Stu­peur — Dja­lâl ad-Dîn Rûmî

Pen­dant les heures per­dues, je lis quelques poèmes de Dja­lâl ad-Dîn Rûmî, plus connu sous le simple nom de Rûmî. Ce sont des poèmes joyeux, célé­brant l’a­mour le plus haut qui soit, même si l’au­teur ne cesse de pleu­rer la perte de son ami et maître Shams ed Dîn Tabrîzî. Dans ce très beau poème nom­mé Stu­peur, on voit à quel point l’a­mour le porte à voir des images sur­réelles, que les mots expriment dans une sorte d’é­ther hal­lu­ci­né, un monde idéal intense. Je repro­duis ici la mise en page res­pec­tée par la tra­duc­trice, ce qui en conserve le mys­tère et les images très subtiles.

Jalal al-Din Rumi, Maulana

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Le vin nocturne

Mystic Iran

Les boucles en désordre, tout en sueur, la lèvre riante et ivre,
La robe déchi­rée, chan­tant un poème et le verre à la main,
L’œil que­rel­leur, la bouche enchanteresse,
A minuit, hier, Il est venu s’as­seoir à mon chevet.
Il a pen­ché la tête vers mon oreille pour, d’un accent triste,
Me dire : “Ô mon ancien amou­reux, tu dors donc ?
L’a­mant à qui l’on verse un tel vin à la pointe du jour
Devient héré­tique en amour s’il ne se fait ado­ra­teur du vin”.
Allons, dévot, ne blâme point ceux qui boivent le coupe jus­qu’à la lie,
Car aucun autre pré­sent nous a été offert le jour ou le Sei­gneur a dit “Ne suis-je pas ton maître ?”
Le rire de la coupe de vie et des boucles emmê­lées d’une jolie créature,
Ah com­bien de repen­tir n’ont-ils bri­sés, comme ont bri­sé celui d’Hafez.

Très beau poème du poète per­san Hafez (Khoua­jeh Chams ad-Din Moham­mad Hafez‑e Chi­ra­zi, XIVème siècle)

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De l’i­ma­gi­na­tion en mathématiques

On dit qu’un des dis­ciples du mathé­ma­ti­cien Hen­ri Poin­ca­ré, un jeune homme fort brillant à l’a­ve­nir encore plus cer­tain que son maître, avait toutes les chances d’être un jour pro­pul­sé au devant de la scène avec les hon­neurs et les lau­riers qui vont avec.

Cepen­dant, mal­gré les espoirs que le maître pla­çait en son dis­ciple, celui-ci dis­pa­rut un jour de la cir­cu­la­tion, corps et biens (peut-être plus corps que biens) et on rap­por­ta au grand mathé­ma­ti­cien que l’homme était par­ti « pour deve­nir poète ».
A peine sur­pris, le scien­ti­fique répon­dit simplement :

« Je savais bien qu’il n’a­vait aucune imagination…»

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