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Un artiste de la lumière mécon­nu: Niko­lai Kor­ni­lie­vich Bodarevsky

Né en 1850 et mort en 1921, Niko­lai Kor­ni­lie­vich Boda­revs­ky s’illus­tra en pei­gnant les der­nièrs por­traits de la Tsa­rine Alexan­dra Fio­do­rov­na Roma­no­va, épouse du Tsar Nico­las II, prin­cesse Vic­to­ria Alix Hélène Louise Béa­trice de Hesse et du Rhin. Sa pein­ture de jeu­nesse, une pein­ture rurale et lumi­neuse pre­nant pour sujet des scènes de genre de l’U­kraine des cam­pagnes fini­ra par deve­nir plus aca­dé­mique au contact de l’u­ni­vers mon­dain de Mos­cou. Chose sur­pre­nante, il se dégage de ses toiles un vague sen­ti­ment d’en­nui, de fade tris­tesse. Mal­gré tout Boda­revs­ky reste un peintre de talent qui excelle dans la cap­ta­tion de la lumière.

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Hen­ryk Sie­mi­radz­ki — Orgie romaine au temps de César (1872)

Voi­ci un très beau tableau d’un peintre polo­nais par­fai­te­ment confi­den­tiel et tout aus­si par­fai­te­ment aca­dé­mique, Hen­ryk Sie­mi­radz­ki. Si on le connait si peu, c’est que la majo­ri­té de ses œuvres sont expo­sées en Rus­sie, en Ukraine et en Pologne. Les scènes qu’il se plaît à peindre sont pour la plu­part des scènes bibliques ou de l’An­ti­qui­té, dans un style géné­ra­le­ment assez plan-plan. Mais par­fois, on trouve des petits tré­sors, des coups de génie venus de nulle part, qui vous font vous arrê­ter et regar­der plus attentivement.
C’est l’ef­fet que m’ont fait ces lumières dif­fu­sées par les lampes à huile de ces Romains débau­chés sous un ciel de soir tom­bant, toute une gamme de varia­tions de cou­leurs dégra­dées par la dis­tance et les dif­fé­rents points de vue. Un tableau qui, mal­gré son sujet, est d’une véri­table beau­té, d’une grande maî­trise technique.

Henryk Siemiradzki - Orgie Romaine au temps de César (1872) - Musée Russe de Saint-Pétersbourg

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Un artiste de la lumière mécon­nu: Vasi­li Dimi­trie­vich Polenov

BAL152046Voi­ci un peintre tout à fait fas­ci­nant mais dont mal­heu­reu­se­ment le nom ne fait pas par­tie du Gotha : Vasi­li Dimi­trie­vich Pole­nov (1844 — 1927) — Поленов Василий Дмитриевич.
Élu membre de l’A­ca­dé­mie impé­riale des beaux-arts en 1883, il fai­sait par­tie aupa­ra­vant du mou­ve­ment des Ambu­lants, mou­ve­ment exac­te­ment en réac­tion avec l’ins­ti­tu­tion dans laquelle il pro­fes­sa par la suite. S’il s’ins­tal­la avec sa famille sur les rives de la rivière Oka (affluent de la Vol­ga la rejoi­gnant à Nij­ni Nov­go­rod), on trouve beau­coup de ses pein­tures ayant pour thèmes quelques scènes de la Bible, ain­si que des pay­sages de Pales­tine, d’Égypte, du Liban ou de la Grèce. On voit clai­re­ment au vu de son trai­te­ment de la lumière com­ment il a réus­si à cap­ter deux façons dif­fé­rentes dont la lumière s’é­tale sur les pay­sages. Le pan de son œuvre euro­péenne dénote clai­re­ment avec son œuvre orien­tale, ce qui en fait à mon sens un peintre par­ti­cu­liè­re­ment sen­sible, d’une grande expres­si­vi­té. La diver­si­té de ses sujets est pro­pre­ment incroyable, pas­sant de sujets très aca­dé­miques à des scènes de rues ou des scènes pay­sannes ; c’est là à mon sens une carac­té­ris­tique de la pein­ture russe de cette époque. On trou­ve­ra dans ces œuvres aus­si bien des aqua­relles fines que des huiles légères, vapo­reuses, dont le trai­te­ment de la lumière est tou­jours très sub­til. Voi­ci ci-des­sous 38 de ses œuvres. (more…)

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Maître du Cru­ci­fix — n°434 — Cru­ci­fix peint avec huit scènes de la passion

Ce cru­ci­fix expo­sé dans l’an­cien théâtre des Médi­cis de la Gale­rie des Offices est un tableau remar­quable, remar­quable par sa taille (250 cm de haut), et la richesse de son décor doré, mais aus­si par les motifs peints pour évo­quer la croix. On dis­tingue huit scènes dif­fé­rentes de la Pas­sion du Christ, comme par exemple la Fla­gel­la­tion ou Jésus devant le San­hé­drin qui est loin d’être le thème le plus com­mun de l’i­co­no­gra­phie chré­tienne. On remar­que­ra éga­le­ment la finesse avec laquelle est peint le per­izo­nium (pagne) du Christ et avec quelle com­plexi­té il est noué, mais sur­tout la tech­nique du cloi­son­nage qui per­met de sépa­rer les cou­leurs par un trait épais, dif­fé­rente du reste du trai­te­ment avec lequel le corps du Christ est peint. Les stig­mates sont repré­sen­tés avec du sang cou­lant dou­ce­ment des plaies (sauf pour le stig­mate du flanc) et le visage peint avec une forte inten­si­té dra­ma­tique, ce qui n’est pas for­cé­ment le cas avec les cru­ci­fix contem­po­rains de celui-ci, géné­ra­le­ment beau­coup plus sobres.

Maître du Crucifix n°434 - Crucifix peint avec huit scènes de la passion - 1230-1250 -  Galerie des Offices

Détrempe sur bois — Gale­rie des Offices 
250 x 200 cm — peint vers 1230–1250

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Frag­ments de pein­tures véni­tiennes (2) : Maître padouan, Liber Agregà de Séra­pion (Eger­ton 2020)

Cette page est extraite d’un livre nom­mé Liber agregà de Sera­pion, com­po­sé au XIVème siècle à la demande d’un petit comte, le Comte Car­ra­re­si (Fran­ces­co Novel­lo da Car­ra­ra).  Le livre lui-même est un her­bier offi­ci­nal com­po­sé par un méde­cin venu d’O­rient au IXème siècle, Yahya ibn Sara­fyun (Yuhan­na ibn Sara­biyun, Jean fils de Séra­pion), un chré­tien de culture syriaque. La par­ti­cu­la­ri­té de ce texte est d’a­voir été tra­duit dans la langue ver­na­cu­laire véni­tienne depuis le latin, ce qui consti­tue une rare­té pour un ouvrage enlu­mi­né du XIVème siècle ; de plus il témoigne des échanges cultu­rels entre Padoue et Venise, mais en plus de la cir­cu­la­tion des écrits entre le monde orien­tal et le monde occi­den­tal. Celui qui illus­tra les pages de ce trai­té d’her­bo­ris­te­rie, un Maître padouan, était un fin connais­seur de son sujet et pas un simple exé­cu­tant ; la preuve en est, ce superbe lise­ron des haies (Calys­te­gia sepium), presque plus vrai que nature.

Maître padouan, Liber Agrega de Sérapion, Londres, British Library

Le manus­crit est conser­vé à la Bri­tish Libra­ry, sous le nom Eger­ton 2020 et dis­po­nible à la consul­ta­tion en partie.

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