On a le droit de ne jamais avoir lu Jørn Riel, et on a le droit de n’a­voir jamais plon­gé tout entier dans ses pages cha­leu­reuses d’é­cri­vain explo­ra­teur per­du sur les côtes orien­tales de cette terre gelée qu’on appelle Groen­land (/gʁɔɛn.lɑ̃d/, Kalaal­lit Nunaat en groen­lan­dais) — il me sem­blait bien avoir déjà lu le mot ortho­gra­phié Groën­land, mais c’é­tait avant 1850 — et sur­tout, on a le droit de ne jamais avoir goû­té à cette expé­rience, mais c’est cer­tain, si on ne le fait pas, on risque de pas­ser à côté d’une for­mi­dable épo­pée aux allures de saga islan­daise car on consi­dère cette homme, d’o­ri­gine nor­mande et danoise, comme le plus grand témoin de la culture des inuits du Groen­land et des his­toires des pêcheurs et des chas­seurs ins­tal­lés sur cette terre sté­rile et glaciale.

Si l’œuvre de Riel peut être décou­verte aux édi­tions Gaïa (oui, ces livres qu’on pou­vait lire il y a quelques temps encore sur papier san­guine), on peut aujourd’­hui lire quelques his­toires tirées du pre­mier volume de ses racon­tars arc­tiques dans un autre for­mat. La Vierge Froide a trou­vé une nou­velle forme sous laquelle paraître et depuis octobre 2009, on peut désor­mais trou­ver quelques unes des his­toires de Riel sous forme de BD. On y retrouve les per­son­nages (tous mas­cu­lins) enfer­més dans ces cahutes de bois bat­tues par les vents nor­diques et sou­mis à la soli­tude des grands espaces iso­lés, sous le trait et le scé­na­rio de Gwen de Bon­ne­val et de Her­vé Tan­que­relle aux édi­tions Sar­ba­cane.
Une grande aven­ture humaine qui aide à pas­ser l’hi­ver dans une ambiance poé­tique et burlesque.

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