances qui appellent au désir ? Plus on sent cette envie d’a­mour chez un être, plus celui-ci devient atti­rant. Alors que celui qui n’est que beau et qui ne dégage rien, ne sédui­ra personne.
Le désert cata­lyse ces envies et les fait rejaillir. Plus fortes que jamais ! Encore plus étrange : même seul dans un désert, on peut s’en­ivrer du vide comme du par­fum d’une femme. Ce peut être la dou­ceur d’un nuit comme celle-ci qui enjoint à s’y sen­tir bien. On cares­se­ra le sable doux avec ses doigts, les lais­sant cou­rir sur sa tié­deur. On peut aus­si lais­ser le souffle doux du vent cares­ser sa peau et, par les chan­ge­ments de tem­pé­ra­ture, le lais­ser vous faire fris­son­ner… Ou au contraire, une cha­leur tor­ride obli­ge­ra le corps à extraire de lui toutes ses res­sources… et mêmes ses hor­mones de plai­sir. Car si on souffre hor­ri­ble­ment, c’est un peu une « sorte » de plai­sir éga­le­ment. Sans une cer­taine dose de plai­sir, on ne peut d’ailleurs pro­ba­ble­ment pas sup­por­ter la dou­leur. Ces sen­sa­tions si oppo­sées sont géné­rées par les mêmes méca­nismes. Sim­ple­ment l’es­prit l’i­gnore. La tête pense que la dou­leur est mau­vaise. Et que le plai­sir est bon.
L’es­sen­tiel est peut-être sur­tout d’a­voir des sen­sa­tions extrê­me­ment fortes. Ne penses-tu pas ?

Le plus à craindre est d’en reve­nir, de souf­frir de son absence, le manque ter­rible du désert connu comme un femme…

Retour sur terre au pays des hommes ! Si dif­fé­rents, mais jus­te­ment si « humains » qu’ils en puent la sueur, le bouc et qu’ils en ont les mains rêches comme l’é­corce d’un bout de bois.

Phi­lippe Frey, Le petit roman du désert
Edi­tions du Rocher

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Bâo­li

Cette curieuse struc­ture por­tant le nom étrange de bâo­li(1) est en réa­li­té un puits à degrés. Celui de Chand en est un exem­plaire assez sur­pre­nant car situé dans une région semi-déser­tique, arro­sée pen­dant trois mois de l’an­née par la mous­son, il est plan­té au milieu d’une ville de moyenne impor­tance, por­tant le nom de Abha­ne­ri. La construc­tion datant du IXème siècle, com­porte en tout 3500 marches sur 13 étages, pour une pro­fon­deur de 30 mètres et n’est pas qu’un simple puits des­ti­né à récol­ter les eaux de pluie ; il sert éga­le­ment de réser­voir pour l’ir­ri­ga­tion des plaines et cer­tai­ne­ment acces­soi­re­ment de lieu de repos rafraî­chis­sant. Ce qui est éton­nant, c’est qu’en plus d’a­voir une forme de pyra­mide inver­sée, sa struc­ture pré­sente des marches dis­po­sées de telle sorte à repro­duire le même motif géo­mé­trique mais à l’en­vers. La fonc­tion esthé­tique est très cer­tai­ne­ment sou­te­nue par une fonc­tion sym­bo­lique, voire reli­gieuse, mais il est dif­fi­cile de la déter­mi­ner de nos jours, même si on se doute que ces bâo­lis jouent un rôle dans les ablu­tions rituelles hindoues.

On trouve sur­tout ces monu­ments en forme de zig­gou­rats inver­sées dans l’ouest de l’Inde, là où le cli­mat est chaud et humide.

Bâo­li de Chand, Abhaneri

Bâo­li de Pan­na Mia

Bâo­li Ada­laj Vav

Loca­li­sa­tion du bâo­li de Chand sur Google Maps.

Notes :
(1) baw­di (Hin­di: बावड़ी), bao­li (Hin­di: बावली), vaav (Guja­ra­ti: વાવ)

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