Mystic Iran

Les boucles en désordre, tout en sueur, la lèvre riante et ivre,
La robe déchi­rée, chan­tant un poème et le verre à la main,
L’œil que­rel­leur, la bouche enchanteresse,
A minuit, hier, Il est venu s’as­seoir à mon chevet.
Il a pen­ché la tête vers mon oreille pour, d’un accent triste,
Me dire : “Ô mon ancien amou­reux, tu dors donc ?
L’a­mant à qui l’on verse un tel vin à la pointe du jour
Devient héré­tique en amour s’il ne se fait ado­ra­teur du vin”.
Allons, dévot, ne blâme point ceux qui boivent le coupe jus­qu’à la lie,
Car aucun autre pré­sent nous a été offert le jour ou le Sei­gneur a dit “Ne suis-je pas ton maître ?”
Le rire de la coupe de vie et des boucles emmê­lées d’une jolie créature,
Ah com­bien de repen­tir n’ont-ils bri­sés, comme ont bri­sé celui d’Hafez.

Très beau poème du poète per­san Hafez (Khoua­jeh Chams ad-Din Moham­mad Hafez‑e Chi­ra­zi, XIVème siècle)

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