Enfant de yak

Enfant de yak est un court-métrage qui a été dif­fu­sé la nuit der­nière à 00h50 sur Arte, dans les vapeurs d’une nuit sans fin. C’est un film de 26 minutes, d’une rare sobrié­té, à la pho­to­gra­phie superbe ren­dant par­fai­te­ment les tons clairs des hauts pla­teaux déser­tiques et froids du Tibet. Tour­né au Ladakh en rai­son de l’im­pos­si­bi­li­té de par­ler des nomades tibé­tains avec les auto­ri­tés chi­noises, le réa­li­sa­teur fran­çais Chris Bou­la a fait appel non pas à des acteurs, mais à d’an­ciens nomades, pour qui la terre n’ap­par­tient à per­sonne, et qu’on a chas­sé dans un vaste pro­gramme d’ac­cul­tu­ra­tion. Dans le making-of, le père de la petite Lah­mo explique qu’il a été nomade et qu’il a dû vendre ses bêtes pour sou­doyer les auto­ri­tés et inté­grer un pro­gramme de “réin­ser­tion”, comme si être nomade était une tare sociale. Étran­ge­ment, il semble que le sujet soit d’actualité…

Les parents de la petite Lah­mo (la petite Sonam Wang­mo est réel­le­ment solaire dans ce rôle) sont éle­veurs de yaks et leur petite vie pauvre mais heu­reuse est trou­blée par la venue d’un mili­cien qui exi­ge­ra qu’on envoie leur fille à la ville pour lui don­ner une édu­ca­tion. Lah­mo sera cata­pul­tée dans un monde où l’on porte l’u­ni­forme et où l’on chante des chants prô­nant le com­bat avant l’ap­pren­tis­sage. En réac­tion à l’op­pres­sion, elle fui­ra pour se réfu­gier par­mi les yaks. Le yak, ani­mal sym­bo­li­sant la fier­té du noma­disme sonne comme une insulte dans la bouche des petits sol­dats qu’on trouve dans les écoles de la ville. L’his­toire de Lah­mo est ins­pi­rée d’une his­toire vraie.
Enfant de yak est dis­po­nible quelques jours seule­ment sur le site d’Arte. Profitez-en !
Pour les curieux, on trou­ve­ra éga­le­ment d’autres choses de Chris­tophe Bou­la sur le boud­dhisme ici.

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