Dans les lumières de Fer­nand-Marie Legout-Gerard

Ses sujets me sont fami­liers autant que son uni­vers, ses huiles res­pirent l’air iodé et les algues tendres et ses lumières sont autant de cieux qui ont un jour illu­mi­né les rivages de l’At­lan­tique. Fami­lier de l’école de Pont-Aven, il en fut un de ses plus dis­crets repré­sen­tants et un des moins carac­té­ris­tiques, un peu oublié certes, mais il est de ceux dont on aime retrou­ver la cha­leur lors­qu’au hasard des routes, on retrouve ses toiles accro­chées aux cimaises des gale­ries sur les ports ou dans les grandes villes humides, les jour où on ferait mieux de res­ter chez soi à boire du cho­co­lat chaud…

Sur les quais d’Audierne

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Kubla Khan

Lorsque Samuel Tay­lor Cole­ridge écri­vit Kubla Khan, il était cer­tai­ne­ment sous l’emprise de l’o­pium qu’il pre­nait pour com­battre la dou­leur liée à la dys­en­te­rie, c’est peut-être cela qui en fait un des plus grands poèmes romantiques…

In Xana­du did Kubla Khan
A sta­te­ly plea­sure-dome decree :
Where Alph, the sacred river, ran
Through caverns mea­su­re­less to man
Down to a sun­less sea.
So twice five miles of fer­tile ground
With walls and towers were gird­led round :
And there were gar­dens bright with sinuous rills,
Where blos­so­med many an incense-bea­ring tree ;
And here were forests ancient as the hills,
Enfol­ding sun­ny spots of greenery.


Rudyard Kipling a dit des vers qui suivent : « De tous les mil­lions de vers pos­sibles, il n’y en a pas plus de cinq — cinq petites lignes — dont on puisse dire : « Ceux-là sont de la magie. Ceux-là sont de la vision. Le reste n’est que de la poé­sie ». Les deux autres vers aux­quels il se réfé­rait appar­tiennent à Keats (Ode to a Nigh­tin­gale). »

A savage place! as holy and enchanted
As e’er beneath a waning moon was haunted
By woman wai­ling for her demon-lover!

Lieu sau­vage ! Lieu sacré et d’envoûtement
Comme jamais sous la lune en déclin ne fut hanté
Par femme lamen­tant pour son amant diabolique !

Source Wiki­pe­dia.

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Mati­née de septembre

Paul Cha­bas, 1912

Cer­tains tableaux méritent qu’on raconte leur his­toire, tant on y voit par­fois des fan­tasmes sau­gre­nus. Paul Cha­bas a peint ce tableau en trois été et l’a pré­sen­té en 1912 dans un Salon ; le sujet repré­sente une femme fris­son­nant sur le bord d’un lac, un matin de sep­tembre, comme le dit son titre. Il sem­ble­rait que Cha­bas ait don­né à son modèle le visage d’une Amé­ri­caine ren­con­trée avec sa mère, une rémi­nis­cence amou­reuse à qui il vou­lait cer­tai­ne­ment don­ner consis­tance. Pas­sant plu­tôt inaper­çu, le tableau est envoyé à Chi­ca­go, puis à New-York, où la bonne socié­té amé­ri­caine fait son pos­sible pour mas­quer le tableau aux yeux du public pour atteinte aux bonnes mœurs. Du coup, on se presse pour voir l’ob­jet du délit et le tableau entre dans l’his­toire comme “le tableau qui fait scan­dale”. Le tableau fut ven­du en Rus­sie, puis en France, pour retour­ner aux États-Unis où il est expo­sé aujourd’hui.
Ce qui fait cer­tai­ne­ment le mys­tère de ce tableau, c’est que rien ne jus­ti­fie qu’une femme attende nue au bord d’un lac, visi­ble­ment fri­go­ri­fiée, un main cou­vrant tant bien que mal une poi­trine d’a­do­les­cente, l’autre cachant son sexe, le regard tour­né vers la rive… On ne sait pas ce qu’elle fait là, si elle attend quelque chose, et sur­tout pour­quoi dans cette tenue. C’est peut-être là l’ob­jet de l’a­morce de scan­dale dont il fut l’ob­jet, c’est que l’é­ro­tisme char­mant qui s’en dégage ne ren­voie à rien de jus­ti­fiable ou de calculé.

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