Sorting by

×

Lec­tures du voyage et de la science

Pour en savoir plus sur celui qui s’ap­pe­lait Abu Abdul­lah Muham­mad Ibn Abdul­lah Al Lawa­ti Al Tan­ji Ibn Bat­tu­ta (أبو عبد الله محمد ابن عبد الله اللواتي الطنجي بن بطوطة) et qui s’est fait connaître à tra­vers le monde qu’il a par­cou­ru sous le nom de Ibn Bat­tu­ta, pas besoin d’al­ler bien loin, il suf­fit de pas­ser par Wiki­pe­dia. En effet, dans les sources bio­gra­phiques, on peut trou­ver des liens vers trois de ses œuvres majeures, des tra­duc­tions tom­bées dans le domaine public (C. Defre­me­ry et B. R. San­gui­net­ti — 1858).

Voyages I. De l’Afrique du Nord à La Mecque
Voyages II. De La Mecque aux steppes russes
Voyages III. Inde, Extrême-Orient, Espagne & Soudan

Presque contem­po­rain de Bat­tû­ta, Abou Zeid Abd er-Rah­man Ben Moha­med Ben Khal­doun el-Hadra­mi (أبو زيد عبد الرحمن بن محمد بن خالدأبو زيد عبد الرحمن بن محمد بن خالد بن شحش بن كليب القردي), plus connu sous de Ibn Khal­doun et qu’on nous pré­sente déjà tôt à l’é­cole sous le visage d’un des plus grands pen­seurs de la tra­di­tion arabe. De lui on pour­ra trou­ver ces titres:

Read more

Mini­ma­liste du same­di matin #2

Ce ven­dre­di, il fait un temps étrange, de minus­cules gouttes de pluie vire­voltent dans le vent, sous un soleil qui tarde à se mon­trer. Le voi­ci peu coopératif.
Dans le train, je lis les der­nières pages de Méha­rées et me demande si je vais reprendre la lec­ture de l’autre livre de Théo­dore Monod, L’Émeraude des Gara­mantes, sou­ve­nirs d’un saha­rien, que j’ai com­men­cé l’é­té der­nier et aban­don­né sous les coups de bou­toir d’un trop-plein d’in­for­ma­tions. Le livre dans le sable.  Le sable dans le désert.
Je cherche quelque chose, sans savoir quoi. Je cherche des livres, je cherche la forme dans laquelle se trouve mon désir. Un désir de connaissance.
Trou­vé ça: Trai­té sur l’u­ti­li­sa­tion de l’ap­pa­reil appe­lé l’as­tro­labe-qua­drant.

Et puis ça aus­si, inat­ten­du: Un Jour­nal du der­nier voyage du Capi­taine Cook vers l’O­céan Paci­fique ; en quête d’un pas­sage au nord-ouest entre l’A­sie et l’A­mé­rique, réa­li­sé dans les années 1776, 1777, 1778 et 1779

Et éga­le­ment ce petit bijou: Le Livre des remè­dia­tions aux défi­ciences dans la mise en place de cadrans solaires en marbre. J’ai l’in­tui­tion que le déploie­ment de cer­taines œuvres est condi­tion­né par des strates cultu­relles dépas­sant ample­ment le simple cadre de la culture ; il y a du poli­tique et de l’his­to­rique dans la consti­tu­tion de cer­tains écrits.

A ce jour, la valeur d’In­ter­net pour moi consiste prin­ci­pa­le­ment à pou­voir com­pul­ser des œuvres qui me seraient presque inac­ces­sibles sans la mise en ligne de mil­lions d’œuvres.

Ce same­di, je me réveille avec mon fils col­lé dans le dos ; il est venu me rejoindre, un peu de cha­leur à l’aube d’une jour­née encore froide.

Read more

Mini­ma­liste du same­di matin #1

Il est sept heures du matin et je ne dors plus.
J’é­coute les Varia­tions Gold­berg filer sous la pluie et je me dis que Bach et Satie sont des hommes de la pluie, sont comme des soleils dans la nuit. Les gouttes tombent avec fra­cas sur le seuil de mon bal­con, s’en­volent, retombent. Une lumière oli­vâtre prend le dessus.
Je m’ex­ta­sie un ins­tant sur les des­sins de Kiah­Kiean à Macau.

Un coup de chaud à Coron (non, ce n’est pas dans le Nord de la France mais aux Phi­lip­pines) avec Joa­chim qui fait tou­jours son tour du monde.

Pen­dant ce temps, le vent se lève et fait tin­ter mon carillon de bam­bou. C’est bien­tôt l’é­poque des tulipes…

Read more

Églises mono­li­thiques de Lali­be­la, Wil­fred The­si­ger le nomade #2

Sir Wil­fred Patrick The­si­ger a eu une chance folle. Tan­dis que son père Wil­fred Gil­bert exerce sa qua­li­té de diplo­mate en Éthio­pie au début du XXème siècle auprès du roi Méné­lik II, le petit Wil­fred Patrick nait dans une hutte tra­di­tion­nelle aux alen­tours d’Addis-Abe­ba (አዲስ አበባ, nou­velle fleur en amha­rique). En 1930, après des études bri­tan­niques tout ce qu’il y a de plus conven­tion­nelles, il retourne sur les terres abys­sines pour la cou­ron­ne­ment du nou­veau Negusse Negest éthio­pien, Ras Tafa­ri Mekon­nen, cou­ron­né sous le nom de Hai­lé Sélas­sié Ier (ቀዳማዊ ኃይለ ሥላሴ), où il est invi­té d’hon­neur. C’est de ce retour sur cette terre d’o­ri­gine et d’une mis­sion chez les féroces Dana­kils que naî­tra une car­rière d’ex­plo­ra­teur bien remplie.
Durant cette période, il rap­por­te­ra une ensemble de pho­to­gra­phies d’un lieu abso­lu­ment unique au monde, Lali­be­la (ላሊበላ). Située à 2 630 mètres d’al­ti­tude, la ville porte le nom du Négus de l’é­poque, Gebra Mas­kal Lali­be­la (1172 — 1212) qui avait fait du lieu sa capi­tale, rem­pla­çant ain­si la belle et antique Aksoum (አክሱም). Le lieu n’a pas été choi­si au hasard. On sait que le peuple éthio­pien est en grande majo­ri­té de confes­sion chré­tienne ortho­doxe, se disant à la fois fils de Make­da, Reine de Saba et du Roi Salo­mon. Aus­si, sous la pres­sion de l’ex­pan­sion arabe sous le règne des  Fati­mides, Jéru­sa­lem est de plus en plus dif­fi­cile à atteindre et ce lieu sera la nou­velle Jéru­sa­lem (la Jéru­sa­lem noire) en rai­son de sa topo­gra­phie. Sym­bo­li­que­ment, elle repré­sen­te­ra la Terre Sainte.
En tout, ce sont onze églises construites de part et d’autre du Yor­da­nos (on y entend Jour­dain) dont les plus célèbres sont celles de Saint-Georges (Bete Giyor­gis), Bete Med­hane Alem et Bete Emma­nuel. Leur par­ti­cu­la­ri­té est d’a­voir été creu­sées à même le roc sous le niveau du sol, ce qui implique le dépla­ce­ment de mil­liers de tonnes de pierre. Elles ont toutes été per­cées dans ces immenses blocs, ce qui en fait le plus grand ensemble mono­li­thique fonc­tion­nel au monde. Si cer­taines sont construites dans un style tra­di­tion­nel ortho­doxe, d’autres comme Bete Emma­nuel, la plus mas­sive, reprennent une orne­men­ta­tion typi­que­ment axoumite.
The­si­ger a rap­por­té de ce lieu et d’A­frique quelques pho­to­gra­phies (1960). Lali­be­la sur Google Maps.

Beta Giyor­gis vu d’en haut

Ethiopia, Lalibela, Beta Giyorgis

Beta Giyor­gis vu d’en bas

Sculp­tures et poly­chro­mies de Bete Maryam

Sculp­tures et poly­chro­mies de Bete Maryam

Bet Med­hane Alem

Les deux pre­mières pho­tos © Alu­ka, les trois sui­vantes © A. Davey.
Wil­fred The­si­ger, Visions d’un nomade, Plon, 1987, coll. Terre humaine.

Billet sui­vant: Sana’a et Shi­bam, au pays des man­geurs de qât, Wil­fred The­si­ger le nomade #3

Read more

Topo­li­no

Née en 1936 pour révo­lu­tion­ner le mar­ché de l’au­to­mo­bile ita­lien, la Topo­li­no n’est plus ni moins que l’an­cêtre de la Fiat 500 A. Son arri­vée devait s’im­po­ser au même titre que la Mor­ris 8 au Royaume-Uni et la Volks­wa­gen en Alle­magne et même si elle a été pro­duite à 122 000 exem­plaires, elle reste moins connue que celle qui lui suc­cé­da. Vou­lue par Gio­van­ni Agnel­li, le mythique fon­da­teur de Fiat, c’est Dante Gra­cio­sa qui conçut ce modèle en se fixant une seule contrainte ; repen­ser la voi­ture en repar­tant de zéro. C’est ce qu’il fit en ima­gi­nant une voi­ture dont la car­ros­se­rie est faite d’une seule coque et à l’aé­ro­dy­na­misme novateur.
Ce fut réel­le­ment “la voi­ture du peuple”, rai­son pour laquelle elle porte le nom ita­lien de Mickey Mouse, et quelques années après la fin de sa pro­duc­tion, Nico­las Bou­vier et Thier­ry Ver­net firent le pari de se rendre en Afgha­nis­tan avec un modèle déjà hors d’âge en 1953, une petite voi­ture dont la por­tière fut ornée de ce qua­train du poète per­san Hafez, qui leur por­ta chance et les sor­tit de situa­tions com­pli­quées à plu­sieurs reprises :

Même si l’a­bri de ta nuit est peu sûr
et ton but encore lointain
sache qu’il n’existe pas de che­min sans terme
Ne sois pas triste.

Read more